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Enseigner/apprendre le Français Langue Etrangère (F.L.E.) à Taiwan : Une entrée
didactique par le biais de la culture cinématographique
Pour mieux présenter notre recherche, nous expliquerons tout d’a bord le contexte et
l’e njeux de cette recherche ; ensuite, la construction de la revue de question ; c’e st-à-di re
la partie théorique. Enfin, nous parlerons de la méthodologie employée pour mener un
enseignement expérimental à Taïwan et quelque remarques sur cette expérience
pédagogique.
I. But de cette recherche
1. Notre recherche a été construite après une constatation du contexte global de
Taïwan, et en particulier dans l’e nseignement/apprentissage des langues étrangères : les
langues enseignées sont l’a nglais, les langues européennes (l e français, l’a llemand,
l’e spagnol et l’i talien), les langues asiatiques (l e japonais et la coréen) et le russe. Ce s
dernières années, en raison de la mondialisation et de la politique du gouvernement
taïwanais, c’e st-à-di re de transformer le pays en un centre économique pour la région
Asie-P acifique, le Ministère de l’Education a réformé l’e nseignement obligatoire qui
comprend six ans d’e nseignement primaire et trois ans d’e nseignement au collège. Dans
ce contexte, l’a nglais qui est toujours une matière obligatoire au collège et au lycée, est
dorénavant enseigné à l’é cole primaire. Son apprentissage est obigatoire à partir de la
troisième année scolaire (é quivalent au CE 2 en France). Quant aux autres ...

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Enseigner/apprendre le Français Langue Etrangère (F.L.E.) à Taiwan : Une entrée didactique par le biais de la culture cinématographique
Pour mieux présenter notre recherche, nous expliquerons tout d’abord le contexte et l’enjeux de cette recherche ; ensuite, la construction de la revue de question ; c’est-à-dire la partie théorique. Enfin, nous parlerons de la méthodologie employée pour mener un enseignement expérimental à Taïwan et quelque remarques sur cette expérience pédagogique.
I. But de cette recherche
1.Notre recherche a été construite après une constatation du contexte global de Taïwan, et en particulier dans l’enseignement/apprentissage des langues étrangères : les langues enseignées sont l’anglais, les langues européennes (le français, l’allemand, l’espagnol et l’italien), les langues asiatiques (le japonais et la coréen) et le russe. Ces dernières années, en raison de la mondialisation et de la politique du gouvernement taïwanais, c’est-à-dire de transformer le pays en un centre économique pour la région Asie-Pacifique, le Ministère de l’Education a réformé l’enseignement obligatoire qui comprend six ans d’enseignement primaire et trois ans d’enseignement au collège. Dans ce contexte, l’anglais qui est toujours une matière obligatoire au collège et au lycée, est dorénavant enseigné à l’école primaire. Son apprentissage est obigatoire à partir de la troisième année scolaire (équivalent au CE2 en France). Quant aux autres langues étrangères, le français, l’allemand, l’espagnol et le japonais, elles ne sont plus uniquement enseignées à l’université, mais en tant que seconde langue étrangère dans l’enseignement secondaire, et essentiellement lors des deux premières années du lycée.
Pourtant, l’apprentissage de ces langues est optionnel et considéré comme une activité extra-scolaire. Cette réforme nous permet de supposer que c’est à travers la maîtrise des différentes langues que le pays veut former la population la plus citoyenne du monde en restant compétitif. Pourtant, en observant plus précisément, nous avons constaté que les méthodes d’enseignement sont constituées principalement en manuels scolaires. Les moyens utilisés sont souvent par la répétition et la mémorisation. Le pouvoir des enseignants est dominant, c’est-à-dire qu’ils ne le partagent pas avec les apprenants. Eux seuls
représentent le modèle qui détient la bonne parole. En outre, les attentes et la pression sociales sont peu modifiées dans le sens où l’apprentissage d’une langue étrangère est souvent réduit à un apprentissage par coeur de la grammaire et du vocabulaire. Ainsi, malgré cette réforme, il y a une inertie face à l’innovation des méthodes et des moyens d’enseignement. Ainsi, nous pensons que c’est peut-être le moment de renover cette situation en introduisant une nouvelle approche.
2.Dans le domaine du F.L.E., par rapport à la télévsion et au multimédia, le cinéma est relativement peu étudié en tant que support didactique et pédagogique. A Taïwan, le cinéma est plutôt uilisé dans l’enseignement supérieur. Pourtant, il est souvent étudié pour analyer les ouvrages littéraires de la langue étudiée ou connaître les théories cinématographiques.
3.En outre, nous constatons que la diffusion du français à Taïwan est stagnante. Le français est souvent situé à la troisième position dans les aspirations des étudiants taïwanais, derrière l’anglais et le japonais. Le choix de ces dernières est fortement lié aux fréquents échanges économiques et politiques entre Taïwan et les Etats-Unis et le Japon. Une statistique établie par le Ministère de l’Education en 2003 sur le nombre de classes montrent bien que le japonais surpasse largement les trois langues européennes en tant que seconde langue étrangère au lycée. En fait, le nombre de classes pour le japonais est de 412 par rapport à celui du français (93), de l’allemand (34) et de l’espagnol (24). Ainsi, il semble crucial de savoir quelle est la place du français à Taïwan.
4.effet, la diffusion du français est fortement liée à une faible présence du En gouvernement francais à Taïwan. Les vecteurs de cette diffusion sont limités aux instituts, aux centres de langues, et aux universités. Et, face à la culture des pays anglo-saxons, la présence de la culture française est restreinte. Elle est souvent immédiatement réduite à la publicité de produits de luxe et de consommation. Dans la société taïwanaise, la population urbaine a haut niveau de vie et est sensible à ces produits. De plus, la culture française est présente dans la gastronomie et le cinéma. Pour la gastonomie, elle est souvent figée à l’image du café parisien. Quant au cinéma, les films français sont relativement peu nombreux par rapport aux films hollywoodiens. En outre, la télévision
diffuse très peu de films français sur les chaînes de cinéma. Quant à TV5, il a peu d’audition et donc, a un faible impact.
5.Enfin, nous constatons qu’un système de représentations par rapport à la France est souvent lié à l’image "romantique" et "libertine" des Français et aux lieux touristiques de Paris. Ce système de représentaions est une base de départ, mais il faut peut-être le dépasser, c’est-à-dire aller vers une ouverture culturelle plus proche de la réalité contemporaine complexe de la société française.
II. Enjeux de la recherche
Face à ce système de représentations, de croyances, d’attentes et de motivation que nous considérerons comme provisoirement inapproprié, notre idée est de le faire évoluer. Il ne s’agit pas d’une évolution vers LA bonne pensée, dans le sens où nous disons ce qu’est la France, mais vers une ouverture culturelle. Autrement dit, il s’agit de montrer aux étudiants taïwanais qu’il existe peut-être une essence au-delà des apparences et qu’il ne faut pas qu’ils s’en tiennent à de simples présentations que font les médias locaux. Ainsi, l’apprentissage d’une langue étrangère ne se résume pas uniquement à un apprentissage instrumental, c’est-à-dire se faire comprendre ou comprendre l’autre dans une autre langue, mais aussi, à travers la langue, à découvrir une autre culture, ses valeurs et ses modes de pensée. Et éventuellement, en retour, il y aura une réflexion sur sa propre culture, voire une transformation par cette ouverture culturelle.
III. Cinéma comme vecteur culturel et outil didactique du F.L.E.
D’entrée de jeu, nous avons décidé d’emprunter le cinéma comme entrée privilégiée en tant que vecteur culturel et comme outil didactique pour l’enseignement du F.L.E., pour les raisons suivantes :
- En tant que composante de la civilisation contemporaine française, le cinéma est généralement appelé le Septième Art. - Le cinéma est considéré comme un objet culturel d’un genre particulier et même quelque peu original en France. Lors des accords internationaux de l’Ex-GATT, la France a revendiqué le droit à la différence : la fameuse exception culturelle française à travers le
cinéma. Et, chaque année, des films français sont régulièrement mis à l’honneur à l’étranger. - Le cinéma français donne l’image de films-cultes proprices à toutes sortes de réflexion méthodologique. - Par ailleur, grâce à l’image, au son et à l’histoire, le cinéma est susceptible de motiver les apprenants étrangers. - Les films témoignent et reflètent une "réaltié" culturelle et sociale qui «n’est pas figée comme dans les manuels, mais qui est en train de se construire sous les yeux des apprenants étrangers. » (LANCIEN Th., 1986, 11). - Les films sont riches en productions langagières diverses. Ils peuvent être un moyen d’approcher une langue actuelle, variée et en situations.
IV. Questions globales
Quel est l’apport du cinéma dans l’apprentissage du français pour les étudiants taïwanais, ainsi que dans leurs représentations sociales de cette langue et sa culture ? En un mot, l’emploi du cinéma nous amène à nous poser les questions suivantes :
- Quelle réception du cinéma français par rapport à la culture de notre pays ? - Quel impact du cinéma outil didactique sur l’apprentissage du français ? - Quelles représentations nouvelles par rapport à la culture française ? - Quelles représentations nouvelles par rapport au français comme objet d’apprentissage suscitées par le cinéma lui-même pris comme outil didactique ?
V. Revue de questions A travers le contexte et les enjeux de notre recherche,la revue de questions sera constituée en quatres parties. Actuellement, nous en sommes au stade de la lecture où il s’agit de présenter chaque partie de façon générale. Il est donc possible que cette présentation ne soit pas tout à fait précise ni complète.
1.Tout d’abord, il s’agit d’étudier la spécificité culturelle des étudiants taïwanais dans leurs rapports à l’institution universitaire, et d’autre part par rapport à l’autorité de l’enseignant et aux savoirs. Cette spécificté culturelle se trouve également dans le rapport aux loisirs culturels ainsi qu’à leurs attentes par rapport au français.
En outre, comme notre objet d’étude porte sur le cinéma, il semble important de connaître globalement comment celui-ci est apparu à Taïwan et son évolution. Ceci nous renseigne sur le profil cinématographique actuel des étudiants taïwanais, afin de sélectionner le genre de film qui sera utilisé dans l’enseignement expérimental. Après les recherches d’informations relatives à ces sujets sur le Web,un article intituléRegarder en arrière : Les cents ans du cinéma taïwanaisDaw Ming, 1995) et deux rapports (LEE respectivement titrésA travers les chiffres, les cinquante ans du cinéma taïwanais et Survey of Movie going Pattern & Film Exhibition Industry In Taiwan : 1980-1999 (LU Fei-I, 2003) permettent de donner une perspective globale de la place des films d’origine différente sur le marché cinématographique taïwanais. Les films hollywoodiens y monopolisent quasiment le marché. Partant de cette constatation, nous pouvons considérer le cinéma de Taïwan comme étant un objet commercial, consommé par les spectateurs du pays, pour occuper leur temps libre en se divertissant. Ainsi, les étudiants taïwanais pourraient adopter la même attitude, vis-à-vis du cinéma français.
2. Ensuite, il est primordial d’analyser les conceptions de l’apprentissage et de la connaissance d’une langue étrangère à Taïwan et en France. C’est-à-dire que, dans les deux pays, que signifie "Apprendre une autre langue" ? S’agit-il de mémoriser le modèle et de le répéter ; ou de mettre en réseaux des significations et de faire des hypothèses de sens ? Nous travaillerons donc sur les différences entre l’associationnisme et le constructivisme qui seront présentées comme suit.
Constructivisme Associationnisme Un produit d’un dialogue entre le sujet Un modèle pré-établi, détenu et révélé par (l’élève) et la situation (la tâche). Le tout est le maître. conçu dans un rapport d’authenticité avec la situation.
Pratique: Mémoriser le modèle et le répéter.
Processus : Le modèle du maître à copier ou à
Pratique: Mettre en réseaux des significations et faire des hypothèses de sens. (Interpréter et comprendre pour apprendre)
Processus : Il n’y a pas de solutions toutes prêtes.
corriger. Les élèves accumulent des données de plus en plus difficiles.
Chacun trouve des possibilités pour affronter un obstacle ou une difficulté.
3. Après, nous étudierons la Didactique du F.L.E. et le rôle de l’image dans l’apprentissage. En effet, les images ont une influence considérable dans l’enseignement/apprentissage du F.L.E.. Leur utilisation s’explique essentiellement par le fait qu’une langue étrangère n’est plus considérée comme un simple objet à connaître, mais comme un outil avec lequel les apprenants désirent comprendre et se faire comprendre à l’écrit comme à l’oral. Cette évolution de la méthodologie et les progrès technologiques ont permis de « passer de la simple "leçon des choses" (dans laquelle l’image a essentiellement une fonction référentielle) à l’image qui met en scène la langue et permet ainsi d’accquérir des savoir-faire langagiers et des pratiques de communication (…) »(CARON S., 2003, 213). C’est dans ce contexte que nous étudierons quelle est la place de l’image dans la didactique du FLE., quels sont ses intérêts et ses limites, et quelles sont les conditions d’usage du cinéma en F.L.E. et pour notre enseignement expérimental.
4.nous travaillerons sur Enfin, la spécificité du processus de réception et d’interprétation d’une séquence filmique en version originale. Cette spécificité pourrait être caractérisée par une pression temporelle. De plus, comme les étudiants se trouvent dans une situation relativement authentique même à travers un contexte, c’est-à-dire qu’il y aura une histoire avec des personnages à une époque donnée. Qu’est-ce qui va se passer dans leur réception et leur interprétation ? Ensuite, est-ce qu’il y aura une facilité à s’identifier aux personnages ? Et, par conséquent, est-ce que cette identification est proprice aux apprentissages ? Nous pourrions aussi parler d’une communauté d’expérience vers une communauté d’apprentissage : c’est-à-dire que les étudiants voient la même séquence (une communauté d’expérience) et l’interprètent de façon différente. Enfin, la discussion entre eux peut créer une communauté d’apprentissage. Ceci va les amener à partager les interprétations et à les différencier. Dans ce cas-là, le choix du film est important dans le sens où il doit plus ou moins laisser aux spectateurs de la marge pour l’interpréter.
VI. Méthodologie employée
Pour savoir si le cinéma peut être un outil favorable pour l’apprentissage du français, nous avons mené un enseignement expérimental à Taïwan, dans l’université de la Culture Chinoise, pendant un mois, en 2003. L’objet de cette expérience a consisté à savoir en quoi ce support est un outil intéressant pour l’enseignement sur le plan culturel, le plan d’apprentissage du français et de motivation. Ainsi, il s’agit d’analyer les réactions des étudiants, le changement de leurs représentations, avant et après, par rapport à la langue française et sa culture. Nous supposons que l’approche didactique du F.L.E. par le cinéma pourrait se révéler utile et appréciée pour les étudiants-échantillon. Nous pouvons alors développer la méthodologie employée pour mener un enseignement expérimental à Taïwan.
1.La population étudiée consiste en un public d’étudiants du département de français, en troisième année dans le module "Composition de français". Le choix de ce public dépend de leur apprentissage du français pendant deux ans.C’est-à-dire qu’ils ont une base de connaissance de la langue. Le public est constitué de soixante-cinq étudiants. Notre enseignement comprend huits séances réparties en quatre semaines de deux séances successives. Au total, nous avons travaillé environ 400 minutes. Sur ce public, nous avons menéun questionnaire individuel pour connaître son rapport au cinéma en général et au cinéma français en particulier, ses attentes par rapport au français et notre enseignement et son avis par rapport aux supports utilisés. Après avoir analysé les données, nous remarquons que les étudiants taïwanais se présentent comme de grands consommateurs de films : ils fréquentent régulièrement le
cinéma pour passer d’agréables moments. Pour choisir les films en général et les films français en particulier, ils s’intéressent plutôt aux genres, leurs goûts se portent majoritairement sur l’action comique. Il est donc évident qu’ils représentent plutôt des consommateurs qui cherchent à se divertir, sans complications lors de la projection d’un film. Quant à leurs attentes par rapport au français et à notre enseignement, ils désirent connaître l’histoire du cinéma français et apprendre la langue française et sa culture, dans une ambiance agréable. Enfin, ils préfèrent travailler avec des supports variés, puisque le cours qui propose une variété linguistique et culturel de la langue étudiée paraît plus intéressant et motivant, selon leurs informations tirées de leurs enquêtes.
2.Avant de présenterles critères de choix des films utilisés, nous souhaitons expliquer que les films seront utilisés dans les deux types d’enseignement, c’est-à-dire l’un pour apprendre la langue et la culture françaises, et l’autre pour sensibiliser les étudiants au langage cinématographique.
Pourle premier type d’enseignement, nous avons utilisé un drame français, soit le film de Mathieu KASSOVITZ,La Haine(1995). En fait, en sachant que les étudiants taïwanais préfèrent regarder des films d’action-comique, nous avons pensé utiliser une comédie. Pour ne pas nous perdre dans la masse de comédies disponibles sur le marché, nous avons décidé d’en choisir une déjà exploitée dans la classe de FLE. Nous avons aussi cherché des périodiques et des ouvrages qui parlent de cette exploitation. La revueLe Français dans le mondeet un ouvrage intitulé Cinéma et Chanson: Pour enseigner le français autrementont notamment retenu notre attention, car des auteurs y proposnt des consignes d’utilisation de telle ou telle comédie, des activités et des exercices. Parmi les cinq comédies proposés, nous avons cependant choisi le film de KASSOVITZ pour les raisons suivantes: - Ce film est disponible en DVD sur le marché taïwanais. Notre choix s’est porté sur le DVD, car il permet de ne pas afficher le sous-titrage chinois. Les étudiants ne se concentrent donc pas uniquement sur les traductions pour comprendre l’histoire. - La façon du réalisateur de raconter une histoire nous a conquise. En effet, il rend les sujets plus abordables par des éléments qui provoquent le rire chez les spectateurs. Cet aspect répond aux attentes des étudiants taïwanais: voir un film français qui a un côté humoristique. - En outre,La Hainea connu un retentissement en France par le prix qu’il a obtenu au Festival de Cannes en 1995, et par le contexte de l’histoire filmique: la banlieue, un espace particulièrement sensible, en France. - De plus, ce dernier élémentreflète une actualité très présente dans la société francaise; c’est-à-dire qu’elle est liée à l’insécurité. Ceci a été l’objet d’un des débats de l’élection présidentielle de 2002 et probablement de celle de 2007. Récemment, ce thème est réapparu, soulevant une véritable polémique dans la politique française. Nous pensons qu’à travers ce film, les étudiants decouvriront cet aspect qui fait partie des aspects préignants, recurrents de l’organisation sociale française.
Poursecond type d’enseignement le , il s’agit d’utiliser une séquence du film de HITCHCOCK,Les enchaînées(1946). La séquence a été analysée dans un module intitulé "Narratologie Cinématographique" à l’université de Franche-Comté en 2001-2002, pour étudier les plans, les mouvements de caméra et le mode de récit. Nous pensons que ces analyses peuvent être retransmises pour initier les étudiants taïwanais au langage cinématographique. Et, à travers cette initiation, nous pourrons affiner l’attention visuelle des étudiants. Par conséquent, ils découvriront que "comprendre" une séquence filmique, ce n’est pas seulement déchiffrer les dialogues, mais aussisavoir être attentif à toutes les informations livrées par les images.
3.Nous présenterons brièvementl’élaboration du programme de notre enseignement. Tout d’abord, il s’agissait de déterminer les éléments de travail après avoir plusieurs fois visionné les séquences des deux films. Et, à partir de ces éléments, nous avons établi un thème et proposé des exercices et des activités à différents objectifs. Certains de ces exercices se servent de documents écrits ou de supports visuels. De plus, nous avons préparé les étapes à effectuer dans chaque séance, et prévu le temps nécessaire pour mener chacune d’entre elles. Ainsi, l’enseignement est constitué de cinq thèmes: l’écriture cinématographique, un des cadres de vie, le français parlé autrement, l’éducation et un prolongement envisagé. Les exercices apparaissent sous forme de questions ouvertes, de questions à choix multiples ou non, de questions à trous et d’exercices extraits d’une méthode de FLE: FORUM 3. Ces exercices ont pour objectif de connaître certains aspects culturels de la société française, de développer la compréhension orale/écrite, l’expression écrite, et l’attention visuelle. Les supports utilisés sont soit visuels (des séquences filmiques, des photos), soit écrits (une partie du scénario du filmLa Haine).
4. Pour savoir ce qui s’est vraiment passé dans l’enseignement, les cours ont été enregistrés par un caméscope. Les transcriptions de ces enregistrementsont pour objectif d’analyser les réactions des étudiants par rapport aux extraits filmiques, aux activités/exercices proposés et à notre façon d’enseigner.Les fiches de travail des étudiantsnous permettent également de savoir s’ils ont compris les tâches demandées et
leur motivation. Après l’enseignement, les étudiants ont été invités à répondre àun questionnaire d’évaluation. Ce dernier a pour objectif de connaître si notre enseignement a été approuvé par le public, d’évaluer les impacts du cinéma comme outil didactique sur leur apprentissage du français et de comprendre s’il y a un changement dans leur! s représentations sociales de la langue et de la culture étudiées.
5.Bien que les transcriptions des enregistrements des cours ne soient pas tout à fait terminées, nous pouvons déjà émettre quelques remarques qui nous sont apparues lors des analyses de transcriptions des enregistrements des deux premières séances.
-Pour certaines questions, les étudiants ont manifesté des difficultés à répondre. Ceci nous a amené à supposer l’existence d’un modèle culturel qui prédisposerait à certaines formes de questions. Et nous, en tant que Taïwnaise, nous ne nous en sommes pas rendu compte lors de l’éloboration des exercices. Or, ces difficultés étaient dûes à un manque de précision dans les consignes des exercices. Si tel était le cas, il est nécessaire de se mettre à la place des étudiants pour tenter de trouver où réside la difficulté à répondre à telle ou telle question et comprendre la cause de cette difficulté.
- Après avoir visionné une séquence, les étudiants ont été invités à discuter leurs interprétations par rapport à un sujet donné. Pour créer cette situation, nous avons donc soit posé de nouvelles questions, soit répété les questions précédentes, afin de les inciter à discuter entre eux et de poser de nouvelles hypothèses. Pourtant, l’atmosphère s’est soudainement alourdie. Il est possible que cétait à cause de notre manière de poser les questions, ou les questions elles-mêmes qui créent un obstacle chez eux ou dans leur compréhension.
- Le problème de la gestion du temps a été sous-estimé lors de l’élaboration du programme d’enseignement. Il est donc nécessaire d’organier le temps de façon rigoureuse par rapport à ce que nous voulons faire dans chaque étape. Il faut aussi anticiper les désagréments et accepter une probabilité de ne pas terminer le cours à temps.
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