ETUDE SUR LE DENOMBREMENT DES VICTIMES DE L ESCLAVAGE AU NIGER
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Description



République du Niger
Association Timidria
Fraternité-Egalité-Travail
Siège: Koira Kano derrière l’USAID
BP: 430 Niamey / Niger Tel/Fax: (00 227) 72 41 29
E-mail: timidria@intnet.net















ETUDE SUR LE DENOMBREMENT
DES VICTIMES DE L’ESCLAVAGE
AU NIGER













mars 04 TABLE DES MATIERES


Préface

Avertissement

Carte de Niger

Repères sur le Niger

Préambule

Introduction

Méthodologie

Rôle historique de l’Afrique dans l’esclavagisme

L’esclavagisme dans l’espace nigérien

Esclavage, droit positif nigérien, droit de la personne
humaine dans le Niger contemporain

La lutte contre l’esclavage dans le Niger actuel

Présentation de la base des données

Conclusion

Résolutions et recommandations

Annexes

Pratiques esclavagistes et Islam dans le Niger précolonial et
colonial

Extrait de la nouvelle loi

Questionnaire enquête de base

Bibliographie
2 PREFACE


Ayant fini de lire pour la première fois cette étude sur l'esclavage au Niger, je la
fermai pour la mettre de côté comme un tubercule de manioc tiré des cendres, ou
un épi de maïs frais grillé et encore tout chaud.

J'avais en tout cas l'impression de tenir un document remarquable. Par l'option
initiale d'abord : les centres autochtones de documentation ont été privilégiés, et
grâce à eux on ...

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Extrait

République du Niger Association Timidria Fraternité-Egalité-Travail Siège: Koira Kano derrière l’USAID BP: 430 Niamey / Niger Tel/Fax: (00 227) 72 41 29 E-mail: timidria@intnet.net ETUDE SUR LE DENOMBREMENT DES VICTIMES DE L’ESCLAVAGE AU NIGER mars 04 TABLE DES MATIERES Préface Avertissement Carte de Niger Repères sur le Niger Préambule Introduction Méthodologie Rôle historique de l’Afrique dans l’esclavagisme L’esclavagisme dans l’espace nigérien Esclavage, droit positif nigérien, droit de la personne humaine dans le Niger contemporain La lutte contre l’esclavage dans le Niger actuel Présentation de la base des données Conclusion Résolutions et recommandations Annexes Pratiques esclavagistes et Islam dans le Niger précolonial et colonial Extrait de la nouvelle loi Questionnaire enquête de base Bibliographie 2 PREFACE Ayant fini de lire pour la première fois cette étude sur l'esclavage au Niger, je la fermai pour la mettre de côté comme un tubercule de manioc tiré des cendres, ou un épi de maïs frais grillé et encore tout chaud. J'avais en tout cas l'impression de tenir un document remarquable. Par l'option initiale d'abord : les centres autochtones de documentation ont été privilégiés, et grâce à eux on peut, sous l’œil vigilant du « maître des archives » du Ni ger, apprécier la vitalité de la recherche. Ensuite par la rigueur caractérisant l’enquête, en particulier dans le choix et la formation des enquêteurs. Le « niveau de motivation » et le « sens de l'ouverture » sont essentiels pour ce thème si délicat. Ressentant jusqu'à ce jour l'humiliation de n'avoir pas recueilli, en 1976, auprès d'un chef de village (de l'Ouest du Niger) le moindre mot sur l'esclavage, je voudrais souligner la qualité des résultats obtenus : en effet, la situation des enquêteurs comportait tous les dangers, évités grâce à une excellente formation. Une très brève introduction survole le rôle historique de l'Afrique dans l’esclavagisme. A ce sujet, il convient de rappeler qu'en janvier 1975 à Bamako, Maître Wa Kamissoko porta à la connaissance d'un colloque scientifique deux faits qui ont tiré le sommeil de plus d'un chercheur : Soumaworo Kanta, roi du Sosso, a tenté de soulever les Malinkés contre la traite esclavagiste pratiquée par les Sononkés et les Maures, et il a échoué d'une part ; Soundiata Keita, après avoir défait le même Soumaworo à Kirina en 1235, a fait adopter la « Charte de Kurukanfuga », dont une clause interdisait l'esclavage. Aussi es-til souhaitable que soit publiée, par le CELHTO/UA de Niamey, la « version de Kankan » de ladite Charte, afin que chacun en prenne connaissance. Par ailleurs, le projet « La Route de l'Esclave » mis en oeuvre par l'UNESCO devrait aboutir à une connaissance intime de l'esclavagisme en Afrique, avec le point de vue de tous les acteurs. La substance de l'étude commence par la présentation de la situation dans l'espace nigérien avant la conquête, à partir des recherches portant sur plusieurs régions : Ouest, Ader, Aïr, Damagaram, Katsina, Mangari. Les travaux effectués par des Nigériens nous font découvrir les pratiques esclavagistes dans les sociétés kanourie, haoussa, touarègue, zarma-songhay. Ce tableau est complété par un examen de l'idéologie qui sous tend l'esclavagisme : « ... -aduelà des divergences sur les pratiques quotidiennes ..., l'esclave n'a aucun droit de participer à la vie citoyenne ... ». Malgré l'enquête de 1903 -1905 sur l'esclavage, malgré les débats au sein de la Société des Nations, malgré la suppression des travaux forcés, l'esclavage « disparut du langage oplitique mais fut laissé en survie par le colonialisme ». Le Niger indépendant aura donc à s'en occuper : les régimes qui se sont succédés de 1958 à 1991 " firent silence sur la question ». La création, en mai 1991, de l'Association Timidria marque le dbué t de la lutte contre l'esclavage : ce document est l'aboutissement de douze années d'intenses activ ités. Car, dans la République, il est des citoyens qui n'en sont pas encore, du fait de pratiques esclavagistes. Un magistrat a recherché la définition juridique de l'esclavage, procédé à l'analyse critiques des éléments, réuni, et établi l'opposition entre esclavage et droits de la personne humaine. Passant en revue des différents textes disponibles, il a relevé l'absence, en droit nigérien, d'incriminan tio spécifique à l'esclavage et autres pratiques analogues. Puis il souligne la pluralité 3 des textes juridiques sanctionnant diverses atteintes à la personne humaine. Enfin il insiste sur les difficultés de mise en oeuvre du dispositif juridique nigérien dans la lutte contre l'esclavage : procédure, action en justice, pluralisme juridique, organisation administrative, diversité des systèmes de tenure foncière, caractère coutumier du mariage. Que d'obstacles de taille ! Ce morceau d'anthropologie juridique débouche sur un ensemble de recommandations qui méritent une large diffusion. En effet, on se sent soulagé, car l'impuissance et la résignation se dissipent devant les propositions d'ordre juridique, politique, administratif, économique et la suggestion faite d'amener les anciens captifs à s'assumer dans un contexte nouveau, à se comporter en citoyens ». Dans cette partie complexe qui va du juridique au psychologique, l'étude indique le chemin qui mène à la conquête et à la jouissance du droit à l'existece n La dernière partie est consacrée à la base des données, objectif ultime de l'étude. Six thèmes constituent, avec une légère modification de leur ordre de présentation, l'essentiel des données recueillies: les travaux auxquels se livrent les esclaves, le mariage de la femme esclave, la scolarisation des enfants, le règne de la violence, la répartition par région et situation matrimoniale, l'estimation du nombre total d'esclaves. Autant le séminaire de Maradi, en février 2000, avait entendu des propos violents, expression légitime de la révolte, autant celui de mai 2003, consacré à cette étude, a reflété la prise de conscience des membres de Timidria, la maturité de l'Association : l'adoption par l'Assemblée Nationale du projet de loi sur la répression des pratiques esclavagistes, la présence de nombreuses associations de défense des droits de l'homme, l'implication effective des autorités politiques du Niger, et la qualité des débats ont joué un rôle déterminant. Cette étude permet aux autres de mieux connaître la « réalité actuelle » du Niger : c'est une contribution majeure à la « renaissance » de l'Afrique, dont l'une des premières conditions reste l'égalité de tous les citoyens devant la loi. Les auteurs ont mis les sciences sociales et humaines au service de la dignité humaine. Anti- Slavery International de Londres a assuré le financement de l'étude et pris une part active dans tout le processus dont le fruit est entre vos mains. Le Zarma- Songhay, comme beaucoup d'autres Africains du Sahel, dit : « Les joutes oratoires sur les prouesses personnelles et la vaillance sur les labours ne se déroulent qu'en saison sèche ». Chacun peut passer de l'hésitation à l’action . Ayant terminé la rédaction de cette préface, je suis tombé par hasard sur une enquête que nous avions menée en 1975-76 dans la région de Say. La question posée était la suivante : « Sais-tu pourquoi tu paies l’impôt ? » L’un des enquêtés a donné la réponse suivante : « Moi, on m’a dit que nous donnons ces impôts pour avoir la liberté, parce que se sont les Blancs qui avaient supprimé l’esclavage : c’était leur récompense.» Il avait à l’époque approximativement 54 ans. A chacun de méditer sur la signification et la profondeur du phénomène dans la vie de tous les jours au Niger. Niamey, 30 juin 2003 Diouldé Laya 4 Avertissement Ce travail n’aurait pas pu se faire dans de bonnes conditions s’il n’avait bénéficié de l’aide généreuse de Diouldé Laya, Sadé Elhadji, Moussa Zangaou, et Moussa Abdou Boubacar. Qu’ils trouvent ici l’expres sion de nos remerciements les plus sincères. L’étude historique a été réalisée par Galy kadir Abdelkader de même que la présentation des données de la base. La partie juridique est l’œuvre de Mahaman Laouali Danda. La partie sur la lutte contre l’esclava ge dans le Niger actuel a été rédigée par Timidria. La base de données a été conçue et réalisée par Galy Kadir Abdelkader et Adamou Elhadji Danbadji. Etude financée par Comic Relief et la Fondation Rufford. Les opinions émises n’engagent que leurs aute urs et ne sauraient engager Timidria et Anti-Slavery International. 5 REPERES SUR LE NIGER Le Niger est un pays saharien, enclavé du point de vue de l’accès à la mer et a une superficie de 1 267 000 km2. Il est traversé par le fleuve Niger qui coule sur 600 Km à l’intérieur du territoire, dans sa partie ouest. Sa population est de 1070000 habitants selon le recensement général de la population effectué en 2000. Il a une des taux les plus élevée du point de vue de la croissance démographique (3,3%) et est composé de plusieurs groupes ethnolinguistiques. Les Haussa sont les plus nombreux, représentant plus de la moitié de la population suivis par les Zarmas songhais, les Touaregs, les peuls, les Kanuris, les arabes, les Gurmantchés, les Budumas. Cela donne une diversité culturelle et linguistique. Cependant les populations, pour l’essentiel, sont unifiées par l’adoption d’une religion commune, l’Islam, pratiqué par 98% de la population. L’essentiel de la population est rurale car on co mpte peu de grandes villes. Les principales sont : Niamey la capitale, Zinder, Maradi, Dosso, Tahoua, Agadez, Tillabery et
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