Exposer? (V) - article ; n°1 ; vol.13, pg 189-202
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Description

Publics et Musées - Année 1998 - Volume 13 - Numéro 1 - Pages 189-202
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

André Desvallées
Exposer? (V)
In: Publics et Musées. N°13, 1998. pp. 189-202.
Citer ce document / Cite this document :
Desvallées André. Exposer? (V). In: Publics et Musées. N°13, 1998. pp. 189-202.
doi : 10.3406/pumus.1998.1315
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pumus_1164-5385_1998_num_13_1_1315d'essayage» qui, au long du parcours, EXPOSER? (V)
permettent à tout visiteur de s'essayer
aux instruments. S'agit-il là d'un dépas
sement des limites qui nous fait sortir de L a saison d'automne 1997 a bien com
l'exposition de musée, ou cela nous per mencé, avec les grandes expositions de
met-il au contraire d'aller plus loin, en la peinture au Grand Palais. Que ce soit
faisant simplement sortir de ses habi celle consacrée à Prud'hon (du 26 sep
tudes? tembre 1997 au 12 janvier 1998) ou celle
André Desvallées sur Georges de La Tour (du 3 octobre
1997 au 26 janvier 1998), chacune témoi
gnait de la même préoccupation pour le
public qui était jusqu'à présent l'apanage
des musées d'archéologie et d'ethnogra
phie, et de certains autres musées en
région.
Pour ce qui était de la mise en espace,
elle fut dans l'ensemble plutôt satisfa
isante: les cimaises de l'exposition
Prud'hon, rosé saumon au premier
niveau, ocre rouge au second, et le sol
lie de vin foncé, puis vert bronze; avec
toutefois, pour l'exposition des études
de décors, une rotonde en jaune canari
constituant un énorme hiatus — que
n'atténuait pas un dispositif d'éclairage
toujours aussi difficile à utiliser. Et Le
Rêve de bonheur, l'œuvre qui a donné
son sous-titre à l'exposition, accrochée
dans le dernier espace, à contre-jour
entre deux fenêtres, n'était pas la plus
aisée à regarder. Pour de la Tour, si les
fonds lie de vin et ocre rouge ne nui
saient pas à la vision des peintures, par
contre la moquette, dans les mêmes
teintes, était trop claire et captait trop la
lumière...
Cela n'était donc pas tellement dans la
mise en espace que se situaient les nou
veautés dans ces deux expositions de
beaux-arts. Pour l'exposition La Tour,
sont enfin sorties du catalogue et du
«Petit journal», et apparaissaient sur des
textes muraux, les informations pouvant
aider à comprendre le choix des œuvres
et le pourquoi de leur emplacement dans
l'exposition. Les renvois permettant de
comparer une œuvre avec une autre ne
se trouvaient pas seulement indiqués
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NOUVELLES
PUBLICS & MUSÉES N°13 dans les textes introductifs aux sections, qui tiennent compte des exigences de
mais étaient intégrés aux notices indivi notre époque. Les mêmes contraintes
duelles des œuvres. Cette révolution architecturales auraient pu avoir les
pédagogique s'amorçait lentement mêmes conséquences a priori au châ
depuis quelques années (par exemple teau musée d'Écouen, pour l'exposition
avec le doublement des notices, que l'on Une orfèvrerie de terre: Bernard Palissy
continue à connaître assez régulière et la céramique de Saint-Por chaire (du
ment, pour les peintures de grandes 25 septembre 1997 au 12 janvier 1998). Il
dimensions), mais cette fois le pas a été n'en fut pas ainsi, car on avait su rendre
franchi. De ce fait, les textes introductifs indépendantes de cette architecture les
peuvent être moins pesants — et ils se vitrines de glace abritant les fines vais
doivent de l'être. selles de la Renaissance française, en les
Dans une logique semblable d'aide au disposant au centre des salles ou devant
public, les quinze textes introductifs à des portes condamnées. La distance à
l'exposition Prud'bon étaient complétés l'architecture était même renforcée par
de plans de situation (même si ces plans les bannières en simili parchemin blanc
auraient pu ne pas se manifester avec qui affichaient les textes introductifs (ces
autant d'insistance). Nous devons souli derniers un peu longs toutefois !).
gner en outre un rare repentir de la part Par contre, s'agissant de l'adaptation
des responsables de cette exposition. En de la forme et de la signalisation au ser
effet, au départ, les textes et plans vice du public, nous ne saurions oublier
étaient imprimés en bleu gris, sur des qu'il y a seulement une vingtaine
supports en plexiglas qui étaient eux- d'années, lorsque, avec Georges-Henri
mêmes mal fixés aux cimaises rouges, de Rivière, le musée des Arts et Traditions
sorte que leur ombre portée doublait les populaires s'attachait à bien articuler
lettres, rendant encore plus difficile cette chaque section de ses galeries, à complét
lecture du bleu sur le rouge. On s'est er chacune d'un plan de situation, à
apparemment aperçu de cette mal titrer et introduire chaque division et
adresse et les panneaux transparents ont subdivision, à en hiérarchiser les textes
été remplacés par des panneaux blancs. introductifs, on lui objectait que «tout
Quoi qu'il en soit, ces deux expositions cela polluait la vision des œuvres». C'est
d'histoire de l'art ont été, dans leur pourquoi, ces innovations, qui étaient
ensemble, en net progrès par rapport à réclamées sans succès, ne doivent pas
celles qui les ont précédées dans les être faites sans mesure, sans recherche
mêmes Galeries nationales. d'équilibre: il ne faudrait pas que les
aspects positifs apportés par cet enrichiPar comparaison, mieux vaut passer
sous silence la présentation des œuvres ssement se soient neutralisés par une
de Prud'hon qui ne peuvent être expo fatigue accentuée du visiteur devenu lec
sées qu'à Chantilly, du fait qu'elles ne teur. Et cela n'est pas facile, si l'on en
peuvent quitter la collection du duc juge, au Louvre, par l'exposition Pajou
d'Aumale. Il faut en effet s'en souvenir: (du 24 octobre 1997 au 19 janvier 1998),
nul n'est autorisé à modifier quoi que ce dans les espaces d'exposition temporaire
soit à l'architecture et à la mise en du hall Napoléon ! La présentation n'était
espace instituées par le fondateur de ce pas désagréable, avec ses successions de
musée. Dans ces conditions, on ne peut cimaises aux teintes pastel (souvent trop
que le considérer comme un musée de douces et faisant d'autant plus ressortir
référence pour l'histoire de l'expogra- le parquet de chêne clair), passant, d'une
phie et ne pas y attendre d'expositions salle à l'autre, du gris au bleu clair et au
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NOUVELLES
PUBLICS & MUSÉES N° 13 puis au blanc seul (trop clair), tout ce qui aurait permis de comprendre blanc,
puis à du gris et à des ocres — en har ce qui nous était montré dans l'exposi
monie certes avec la terre cuite des mult tion permanente. Et de plus, sans aucun
iples bustes de Pajou, feu d'artifice de la problème de vision, dans la mesure où,
salle centrale, mais sans doute trop dès lors que le blanc cassé ou beige des
proches en intensité pour un rendu murs de pierre aurait pu nuire à la lec
maximum! Cependant, les textes muraux ture des expôts, un panneau saumon
introduisant à chaque section, pour ocre rouge clair venait s'interposer et fai
indispensables qu'ils fussent, étaient à la sait ressortir aussi bien le blanc cassé de
limite de l'excès de longueur pour être la pierre des sculptures ou celui des
toujours digestes. Ajoutons à cela un cir céramiques que le vert ou le noir des
cuit mal défini, le plus souvent inversé, bronzes. En outre, les notices étaient di
c'est-à-dire à lire de droite à gauche. À scrètement imprimées en blanc sur noir.
noter, enfin, le regret de ne pas avoir eu Par contre, l'espace de l'ancienne cha
des photographies plus nombreuses et pelle, aile Richelieu, affecté au départe
surtout en plus grand format lorsqu'il ment des arts graphiques pendant les tr
s'est agi de montrer des statues in situ avaux de l'aile de Flore, n'est vraiment
(hôtel d'Argenson, opéra de Versailles et pas au niveau de la qualité du reste du
son foyer). Grand Louvre. En effet, pour effectuer
par exemple une visite de l'exposition De même, un contresens est à noter
dans la forme lorsque, dans le vestibule Graveurs en taille-douce des anciens
du même espace, on a voulu rapprocher Pays-Bas (du 3 octobre 1997 au 5 janvier
deux peintures de Vermeer

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