États-Unis : illusions perdues ? - article ; n°1 ; vol.46, pg 211-258
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Description

Revue de l'OFCE - Année 1993 - Volume 46 - Numéro 1 - Pages 211-258
A la mi-1993, la reprise américaine semble encore hésitante. La progression de l'activité est inhabituellement lente, les créations d'emplois sont tardives. Cette reprise est par ailleurs atypique parce que fondée sur l'investissement des entreprises plus que sur la consommation des ménages. Structurellement, des progrès ont été réalisés dans les déterminants fondamentaux de la compétitivité. Dans le secteur manufacturier, la productivité du capital s'est nettement redressée depuis le milieu des années quatre-vingt, autorisant une croissance plus rapide de la productivité multi-factorielle. Néanmoins, le retour à une croissance forte et durable suppose au moins deux préalables: une redéfinition des modalités de l'insertion économique internationale des Etats-Unis face notamment à l'Extrême-Orient ; et une réelle reprise en main des finances publiques. A court terme, ces mutations en cours (et dont le succès n'est pas garanti) induisent une croissance potentielle lente. La politique budgétaire est dans ces conditions de nature à provoquer un étouffement progressif de la reprise à partir de l'année 1994, non une rechute brutale dans la récession.
USA : Lost Ilusions ? Département des diagnostics Mid-1993, the american recovery still looks unsure. Economic activity increases at an unusually slow pace and the rise in employment has not still really happened. The present recovery is also unusual because demand is led by invesment rather than by consumption. Since the mid-eighties, some progress has obviously been achieved as regards long term competitiveness. In the manufacturing sector, output per unit of capital has increased rather sharply. But this is only one pre-condition for a sustainable economic growth over the next few years. At least two other conditions still need to be met : changes in the nature of economic relationships with south-east Asia, and a real decline of the federal deficit. In the short term, the rate of growth of the potential output is a small one. Therefore, the rather moderate fiscal policy will progressively dampen the recovery in 1994 but will not trigger a recession.
48 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Département des diagnostics de
l'OFCE
États-Unis : illusions perdues ?
In: Revue de l'OFCE. N°46, 1993. pp. 211-258.
Citer ce document / Cite this document :
Département des diagnostics de l'OFCE. États-Unis : illusions perdues ?. In: Revue de l'OFCE. N°46, 1993. pp. 211-258.
doi : 10.3406/ofce.1993.1342
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1993_num_46_1_1342Résumé
A la mi-1993, la reprise américaine semble encore hésitante. La progression de l'activité est
inhabituellement lente, les créations d'emplois sont tardives. Cette reprise est par ailleurs atypique
parce que fondée sur l'investissement des entreprises plus que sur la consommation des ménages.
Structurellement, des progrès ont été réalisés dans les déterminants fondamentaux de la compétitivité.
Dans le secteur manufacturier, la productivité du capital s'est nettement redressée depuis le milieu des
années quatre-vingt, autorisant une croissance plus rapide de la productivité multi-factorielle.
Néanmoins, le retour à une croissance forte et durable suppose au moins deux préalables: une
redéfinition des modalités de l'insertion économique internationale des Etats-Unis face notamment à
l'Extrême-Orient ; et une réelle reprise en main des finances publiques. A court terme, ces mutations en
cours (et dont le succès n'est pas garanti) induisent une croissance potentielle lente. La politique
budgétaire est dans ces conditions de nature à provoquer un étouffement progressif de la reprise à
partir de l'année 1994, non une rechute brutale dans la récession.
Abstract
USA : Lost Ilusions ? Département des diagnostics Mid-1993, the american recovery still looks unsure.
Economic activity increases at an unusually slow pace and the rise in employment has not still really
happened. The present recovery is also unusual because demand is led by invesment rather than by
consumption. Since the mid-eighties, some progress has obviously been achieved as regards long term
competitiveness. In the manufacturing sector, output per unit of capital has increased rather sharply. But
this is only one pre-condition for a sustainable economic growth over the next few years. At least two
other conditions still need to be met : changes in the nature of economic relationships with south-east
Asia, and a real decline of the federal deficit. In the short term, the rate of growth of the potential output
is a small one. Therefore, the rather moderate fiscal policy will progressively dampen the recovery in
1994 but will not trigger a recession.États-Unis : illusions perdues ?
Département des diagnostics
A la mi- 1993, la reprise américaine semble encore hésitante. La pro
gression de l'activité est inhabituellement lente, les créations d'emplois
sont tardives. Cette reprise est par ailleurs atypique parce que fondée
sur l'investissement des entreprises plus que sur la consommation
des ménages.
Structurellement, des progrès ont été réalisés dans les déterminants
fondamentaux de la compétitivité. Dans le secteur manufacturier, la
productivité du capital s'est nettement redressée depuis le milieu des
années quatre-vingt, autorisant une croissance plus rapide de la pro
ductivité multi-factorielle. Néanmoins, le retour à une croissance forte
et durable suppose au moins deux préalables: une redéfinition des
modalités de l'insertion économique internationale des Etats-Unis face
notamment à l'Extrême-Orient ; et une réelle reprise en main des
finances publiques.
A court terme, ces mutations en cours (et dont le succès n'est pas
garanti) induisent une croissance potentielle lente. La politique budgét
aire est dans ces conditions de nature à provoquer un étouffement pro
gressif de la reprise à partir de l'année 1994, non une rechute brutale
dans la récession.
Le Pib des Etats-Unis avait recommencé à augmenter au deuxième tr
imestre 1991 ; il n'a depuis lors enregistré aucune rechute (graphique 1). Peut-
on pour autant parler de reprise, c'est-à-dire de la première phase d'un cycle
qui se prolongera par plusieurs trimestres de croissance? Nous répondrons ici
раП 'affirmative. CertesTla croissance est lente et les indicateurs les plus
récents montrent qu'elle n'est pas généralisée ; certes encore, le budget qui
sera voté au cours des prochains mois est susceptible de la ralentir en 1994.
Mais il ne s'agit pas pour autant de la répétition d'une évolution en forme de
W comparable à celle de 1980-1982 ; la double récession avait alors été pro
voquée par le choc du durcissement de la politique monétaire. Seul un choc
aussi ample serait de nature à interrompre aujourd'hui la croissance écono
mique ; il n'a aucune raison de provenir de la politique économique, du moins
pas directement. Indirectement, un budget trop peu rigoureux accroîtrait la
probabilité, pour le moment faible, d'un krach à Wall Street.
La présente chronique décrira tout d'abord la situation conjoncturelle
actuelle comme étant la première phase d'un véritable cycle des affaires, avec
des spécificités en partie imputables au fait que l'investissement productif des
entreprises est plus dynamique que la dépense des ménages. Dans un second
temps, on analysera quelques uns des aspects structurels liés à la transfor-
Observations et diagnostiques économiques n° 46 I Juillet 1993 21 1 Département des diagnostics
mation en cours de l'appareil productif. Enfin on présentera les prévisions qui
en découlent pour le second semestre 1993 et l'année 1994.
Indice trimestriel cvs base 100 en 1972
175
1. Le Pib à prix
constants
100
7 75 80
Source : US Department of Commerce.
La situation conjoncturelle à la mi- 1993:
une croissance à bas régime
La progression de l'activité est inhabituellement lente
Les phases récessives des cycles américains prennent ordinairement
l'aspect d'une franche baisse du Pib pendant plusieurs trimestres, contrair
ement à ce qui se passe dans la plupart des autres pays de l'OCDE. La pro
duction manufacturière enregistre des mouvements plus amples encore. Pour
ces deux grandeurs, il est clair que la récession enregistrée du printemps 1 991
au printemps 1992 a été moins ample que celle des années 1982 ou 1974. En
revanche, son amplitude se compare à celle de 1954 et de 1970 (graphique 2).
La récession n'est faible que comparée à un passé relativement récent, mar
qué dans un cas par l'effondrement du système monétaire international et le
premier choc pétrolier, et dans l'autre par le second choc pétrolier et le chan
gement radical d'orientation de la politique monétaire.
Une récession de faible ampleur n'appelait toutefois pas mécaniquement
une reprise à rythme lent. La situation actuelle est de ce point de vue
atypique, même relativement aux années cinquante et soixante. Ce profil
anormalement plat se retrouve dans l'évolution de certains indicateurs éco
nomiques. Ainsi le taux d'utilisation des capacités dans l'industrie manufact
urière (graphique 3) enregistre des oscillations autour d'une tendance quasi-
plate depuis maintenant plus de deux ans, ce qui contraste même avec
l'évolution des périodes 1960-1962 ou 1970-1972. Ainsi encore, les mises en
chantier de logements avaient amorcé un redressement comparable à ceux
212 États-Unis : illusions perdues ?
Indice trimestriel cvs, base 100 en 1950
W5O 2. Production woo industrielle
350 manufacturière
300
100
55 БО Б5 70 75
Source : US Department of Commerce.
des cycles précédents, mais ce mouvement a très vite laissé place à un pall
ier (graphique 4).
Un élément qui en revanche, loin d'observer un pallier, poursuit une croi
ssance qui a été a-typiquement précoce, est l'investissement productif des
entreprises (graphique 5). Qui plus est, les deux composantes de cet investi
ssement suivent un cheminement très contrasté. Le bâtiment (non résidentiel,
donc) continue jusqu'au premier trimestre 1993 (dernier point connu) le mou
vement de chute entamé au premier trimestre 1990. En trois ans, le niveau
s'est abaissé de 22 %. Les machines et équipements par contre s'étaient sim
plement stabilisés durant l'année 1990 et n'avaient baissé que de 5 % durant
le premier semestre 1991. Leur croissance ininterrompue depuis lors porte au trimestre 1993 leur nivea

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