Fouille du tertre tumulaire de N.-D. de Lorette au Quillio (C.-d.-N.) - article ; n°1 ; vol.63, pg 22-28
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Fouille du tertre tumulaire de N.-D. de Lorette au Quillio (C.-d.-N.) - article ; n°1 ; vol.63, pg 22-28

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Annales de Bretagne - Année 1956 - Volume 63 - Numéro 1 - Pages 22-28
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Publié le 01 janvier 1956
Nombre de lectures 25
Langue Français

Extrait

P.-R. Giot
Monsieur Pierre Merlat
Fouille du tertre tumulaire de N.-D. de Lorette au Quillio (C.-d.-
N.)
In: Annales de Bretagne. Tome 63, numéro 1, 1956. pp. 22-28.
Citer ce document / Cite this document :
Giot P.-R., Merlat Pierre. Fouille du tertre tumulaire de N.-D. de Lorette au Quillio (C.-d.-N.). In: Annales de Bretagne. Tome 63,
numéro 1, 1956. pp. 22-28.
doi : 10.3406/abpo.1956.2002
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1956_num_63_1_200222 NOTICES D'ARCHÉOLOGIE ARMORICAINE
FOUILLE DU TERTRE TUMULAIRE
DE N.-D. DE LORETTE AU QUILLIO (C.du-N.)
Dans la commune du Quillio (C.-d.-N.) se trouve un
ensemble mégalithique classé Monument Historique, depuis
le 28 mars 1926, sous l'appellation « cromlec'h de Lorette »
(n° 615, section A du cadastre). La lande de Lorette est un
« haut-lieu » du centre de la Bretagne (cote 298 m.), situé
au point culminant d'une bande de grès armoricain fo
rmant le bord Sud de l'extrémité orientale du Bassin de
Châteaulin. Cette lande, qui à l'origine devait être absolu
ment inculte et recouverte, comme elle l'est encore partiel
lement, de bruyères et de myrtilles, est actuellement garnie
de plantations de conifères sur de grandes surfaces. Ces
arbres délimitent deux magnifiques allées par lesquelles
on accède à la clairière centrale où se trouve une chapelle
récente dédiée à « N.-D. de Lorette », siège d'un pèlerinage
annuel. Notre monument, appelé quelquefois « la Vieille
Eglise » (par opposition à l'édifice moderne) est presque
accolé au Nord-Est du nouveau sanctuaire. Ces lieux
appartiennent à la commune qui les entretient très conve
nablement.
Les anciennes descriptions donnent le tertre tumulaire
comme un « monument druidique », ce qui, comme le
terme de « cromlec'h », est issu de l'imagination des
archéologues de l'époque romantique. Le monument se
présente sous la forme d'un rectangle de 20 m. de long sur
7 m. de large (les anciens auteurs donnaient des dimens
ions fantaisistes : 15, 16 ou 21 m. de long sur 7 m. 50 ou
8 m. de large). Les grands côtés de ce rectangle sont bordés
par deux rangées de dalles inclinées vers l'extérieur et
jointives pour la plupart. La rangée Nord comprenant 16
pierres, très requartzifiées, la Sud 11 pierres, en NOTICES D'ARCHÉOLOGIE ARMORICAINE 23
lames de grès plus longues et plus schisteuses. Les quatre
dalles formant les angles sont renversées en arrière, et les
deux des angles Nord-Ouest et Sud-Ouest sont brisées, ce
qui avait amené les auteurs du siècle dernier à dénombrer
une plus grande quantité de monolithes. Ces quatre dalles,
orientées à angle droit par rapport aux deux alignements
longitudinaux, amorcent ainsi les petits côtés du rectangle.
La partie orientale de la rangée Sud est quelque peu
dérangée et il est assez difficile d'en retrouver la structure
originelle. Les deux rangées de dalles ne sont pas d'égale
importance : au Nord, ce sont des blocs assez trapus et peu
élevés ; au Sud, ils sont beaucoup plus hauts.
Dans l'axe du monument, à 3 m. à l'Ouest des pierres
d'angle, gît renversé un petit menhir d'environ 2 m. de
long, qui était le menhir indicateur du tertre. Il a proba
blement été déraciné à la suite de la construction d'une
voie charretière toute proche.
Nos fouilles ont été effectuées du 3 au 8 octobre 1955.
Nous étions accompagné du personnel scientifique habituel
de la 4e circonscription des Antiquités préhistoriques, à
savoir MM. J. Briard, Stagiaire de Recherches au C.N.R.S.,
Y. Coppens, H. Férec et B. Moussié, étudiants à la Faculté
des Sciences de Rennes.
Après avoir levé le plan du monument, en partie au
tachéomètre (pour l'orientation et les distances des pierres
à partir d'un point central origine), en partie au déca
mètre, le travail d'exploration a consisté à effectuer des
tranchées permettant de noter la structure du tertre et
de retrouver, le cas échéant, de quoi le dater. Une première
tranchée a été faite dans la partie la plus orientale, paral
lèlement au petit côté du rectangle. Une deuxième section
parallèle à la première était plus centrale. Un décapage
entre ces deux sections primaires, suivant le grand axe du
tertre a amené la découverte d'un certain nombre d'objets
dans un périmètre très délimité, c'est-à-dire sur l'axe mé
dian, dans le premier quart Est, ce qui correspond à la zone
d'enterrement dans tous les monuments identiques à celui-
ci. Rappelons que le sol très acide ne permet pas la conser- n
\
V/
0/2545
F/g. ï : Plan du tertre tumiilaire de N.-D. de Lorette au Quillio (en pointillé, la zone sépulcrale) D'ARCHÉOLOGIE ARMORICAINE 25 NOTICES
(H3 Humus Niveau lessivé, blanc
fH CoucF-es jaunes Monoliffies
Fig. 2 : Coupes dans le tertre tumulaire de N.-D. de Lorette
nu Quillio
N. B. : Restituer dans le carré « Humus » de la légende des pointillés.
vation des ossements, ce qui est regrettable, car on a fort
peu de données anthropologiques sur les habitants de la
Bretagne à cette époque.
Une autre tranchée transverse a été lancée dans la partie
occidentale pour contrôler la structure. Elle a permis éga
lement d'étudier le calage interne de la rangée méridionale
de dalles. Ce calage est comme d'habitude fait d'un amas
de pierrailles peu importantes, formant un bourrage très
visible, même sans décapage, car il constitue un bourrelet
important sur la partie interne des rangées de dalles, rete
nues du côté externe par quelques plus gros blocs. Au
surplus, nous avons fait sondages très en dehors
du monument, à l'Est, à l'Ouest et au Nord (au niveau de
la tranchée orientale et au niveau du centre du tertre). Ces
sondages, par comparaison avec les sections obtenues dans
les différentes tranchées ont permis quelques constatations
pédologiques intéressantes.
Le grès armoricain formant la crête de Lorette est recou
vert d'un magnifique sol podzolique. Les sondages donnent
en moyenne les successions suivantes : 10 à 15 cm. d'hu- 26 NOTICES D'ARCHÉOLOGIE ARMORICAINE
mus superficiel ; 45 à 55 cm. de sol blanc, lessivé, réduit
à un sable fin quartzeux ; enfin une couche jaune épaisse
au fond, dite « alios », contenant les parties argileuses et
ferrifères descendues du niveau sus-jacent, ainsi que des
blocs de grès non décomposé ; plus bas, à un niveau que
nous n'avons pas atteint, on doit passer graduellement à
la roche en place, qui affleure en divers points des alen
tours.
Par contre, à l'intérieur de l'enceinte du tertre tumu-
laire, nous avons sur la section de la tranchée orientale :
humus assez épais, 25 cm. ; une couche rapportée d'argile
jaunâtre, qui est le niveau archéologique, 10 cm. en
moyenne avec par places de petits charbons de bois ; un
niveau blanc sableux lessivé, de 15 à 20 cm., qui nous fait
retourner à une coupe normale ; enfin le fond jaune. Mais
ici le niveau blanc par lessivage est deux fois moins épais
qu'en dehors du monument. On peut donc affirmer que dès
le néolithique (pour fixer les idées, mettons vers — 2000)
le processus de podzolisation était bien avancé dans nos
régions, mais qu'il a ensuite continué à s'accentuer.
La couche jaune d'argile rapportée varie beaucoup
d'épaisseur suivant les régions de l'enceinte. Ce n'est pas
étonnant, car le tertre, qui à l'origine devait être relativ
ement important en hauteur, est considérablement surbaissé
par l'action des nombreuses générations de cultivateurs
qui ont pu se succéder sur les lieux. Il n'est pas impossible
qu'un sentier soit passé à une certaine époque à travers le
monument.
Le mobilier que nous avons découvert (fig. 3) est plutôt
pauvre, comme toujours dans ces tertres de l'intérieur. Il
se trouvait exclusivement à l'endroit de la « tombe », et
peut être regardé comme mobilier funéraire. Il consiste
d'abord en quelques fragments vraiment restreints de
poterie chasséenne sans décor, assez fine

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