Des accidents dans les laboratoires de chimie au XIXe siècle - article ; n°346 ; vol.93, pg 175-186
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Revue d'histoire de la pharmacie - Année 2005 - Volume 93 - Numéro 346 - Pages 175-186
Des accidents dans les laboratoires de chimie au XLXe siècle L'auteur rapporte les principaux accidents survenus principalement dans les laboratoires de chimie français au cours du XIXe siècle : explosions, brûlures, intoxications, empoisonnements.
Accidents in chemistry laboratories in the XIXth century
The author reviews the main accidents produced for most in french chemistry laboratories in the XIXth century : explosions, burns, serious poisonings.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2005
Nombre de lectures 42
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Claude Viel
Des accidents dans les laboratoires de chimie au XIXe siècle
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 93e année, N. 346, 2005. pp. 175-186.
Résumé
Des accidents dans les laboratoires de chimie au XLXe siècle L'auteur rapporte les principaux accidents survenus
principalement dans les de français au cours du XIXe siècle : explosions, brûlures, intoxications,
empoisonnements.
Abstract
Accidents in chemistry laboratories in the XIXth century
The author reviews the main accidents produced for most in french chemistry laboratories in the XIXth century : explosions,
burns, serious poisonings.
Citer ce document / Cite this document :
Viel Claude. Des accidents dans les laboratoires de chimie au XIXe siècle. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 93e année, N.
346, 2005. pp. 175-186.
doi : 10.3406/pharm.2005.5799
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_2005_num_93_346_5799175
Des accidents
dans les laboratoires de chimie
au XIXe siècle
par Claude Viel *
Faisant suite à la Note de Th. Lefebvre et C. Raynal 1 rappelant l'explosion
mortelle qui eut lieu le mercredi 30 décembre 1840 dans le laboratoire de
chimie de l'École de pharmacie de Paris, et qui coûta la vie à Osmin
Hervy, préparateur du cours 2>3, nous voudrions apporter quelques précisions sur
cet accident et recenser, surtout à partir de l'étude de J.-A. Thelmier 4 les acci
dents les plus importants ayant eu lieu dans les laboratoires de chimie au XIXe
siècle, alors que cette science, purement expérimentale, mettait en uvre des
réactions sans que l'on puisse en prévoir les éventuelles conséquences en matière
d'accident.
Nous distinguerons trois catégories d'accidents : les explosions, les brûlures,
les intoxications et empoisonnements.
Les explosions
Revenons brièvement sur la rupture de l'appareil Thilorier 56 qui occasionna
la mort du préparateur Osmin Hervy. Cet appareil [figure], fixé sur le sol du
laboratoire, permettait de préparer du dioxyde de carbone liquide. Il se compos
ait de deux réservoirs en fonte d'environ deux centimètres d'épaisseur pour un
diamètre intérieur de huit à dix centimètres. Chacun de ces cylindres avait une
capacité intérieure d'environ quatre litres. Le dioxyde de carbone était produit
par action de l'acide sulfurique sur le bicarbonate de sodium (hydrogénocarbo-
nate de sodium), introduits l'un et l'autre simultanément dans l'un des cylindres.
La communication était ensuite établie entre le premier et le second cylindre et,
* 77 avenue de la Tranchée, 37100 Tours
REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE, LDI, N° 346, 2e TRIM. 2005, 175-186. 1 76 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE
par une véritable distillation, le dioxyde de carbone se rendait dans le second
cylindre, alors que dans le premier restait un résidu de sulfate de sodium. Le pre
mier cylindre était porté par deux tourillons qui le tenaient en équilibre et per
mettaient de lui donner un mouvement d'oscillation. C'est au moment où Hervy
plaçait le cylindre sur les deux tourillons en vue d'opérer le mélange des deux
réactants que se produisit l'explosion, accompagnée d'un bruit terrible qui a
retenti dans tout le quartier et dont les effets furent comparables à ceux d'un
obus, aux dires des témoins. Des quatre personnes s'occupant de cette préparat
ion, deux, dont M. Thilorier, venaient de sortir de la salle et seuls restaient
O. Hervy et un aide de laboratoire. Ce dernier fut renversé par l'explosion, mais
n'en souffrit aucunement ; il n'en fut pas de même pour le malheureux prépara
teur qui reçut les fragments de l'appareil dans les jambes, qui ont été cruellement
mutilées. Malgré l'amputation de l'une d'elles le lendemain, O. Hervy ne sur
vécut pas à ses blessures et décéda le 3 janvier suivant 3'4. Deux causes sont à la
naissance de ce dramatique accident : l'acide sulfurique, au lieu de tomber peu
à peu sur le bicarbonate a dû entrer en contact tout à coup en trop grande quant
ité et, par ailleurs, l'appareil étant en fonte, et celle-ci étant trop cassante, il n'a
pas pu supporter les trop fortes pressions de dioxyde de carbone développées
ainsi brutalement. Pour remédier à ce danger, un appareil a alors été construit en
fer forgé doublé de plomb à l'intérieur, celui-ci se déchirant en cas d'explosion,
sans porter atteinte à l'opérateur 4.
Toujours à propos d'explosions de mélanges gazeux, Thelmier rapporte 4 le
contenu d'une lettre que lui a fait parvenir Justus von Liebig le 25 juin 1866,
par laquelle il signale d'une part la terrible explosion qui eut lieu lors d'une
leçon qu'il faisait devant la famille royale et les princes bavarois, et qui heu
reusement, n'eut aucune conséquence sur le plan humain. Il s'agissait de l'ex
périence, habituellement réalisée sans danger, de la combustion des vapeurs de
sulfure de carbone dans le dioxyde d'azote. L'hypothèse émise par Liebig est
qu'après avoir versé le sulfure de carbone dans le dioxyde d'azote, le mélange
n'ayant pas été agité, il y eut un large excès de d'azote et les deux
corps en présence donnèrent un mélange explosif, au contraire de ce qui se
passe lorsque le mélange renferme assez de vapeurs de sulfure de carbone pour
que le carbone soit brûlé et non pas les deux éléments ; par suite, il faut qu'il
reste du soufre dans le flacon à réaction pour que l'expérience se fasse sans
danger.
Terminons avec les mélanges gazeux en signalant que Bertrand Pelletier, père
de Joseph, découvreur de la quinine et de bon nombre d'autres alcaloïdes, étu
diant la réactivité de différents gaz avec l'hydrogène phosphore, essuya une vio
lente explosion lorsqu'il mit ce gaz en présence de gaz nitreux (oxyde nitrique) :
la cloche où s'effectuait l'opération sur une cuve à eau se brisa avec une telle ACCIDENTS DANS LES LABORATOIRES DE CHIMIE 177
Appareil de Thilorier pour liquéfier
le dioxyde de carbone (Ph. de Clermont, loc. cit. *). 78 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE 1
violence qu'il en retrouva des morceaux à plus de huit mètres et par ailleurs, il
en prit des éclats dans les yeux, qui lui coupèrent sur environ sept millimètres la
sclérotique de l'il droit, alors que la paupière inférieure de l'il gauche était
non seulement piquée mais recevait une forte contusion, frappée sans doute par
la partie arrondie de la cloche 7.
Des accidents, des plus graves pour certains, sont survenus lors de l'explosion
de substances liquides et solides.
En ce qui concerne les premières, citons parmi d'autres, l'accident survenu à
Dulong, qui lui valut la perte de deux doigts et d'un il lors de la découverte
du chlorure d'azote 4 ; la violente explosion qu'essuya Wurtz lorsque, traitant
du protochlorure de phosphore par du potassium, le ballon qui contenait ces
produits se brisa entre ses mains et lui occasionna également une grave blessu
re à un il, atteint par des débris de verre 4 ; le grave accident qui survint à
Albin Haller à la suite de l'explosion d'un tube scellé contenant de l'acide
nitrique concentré et qui lui causa une grave blessure de la face et des mains,
ainsi que la perte d'un il 8 ; qui se produisit lors de la rupture du
tube capillaire qui prolongeait le ballon dans lequel Regnault chauffait du merc
ure, ce chimiste recevant la majeure partie de ce liquide bouillant sur le visa
ge mais, bien qu'ayant eu le réflexe de fermer les yeux lors de la projection, il
dut néanmoins garder la chambre deux mois dans la plus complète obscurité,
tout en étant soumis à des irrigations froides continues 4. Signalons encore les
accidents arrivés, dans le laboratoire de Ad. Wurtz à la Faculté de médecine de
Paris, au docteur E. Lipmann en 1865, lorsqu'une détonation se produisit alors
qu'il préparait de l'acétate de chlore par action de l'acide hypochloreux en
excès sur l'acide acétique glacial, ainsi que la violente explosion et le début
d'incendie qui s'ensuivit lors de la rectification de deux kilogrammes sept cents
de nitrate de méthyle. Le souffle de la première explosion le renversa littéral
ement, alors que sa main droite était gravement endommagée par des fragments
de verre ; la seconde, qui souleva le plafond du laboratoire de cinq à six centi
mètres et r

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