Étude archéologique - article ; n°1 ; vol.21, pg 189-206
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Gallia préhistoire - Année 1978 - Volume 21 - Numéro 1 - Pages 189-206
18 pages

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Publié le 01 janvier 1978
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Langue Français
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Extrait

B. Dedet
I. Étude archéologique
In: Gallia préhistoire. Tome 21 fascicule 1, 1978. pp. 189-206.
Citer ce document / Cite this document :
Dedet B. I. Étude archéologique. In: Gallia préhistoire. Tome 21 fascicule 1, 1978. pp. 189-206.
doi : 10.3406/galip.1978.1591
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galip_0016-4127_1978_num_21_1_1591L'HABITAT DE HAUTEUR DU GRAND-RANC A BOUCOIRAN (Gard)
ET LE BRONZE FINAL III B
DANS LES GARRIGUES DU LANGUEDOC ORIENTAL
I
ÉTUDE ARCHÉOLOGIQUE
Par Bernard DEDET
Le Grand-Ranc, qui avait échappé au travail d'inventaire des enceintes préhistoriques
et protohistoriques du Gard effectué par J. Bourrilly et F. Mazauric dans les premières
années du xxe s.1, a été signalé pour la première fois par A. Hugues en 19152. Par la suite,
un tesson de céramique non tournée à décor incisé en double trait était recueilli en surface
au sommet du ranc par C. Hugues qui le rattachait à la civilisation des Champs d'urnes3.
G. Hugues notait également la présence de poterie micacée sur Voppidum. C'est dans
l'intention de préciser la chronologie de ce gisement que nous y avons effectué une campagne
de sondages en 19744. Il ressort de ces recherches que l'occupation du ranc s'est faite à deux
époques distinctes et les vestiges en sont inégalement perceptibles. L'occupation la plus
récente concerne l'Age du Fer, mais elle n'a laissé que peu de traces et, en l'absence d'él
éments caractéristiques, sa datation doit être placée entre le ve et le 11e s. av. J.-C. (sondage
n° 2). L'occupation la plus ancienne, mieux représentée, prend place au Bronze final III B
(sondage n° 1). C'est elle qui, après la description du gisement et des recherches qu'il a
1. J. Bourrilly et F. Mazauric, Statistique des enceintes préhistoriques et protohistoriques du département
du Gard, Congrès préhistorique de France, 7e ses., Nimes, 1911 (1912), p. 540-613.
2. A. Hugues, Deux enceintes du Gard, B.S.P.F., 1915, p. 382, 383.
3. C. Céramiques des Champs d'urnes des plaines et oppida du Gard, Celticum, VI, 1963, p. 51-58 et
notamment p. 54-56 et pi. 1, fig. 3, n° 3.
4. Parcelle A453 du cadastre de Boucoiran, Gard. Nous remercions MM. Y. Angelras, propriétaire du terrain
et G. Barruol, Directeur des Antiquités historiques du Languedoc- Roussillon, qui nous ont fourni les autorisations
nécessaires, Mme Y. Romestant, Mlles S. Barnicaud et Th. Panouillères et MM. B. Mawhin, L. Richard et A. Romestant
qui ont participé aux fouilles, M. Ph. Columeau qui s'est chargé de l'étude des restes osseux découverts en fouille
et M. C. Hugues qui nous a fait part de ses connaissances du site et de sa région.
Gallia Préhistoire, Tome 21, 1978, 1. 190 BERNARD DEDET
suscitées, nous retiendra ici. Ses vestiges, rapprochés d'autres découvertes récentes, parfois
encore inédites, nous permettront de faire le point sur l'état de nos connaissances sur le
Bronze final III B de la zone intérieure du Languedoc oriental, période qui était particuli
èrement mal connue dans cette région.
I. L'OPPIDUM DU GRAND-RANC.
1. SITUATION, SITE ET RECHERCHES.
Le Grand-Ranc s'élève au-dessus de la plaine du Gardon, à 17 km au s.-s.e. d'Alès,
entre Aies et Nimes (fig. 1), et à 800 m à l'ouest de Boucoiran5. Ce ranc fait partie d'un
groupe de collines calcaires (Barrémien supérieur de faciès urgonien) aux dénivellations
abruptes qui forme la bordure orientale de l'ancien anticlinal érodé de Lédignan. Vers l'est,
il domine immédiatement de plus de 150 m la Gardonnenque ou vallée du Gardon, large voie
de pénétration depuis les pays de la plaine littorale vers l'arrière-pays et le piémont cévenol.
Le site est très escarpé et n'offre aucune surface plane. Le sommet (altitude 232 m) comporte
une petite falaise qui domine vers l'ouest une pente très raide. Il s'abaisse par contre un peu
moins rapidement vers le sud et le sud-est (fig. 2). Des sources au contact des collines
calcaires et de la plaine et le Gardon tout proche assurent l'alimentation en eau du site.
Deux conditions naturelles sont très défavorables à la recherche. D'une part l'érosion
intense qui résulte du pendage général et met souvent à nu le substratum calcaire. D'autre
part la végétation de garrigue, très épaisse qui recouvre actuellement les zones où le substrat
n'est pas visible.
Un long tas de pierres éboulées court parallèlement aux courbes de niveau, d'une extré
mité de la falaise sommitale à l'autre, englobant toute la partie haute du site. Il s'agit sans
aucun doute d'une enceinte de type « en appui sur un à-pic »6. Ce mur n'a fait l'objet
d'aucune recherche particulière. C'est cependant à l'intérieur de l'aire qu'il délimite, avec
la falaise, qu'ont été faites les trouvailles de surface et qu'ont été effectués les deux sondages
en 1974.
Le sondage n° 1 est situé au sommet même du ranc, à 10 m au s.e. de la falaise7; le
sondage n° 2 a été pratiqué sur la pente s.e. à 70 m du précédent.
Le sondage n° 2, limité à une surface de 2 m2 n'a révélé qu'une couche de terre fort
mince et reposant sur le rocher lapiazé. Cette couche ne contenait que quelques rares tessons
informes de l'Age du Fer (céramique non tournée, céramique grecque d'Occident à pâte
jaune et amphore massaliète) qu'on ne peut dater avec une certaine précision (ve au ne s. av.
J.-C). Seul le sondage n° 1 mérite d'être étudié.
5. Le Grand-Ranc est placé de façon erronée sur la commune de Bouquet, Gard, par J. Arnal et H. Prades,
L'art de la civilisation des Champs d'urnes et les chars processionnels en France, Union intern, des Se. préhis., IXe
Congrès, colloque XXVII, Les gravures protohisloriques dans les Alpes, Nice, 1976, p. 45.
6. Pour reprendre la dénomination de C. Goudineau, Une enceinte protohistorique : l'oppidum du Fort à
Taradeau (Var), Union intern. Se. préhis. et protohis., IXe Congrès, Livret- Guide de V excursion B3, Sites de VAge
du Fer et gallo-romains de la région de Nice, Nice, 1976, p. 7-32 et notamment p. 12.
7. C'est dans ce secteur, en surface, que C. Hugues a ramassé le fragment de céramique décoré d'incisions,
publié dans Céramique des Champ d'Urnes..., op. cit., p. 53, pi. 1, fig. 3, n° 3. LE GRAND RANG 191
2 Le site du Grand-Ranc depuis la plaine de la
Gardonnenque. Vue prise du nord. La flèche localise le
sondage n° 1.
1 Situation du Grand-Ranc et des autres gisements 3 Grand-Ranc, sondage n° 1 en cours de fouille.
Bronze final III B du Languedoc oriental (triangles : Vue prise du sud. Au nord, on aperçoit le substratum
sites de la zone des garrigues ; cercles : sites de la zone entaillé, au sud le remblaiement ; couche 2 dans le
littorale). carré de droite.
SE NO
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4 Grand-Ranc, sondage n° 1, coupe stratigraphique. BERNARD DEDET 192
2. SONDAGE N° 1.
La fouille a été menée sur 7 m2 et a révélé la stratigraphie suivante (fîg. 3 et 4) :
la couche 1 est une couche d'humus, de couleur marron, ne contenant que de très rares
tessons de poterie;
la couche n° 2 est formée d'une terre progressivement gris-marron, localement cendreuse
au s.e. A la base de la couche on note la présence de nombreux galets de quartz roulés. Le
mobilier archéologique est abondant, mais les tessons sont presque toujours isolés et les
recollements exceptionnels ;
la couche 3, stérile en mobilier archéologique, est formée, au n.o., par une mince couche
de terre marron-jaune, renfermant de très nombreuses petites pierres aiguës provenant de
la décomposition du substratum calcaire, au sud par une couche plus épaisse, marron,
contenant des pierres, parfois assez grosses, de pendage irrégulier, souvent oblique. Cette
couche repose sur le substratum calcaire.
On peut interpréter ces constatations de la manière suivante : le substrat calcaire, en
forte déclivité du n.o. vers le s.e., a été creusé dans la partie n.o. et sa surface a été égalisée
tandis que la partie s.e. était remblayée afin d'obtenir une surface plane (couche 3) sur
laquelle s'est établie une cabane. La couche 2, à laquelle on rattachera la couche 1 dont le
matériel est en tous points identique, est une couche de s

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