Fouille d un souterrain de l âge du Fer près de Litiez à La Feuillée (Finistère) - article ; n°1 ; vol.78, pg 149-160
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Fouille d'un souterrain de l'âge du Fer près de Litiez à La Feuillée (Finistère) - article ; n°1 ; vol.78, pg 149-160

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Annales de Bretagne - Année 1971 - Volume 78 - Numéro 1 - Pages 149-160
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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 61
Langue Français

Extrait

P.-R. Giot
Y. Lecerf
Fouille d'un souterrain de l'âge du Fer près de Litiez à La
Feuillée (Finistère)
In: Annales de Bretagne. Tome 78, numéro 1, 1971. pp. 149-160.
Citer ce document / Cite this document :
Giot P.-R., Lecerf Y. Fouille d'un souterrain de l'âge du Fer près de Litiez à La Feuillée (Finistère). In: Annales de Bretagne.
Tome 78, numéro 1, 1971. pp. 149-160.
doi : 10.3406/abpo.1971.2604
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1971_num_78_1_2604P.-R. G1OT et Y. LECERF
FOUILLE D'UN SOUTERRAIN
DE L'AGE DU FER PRÈS DE LITIEZ
A LA FEUILLÉE (Finistère)
Dans les premiers jours de septembre 1970, sous le poids
d'une moissonneuse-batteuse, un souterrain était mis en
évidence dans un champ situé à environ 750 m au nord-
ouest du centre du bourg de La Feuillée (Finistère). Grâce
à la perspicacité de M. le Maire de La Feuillée, conseillé
par M. R. Sanquer, quelques mesures de sauvegarde furent
prises en attendant notre intervention ; cependant les lieux
furent visités par divers curieux. La fouille de sauvetage se
déroula les 8, puis 10, 11 et 12 septembre, à la fin avec
l'aide de M. Chr. Plassard, étudiant.
L'effondrement s'était produit dans la parcelle 938 de la
section G, feuille 2, du cadastre levé en 1835 et révisé en
1960, à 15 m du talus séparatif est (limitant 837) et à 9 m
du talus séparant le champ d'un chemin qui a pris la place
d'une ancienne voie d'un chemin de fer métrique. Le site
se trouve sur la pente d'une croupe entre deux petites
vallées, un peu à l'ouest de l'ancienne voie romaine se dir
igeant vers le Roc'h Trédudon (comme la voie ferrée), et au
sud du chemin vicinal conduisant vers le gros village de
Litiez, dont il est à mi-distance. Coordonnées Lambert :
141,4 - 395,5. Le terrain appartient à M. F. Créoff, et est
exploité par M. P. Le Gars, qui a été très coopérant pour
laisser les choses en l'état le court temps nécessaire
l'intervention, ce dont nous le remercions.
Sous la mince couche de terre arable, le sous-sol est
formé par le granité du massif du Huelgoat, grossièrement
grenu et porphyroïde, complètement arénisé. SOUTERRAIN DE l/AGE DU FER PRÈS DE LITIEZ 150
DESCRIPTION DU SOUTERRAIN
L'effondrement s'était produit à travers une voûte fragile
jouxtant immédiatement vers le nord-ouest le vrai puits
vertical d'accès, demeuré bourré de terre et de grosses
pierres, ceci au départ d'une première chambre allongée,
longue de 2,50 m, conduisant par une étroite chatière vers
une deuxième chambre en enfilade vers le nord-ouest, elle-
même longue de 2,80 m. D'autre part, par une autre chat
ière, en biais, et plus large, la première chambre comporte
un bourgeonnement en diverticule, petite chambre sub
circulaire de diamètre compris entre 1,50 et 1,90 m. Au
départ, tout se présentait assez encombré de terres et sur
tout d'arène tombée des plafonds. Les lieux avaient été
quelque peu perturbés, notamment dans la première chamb
re, par les inventeurs, visiteurs et curieux, mais sans
dégâts importants apparents, à part l'enlèvement de quel
ques pierres débordant du bourrage du puits, et l'exécu
tion d'un petit sondage maladroit pour essayer d'atteindre
le fond, ce qui avait ramené des charbons de bois et des
fragments de tessons. Le remplissage du puits d'entrée, à
partir du moment où il se trouvait sous le niveau de
l'amorce (détruite) de la voûte de la première chambre, y
avait formé un cône d'éboulis s'avançant jusqu'aux deux
tiers de sa longueur.
L'établissement du plan d'ensemble et de sections, qui
nécessitaient quelques sondages, montraient dès l'abord que
le fond de la première chambre, la seconde chambre, et le
diverticule, ne comportaient pratiquement pas de couche
d'occupation archéologique, un très mince liséré terreux
couvrant tout au plus leurs planchers. Tout le volume
d'arène granitique qui les encombrait provenait de l'effr
itement séculaire des parois et des plafonds, il pouvait sans
inconvénient être laissé en place, ce qui limitait d'autant
plus heureusement les manutentions de la fouille de sau
vetage, dont tout l'effort devait porter sur le débouchage
du puits vertical d'accès, zone a priori la plus intércJ&ante.
Les chambres en elles-mêmes sont assez banales, et le SOUTERRAIN DE i/aGE DU FER PRÈS DE L1TIEZ 151
t-'f 4- '•
Fig. 1. — Plan et sections du souterrain de Litiez à La Feuillée. Figu
rés : 1, terre végétale ; 2, granité altéré sur place en arène ;
3, remplissage d'arène par effritement des plafonds et parois ;
A, artificiel de terre et pierres ; 5, lits et groupes de
pierres ; 6, lits riches en charbons de bois. En tireté : plafond
et bord du puits avant l'effondrement ; projection de la chatière
nord.
détail le plus notable consiste en la disposition de la cha
tière assez exiguë qui relie la première à la seconde. En
effet, au lieu de présenter un seuil, comme il est fréquent,
elle comporte au contraire un approfondissement, sorte de
petite fosse sub-rectangulaire. Faut-il y voir l'emplacement
d'une porte en bois, sorte de petit panneau ? 152 SOUTERRAIN DE L'AOE DU FER PRÈS DE LITIEZ
Le puits vertical d'accès, une fois débouché, se montrait
plus remarquable. D'abord par la verticalité de ses parois.
Le profil de celle la séparant de la première chambre res
tait reconstituable, grâce aux arrachements et amorces res
tées en place dans l'arène. D'un diamètre moyen de 1,40 m,
sa profondeur est de 3,30 m au point le plus bas sous la
surface du sol extérieur. Une telle profondeur est tout à
fait notable, et nécessitait une échelle ou un système équi
valent. Le fond du puits, en cuvette remontant régulièr
ement vers les bords, est le point le plus bas de toute l'exca
vation, un peu plus bas que le fond de la chatière. On peut
se demander si un creux situé au tiers à partir du bord
sud-oriental, près de l'axe, n'était pas le résultat de l'appui
d'une pointe de pieu, telle que la base d'une échelle.
Entièrement creusé dans l'arène granitique, sans ren
contre de partie rocheuse moins altérée, ce souterrain mont
re un développement axial de 7 m de long, ce qui est dans
la moyenne. Les chambres sont assez spacieuses. En "est
imant que l'arène qui les encombrait, venant des plafonds,
et non tassée, occupait un volume moitié moindre lors
qu'elle était partie de la roche en place, on peut penser
qu'à l'origine la hauteur de ces chambres atteignait le
mètre, c'est-à-dire que les voûtes ne s'élevaient pas cons
idérablement au-dessus du niveau des chatières, ce qui est
dans les normes. On s'y tenait accroupi, à genoux ou assis.
LE REMPLISSAGE DU PUITS
Le bourrage du puits vertical d'accès présentait une stra
tification intéressante comportant deux ensembles super
posés fondamentaux. De la surface jusqu'à environ 1,80 m
de profondeur, il était terreux, avec quelques pierres dis
persées, souvent brûlées (granité, quartz, petits fragments
de schiste bleu). Il formait un cône, en ce sens que ses
bords, contre les parois, étaient moins tassés, et se décol
laient assez bien de l'arène ou laissaient même quelques
vides, mis à profit par des terriers de petits rongeurs qui SOUTERRAIN I)K l'AC.E DU FER PRÈS DE LIT1EZ 153
y avaient infiltré des tubes de terre fine. Dans le premier
mètre à partir de la surface, des tessons de poterie dispers
és, devenant ensuite plus rares : au total une trentaine de
tessons dans cette première partie du remplissage, dont
une dizaine à surface lustrée et graphitée. Un éclat de silex
et un fragment d'un autre ; quelques menus fragments de
scories. Des grains de charbons de bois à tous niveaux.
Puis vers 2 m de profondeur moyenne on trouvait un lit
continu de grosses pierres juxtaposées et superposées. Sur
tout de gros blocs granitiques provenant parfois de foyers;
mais aussi des morceaux de plaques de schiste bleu. Il est
à noter que le niveau de ce lit de pierres correspondait à
celui du

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