Études d iconographie bouddhique et brahmanique - article ; n°1 ; vol.46, pg 257-266
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1952 - Volume 46 - Numéro 1 - Pages 257-266
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Henri Deydier
VIII. Études d'iconographie bouddhique et brahmanique
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 46 N°1, 1952. pp. 257-266.
Citer ce document / Cite this document :
Deydier Henri. VIII. Études d'iconographie bouddhique et brahmanique. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome
46 N°1, 1952. pp. 257-266.
doi : 10.3406/befeo.1952.5165
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1952_num_46_1_5165ÉTUDES D'ICONOGRAPHIE
BOUDDHIQUE ET BRAHMANIQUE
par
Henri DEYDIER
Membre de /'Éco/e Française d'Extrême-Orient
I. — Représentations murales de Jâtaka à Luang Prabang.
Dans ses к Recherches sur la littérature laotienne я , L.' Finot signale que le Jâtakam
est «comme le centre de toute la bouddhique au Laos» et que «le plus
copié, le plus prêché, le plus répandu non seulement par le livre mais par Г image
— car il est un des sujets favoris des peintres des pagodes — est le Vessantara
jâtaka»^). Tous les ans dans chaque vât une fête spéciale, le boun Pha Vet, est
consacrée à la lecture de ce texte. L'épisode le plus populaire, et le plus souvent
représenté, en particulier à Luang Prabang, est celui où l'épouse du Bodhisatta,
Madhï, est cernée dans la forêt par des animaux féroces tels que tigre, ràjasi, etc.,
pour qu'elle ne rentre pas à l'ermitage où son mari donne ses enfants à un brahmane.
Ce conte appartient à une série de jâtaka qui jouit de la ferveur populaire. C'est
la collection des dix dernières vies du Buddha connue au Laos sous le nom de
Sip Xa№. Quelques-uns sont représentés à la pagode de Vat Luong Khun qui se
trouve sur la rive droite du Mékong en face de Luang Prabang. L'intérêt artistique
de ces fresques est assez médiocre mais leur importance iconographique est essent
ielle. Deux d'entre elles illustrent les Temiya et Nimi jâtaka.
i° Le Temiya jâtaka (n° 538, pi. XIX).
Le Bodhisatta renaît sous le nom de prince Terni. Jusqu'à l'âge de seize ans il se
refuse à parler et simule la surdité et le mutisme. Son père fait plusieurs tentatives
pour l'effrayer et le faire parler; il lâche sur lui un éléphant sauvage puis un serpeDt
dont les crocs ont été enlevés auparavant; l'enfant ne bronche pas. On l'enferme
alors dans le gynécée, au milieu des courtisanes et des danseuses. Etendu sur son
lit, retenant son souffle et ses battements de cœur, il prend l'aspect d'un mort.
Cette nouvelle expérience s' étant révélée négative, le roi se résoud à suivre les avis
<»> BEFEO, XVII, 5, p. 43-44.
W Ibid., p. 44.
BEF SO, XLTI-1. 258 HENRI DEYD1ER
de ses conseillers et ordonne d'enterrer son fils. On met le prince dans un char.
Arrivé à la lisière de la forêt, alors que le cocher commence à creuser un trou, le
prince descend du char, le soulève avec l'attelage et le renverse. Puis s'adressant
au conducteur qui est à genoux devant lui, il lui dit d'aller prévenir le roi et la
reine qu'il parle désormais et qu'il va mener une vie d'ascète. Celui-ci rentre au
palais et informe le souverain, qui, accompagné de la reine et de nombreux cour
tisans, va se prosterner devant son fils.
Ce jâtaka est déjà connu dans l'iconographie bouddhique. Il existe dans un
médaillon de BârhûtW. On distingue le départ de l'enfant dans le char, puis on le
voit ascète, adoré par un personnage royal. En Birmanie le motif représenté sur
une plaque en terre cuite très abîmée provenant de Thagya Paya a été identifié
comme «probably illustrating a scene from the Temiyâ jâtaka : Prince Temiya
talking to the charioteer (?) я W.
Ainsi des deux représentations de ce jâtaka que l'on connaisse actuellement,
l'identification de l'une reste très hypothétique. La fresque de Luang Prabang est
donc intéressante, non seulement à cause de son originalité mais surtout parce que
chaque épisode se distingue fort bien : l'éléphant à genou devant l'enfant, le serpent
qu'on agite devant lui pour l'effrayer, les femmes endormies autour du corps rigide
du prince, le jeune Bodhisatta soulevant char et attelage, pendant que le conducteur
creuse le sol avec sa pelle, le cocher à genou devant le Bodhisatta ermite, son retour
au palais pour informer le souverain, enfin le roi, la reine et leur suite venant se
prosterner devant leur fils.
9° Le Nim râjajâtaJca (n° 54 i , pi. XX).
Voyant apparaître ses premiers cheveux blancs, un roi va se retirer dans un ermi
tage. Après sa mort, il se réincarne dans le sein de la reine de Mithilâ sous le nom
de Nimi. Il fait de nombreuses offrandes et des aumônes durant toute sa vie. Sakka
vient le trouver et lui explique que, pour obtenir son salut, il est préférable de
mener une vie d'ascète que de faire des donations. Le conducteur du char d'Indra
lui fait parcourir les cieux, puis les enfers et le ramène sur la terre. Alors abandon
nant son trône Nimi devient ermite.
La seule représentation connue de ce texte est un médaillon sur un pilier du
Kalyânï Sïmâ à Thaton^ en Birmanie. On y voit un personnage royal dans un char
conduit par une divinité. La fresque de Luang Prabang offre l'avantage d'illustrer
chaque épisode, le voyage dans les cieux, dans les enfers et le retour au palais.
В
Le Jambupati-sutta.
L. Finot a depuis longtemps attiré l'attention sur l'importance du Jambupati-
sutta au Laos M. M. P. MusW a montré que cette conception du Buddha paré
«que l'on trouve en Indochine se rattache par une tradition continue à un culte
О Cunningham, The Stupa of Bhârhût, London, 1879, p. 58, pi. XXV, 4; Barua, Bârhut,
Calcutta, 19З4, II, p. i5a; III, p. CX, i34.
<■> ASI, 19З0-19З4, II, pi. CXV d.
<•) ASI, II, pi. CXVI, b (circa хи'-хш* s. A. D.). H est probable que Ton trouvera
d'autres illustrations de ces textes le jour où Ton fera l'inventaire des fresques modernes des
pagodes cambodgiennes, laotiennes, siamoises ou birmanes. [Cf. Nimi-jàtaka birman in BSEI, 196a
(sous presse)].
(*) hoc. cit., p. 66-69.
(•) BEFEO, XXVIII, p. 169. ÉTUDES D'ICONOGRAPHIE BOUDDHIQUE ET BRAHxMANIQUE 259
qui dans l'Inde de Hiuan-tsang semble déjà fixé de longue date». M. Cœdès recon
naît une illustration de ce texte « sur un linteau de la porte occidentale du sanctuaire
de Phimai, monument datant au plus tard des premières années du xn6 siècle
A.D.»(".
L'intérêt des fresques de la pagode de Vat Pha Houak à Luang Prabang réside
dans le fait que la légende est entièrement illustrée, et surtout dans la technique
particulière du dessin.
La pagode fut fondée en 18Д1. Cette partie du xixe siècle fut particulièrement
néfaste dans l'histoire du Laos. L'on conçoit difficilement qu'en une période trou
blée il y ait pu avoir de nouvelles constructions de sanctuaires et des échanges
avec les pays voisins, mais il faut se souvenir que, selon les annales laotiennes,
«pendant ce temps, l'insouciante population de Luang Prabang vivait heureuse
et paisible я (2). Cette pagode fut décorée par des artistes laotiens travaillant sous
la direction d'un maître chinois venu à la Cour de Luang Prabang. La technique
est purement chinoise pour la décoration des palais et des vêtements, mais le carac
tère laotien réapparaît dans l'illustration des tourments de l'enfer qui est représentée
par la vision de la jungle laotienne infestée de tigres, de panthères et d'éléphants
et où les phi régnent en maîtres. L'épisode le plus remarquable est celui de la
flèche (pi. XXI). Jambupati arrivé dans le palais hésite à reconnaître la présence du
Bodhisatta. Il fait envoyer une flèche par ses archers. Celle-ci, grâce au pouvoir du
Bodhisatta, ne peut atteindre son but, tourne vainement autour de la salle du trône
et en sort vaincue.
II. — Note sur un bas-relief du Pràsàt Khna Sen Keo.
Ce monument, situé à l'est de Kôh Ker «au pied des pentes occidentales du
mont Thbeng», est l'un des moins connus de l'art khmèr. Déjà Lunet de Lajonquière
signalait que «ce monument mérite plus que les quelques lignes que lui consacre
Aymonier. . ., il est particulièrement intéressant par les bas

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