Evaluer sans juger - article ; n°1 ; vol.88, pg 41-52
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Revue française de pédagogie - Année 1989 - Volume 88 - Numéro 1 - Pages 41-52
Evaluation without judgment. - From a formative point of view, it remains possible to organise the class so that pupils individually receive a lot of feedback information, enabling them to correct their mistakes and at the same time increasing their familiarity with those characteristics associated with a good performance. From of summative point of view, the school should take account of the varied curricular and extra-curricular achievements of individual pupils instead of simply comparing them globally with one another or merely with reference to the academic programme. Such descriptive evaluation (records of achievement) is an approach which should be most compatible with the teacher's helping role.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 122
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Cardinet
Evaluer sans juger
In: Revue française de pédagogie. Volume 88, 1989. pp. 41-52.
Abstract
Evaluation without judgment. - From a formative point of view, it remains possible to organise the class so that pupils individually
receive a lot of feedback information, enabling them to correct their mistakes and at the same time increasing their familiarity with
those characteristics associated with a good performance. From of summative point of view, the school should take account of
the varied curricular and extra-curricular achievements of individual pupils instead of simply comparing them globally with one
another or merely with reference to the academic programme. Such descriptive evaluation (records of achievement) is an
approach which should be most compatible with the teacher's helping role.
Citer ce document / Cite this document :
Cardinet Jean. Evaluer sans juger. In: Revue française de pédagogie. Volume 88, 1989. pp. 41-52.
doi : 10.3406/rfp.1989.1412
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfp_0556-7807_1989_num_88_1_1412FRANÇAISE DE PÉDAGOGIE N° 88 ]uillet-août-septembre 1989, 41-52 REVUE
I. - LE PROBLÈME A RÉSOUDRE
1.1. La demande des enseignants
Dans une enquête effectuée en Suisse (Roth et
ÉVALUER SANS JUGER Schellhammer, 1974), les enseignants interrogés ont
désigné l'évaluation comme leur difficulté principale. Ils
pensaient sans doute au rôle qu'ils devaient jouer dans la
sélection ou la promotion de leurs élèves, mais la mise de
notes à toute occasion leur pose tout autant de pro
blèmes. En effet, rien ne précise aux enseignants ce
qu'ils doivent réellement exiger. Même si les objectifs
étaient bien définis, il resterait difficile pour eux de situer
chacun de leurs élèves par rapport à cette norme.
1.2. La réponse des scientifiques
Les spécialistes en sciences de l'éducation ont tenté
par Jean CARDINET de répondre à ces besoins.
D'abord, ils ont proposé des cadres théoriques pour
analyser les tâches d'apprentissage et ainsi faciliter la
définition des objectifs éducatifs visés. Les chercheurs
universitaires belges ont été particulièrement actifs dans
ce domaine (De Block, 1970; De Ketele, 1982; G. et
V. De Landsheere, 1975 ; V. De Landsheere, 1987 ; D'Hai-
naut, 1985 ; Stievenart et Tourneur, 1983 ; Vandevelde,
1982).
Ensuite, les scientifiques ont développé des
méthodes de mesure permettant d'obtenir des informaOn a cherché à résoudre les problèmes de l'évalua
tions précises et fidèles. On pourrait citer un grand nombtion scolaire par l'emploi de tests pédagogiques. Plu
re de ces tentatives, depuis les premières recherches en sieurs modèles ont été proposés pour les construire. docimologie, jusqu'au développement actuel des banques L'approche psychométrique, d'abord, se révèle insatisfai d'items informatisées, surtout aux Etats-Unis. Etait-ce la sante, parce qu'elle repose sur la mise en compétition bonne solution ? On verra ci-dessous les raisons d'en des élèves. L'évaluation par objectifs manque de théorie
douter. statistique. La mesure de l'écart au seuil de réussite
demande un nombre excessif d'observations. H faut donc
1.3. Plan de l'exposé se résigner à ne pas pouvoir situer exactement la position
de chaque élève, ce qui d'ailleurs évite le danger d'une Les pages qui suivent vont d'abord retracer brièvecatégorisation déshumanisante. Du point de vue formatif, ment les étapes logiques de cet effort de quantification. il reste possible d'organiser la classe pour que l'élève
Sans nier l'intérêt de tels développements, qui trouvent reçoive de nombreuses informations en retour, l'aidant à
déjà de multiples applications, la conclusion de ce rapide corriger ses représentations et à comprendre les critères
survol sera pourtant négative, la solution tant attendue d'une performance correcte. Du point de vue sommatif, par les maîtres ne semblant pas atteignable par cette l'école doit rendre compte des diverses acquisitions de voie. l'élève, au lieu de le comparer aux autres, ou au pro
gramme. Cette évaluation descriptive est la seule qui soit Pour réorienter la recherche, il faudra étudier alors
compatible avec une relation d'aide de la part de l'ensei l'origine de cette difficulté, c'est-à-dire les raisons qui
gnant. amènent à consacrer un temps excessif au contrôle.
Sur cette base, des propositions seront faites pour
une évaluation qui ne cherche plus à repérer constam
ment la position des élèves, ni même à se prononcer sur (*) Conférence présentée à l'Université Catholique de Louvain,
Louvain-la-Neuve, le 4 octobre 1988. leurs compétences particulières.
41 conclusion seront explicités les principes psycho à leur moyenne générale, ce qui fournit ce qu'on appelle En
logiques et philosophiques qui justifient de développer une mesure relative.
une évaluation qui ne juge pas l'élève.
2.2.2. La théorie classique des tests utilisant la
mesure relative II. - L'ESPOIR DANS LA MESURE
— Exemple
2.1. Bases théoriques
II est inutile de rappeler la démarche bien connue de
L'étude expérimentale de la notation des copies du construction d'un test standardisé (définition des objectifs
baccalauréat, réalisée d'abord par Laugier et Weinberg éducatifs visés et des conditions de leur observation).
(1938), mais confirmée ensuite à plusieurs reprises par D'innombrables ouvrages les ont données en modèle aux
Piéron (1963), puis Reuchlin et Bâcher (1968), entre enseignants en formation. Une réflexion plus poussée sur
autres, conclut à l'insuffisance radicale des méthodes la finalité de la mesure en éducation aurait sans doute
d'évaluation couramment utilisées, puisque les notes don permis de nuancer ce souci de précision.
nées à un même travail pouvaient présenter, selon les
correcteurs, un écart de 13 points sur une échelle de 20. Il faut néanmoins reconnaître aux psychométriciens le
Les différences entre les moyennes des notes données mérite de s'être donné le moyen de contrôler la qualité de
par des jurys parallèles pouvaient atteindre 4 à 5 points, telles épreuves. A l'aide de l'analyse statistique de la
même dans les branches objectives comme la mathémati variance, ils peuvent estimer quelle part de variation
que et la physique. revient aux différences réelles entre élèves et quelle part à l'erreur d'échantillonnage. La fidélité de la
Pour proposer des solutions, ces chercheurs se sont mesure est alors calculée comme la proportion de
naturellement tournés vers la psychologie différentielle. variance systématique dans la variance totale des scores
Les tests d'aptitudes offraient le modèle d'une quantifica observés.
tion contrôlée. Il fallait créer parallèlement des tests de
connaissances, en utilisant les méthodes de la psychomé- Un exemple réel va permettre de comparer les résul
trie. tats que fournissent les quatre conceptions annoncées
pour les tests de connaissances. Une enseignante, proMais, sur le plan conceptuel, ces méthodes elles- fesseur de physique à Genève (Zimmermann, en préparatmêmes ont beaucoup évolué tout au long de ce siècle. La ion), a construit une épreuve sur la chaleur, en abordant théorie de la généralisabihté en offre actuellement la fo les trois domaines : thermométrie, changements d'état, et rmulation la plus englobante. C'est en se référant à elle différence entre chaleur et température, à l'aide de sept que quatre conceptions successives des tests de con questions par domaine. naissances vont être décrites ci-dessous. Les deux pre
mières relèvent encore de la psychologie différentielle, Une étude de fidélité habituelle (Cardinet, 1988)
alors que les deux autres visent spécifiquement la mesure aboutit à un coefficient de 0,851. Ainsi, plus des quatre
en éducation. cinquièmes de la variance des scores observés n'est pas
due au hasard. Cette enseignante peut se considérer
2.2. L'approche psychométrique satisfaite de son épreuve, qui classe ses élèves d'une
façon qui serait tout à fait répétable à partir d'autres
échantillons de questions. 2.2.1. La différenciation des sujets
Au tout début de la psycholo

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