Fêtes de rue, enfants d immigrés et identité locale. Enquête dans la région niçoise - article ; n°2 ; vol.16, pg 43-57
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Revue européenne de migrations internationales - Année 2000 - Volume 16 - Numéro 2 - Pages 43-57
Fiestas en la calle, hijos de inmigrantes e identitad colectiva. Encuesta en la región de Niza
A partir de un trabajo de campo realizado en la región de Niza, este artîculo aborda el compromiso que manifiestan los hijos de inmigrantes en relación con las nuevas formas de luchas urbanas. Estas hallan su via de expresión a través de fiestas de calle que se pretenden independientes de toda forma de poder local. El autor se apoya en una problemática alrededor de las identidades locales, las cuales serán observadas desde un doble ángulo: como participes en la definición institucional de la ciudad y como fuente de definición existencial de sus habitantes. Se desvela así de que manera la promoción de la imagen turistica de la ciudad de Niza, capital de la Costa Azul, contribuye, paralelamente, al desarrollo de movimientos de resistencia « alegre » a dicha definición de la ciudad y a la participación voluntaria y entusiasta de jóvenes de origen magrebf en esta lucha. De este modo, y coincidiendo con los carnavales « independientes » o con otras fiestas de calle organizadas en los viejos barrios populares de la ciudad, descubrimos una forma particular de expresion de identidad. Esta identidad se sustenta sobre la construcción de lazos comunitarios (forjados a partir de una adhesión voluntaria) y sobre un proyecto altemativo centrado en la manera de vivir la ciudad. En este sentido, estas fiestas participan en la producción de un sentimiento de identidad, el cual no se funda tanto en el origen común de sus participantes como en el suefio de una comunidad abierta hacia el barrio, hacia la ciudad y hacia el mundo.
Partant d'un travail de terrain réalisé dans la région niçoise, cet article traite de l'engagement des enfants d'immigrés dans les nouvelles formes de luttes urbaines. Celles-ci trouvent leur expression lors de fêtes de rue qui se veulent indépendantes de toutes formes de pouvoir local. L'auteur s'appuie sur une problématique des identités locales prises à la fois comme enjeux de définition institutionnelle de la ville et comme source de définition existentielle de ses habitants. Il apparaît alors que la promotion de l'image touristique de Nice en tant que capitale de la Côte d'Azur contribue à la fois au développement de mouvements de résistance joyeuse à cette définition de la ville et à la participation volontaire et enthousiaste des jeunes d'origine maghrébine dans cette lutte. Il se dessine ainsi, lors des carnavals « indépendants » et autres fêtes de rue organisées dans les vieux quartiers populaires de la ville, une forme d'expression identitaire qui repose sur la construction de liens communautaires forgés sur la base d'une adhésion volontaire reposant sur un projet alternatif quant à la manière de vivre la ville. En ce sens, ces fêtes participent de la production d'un sentiment identitaire qui n'est pas tant fondé sur l'origine commune des participants que sur le rêve d'une communauté ouverte sur le quartier, sur la ville et sur le monde.
Street Festivals, Children of Immigrants and Local Identity. Survey in the Region of Nice
Based on fieldwork in the Nice region, this article discusses the involvement of the children of immigrants in new kinds of urban struggles. Such conflicts are expressed in street festivals that are designed to be indépendant of any local authority. The author approaches local identities as both the arena of struggle regarding the institutional definition of the city and the source of self-definition of the inhabitants. The promotion of Nice's touristic image as the capital of the Côte d'Azur gives rise to lively resistance movements to such a definition of the city and to enthusiastic, voluntary participation in them by youth of North African background. During « independant » carnivals and other street festivals organized in the old popular quarters of the city, expressions of identity arise that are based on an alternative project for life in the city. Thus, such celebrations contribute to the production of a sense of identity that is less based on the common origins of the participants than on the ideal of a community open to the neighborhood, the city and the world.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2000
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Christian Rinaudo
Fêtes de rue, enfants d'immigrés et identité locale. Enquête
dans la région niçoise
In: Revue européenne de migrations internationales. Vol. 16 N°2. Fêtes et rituels dans la migration. pp. 43-57.
Citer ce document / Cite this document :
Rinaudo Christian. Fêtes de rue, enfants d'immigrés et identité locale. Enquête dans la région niçoise. In: Revue européenne de
migrations internationales. Vol. 16 N°2. Fêtes et rituels dans la migration. pp. 43-57.
doi : 10.3406/remi.2000.1726
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_2000_num_16_2_1726Resumen
Fiestas en la calle, hijos de inmigrantes e identitad colectiva. Encuesta en la región de Niza
A partir de un trabajo de campo realizado en la región de Niza, este artîculo aborda el compromiso que
manifiestan los hijos de inmigrantes en relación con las nuevas formas de luchas urbanas. Estas hallan
su via de expresión a través de fiestas de calle que se pretenden independientes de toda forma de
poder local. El autor se apoya en una problemática alrededor de las identidades locales, las cuales
serán observadas desde un doble ángulo: como participes en la definición institucional de la ciudad y
como fuente de definición existencial de sus habitantes. Se desvela así de que manera la promoción de
la imagen turistica de la ciudad de Niza, capital de la Costa Azul, contribuye, paralelamente, al
desarrollo de movimientos de resistencia « alegre » a dicha definición de la ciudad y a la participación
voluntaria y entusiasta de jóvenes de origen magrebf en esta lucha. De este modo, y coincidiendo con
los carnavales « independientes » o con otras fiestas de calle organizadas en los viejos barrios
populares de la ciudad, descubrimos una forma particular de expresion de identidad. Esta identidad se
sustenta sobre la construcción de lazos comunitarios (forjados a partir de una adhesión voluntaria) y
sobre un proyecto altemativo centrado en la manera de vivir la ciudad. En este sentido, estas fiestas
participan en la producción de un sentimiento de identidad, el cual no se funda tanto en el origen
común de sus participantes como en el suefio de una comunidad abierta hacia el barrio, hacia la ciudad
y hacia el mundo.
Résumé
Partant d'un travail de terrain réalisé dans la région niçoise, cet article traite de l'engagement des
enfants d'immigrés dans les nouvelles formes de luttes urbaines. Celles-ci trouvent leur expression lors
de fêtes de rue qui se veulent indépendantes de toutes formes de pouvoir local. L'auteur s'appuie sur
une problématique des identités locales prises à la fois comme enjeux de définition institutionnelle de la
ville et comme source de définition existentielle de ses habitants. Il apparaît alors que la promotion de
l'image touristique de Nice en tant que capitale de la Côte d'Azur contribue à la fois au développement
de mouvements de résistance joyeuse à cette définition de la ville et à la participation volontaire et
enthousiaste des jeunes d'origine maghrébine dans cette lutte. Il se dessine ainsi, lors des carnavals «
indépendants » et autres fêtes de rue organisées dans les vieux quartiers populaires de la ville, une
forme d'expression identitaire qui repose sur la construction de liens communautaires forgés sur la base
d'une adhésion volontaire reposant sur un projet alternatif quant à la manière de vivre la ville. En ce
sens, ces fêtes participent de la production d'un sentiment identitaire qui n'est pas tant fondé sur
l'origine commune des participants que sur le rêve d'une communauté ouverte sur le quartier, sur la ville
et sur le monde.
Abstract
Street Festivals, Children of Immigrants and Local Identity. Survey in the Region of Nice
Based on fieldwork in the Nice region, this article discusses the involvement of the children of
immigrants in new kinds of urban struggles. Such conflicts are expressed in street festivals that are
designed to be indépendant of any local authority. The author approaches local identities as both the
arena of struggle regarding the institutional definition of the city and the source of self-definition of the
inhabitants. The promotion of Nice's touristic image as the capital of the Côte d'Azur gives rise to lively
resistance movements to such a definition of the city and to enthusiastic, voluntary participation in them
by youth of North African background. During « independant » carnivals and other street festivals
organized in the old popular quarters of the city, expressions of identity arise that are based on an
alternative project for life in the city. Thus, such celebrations contribute to the production of a sense of
identity that is less based on the common origins of the participants than on the ideal of a community
open to the neighborhood, the city and the world.Revue Européenne des Migrations Internationales, 2000 (16) 2 pp. 43-57 43
Fêtes de rue, enfants d'immigrés et
identité locale.
Enquête dans la région niçoise
Christian RINAUDO*
À Nice comme dans d'autres régions de France, le maintien ou la reviviscence
d'un sentiment d'appartenance locale et les transformations de ses formes d'expression
se présentent comme un défi symbolique et politique, comme une alternative au
centralisme culturel français depuis longtemps mis en cause par de nombreux
idéologues (Castan, 1984 ; Fontan, 1980 ; Lafont, 1971 ; Sicre, 2000), mais aussi, et
plus récemment, comme une réponse aux processus d'uniformisation et de domination
culturelle liés, cette fois, à la mondialisation des échanges économiques (Bauman,
1999 ; Castells, 1983). Nous laisserons ici en suspens la question trop générale des
changements macrosociaux susceptibles d'affecter ces manifestations contemporaines
d'identités collectives (la révolution des technologies de l'information (Castells, 1999),
la restructuration de l'idéologie capitaliste, le déclin des communautés territoriales,
etc.) pour nous intéresser plus précisément à la place occupée par les enfants
d'immigrés dans ces formes nouvelles d'expression identitaire.
Nous aborderons cette question à partir d'un cadre analytique qui dépasse la
problématique classique des immigrés dans la ville, trop enfermée dans une opposition
entre une perspective intégrationniste et une approche qui met l'accent sur les
expressions d'identités ethniques spécifiques1. L'exemple souvent cité de l'attachement
des jeunes beurs des quartiers Nord de Marseille à leur ville — notamment grâce à la
puissance identificatrice du football — montre en effet que l'on peut désormais partir
d'une problématique qui, tout en tenant compte des usages des catégories ethniques,
porte sur les identités locales prises à la fois comme enjeux de définition
* Chercheur au SOLIIS-URMIS (ESA 7032). Pôle universitaire Saint- Jean d'Angely, 24, avenue
des Diables Bleus, 06357 Nice cedex 4, France.
1 Pour une discussion de ces différentes perspectives à partir d'une lecture critique des travaux
récents sur l'immigration, voir Hily et Rinaudo, 1996 ; Hily, et ai, 1999. 44 Christian RINAUDO
institutionnelle de la ville — Marseille, cité multiculturelle, lieu de brassage et de
métissage des populations, carrefour de la Méditerranée, etc. — et comme source de
définition existentielle de ses habitants. Or, si le cas marseillais montre, en apparence
du moins, une certaine adéquation entre ces deux pôles définitionnels, la production de
l'image touristique de Nice, tout en ignorant la présence importante de populations
immigrées dans la ville, favorise le développement de mouvements de contestation
centrés sur une redéfinition existentielle de Soi et de son rapport à l'Autre.
REJET D'UNE IDENTITÉ « DE FAÇADE »
Les dynamiques institutionnelles qui visent à promouvoir l'image d'une ville
sur la scène internationale conduisent souvent à une forme d'instrumentalisation de
l'identité locale qui passe notamment par une politique de relance des traditions
folkloriques, de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine dans le but de forger
une image « pittoresque » de la ville, conforme à la recherche d'authenticité des
touristes (Brown, 1999 ; Eco, 1985 ; Garât, 1994 ; Le Ménestrel, 2000). De ce point de
vue, s'il est vrai que la ville de Nice s'est imposée depuis longtemps comme la capitale
de la Côte d'Azur et comme l'un des centres les plus importants du tourisme
international, elle a besoin, pour développer cette image, de se produire à la fois
comme une

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