Fondements microéconomiques de la durée du travail et politiques de réduction - article ; n°1 ; vol.64, pg 69-95
29 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Fondements microéconomiques de la durée du travail et politiques de réduction - article ; n°1 ; vol.64, pg 69-95

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
29 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue de l'OFCE - Année 1998 - Volume 64 - Numéro 1 - Pages 69-95
Microeconomic foundations of working time and reduction policies. Simon Cueva, Eric Heyer, Dominique Taddéi. For most economists decline in the real working time should increase employment. They are nonetheless divided on the most appropriate means leading to an effective reduction, and they oppose especially on the effects of decline in the legal working time. We attempt to clarify this debate, dealing with the microeconomic behavior of the setting of working time and with its consequences when working time reduction policies are aimed at increasing employment are concerned. First, our studie sheds light on the strategic role of the average reference time over the behavior of the firm in the long term: beyond the weekly legal working time, it is necessary to take branches' collective agreements and the intensity of work into account. When they confront the legal working time to this average effective working time, we are surprised by the very strong concentration of the second around the first. The structuring role of the legal working time (and therefore of collective regulations) thus appears : this has a very large importance in the choice of working time reduction policy. legal working time to this average effective working time, we are surprised by the very strong concentration of the second around the first. The structuring role of the legal working time (and therefore of collective regulations) thus appears : this has a very large importance in the choice of working time reduction policy.
Si la plupart des économistes s'accordent à penser qu'une baisse de la durée effective du travail serait favorable pour l'emploi, ils sont par contre très divisés sur les modalités les plus propices à une réduction effective, et s'opposent en particulier sur les effets d'une baisse de la durée légale. Nous tentons ici de clarifier le débat en traitant du comportement microéconomique de fixation des horaires de travail par les entreprises et de ses conséquences du point de vue des politiques de réductions du temps de travail destinées à créer des emplois. Ce travail fait d'abord ressortir le rôle stratégique de la durée moyenne de référence dans le comportement de long terme des entreprises : au-delà de la durée légale hebdomadaire, la prise en compte des conventions collectives de branches et de l'intensité du travail en continu paraît nécessaire. Quand, ensuite, on confronte la durée de référence à cette durée effective moyenne, on ne peut manquer d'être surpris par la très forte concentration de la seconde autour de la première. Ainsi apparaît le rôle structurant de la durée de référence (et donc des régulations collectives), ce qui a une très grande importance dans le choix des modalités d'une politique de réduction du temps de travail.
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Simon Cueva
Eric Heyer
Dominique Taddéi
Fondements microéconomiques de la durée du travail et
politiques de réduction
In: Revue de l'OFCE. N°64, 1998. pp. 69-95.
Citer ce document / Cite this document :
Cueva Simon, Heyer Eric, Taddéi Dominique. Fondements microéconomiques de la durée du travail et politiques de réduction.
In: Revue de l'OFCE. N°64, 1998. pp. 69-95.
doi : 10.3406/ofce.1998.1485
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1998_num_64_1_1485Abstract
Microeconomic foundations of working time and reduction policies. Simon Cueva, Eric Heyer,
Dominique Taddéi. For most economists decline in the real working time should increase employment.
They are nonetheless divided on the most appropriate means leading to an effective reduction, and they
oppose especially on the effects of decline in the legal working time. We attempt to clarify this debate,
dealing with the microeconomic behavior of the setting of time and with its consequences when
working time reduction policies are aimed at increasing employment are concerned. First, our studie
sheds light on the strategic role of the average reference time over the behavior of the firm in the long
term: beyond the weekly legal working time, it is necessary to take branches' collective agreements and
the intensity of work into account. When they confront the legal working time to this average effective
working time, we are surprised by the very strong concentration of the second around the first. The
structuring role of the legal working time (and therefore of collective regulations) thus appears : this has
a very large importance in the choice of working time reduction policy. legal working time to this average
effective working time, we are surprised by the very strong concentration of the second around the first.
The structuring role of the legal working time (and therefore of collective regulations) thus appears : this
has a very large importance in the choice of working time reduction policy.
Résumé
Si la plupart des économistes s'accordent à penser qu'une baisse de la durée effective du travail serait
favorable pour l'emploi, ils sont par contre très divisés sur les modalités les plus propices à une
réduction effective, et s'opposent en particulier sur les effets d'une baisse de la durée légale. Nous
tentons ici de clarifier le débat en traitant du comportement microéconomique de fixation des horaires
de travail par les entreprises et de ses conséquences du point de vue des politiques de réductions du
temps de travail destinées à créer des emplois.
Ce travail fait d'abord ressortir le rôle stratégique de la durée moyenne de référence dans le
comportement de long terme des entreprises : au-delà de la légale hebdomadaire, la prise en
compte des conventions collectives de branches et de l'intensité du travail en continu paraît nécessaire.
Quand, ensuite, on confronte la durée de référence à cette durée effective moyenne, on ne peut
manquer d'être surpris par la très forte concentration de la seconde autour de la première. Ainsi
apparaît le rôle structurant de la durée de référence (et donc des régulations collectives), ce qui a une
très grande importance dans le choix des modalités d'une politique de réduction du temps de travail.de l'OFCE n° 64 / Janvier 1998 Revue
Fondements microéconomiques de la
durée du travail et politiques de réduction
Simon Cueva *, Eric Heyer ** et Dominique Taddéi ***
Si la plupart des économistes s'accordent à penser qu'une baisse de la
durée effective du travail serait favorable pour l'emploi, ils sont par
contre très divisés sur les modalités les plus propices à une réduction
effective, et s'opposent en particulier sur les effets d'une baisse de la durée
légale. Nous tentons ici de clarifier le débat en traitant du comportement
microéconomique de fixation des horaires de travail par les entreprises et
de ses conséquences du point de vue des politiques de réductions du
temps de travail destinées à créer des emplois.
Ce travail fait d'abord ressortir le rôle stratégique de la durée moyenne
de référence dans le comportement de long terme des entreprises : au-delà
de la durée légale hebdomadaire, la prise en compte des conventions col
lectives de branches et de l'intensité du travail en continu paraît nécess
aire. Quand, ensuite, on confronte la durée de référence à cette durée
effective moyenne, on ne peut manquer d'être surpris par la très forte
concentration de la seconde autour de la première. Ainsi apparaît le rôle
structurant de la durée de référence (et donc des régulations collectives),
ce qui a une très grande importance dans le choix des modalités d'une
politique de réduction du temps de travail
La plupart des économistes s'accordent à penser qu'une baisse de la
durée effective du travail serait favorable pour l'emploi, du moins tant
que la dégradation des coûts de production est évitée, ou du moins
réduite. Par contre, ils sont très divisés sur les modalités les plus pro
pices à une réduction effective et ils s'opposent en particulier, sur les
effets d'une baisse de la durée légale.
Une grande partie de ces désaccords semble provenir d'une vision
trop superficielle du comportement des entreprises : au plan théorique,
on ne prend pas la peine d'expliciter ce que l'on estime être la rational
ité du chef d'entreprise, ses conditions d'optimisation et à quel horizon
il les inscrit. Sur le plan empirique, on ne se préoccupe guère des durées
du travail initialement pratiquées et des diverses contraintes qui y
conduisent.
* Université de Paris VIII, CEPREMAP, GREFI.
** OFCE, Université de la Méditerranée, CEDERS et GREFI.
*** de Paris XIII, GREFI. 70 S. Cueva, E. Heyer et D. Taddéi
Dans cet article, nous tentons de clarifier le débat, en précisant
d'abord la notion de durée collective de référence qui introduit une di
scontinuité essentielle dans la détermination de la durée désirée à long
terme l par les entreprises. On décrit ensuite des effets théoriques pos
sibles de diverses modalités de réduction, en fonction de la situation ini
tiale des firmes. On peut alors conduire une étude empirique pour
comparer durée de référence et durée effective, à partir d'échantillons
annuels d'environ 900 entreprises industrielles 2 communes aux deux
enquêtes de la Banque de France sur la Durée d'utilisation des équipe
ments (DUE) et sur le comportement d'investissement des entreprises,
dite Enquête rapide de fin d'année (ERFA) 3, pour chacune des années
1990 à 1994. Pour conclure, on pourra se prononcer sur l'efficacité res
pective des diverses modalités de réduction généralement proposées.
Durée de référence et durée du travail désirée par les
entreprises 4
Une entreprise qui envisage une variation à long terme du nombre
d'heures travaillées, a-t-elle plutôt intérêt à modifier ses effectifs ou la
durée du travail du personnel déjà employé ?
La recherche d'une réponse optimale à cette question suppose
d'abord de distinguer des coûts et des rendements distincts pour les
effectifs et pour la durée du travail. Ainsi, la loi des rendements décrois
sants du travail ne joue pas avec la même intensité pour l'une et l'autre
composante et on admet, de façon assez générale, qu'aux horaires habi
tuels du travail à temps plein, la productivité de l'heure de travail
décroît nettement plus vite que celle des effectifs (Cueva, 1995). Par
ailleurs, la rémunération du facteur travail inclut aussi bien des coûts
proportionnels aux heures travaillées que des coûts proportionnels aux
effectifs : là encore, on admet de façon habituelle que, en dehors de
toute contrainte extérieure (cf. infra), le coût des premières augmente
légèrement plus vite que celle des secondes. Finalement, l'entreprise
aura intérêt à augmenter la durée du travail jusqu'au point où la pro
ductivité de la dernière heure (relativement à celle d'un salarié supplé-
1. Dans un autre article, Cueva, Heyer et Taddéi (1996), nous nous préoccupons du rôle
de la durée, à côté d'autres degrés d'utilisation, dans l'ajustement cyclique

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents