Énonciation et dénonciation du pouvoir dans quelques romans négro-africains d après les indépendances., Enunciation and denunciation of power in a few Black African novels of the post independence era
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Énonciation et dénonciation du pouvoir dans quelques romans négro-africains d'après les indépendances., Enunciation and denunciation of power in a few Black African novels of the post independence era

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Description

Sous la direction de Dominique Maingueneau
Thèse soutenue le 08 décembre 2010: Université de Dakar, Paris Est
Le roman négro-africain de dénonciation que nous appelons « roman subversif » et que d'aucuns insèrent dans la catégorie dite roman de la rupture, en tant que macro-acte de langage, comporte bien une visée illocutoire subversive. Cela est vrai même si le discours littéraire négro-africain d'après les indépendances, à l'instar de tout discours, reste contraint, c'est-à-dire en grande partie déterminé par le contexte sociopolitique, mais également le champ littéraire francophone où entrent en concurrence divers « positionnements » et « postures » d'auteurs. Nous montrons dans ce travail que cette visée qui est une entreprise de dévoilement des dérives des nouveaux régimes politiques et/ou religieux, résultante de l'intrication du contexte non verbal négro-africain et de l'intérieur des romans, et qui se traduit par la construction littéraire de divers ethos individuels et collectifs, peut s'étudier, entre autres, au moyen de la méthode d'analyse du discours. En reliant extérieu r et intérieur du texte littéraire, ce qui écarte l'immanence structuraliste, nous abordons le roman négro-africain d'après les indépendance comme un dispositif d'énonciation dont le centre déictique et modal est le garant du discours, à savoir le narrateur principal qui est le plus souvent « homodiégétique » dans notre corpus à l'exception de Perpétue où il est « extradiégétique ». Ainsi, la thèse ruine la conception romantique qui distingue le moi social de l'écrivain et le moi créateur. Nous considérons donc que les romans de notre corpus sont des activités sociales s'insérant dans les pratiques discursives d'une société, ce qui consacre définitivement la relation texte et société en mettant en branle des notions de la problématique de l'énonciation à grande portée socioculturelle comme la « scénographie », la « scène générique », la « scène validée », la « paratopie », etc. Nous confirmons donc la possibilité d'un enrichissement des approches de la littéraire négro-afric aine considérant l'histoire littéraire composée de trois entités séparées (l' « homme », l' « uvre » et le « milieu ») et qui sont restées plus ou moins classiques, c'est-à-dire thématiques, souvent sociologiques. En recourant systématiquement aux outils de la linguistique de l'énonciation, de la pragmatique, de la linguistique textuelle, de l'argumentation, de la linguistique interactionniste, etc., nous appliquons à quelques romans négro-africains d'après les indépendances et à plusieurs séquences textuelles que nous avons sélectionnées et tirées de ce corpus, la méthode de l'analyse du discours telle qu'elle est théorisée dans la sphère européenne par des chercheurs tels que Dominique Maingueneau et Patrick Chareaudeau, mais également d'autres qui ont développé des problématiques linguistiques proches ou similaires : Jean Michel Adam, Ruth Amossy, Emile Benveniste, Catherine Kerbrat-Orecchioni, Oswald Ducrot, etc., pour ne citer que ceux-là. L'étude de la polyphonie pour la détermination des voix en présence dans les romans nous conduit à l'étude, d'une part, de la double énonciation qui se traduit par les dialogues en tant que modalité narrative où plusieurs énonciateurs sont mis en scène, de l'autre, de tous les types de discours rapporté, mais également de la manifestation verbale du peuple négro-africain. Ces voix définissent des identités énonciatives, celles des camps opposés, à savoir le pouvoir politique et/ou religieux et les opposants qui sont sans cesse en conflit dans les romans. Bannissant l' « authenticité » qui était la visée des conceptions identitaires négro-africaines comme la Négritude, les auteurs du corpus utilisent le discours rapporté et la double énonciation non pour restituer la réalité crue, comme dans le roman à thèse, mais pour dénoncer en dictant, en creux, au lecteur modèle ce qu'il faut penser ou croire. La tourmente politique et/ou religieuse est décriée par la présentation au lecteur de « patrons discursif » et d'un code langagier qui s'insérèrent dans l' « interdiscours » et qui montrent différents ethos populaires ou individuels fonctionnant comme des repoussoirs utilisés pour la dénonciation. Le lecteur modèle arrive à produire l'effet discursif attaché aux textes par l'activité d'« incorporation » de ces ethos qui se manifestent par une certaine corporalité et une vocalité précise.Mots clés :Énonciation, polyphonie, « scène d'énonciation », genre, dialogue, interaction, argumentation, « posture », « paratopie », ethos, discours, texte, contexte.
-Énonciation
-Polyphonie
-Ethos
-Interaction
-Posture
-Contexte genre
-Paratopie
-Scène d'énonciation
The black African novel of denunciation which is called the subversive novel and which some insert in the category said to be the novel of rupture, as a macro act of language, does involve a subversive and illocutory aim. That is true even if the post independence black African literary discourse, like any discourse, remains under constraint, that is to say, determined to a large extent, by the socio-political context, but also, the literary field where various positionings and postures of authors are in competition. In this work, we endeavour to show that this aim which is an attempt to reveal the awkwardness of the new political and/or religions systems, a result of the relationship between a non verbal black African context and the internal side of novels and results in literary construction of various individual and collective ethos, can be studied through the discourse analysis method. By linking the external and inner side of the literary text, which moves aside the str ucturalist immanence. We tackle the post independence black African novel as a system of enunciation whose deistic and modal centre vouches for the discourse, that is to say the principal narrator who is the most often homodiectic in our corpus except Perpetue where he is extradiegetic. So, the thesis ruins the romantic conception which distinguishes the social self from the creative self. We hence consider that the novels of our corpus are social activities involved in discursive practices of a society, which definitely settles the relationship between a text and society raising the notions of the enunciation issue with a broad socio cultural scope like the scenography, the generic scene, the validated scene, the paratopy,… we hence confirm the possibility of a rupture in the black African literary approaches considering literary history made up of three separate different entries(Man, his work and the environment) which have remained more or less classical, that is to say thematic, often sociological. In resorting systematically to the linguistic tool of enunciation, of pragmatism, of textual linguistic, of the argument of interaction linguistic, … we apply to a few post independence black African novels and to several textual sequences which we have selected and drawn from that corpus, the discourse analysis method as theoretized in the European area by researchers such as Dominique Maingueneau and Patric Chareaudeau, but also others who have developed similar linguistic issues : Jean Michel Adam, Ruth Amossy, Emile Benveniste, Catherine Kerbrat-Orecchioni, Oswald Ducrot,… to name but a few. The study of polygamy to determine voices which are found in the novels lead us to the study, on the one hand, of the double enunciation which are turned out into dialogues as narrative modality where several enunciators are brought to the stage, on the other hand, of all the type of reported speeches, but also of the verbal manifestation of the black Af rican people. These voices define enunciative identities, those of opposed positions, namely the political and/or religions power and the opponents who are always in conflict in the novels. Rejecting authenticity which was always the aim of black African; identity conceptions like Negritude, the authors of the corpus use the reported speech and the double enunciation not to restore the plain reality, like the thesis novel, but denounce by telling, in bias, the standard reader, what to think or believe. The political and/or religions upheaval is disparaged by the presentation to the reader of discursive patrons and of a language code which are integrated into the interdiscourse and which show different popular or individual ethos functioning as a foil used for denunciation. The standard reader manages to produce the discursive effect connected to the texts through the incorporation activity of these ethos which are shown through some corporality and precise vocality.Keywords:Enunciation, polyphony, enunciation scene gender, dialogue, interaction, argument, posture, paratopy, ethos, discourse, text, context.
-Gender
-Paratopy
-Ethos
-Enunciation
-Enunciation scene posture
-Interaction
-Polyphony
-Context
Source: http://www.theses.fr/2010PEST0010/document

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Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

1

UNIVERSITE PARIS-EST CRETEIL VAL-DE- MARNE UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR II I- IL L-- II I I
FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
ECOLE DOCTORALE CULTURE ET SOCIETE ECOLE DOCTORALE ART CULTURE ET CIVILISATION N L L L I L L L IILIIN
UFR DE LETTRES ET SCIENCES HUMAINES DEPARTEMENT DE LETTRES F L I I L



THESE DE DOCTORAT
(en cotutelle)
DOCTORAT DE L’UNIVERSITE PARIS-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE (FRANCE)
DOCTORAT D’ETAT DE L’UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR (SENEGAL)
Sciences du Langage i
(Analyse du Discours)


Enonciation et dénonciation du pouvoir
dans quelques romans négro-africains
d’après les indépendances


Présentée par résetée r
Monsieur Fallou MBOW

Sous la codirection de s l cirecti e
M. Dominique MAINGUENEAU, Professeur /M. Moussa DAFF, Professeur

Jury
1. M. Dominique MAINGUENEAU, Professeur en sciences du langage, Université Paris-Est
Créteil Val-de-Marne/France;
2. M. Moussa DAFF, Professeur de linguistique française, Université Cheikh Anta DIOP de
Dakar/Sénégal;
3. M. Xavier GARNIER, Professeur de littérature africaine, Université Paris 3, Sorbonne
Nouvelle/France;
4. M. Gilles PHILIPPE, Professeur de linguistique française, stylisticien, Université Paris 3,
Sorbonne Nouvelle/France.

Date de la soutenance : Mercredi 08 Décembre 2010


Année 2010 ée
2






Dédicace
A mon défunt père, Mamadou MBOW que la mort qui nous (ma petite sœur, mon petit
frère, ma mère et moi) l‟a arraché prématurément à l‟âge de 33 ans n‟a pas permis de profiter
des fruits de ma vie professionnelle.






3

Remerciements
Cette thèse est le fruit de divers apports découlant des investigations et des échanges que
nous avons menés aux universités Paris 12 Val-de ŔMarne (France) et Cheikh Anta Diop de
Dakar (Sénégal) de 2006 à 2010.
Que tous ceux qui, de prés ou de loin, ont contribué à son élaboration veuillent bien trouvé
ici l‟expression de ma très sincère reconnaissance.
Mes remerciements sont tout particulièrement adressés à mes codirecteurs de thèse :
1. Le Professeur Dominique Maingueneau (Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne) qui
a su me former à l‟utilisation des outils de l‟analyse du discours pour l‟étude des textes
littéraires qui est un domaine en plein essor. Par son accompagnement scientifique, j‟ai pu
explorer maintes productions très récentes concernant la problématique de ma thèse.
Rigoureux, clairvoyant et animée d‟une grande éthique scientifique, M. Mainguneau m‟a fait
profiter, à toutes les étapes de ce travail, de toutes les richesses que peuvent procurer des
recherches doctorales.

2. Le Professeur Moussa Daff (Université Cheikh Anta Diop de Dakar) qui, depuis mes
débuts dans la carrière universitaire, a dirigé tous mes travaux scientifiques en linguistique
française, du Certificat de Spécialisation à la Thèse du troisième cycle. Particulièrement
généreux et rempli de qualités humaines, M. Daff est très soucieux de la promotion
scientifique de ses étudiants. Je le remercie beaucoup pour avoir eu, dès mon DEA, la
clairvoyance de me placer sur la voie de ce champ de recherche (qui est celui de cette thèse)
encore peu exploré dans l‟espace négro-africain.
Je remercie également mes collègues et amis :
1. M. Birahim Thioune, Maitre de conférences (Université Cheikh Anta Diop de
Dakar). Très soucieux du respect de la norme grammaticale et du bien dire, M. Thioune m‟a
beaucoup apporté en acceptant de lire mon travail et de me prodiguer des conseils.
2. M. Moussa Fall, Maître-Assistant (Université Cheikh Anta Diop de Dakar).
Généreux, grammairien et bon lecteur, il m‟a fait bénéficier de sa correction, de ses
observations justes, et parfois, de ses critiques mais également de ses appréciations
encourageantes.
Je ne saurais terminer ces remerciements sans exprimer toute ma reconnaissance à
l‟Agence Universitaire de la Francophonie/Bureau Afrique de l‟Ouest qui m‟a octroyé une
bourse d‟études pendant trente mois répartis sur trois ans en alternance, de 2007 à 2010.
Enfin, je remercie sincèrement les autorités des deux universités (Paris-Est Créteil et
Cheikh Anta Diop de Dakar), en particulier, M. le Professeur Saliou Ndiaye Doyen de la
Faculté de Lettres et Sciences Humaines (Dakar), le Professeur Ibrahima Diop Doyen de la
Faculté des Sciences et Technologies de l‟Education et de la Formation (Dakar), les Directeurs
des écoles doctorales, M. Pierre Chiron et M. Papa Alioune Ndao, respectivement Directeur de
Cultures et Sociétés (Paris 12) et Art Culture et Civilisation (Dakar), M. Dominique Ducard et
Mme Olivier-Yaniv Caroline codirecteurs du CEDITEC (Centre d‟Etude des Discours,
Images, Textes, Ecrits, Communication) de Paris-Est Créteil, Mlle Thanh-Ha Ly secrétaire
(Cultures et Sociétés de Paris-Est Créteil) pour m‟avoir facilité toutes les démarches
administratives aussi bien pour mes diverses inscriptions que pour la soutenance de cette
thèse.
4

Résumé en français
Le roman négro-africain de dénonciation que nous appelons « roman subversif » et que
d‟aucuns insèrent dans la catégorie dite roman de la rupture, en tant que macro-acte de
langage, comporte bien une visée illocutoire subversive. Cela est vrai même si le discours
littéraire négro-africain d‟après les indépendances, à l‟instar de tout discours, reste contraint,
c‟est-à-dire en grande partie déterminé par le contexte sociopolitique, mais également le
champ littéraire francophone où entrent en concurrence divers « positionnements » et
« postures » d‟auteurs. Nous montrons dans ce travail que cette visée qui est une entreprise de
dévoilement des dérives des nouveaux régimes politiques et/ou religieux, résultante de
l‟intrication du contexte non verbal négro-africain et de l‟intérieur des romans, et qui se traduit
par la construction littéraire de divers ethos individuels et collectifs, peut s‟étudier, entre
autres, au moyen de la méthode d‟analyse du discours. En reliant extérieur et intérieur du texte
littéraire, ce qui écarte l‟immanence structuraliste, nous abordons le roman négro-africain
d‟après les indépendance comme un dispositif d‟énonciation dont le centre déictique et modal
est le garant du discours, à savoir le narrateur principal qui est le plus souvent
« homodiégétique » dans notre corpus à l‟exception de Perpétue où il est « extradiégétique ».
Ainsi, la thèse ruine la conception romantique qui distingue le moi social de l‟écrivain et le
moi créateur. Nous considérons donc que les romans de notre corpus sont des activités sociales
s‟insérant dans les pratiques discursives d‟une société, ce qui consacre définitivement la
relation texte et société en mettant en branle des notions de la problématique de l‟énonciation à
grande portée socioculturelle comme la « scénographie », la « scène générique », la « scène
validée », la « paratopie », etc. Nous confirmons donc la possibilité d‟un enrichissement des
approches de la littéraire négro-africaine considérant l‟histoire littéraire composée de trois
entités séparées (l‟ « homme », l‟ « œuvre » et le « milieu ») et qui sont restées plus ou moins
classiques, c‟est-à-dire thématiques, souvent sociologiques. En recourant systématiquement
aux outils de la linguistique de l‟énonciation, de la pragmatique, de la linguistique textuelle, de
l‟argumentation, de la linguistique interactionniste, etc., nous appliquons à quelques romans
négro-africains d‟après les indépendances et à plusieurs séquences textuelles q

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