Fragments des mémoires inédits de Dubois, gentilhomme servant du roi, valet de chambre de Louis XIII et de Louis XIV. - article ; n°1 ; vol.9, pg 1-45
46 pages
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Fragments des mémoires inédits de Dubois, gentilhomme servant du roi, valet de chambre de Louis XIII et de Louis XIV. - article ; n°1 ; vol.9, pg 1-45

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1848 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 1-45
45 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1848
Nombre de lectures 49
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Léon Aubineau
Fragments des mémoires inédits de Dubois, gentilhomme
servant du roi, valet de chambre de Louis XIII et de Louis XIV.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1848, tome 9. pp. 1-45.
Citer ce document / Cite this document :
Aubineau Léon. Fragments des mémoires inédits de Dubois, gentilhomme servant du roi, valet de chambre de Louis XIII et de
Louis XIV. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1848, tome 9. pp. 1-45.
doi : 10.3406/bec.1848.452138
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1848_num_9_1_452138О О -О
FRAGMENTS
DES
MÉMOIRES INÉDITS
DE DUBOIS,
GENTILHOMME SERVANT DU ROI ,
VALET DE НАМБВБ DE LOUIS XIII ET DE LOUIS XIV,
La collection de mémoires de Petitot contient un journal
très -détaillé des choses qui se passèrent pendant la dernière mal
adie de Louis XIII , depuis le 21 février 1 643, jour où le roi prit
le lit, jusqu'à sa mort arrivée le 14 mai suivant. Cette relation
parut pour la première fois dans le second volume des Curiosit
és historiques, sous Je nom de Dubois , l'un des valets de cham
bre du roi. Nul autre renseignement sur l'auteur, non plus que
sur la source d'où l'on avait extrait sa relation. Or il se
trouve que le récit de la mort de Louis XIII n'est qu'un frag
ment de mémoires assez volumineux, écrits par le même Du
bois , pour l'instruction de sa postérité. M. Achille Dubois , de
Rouen, possède aujourd'hui, à titre héréditaire, non pas les
mémoires complets, mais une partie, qui s'étend de 1647 à
1674. Cela forme un grand registre in-folio de 194 pages. Il
commence ainsi :
»■ In nomine Patris *f* et Filii *f et Spiritus sancti -\-. Amen.
« Jésus f Maria f Joseph f.
« Mon premier livre estant ramply, j'ay désiré, avec l'aide de
« mon Dieu, continuer mes petites curiosités affm de rendre
IV. (Deuxième série.) 1 2
« compte à ceux, qu'il plaira à Dieu de laisser après moy, de ce
« que je fais et de ce que je voy, soit auprès de Sa Majesté , ici ,
« ou ailleurs qui mérite d'estre escrit. » Mais l'auteur ne s'est pas
astreint à enregistrer jour par jour les faits dont il était témoin, et
souvent la rédaction de ses mémoires n'a eu lieu que longtemps
après les événements ; on en trouvera la preuve dans une allu
sion au mariage de Louis XIV, faite sous la date de 1648. Dubois
ne se fait pas faute non plus de revenir à chaque instant sur le
passé. Aussi, grâce à ces redites , on peut avoir, sur sa vie an
térieure à 1 647, une somme de notions suffisantes pour composer
une notice biographique. Une analyse et des extraits du ma
nuscrit indiqué ci-dessus apprendront à la fois et ce qu'était
Dubois et quel cas il y a à faire des renseignements recueillis
par lui. Nos citations porteront de préférence sur ce qui a trait à
l'enfance de Louis XIV et à celle du Dauphin, son fils. Mais
pour bien établir d'abord que c'est à notre auteur qu'on doit la
relation de la mort de Louis XIII publiée par Petitot, nous
donnerons tout de suite le passage de son manuscrit où il parle
de cette relation. C'est sous la date de 1663 :
« Le dimanche 10 juing, le Roy estant à son petit coucher, sur sa
« chèse percée , j'avois ung flambeau : je luy esclèrais. Ung de ses
« barbiers le peignoit. Je tenay ung papier doré, bien escrit à la main,
« attaché avec des rubans bleus, et dis au Roy : Syre , m'estant trouvé
« de quartier à la mort du feu Roy, je fis ung mémoire jour par jour de
« ses dernières actions , que j'ai gardé bien chèrement pour le pré-
« senter à Votre Majesté avec autant de respect que d'humilité. Le
« Roy prend mon mémoire et lut toute la première feuille et puis le
« baille à M. de Vielle , premier valet de chambre de quartier , quy
« tenoit le bougeoir, et luy dit : Vielle, serrez-moy cela et me le don-
« nez demain matin, je serey bien aise de le voir. M. de Vielle le prit
« et le mit dans sa poche. Le lendemain 11 juing, jour de S. Rarnabé
« apostre , le Roy prit médecine. Après qu'il l'eut rendue , entendu la
« messe et diné, la Reyne prit ung fauteuil au chevet de son lit, Mon-
« sieur le Prince au pied du lit, Messieurs de Mortemart, du Lude,
« de St. Agnan , de Villeroy et autres estant autour du lit , le Roy
« s'assit sur son lit, sa robe d'ouatte sur ses espaules , et commanda à
« M. de Vielle de luy donner mon mémoire et dit tout hault : Hier au
« soir, ung de mes vallets de chambre me donna ung mémoire qu'il a
<• faict à la mort du Roy mon Père , j'en veulx estre le lecteur : es- 3
« coutez-moi. Et il commença et le lut tout; il contenoit douze feuilles.
« Ce jour Jà je n'estois pas de garde, et il y avoit ordre du Roy
« qu'il n'entreroit que les deux valets de chambre de garde et ung
« huissier. Je ne me présentai qu'à l'heure qu'il falioit relever mes
« compagnons ; en entrant, Monsieur me dit : Dubois j'ay lu tout
« vostre livre (comme de faict il estoit venu après, et, le Roy lui en ayant
« parlé, il le lut tout du long). M. le Prince demanda au Roy sy c'es-
« toit moy quy eus fait ce mémoire. Le Roy luy ayant dit que ouy,
« il se tourna vers moi et me tesmoigna qu'il eut esté bien aise d'en
« avoir une copie, ce que je luy accorday de bon cœur. »
I.
Marie Dubois , écuyer , sieur de Lestourmière , gentilhomme
servant et valet de chambre du roi, commissaire ordinaire de
l'artillerie, était né en 1599. Il avait d'abord suivi en Savoie
madame Chrétienne de France , sœur du roi , quand elle fut mar
iée en 1619 à Victor-Amédée , duc de Piémont , qui succéda
en 1637 à son père Charles- Emmanuel Ier. Dubois resta en Savoie
jusqu'en 1629 : il y prit part à divers combats, reçut quelques
blessures et fit maintes prouesses. Il était encore au service de
la duchesse de Piémont lors de l'attaque du Pas de Suse , et se
trouvait sans doute au nombre de ces Français auxquels le duc
Charles-Emmanuel disait, en s'échappant de la ville : Laissez-
moi passer, Messieurs, vos gens sont en colère. Les brouilles de
la couronne de France avec le duché de Savoie devenant plus
vives, et le duc Charles-Emmanuel inclinant de plus en plus à la
politique espagnole , on en vint à faire des avanies aux Français
qui avaient suivi Madame ; Dubois prit alors son congé du prince
Thomas, fils du duc Charles-Emmanuel, sous le commandement
duquel il servait dans une compagnie de gendarmes, et s'en revint
en France. Il y fut rétabli en la charge de commissaire ordinaire de
l'artillerie, que son père avait tenue au temps du roi Henri IV, et
que son grand-père avait possédée précédemment. Ce grand-père
se nommait Mathurin ; il était fils de Jean, fils d'Ivon Dubois. Il
avait eu six enfants, tous braves comme l'épée, dont un des cadets,
Bené, mourut en 1661, âgé déplus de quatre-vingts ans. Eené
Dubois avait été chef du gobelet de M. le duc d'Orléans, frère de
1. Louis XIII ; mais n'ayant pas suivi ce prince lorsqu'il quitta la
France, en 1632, après l'exécution du duc de Montmorency, Eené
perdit sa charge , et n'étant plus officier, se trouva soumis aux
tailles ; son neveu Marie lui obtint en 1648 , par l'entremise du
comte d'Harcourt, une charge de porte-manteau de la grande
écurie qui le fit désormais appartenir au roi et l'exempta par
conséquent de toute taxe. Nous ne savons pas le nom du père
de Dubois; mais en voyant la considération que tous les memb
res de sa famille professaient pour l'auteur de nos Mémoires ,
on peut supposer qu'il en était chef, et que son père était l'aîné
des six fils de Mathurin. Ce père dut mourir assez jeune, car sa
veuve se remaria , et un de ses enfants du second lit , qui avait
été mousquetaire du roi, fut tué en 1647 au siège de Lérida.
Outre deux sœurs, Dubois avait un frère, Claude Dubois, qui
était mort et dont les enfants résidaient encore en Savoie en
1648. Marie Dubois avait épousé Anne Fredureau, déjà veuve et
chargée de trois enfants. Il maria la fille et obtint des charges
dans les armées pour les fils. Anne Fredureau mourut en 1659,
ap

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