Études Lucquoises (suite) - article ; n°1 ; vol.88, pg 275-314
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1927 - Volume 88 - Numéro 1 - Pages 275-314
40 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1927
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Léon Mirot
Études Lucquoises (suite)
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1927, tome 88. pp. 275-314.
Citer ce document / Cite this document :
Mirot Léon. Études Lucquoises (suite). In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1927, tome 88. pp. 275-314.
doi : 10.3406/bec.1927.452416
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1927_num_88_1_452416ETUDES LUCQU01SES
(Suite*)
CHAPITRE II
LES ISBARRE, MONNAYEURS ROYAUX,
AUGUSTIN ISBARRE
Parmi les Lucquois établis en France et à Paris, il en est
qui, de bonne heure, à l'imitation des Gassinel, et sans
atteindre leur fortune sociale, entrèrent dans le personnel
financier et monétaire de la royauté. Ce fut le cas des Sbarra,
connus en France et en Flandre sous les noms d'Esbarce,
Esbarre, Isbarre, Ysbarre.
Les Sbarra, qui portaient « paie d'argent et d'azur à six
pièces, au chevron d'or brochant2 », appartenaient à l'une
des plus importantes familles lucquoises, et que l'on trouve
durant tout le xive siècle mêlée à l'histoire de la seigneurie
toscane. Nombre de ses membres figurent au Conseil des
Anciens, pour le quartier San-Gervasio, depuis les premières
listes en 1330, jusqu'à l'établissement du gouvernement de
Paolo Guinigi comme seigneur de Lucques en 1400 3. Parmi
1. Voir ci-dessus, p. 50-86.
2. Bibl. nat., Pièces originales, 1558, Isbarre, n° 8 ; — et Ibid., Dossiers
bleus, n° 683, dossier Isbarre.
3. Fumi, R. Archivio ai stato in Lucca. Regesti, vol. II. Carleggio degli anziani.
Bartolomeo, membre du Conseil des Anciens en 1330, 1332, 1334, 1338, 1339,
1393 ; — Giovanni, en 1332, 1333, 1336 ; — Puccino, en 1332 ; — Puccinello, en
1333 ; — Jacopo, en 1334,1343, 1347-1348 ; — ser Gherardo, en 1353, 1354,
1358 ; — Jacopo di ser Bartolomeo, en 1357, 1361, 1385, 1390 ; — Micaele di
Bartolomeo, en 1364 ; — Nicolao, en 1365, 1375, 1389, 1391, 1395 ; — Federico,
en 1374 ; — Sbarrino, en 1375 ; — Giovanni, en 1382, 1384 ; — Nicolao di Ber- •

.
276 ÉTUDES LUCQUO1SES
eux, il en est qui devinrent gonfaloniers de la seigneurie1,
d'autres furent ambassadeurs2, certains remplirent le rôle de
vicaires dans des possessions lucquoises3. Dans les dernières
années du xive siècle, ils se rangèrent au nombre des familles
importantes, telles les Fortaguerra, les Maurini, les Moriconi,
les Raponde, qui tentèrent de s'opposer aux prétentions des
Guinigi4, sans arriver, du reste, à éviter l'accession de Paolo
Guinigi au pouvoir. Et, tout en s'occupant activement des
affaires intérieures de Lucques, les Sbarra vinrent, comme
tant d'autres de leurs concitoyens, s'établir de bonne heure
en France et en Flandre.
* * *
Leur fréquentation dans ces régions remonte au début du
xive siècle. Dès 1318, et sans doute même auparavant, ils
étaient en rapports avec Jean de Flandre, comte de Namur,
et avec Gui de Châtillon, comte de Blois ; le 29 juin 1318,
ces deux princes remboursaient 450 florins à Jacques « Es-
barci », de Lucques5. Quelques années plus tard, Bargue
Isbarre était, le 28 juillet 1323, monnayeur de la monnaie de
Paris0. A cette époque divers membres de cette famille
avaient pris pied en France.
En effet, le 27 mai 1323, Charles IV le Bel accordait, à Vin-
cennes, des lettres de sauvegarde à Jacques et à Puccino
Isbarre, ainsi qu'à Thore de Podio, parents et associés, ori
ginaires de Lucques, les autorisait à être regardés comme
bourgeois du royaume, les prenait sous sa protection et leur
donnait licence de commercer librement, surtout à Mont-
nardo, en 1398, 1399. — • Dans la liste des serments de fidélité prêtés à Jean
et Charles de Bohême, on relève les noms de Giovanni, Lucceto, Puccinello
Sbarra, le 20 août 1330, — et ceux de Bartolomeo, fils de Jacopo, et de Ber
nardo, fils de Guido Sbarra, le 22 janvier 1332 (cf. Appendice I).
1. Ibid., Nicoiao, en 1396.
2.Jacopo, en 1348.
3. Ibid., Jacopo di Bartolomeo, en 1429.
4. Sercambi, t. I, p. 260, 281, etc. — L'un d'eux, Benedetto, que les Guinigi
avaient pensé s'attacher en lui faisant épouser la sœur de Lazzaro di Francesco
Guinigi, complota contre eux et fut, pour ce fait, décapité le 16 février 1400 (Ser
cambi, t. II, p. 406).
5. G. Bigwood, Le régime économique..., t. I, p. 82.
6. J. Viard, Journaux... de Charles le Bel, col. 617. LES ISBARRE, MONNAYE URS ROYAUX 277
pellier, ce qui laisse croire que c'est par cette ville que les Is
barre commencèrent à s'établir en France1.
A côté de B argue, de Jacques et de Puccino, on rencontre
également un autre personnage du même nom, Chelle Isbarre,
qui, avec divers autres Lucquois, auxquels il semble avoir
été associé, avançait au roi en 1324 une somme de 240 livres
parisis pour la guerre de Gascogne2, et qui, cette même année,
intervenait dans un règlement de droits pour la traite des
laines d'Angleterre3 ; on le voit encore avancer au roi
240 livres en 1325 4 et 1,000 francs en 1326 5.
Lors de l'avènement de Philippe VI de Valois, Puccino
Isbarre, qui était déjà bourgeois de Montpellier, se fit, avec
d'autres Italiens, octroyer par le nouveau roi de nouvelles
lettres de naturalité, par lesquelles ses galées étaient autor
isées à fréquenter les ports du royaume0; et, dès lors, on
retrouve, durant tout le xive siècle, des membres de la
famille des Sbarra soit circulant entre Lucques et la France,
tels Bartolomeo, fils de Jacques, et Bernard, fils de Gui7, soit
s'occupant de change, et en possession de charges de gardes
et maîtres des monnaies royales dans les divers ateliers monét
aires du royaume, sans toutefois qu'il soit possible d'établir
une filiation certaine entre eux.
Charles Isbarre était, de 1358 à 1365, maître particulier
de la monnaie de Montpellier8, et, à partir de 1365, il paraît
avoir affermé la frappe de l'atelier de Toulouse, que gérait
en son nom Pierre Aubert9. Peut-être est-ce lui qui tenait
encore cet atelier dans les premières années du xve siècle et
1. Arch. nat./JJ 62, n° 458.
2. J. Viard, ouvr. cité, n° 5862.
3. Ibid., n° 5816.
4.n° 7735.
5. Ibid., n° 9868.
6. Arch, nat., JJ 67, n° 104. Avec Puccino Isbarre, on voit mentionnés dans
cet acte Bartolomeo Scatisse, Parceval de Podio, bourgeois de Montpellier, J. de
Nigeo, Benedetto de Marinis, de Gênes, tous ces personnages paraissant avoir
formé une société commerciale.
7. Cf. Appendice I.
8. F. de Saulcy, ouvr. cité, t. I, p. 349, 389, 391, 393, 395, 398, 401, 406, 418,
457, 459, 468 à 470, 473, 479, 485, 496.
9. Ibid., t. I, p. 470, 477, 487, 493. ÉTUDES LUCQUOISES 278
qui fut, après sa mort, remplacé le 1er juillet 1404 par Chouet
Maqueron1.
Flore Isbarre était en 1340 général des monnaies ; en
1349 2, on le rencontre comme maître particulier de la monn
aie de Tournai3.
Jean Isbarre fut, de 1378 à 1386, maître particulier de la
monnaie de Paris4 ; puis, à cette dernière date, il prit à charge
la de Rouen, qu'il conserva jusqu'en 1388 5. On le
voit en 1390 figurer comme changeur du trésor6. En même
temps, il se livrait au négoce des objets d'orfèvrerie et des
pierres précieuses. Il vendait, en effet, au duc de Bourgogne,
Philippe le Hardi, des perles7, des tasses d'argent doré, une
boîte à encens, un bassin d'argent8, une croix émaillée, un
encensoir, des bénitiers, des calices, destinés en grande major
ité à la chartreuse de Ghampmol9. Il mourut à Paris le
3 janvier 1396 et fut inhumé aux Innocents10.
Pierre Isbarre fut aussi maître particulier de la monnaie
de Toulouse en 1369 et 1370 n ; puis il passa à l'atelier monét
aire de Montpellier, où il demeura jusqu'à sa mort, survenue
à la fin de 1375, son successeur, Jean Palmier, ayant prêté
serment le 31 décembre de cette année12.
Enfin, un autre personnage de cette famille, Richardin
Isbarre, avait, de 1355 à 1357, occupé la monnaie de Montp
ellier13.
Si ces divers personnages semblent avoir eu une existence
1. F. De Saulcy, ouvr. cit., t. II, p. 126.
2. Ibid., t. I, p. 231, 233.
3. J. Viard, Journaux... de Philippe VI, n° 894.
4. De Saulcy, ouvr. cité, t. I, p. 345 ; t. II, p. 7, 10, 31, 34. — II tenait cet ate
lier de Paris avec Franchequin Taget et François d'Angle ; en 1374, il était
associé, à cet effet, avec Bertaud des Landes (de Saulcy, ouvr

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