En route vers les sommets : perspectives sur la question des minorités ethniques - article ; n°1 ; vol.8, pg 171-192
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Description

Revue européenne de migrations internationales - Année 1992 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 171-192
En route vers les sommets : nouvelles perspectives sur la question des minorités ethniques
Alejandro PORTES et Min ZHOU
L'expérience récente de plusieurs groupes immigrants aux États-Unis échappe aux théories en vigueur, qu'elles soient structuralistes ou fonctionnalistes, économiques ou sociologique. Trop rigides, elles n 'expliquent pas pourquoi certains groupes stagnent (les Portoricains, par exemple) alors que d'autres s'élèvent rapidement. Le nombre d'entreprises d'origine asiatique a cru de 87 % entre 1982 et 1987 pour atteindre le chiffre record de 377 000 entreprises (alors que la croissance d'ensemble était de 14 %). Les entreprises hispaniques ont également cru de 80 % pendant cette période avec des chiffres d'affaires passant de 12 à 25 milliards de dollars. Trois exemples spécifiques — les entreprises dominicaines à New York, l'enclave cubaine à Miami, et Chinatown à New York donnent un nouveau portrait des immigrants. Ils ne sont pas soucieux de s'assimiler à la société globale car ils prospèrent plus rapidement en restant à l'intérieur de leur communauté. Après quoi, qu'ils investissent dans le pays d'origine, se constituent en intermédiaires à vocation internationale ou s'insèrent immédiatement parmi les classes moyennes, leur avenir semble assuré.
Gaining the upper hand: new perspectives in the study of ethnic minorities
Alejandro PORTES and Min ZHOU
The recent experience of general immigrant groups in the USA baffles the in force theories, be they structuralist or functionalist, economical or sociological. Too rigid, they do not explain why some groups stagnate (Portoricans, for instance) when others rise rapidly. The number of ventures of Asiatic origin grew by 87 % between 1982 and 1987 to reach the record figure of 327,000 ventures (when the growth of the whole was 14 %). The hispanic ventures grew alike by 80 % during this period with turnovers increasing from 12 to 25 billion $. Three specific examples-Dominican ventures in New York, the Cuban enclave in Miami and Chinatown in New York give a new description of immigrants. They do not care assimilating to global society because they thrive more rapidly staying inside their community. After that, they invest in their native country, constitute themselves intermediaries with an international vocation or immediately insert among middle classes, their future looks secure.
En marcha hacia las cimas : nuevas perspectives sobre la cuestión de las minorías étnicas.
Alejandro PORTES y Min ZHOU
La reciente experiencia de varios grupos inmigrantes a los Estados Unidos escapa a las teorías en vigor, ya sean estructuralistas o functionalistas, económicas o sociológicas. Por ser demasiado rígidas no explican es porqué de que algunos grupos no evolucionen (como los portorriqueños) y otros por el contrario asciendan rapidamente. El número de empresas de procedencia asiática ha crecido en un 87 % entre 1982 y 1987 hasta alcanzar la cifra de 377 000 empresas (cuando el crecimiento global era del 14 %). Las empresas hispánicas también se han incrementado en un 80 % durante este período, con un volumen de negocios de 12 à 15 millones de dolares. Tres ejemplos específicos — las empresas dominicanas en Nueva York, el enclave cubano de Miami y Chinatown en Nueva York — dan una nueva imagen de los inmigrantes.
No se preocupan por asimilarse a la sociedad global ya que prosperan más rapidamente manteniéndose en el interior de su comunidad. Despues de lo cual, si invierten en el país de origen, se convierten en intermeiarios con vocatión internacional, o si se asimilan entre las clases medias, su porvenir parce igualmente asegurado.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Alejandro Portes
Min Zhou
En route vers les sommets : perspectives sur la question des
minorités ethniques
In: Revue européenne de migrations internationales. Vol. 8 N°1. pp. 171-192.
Citer ce document / Cite this document :
Portes Alejandro, Zhou Min. En route vers les sommets : perspectives sur la question des minorités ethniques. In: Revue
européenne de migrations internationales. Vol. 8 N°1. pp. 171-192.
doi : 10.3406/remi.1992.1602
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_1992_num_8_1_1602Résumé
En route vers les sommets : nouvelles perspectives sur la question des minorités ethniques
Alejandro PORTES et Min ZHOU
L'expérience récente de plusieurs groupes immigrants aux États-Unis échappe aux théories en vigueur,
qu'elles soient structuralistes ou fonctionnalistes, économiques ou sociologique. Trop rigides, elles n
'expliquent pas pourquoi certains groupes stagnent (les Portoricains, par exemple) alors que d'autres
s'élèvent rapidement. Le nombre d'entreprises d'origine asiatique a cru de 87 % entre 1982 et 1987
pour atteindre le chiffre record de 377 000 entreprises (alors que la croissance d'ensemble était de 14
%). Les entreprises hispaniques ont également cru de 80 % pendant cette période avec des chiffres
d'affaires passant de 12 à 25 milliards de dollars. Trois exemples spécifiques — les entreprises
dominicaines à New York, l'enclave cubaine à Miami, et Chinatown à New York donnent un nouveau
portrait des immigrants. Ils ne sont pas soucieux de s'assimiler à la société globale car ils prospèrent
plus rapidement en restant à l'intérieur de leur communauté. Après quoi, qu'ils investissent dans le pays
d'origine, se constituent en intermédiaires à vocation internationale ou s'insèrent immédiatement parmi
les classes moyennes, leur avenir semble assuré.
Abstract
Gaining the upper hand: new perspectives in the study of ethnic minorities
Alejandro PORTES and Min ZHOU
The recent experience of general immigrant groups in the USA baffles the in force theories, be they
structuralist or functionalist, economical or sociological. Too rigid, they do not explain why some groups
stagnate (Portoricans, for instance) when others rise rapidly. The number of ventures of Asiatic origin
grew by 87 % between 1982 and 1987 to reach the record figure of 327,000 (when the growth
of the whole was 14 %). The hispanic ventures grew alike by 80 % during this period with turnovers
increasing from 12 to 25 billion $. Three specific examples-Dominican ventures in New York, the Cuban
enclave in Miami and Chinatown in New York give a new description of immigrants. They do not care
assimilating to global society because they thrive more rapidly staying inside their community. After that,
they invest in their native country, constitute themselves intermediaries with an international vocation or
immediately insert among middle classes, their future looks secure.
Resumen
En marcha hacia las cimas : nuevas perspectives sobre la cuestión de las minorías étnicas.
Alejandro PORTES y Min ZHOU
La reciente experiencia de varios grupos inmigrantes a los Estados Unidos escapa a las teorías en
vigor, ya sean estructuralistas o functionalistas, económicas o sociológicas. Por ser demasiado rígidas
no explican es porqué de que algunos grupos no evolucionen (como los portorriqueños) y otros por el
contrario asciendan rapidamente. El número de empresas de procedencia asiática ha crecido en un 87
% entre 1982 y 1987 hasta alcanzar la cifra de 377 000 empresas (cuando el crecimiento global era del
14 %). Las empresas hispánicas también se han incrementado en un 80 % durante este período, con
un volumen de negocios de 12 à 15 millones de dolares. Tres ejemplos específicos — las empresas
dominicanas en Nueva York, el enclave cubano de Miami y Chinatown en Nueva York — dan una
nueva imagen de los inmigrantes.
No se preocupan por asimilarse a la sociedad global ya que prosperan más rapidamente
manteniéndose en el interior de su comunidad. Despues de lo cual, si invierten en el país de origen, se
convierten en intermeiarios con vocatión internacional, o si se asimilan entre las clases medias, su
porvenir parce igualmente asegurado.Revue Européenne
des Migrations Internationales
Volume 8 - N° I
1992
En route vers les sommets :
nouvelles perspectives
sur la question des minorités
ethniques*
Alejandro PORTES
Min ZHOU
Les ouvrages sur la pauvreté urbaine et sur l'adaptation des
immigrés se préoccupent d'évaluer le degré de « réussite » des groupes sur le mar
ché du travail, ainsi que les forces susceptibles de la favoriser ou de l'entraver.
Diverses théories sous-tendent les mesures prises pour résoudre les problèmes de
ces groupes réduits à la survie aux marges de la société.
Cet article a pour but de présenter les récentes expériences de plusieurs
groupes d'immigrés, expériences qui ne correspondent entièrement à aucune des
théories en vogue aujourd'hui, et qui donnent à penser qu'un élément important a
été négligé par ces dernières. Ces exemples fournissent des cas de réussite qui
suivent des chemins différents de ceux suggérés par la plupart des théories de la
pauvreté et de la marginalité. Les groupes concernés ont « percé » dans l'économie
américaine non pas grâce à une aide gouvernementale massive, comme l'affirment
les défenseurs d'une politique progressiste ni grâce à un farouche individualisme et
à l'assimilation complète aux valeurs américaines, comme le soutiennent les
conservateurs. Les expériences de ces groupes ont plutôt suivi leur dynamique
propre.
Les théories sociologiques et économiques sous-jacentes aux mesures préconis
ées par les conservateurs sont centrées sur les caractéristiques qui font défaut à
l'individu pauvre : les « bonnes » valeurs, la déontologie du travail, ou les compét
ences monnayables alors que les analystes qui abordent le problème d'un point de
vue « progressiste » insistent sur les lacunes de la structure économique environ
nante à propos des possibilités d'emploi, et, en particulier, de l'accès aux « bons »
postes. 172 Alejandro PORTES, Min ZHOU
Nous avançons l'idée que l'immigration, la pauvreté et la marginalité n'ont
guère été envisagées dans une perspective communautaire. L'absence de cette tro
isième approche explique, à notre sens, une grande partie des échecs essuyés par les
tenants des deux autres approches jusqu'ici. En développant cette hypothèse, nous
passerons d'abord en revue les perspectives théoriques existantes et les anomalies
empiriques que nous avons rencontrées ; en second lieu, nous présenterons un
ensemble d'expériences qui attestent un chemin différent vers la mobilité ; en
troisième lieu, nous tenterons de tirer les principales leçons de ces expériences sous
la forme de concepts plus généralement applicables ; quatrièmement, nous verrons
comment ces peuvent être transférés à la situation des groupes opprimés,
et, en particulier, à la « sous-classe » urbaine des États-Unis.
SURVOL THÉORIQUE
Dans la sociologie américaine, l'école fonctionnaliste a abouti à privilégier
l'investigation des valeurs et du comportement normatif. Dans le domaine de la
race et des relations ethniques, l'hégémonie de cette perspective se traduit par
l'accent mis sur « l'assimilation ». L'assimilation étant un mécanisme d'intégration
des groupes culturellement étrangers qui, par l'adoption des normes sociales
communes, leur permet de rejoindre le courant indigène dominant. Les sociologues
américains se réclamant de cette tradition prévoyaient avec assurance l'inéluctabi-
lité du processus. (Warner and Srole, 1954, p. 284).
Cette position théorique conférait une légitimité aux explications ultérieures
de la stagnation de certaines minorités : leurs valeurs étaient inadaptées, elles
n'économisaient pas, étaient incapables de différer leur satisfaction, et possédaient
une « culture de la pauvreté ».
Les théoriciens de l'assimilation les plus sophistiqués, tels que Milton Gordon
(1964), reconnaissaient volontiers qu'il existait des différences considérables dans
la vitesse à laquelle les divers groupes parvenaient au terme du processus. Pour
Warner et Srole (1954), la re

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