Eléments nouveaux sur les monuments funéraires préislamiques du Maroc - article ; n°2 ; vol.62, pg 482-493
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Eléments nouveaux sur les monuments funéraires préislamiques du Maroc - article ; n°2 ; vol.62, pg 482-493

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1965 - Volume 62 - Numéro 2 - Pages 482-493
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 68
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Georges Souville
Eléments nouveaux sur les monuments funéraires
préislamiques du Maroc
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1965, tome 62, N. 2. pp. 482-493.
Citer ce document / Cite this document :
Souville Georges. Eléments nouveaux sur les monuments funéraires préislamiques du Maroc. In: Bulletin de la Société
préhistorique française. 1965, tome 62, N. 2. pp. 482-493.
doi : 10.3406/bspf.1965.4046
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1965_hos_62_2_4046.
Eléments nouveaux
sur les monuments funéraires préislamiques
du Maroc
PAR
Georges SOUVILLE *
Dans une communication récente à la Société préhistorique
française (1), j'ai décrit plusieurs types de monuments funéraires
et plus particulièrement de tumulus. Cette étude distinguait les
simples levées de terre ou de pierres, les tumulus à chape, les tombes
à caisson sous tumulus, les tumulus à monument et à chapelle.
On se contentera ici d'une mise au point sur certains aspects
particuliers et de compléments dus à des recherches récentes.
Le premier type est répandu dans tout le Maroc (fig. 1), notam
ment dans la région de Rabat, le Rharb, le oriental et les
zones présahariennes. Des squelettes, isolés ou groupés par deux
ou trois, sont déposés, pratiquement sans aucun mobilier, sur le sol
ou dans une petite fosse et recouverts de terre plus ou moins mêlée
de pierres ; la terre est remplacée par des pierres sèches dans le Sud
et l'Oriental.
Ceux du Maroc oriental sont connus depuis longtemps (2) ;
déjà, Voinot pouvait distinguer plusieurs types (3) parmi les nom
breux tumulus reconnus ou fouillés par lui (4). A côté des tertres
tronconiques, plus ou moins plats, rectangulaires ou carrés, il
(*) Communication présentée au Congrès de Rennes, 1961.
(1) Souville (Georges). — Principaux types de tumulus marocains. B.S.P.F.,
t. LVI, 1959, pp. 394-402, 6 fig., II pl.h.t.
(2) Pinchon (Dr.). — Quelques recherches préhistoriques sur la région frontière
algéro-marocaine. L'Anthr., t. XIX, 1908, ; pp. 432-433; Voinot (Capitaine L.). — Les
Tumuli d'Oudjda. Bull, de la Soc. de Gçogr. et d'Archéol. d'Oran. t. XXX, 1910, pp.
516-528, pi. X-XI ; id. — Note sur les tumuli et quelques vestiges d'anciennes agglo
mérations de la région d'Oudjda. ibid.; t. XXXIII, 1913, pp. 507-527, spécialement pp. 507-513 ; id. — Note sur les tumuli et quelques ruines des environs d'El Aïoun Sidi
Mellouk (Maroc oriental). Ibid., t. XXXVI, 1916, pp. 257-277, spécialement pp. 257-263.
(3) Voinot (Capitaine L.). — Les tumuli d'Oudjda. Bull, de la Soc. de Geogr. et
d'Archéol. d'Oran, t. XXX, 1910, pp. 517-520.
(4) II en avait relevé 140 dès 1910 et fouillé 25 : op. L, p. 517. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 483
Fi«. 1. — Carte des principaux lieux cités.
remarque ceux qui sont prolongés par deux « embryons de bran
ches » (5) ; ces derniers sont grossièrement circulaires et d'assez
faibles dimensions (6) ; ils limités par de gros blocs irréguliers,
formant une sorte d'enceinte ; généralement les antennes sont assez
inégales (fig. 2). Voinot avait rapproché ce type de certains monu
ments sahariens (7) ; cette comparaison est très juste (8) ; on n'en
trouve pas d'autres exemples au Maroc.
Dans les tumulus fouillés par Voinot, les squelettes sont géné
ralement isolés, parfois placés simplement à l'intérieur du monum
ent, souvent déposés dans une véritable fosse creusée dans le sol
naturel. Le mobilier est presque toujours inexistant ; on ne peut
(5) Voinot (L.). — op. L, pp. 520 et 524, pi. X, 6 et 7.
(6) Diamètre : 5 à 6 m et moins d'un mètre de haut.
(7) Voinot (L.). — Notes pour servir à l'étude de l'ethnographie ancienne du
Sahara. Bull, de la Soc. de Géogr. et d'Archéol. d'Oran, t. XXVIII, 1908, pp. 333-337,
pi. XI-XIII.
(8) Reygasse (Maurice). — Monuments funéraires préislamitpaes de l'Afrique du
Nord. Publ. du Service des Antiquités de l'Algérie, Missions archéologiques, 1950,
pp. 56-62, fig. 64-72 : « idebnan en forme de V ». 484 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
V--V
Fig. pi. (d'après d'Oran, Soc. 2. X, de — 7). t. Géoqr. Tumulus Voinot. XXX, et 1910, Bull, à d'Archéol. antennes p. 4м. de 524. la
Fig. 3. — Fer de lance trouvé dans un tumul
us du Maroc oriental (d'après Voinot. Bull,
de la Soc. de Géogr. et d'Archéol. d'Oran,
t. XXX, 1910, p. 521, pi. XI, 1-3). SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 485
guère citer qu'un fer de lance (fig. 3) (9), des fragments de coquilles
d'œuf d'autruche (10) et de petits objets en cuivre, appelés perles de
colliers et pendeloques par l'auteur (11), mais qui semblent en
réalité des emmanchures d'outils ou d'armes (fig. 4).
Les fouilles faites en 1951 par le commandant Biard, dans la
région de Berguent (12), ont permis de confirmer ce type. Il avait
en effet trouvé un tumulus fermé par une enceinte circulaire en
pierres sèches, accompagnée de trois petits bastions semi-ellip
tiques ; il y a recueilli trois pointes de lance en fer à l'extrémité
recourbée (13).
Fig. 4. — Objets de cui
vre trouvés en tumulus
d'après Voinot. Bull, de la Soc. de Géogr. et
d'Archéol. d'Oran, t.
XXX, 1910, p. 523, pi.
XI, 4-5) ; G.N.
Les tumulus à chape, si fréquents en Europe (14), ont été
signalés pour la première fois en Afrique du Nord, à Si Allai el
Bahraoui, à 30 km de Rabat (15). Le squelette, sans aucun mobil
ier, était placé dans une fosse à 0,7 m au-dessous du sol et protégé
par une nappe d'argile crue et damée de 15 cm d'épaisseur.
En 1952, le Capitaine Giraud (16) avait fouillé, près du gisement
p. 521, (9) Voinot pi. XI, (L.). 1-3. — Bull, de la Soc. de Géogr. et d'Archéol. d'Oran, t. XXX, 1910,
(10) Ibid., p. 524.
(11)p. 523, pi. XI, 4-5.
(12) Archives du Service des 'Antiquités du Maroc ; inédit. Cf Thouvenot (R.). —
Bull, archéol. du Comité, 1951-52, pp. 149-150.
(13) II est à remarquer que, déjà la pointe de lance trouvée par Voinot avait
également une extrémité tordue : op. L, p. 521, pi. XI, 1-3, et fig. 3 supra.
(14) Mortillet (Adrien de). — Les tumulus. Rev. de l'Ecole d'Anthr. de Paris, t.
XIV, 1904, pp. 257-258, fig. 60.
(15) .So и ville (G.). — Le tumulus de Si Allai el Bahraoui. flespéris, t. XLIV,
1957, p. 363 ; id. — Le tumulus de Si Allai el Bahraoui. Libyca. t. VII, 1958-1959,
pp. 243-259, 9 fig., 7 p]. ; id. in L'activité de la Préhistoire marocaine de 1956 à 1958.
Bull. d'Archéol. marocaine, t. III, 1958-59, p. 398, pi. II, 1 ; id. — Principaux types de
tumulus marocains. B.S.P.F., t. LVI, 1959, p. 396, fig. 2.
(16) In litt., 15 février et 6 juin 1952. Archives du Service des Antiquités du
Maroc. 486 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
'
á
PL I. — a. Le site du tumulus de Nouillat Kebira. b. Le tumulus de Nouillat. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 487
paléolithique d'Aïn Fritissa (17), un tumulus présentant des carac
tères voisins. Ce dernier était formé (18) d'un amoncellement de
terre recouvert d'un assemblage de pierres sèches irrégulières qui
suivait la forme en dôme du tumulus et formait chape, le tout
recouvert de terre et de pierres mêlées (19).
Les autres tumulus sont faits de terre ou de pierres sèches
recouvrant des constructions plus ou moins élémentaires : tombes
à caisson, fréquentes dans le Maroc septentrional et le Rharb (20),
véritable tombe construite à Sidi Slimane (21). Ce sont d'ailleurs
les seuls qui ont permis d'établir quelque chronologie par la pré
sence de céramique peinte pré-romaine, d'époque maurétanienne,
apparaissant dès le IVe siècle avant J.-C, et d'amphores, également
pré-romaines (22).
Il convient également de signaler la présence de tumulus sur
des positions élevées ; le plus important est celui de Nouillat
Kebira (23), situé à 25 km de Volubilis (24; et à 492 m d'altitude (25)
(pi. I a). De forme grossièrement conique, il a un diamètre d'environ
41 m et une hauteur de 8 m (26) ; de nombreuses pierres irrégul
ières apparaissent en surface (pi. I, b). Un fossé circulaire entour

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