Francis Bouygues. L ascension d un entrepreneur (1952-1989) - article ; n°1 ; vol.35, pg 42-59
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Francis Bouygues. L'ascension d'un entrepreneur (1952-1989) - article ; n°1 ; vol.35, pg 42-59

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Vingtième Siècle. Revue d'histoire - Année 1992 - Volume 35 - Numéro 1 - Pages 42-59
Francis Bouygues. The rise of and entrepreneur (1952-1989), Dominique Barjot.
From the beginning of the 1950s to the late 1980s, Francis Bouygues succeeded in building a genuine industrial empire, number one worldwide in the field of building and public works. This spectacular rise was based on a Bouygues model combining a vast cluster of diversified companies, an efficient internationalization strategy, a constant interest in innovation and a type of social paternalism.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 180
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Dominique Barjot
Francis Bouygues. L'ascension d'un entrepreneur (1952-1989)
In: Vingtième Siècle. Revue d'histoire. N°35, juillet-septembre 1992. pp. 42-59.
Abstract
Francis Bouygues. The rise of and entrepreneur (1952-1989), Dominique Barjot.
From the beginning of the 1950s to the late 1980s, Francis Bouygues succeeded in building a genuine industrial empire, number
one worldwide in the field of building and public works. This spectacular rise was based on a " Bouygues model " combining a
vast cluster of diversified companies, an efficient internationalization strategy, a constant interest in innovation and a type of
social paternalism.
Citer ce document / Cite this document :
Barjot Dominique. Francis Bouygues. L'ascension d'un entrepreneur (1952-1989). In: Vingtième Siècle. Revue d'histoire. N°35,
juillet-septembre 1992. pp. 42-59.
doi : 10.3406/xxs.1992.2564
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/xxs_0294-1759_1992_num_35_1_2564FRANCIS BOUYGUES
L'ASCENSION D'UN ENTREPRENEUR
(1952-1989)
Dominique Bar jot
La privatisation de TF1, la construc Bouygues. Elle ne doit cependant pas faire
tion de la Grande Arche et celle de illusion, car, aujourd'hui comme en 1989,
« Challenger », son siège social, ont fait Bouygues demeure avant tout un groupe de
de Francis Bouygues l'un des entrepre construction.
neurs français en apparence les mieux Il réalise plus de 70 % de son chiffre
connus du grand public. Ce succès s'ins d'affaires dans le domaine de la construction
crit dans la droite ligne d'une ascension et même plus si l'on tient compte du fait
spectaculaire, qui fait aujourd'hui de son que l'ingénierie, l'off-shore ou la mise en
groupe le « numéro un mondial » du place de réseaux d'énergie ressortent pour
bâtiment et des travaux publics. une large part du champ des travaux publics
(études d'ouvrages et de grands équipements
Le 5 septembre 1989, Francis clefs en main, montage et installation de
Bouygues, « le roi du béton », passait plates-formes off-shore, installation de lignes
la main à son fils Martin, qui prenait électriques). Par contre, la communication
ainsi, à moins de 40 ans, la présidence du n'occupe qu'une place modeste au sein des
premier groupe mondial de bâtiment et activités du groupe. L'on comprendra dès
travaux publics. Bien que ce groupe figure lors que l'on valorise ici, chez Bouygues,
sans contestation possible parmi les dix « maj l'aspect constructeur.
ors » de l'économie française, son arrivée F. Bouygues apparaît en effet comme l'un
récente au sein de l'élite résultait d'une des meilleurs représentants du nouveau pa
spectaculaire ascension1, que le rachat de tronat venu sur le devant de la scène avec
TF1, en 1987, concrétise le mieux. Cette les « Trentes glorieuses ». Son cas présente
opération a beaucoup contribué à faire cependant une originalité certaine. En dépit
connaître au grand public le nom de de la taille atteinte par le groupe Bouygues,
l'emprise sur lui du fondateur et de sa famille
1. Sur Bouygues, voir, entre autres, A. Barbanel, demeure entière ; de plus, sa réussite est J. Menanteau, Bouygues. L'Empire moderne, Paris, Ramsay, 1987 ;
D. Bar jot, La grande entreprise française de travaux publics. intrinsèquement liée à la personnalité de ce
Contraintes et stratégies, thèse de doctorat d'Etat, Université Paris fondateur. Un fait l'atteste plus que tout IV, 1989, vol. 3, p. 2338-2374 ; E. Campagnac, Culture a" entreprise
et méthode a" organisation : l'histoire de Bouygues, Paris, CERTES- autre : en 1976-1977, un cancer du poumon ENPC, 1987 ; E. Campagnac, V. Nouzille, Citizen Bouygues.
l'écarta un an durant des affaires ; ayant U histoire secrète d'un grand patron, Paris, Belfond, 1988. Ont
également été consultées les assemblées générales de Bouygues surmonté ce mal terrible, F. Bouygues reprit de 1965 à 1974 et les archives de la Fédération nationale des
travaux publics. les rênes de son groupe pour le mener au
42 Répartition du chiffre d'affaires de Bouygues en 1991 (en % du total)
Construction 70,2
dont
BTP 27,7
Routes 29,1
Immobilier 9,1
Etanchéité 4,3
Diversification 29,8
dont notamment
Service des collectivités 9,3
Communication (TF1) 4,7
Agro-alimentaire 1,9
Ingénierie 1,5
succès que l'on connaît. Entre 1952 et 1974, 1930, d'importants chantiers en province.
il s'affirma comme le grand outsider dans Sans doute ces éléments pesèrent-ils d'un
le domaine du BTP. Les multiples facteurs poids non négligeable quand F. Bouygues
de cette première réussite expliquent que, se mit en quête d'un emploi. Il travailla
d'abord à l'entreprise Conchon de Clermont- après 1974, il se soit imposé comme le primus
inter pares. Ferrand, spécialisée dans les travaux d'en
tretien. Bien qu'il y eût très vite obtenu la
O UNE PERCÉE SPECTACULAIRE direction d'un chantier, il n'y resta pas
longtemps, préférant entrer chez Dumont et F. Bouygues naquit à Paris le 5 décembre
Besson, l'une des maisons de bâtiment les 1922. Il était le fils du commandant Georges
plus prestigieuses de Paris. Bouygues, un ingénieur de l'armement de
Il n'eut aucun mal à s'y faire accepter. Il venu ingénieur-conseil et spécialisé dans les
s'était depuis quelques temps déjà lié d'amitié techniques de régulation. Second enfant
avec Jean-Pierre Dumont, fils de Pierre Dud'une famille aisée et très catholique,
mont, le principal dirigeant de la société ; F. Bouygues fit une grande partie de ses
il connaissait en outre la famille Besson qui études au collège Stanislas avant d'entrer à
habitait non loin de chez ses parents ; enfin, l'Ecole centrale de Paris en octobre 1944,
Jean-Pierre Tézé, l'un de ses beaux-frères, comme son père et son grand-oncle avant
avait épousé une Besson. Mais le facteur lui. En octobre 1946, peu après sa sortie de
déterminant fut sans doute la confiance que l'Ecole, il épousa Monique, aînée d'une
P. Dumont accorda presque aussitôt à son famille mayennaise de dix enfants et fille de
nouvel ingénieur : en peu de temps, René Tezé, un gros industriel possédant une
F. Bouygues se trouva chargé de la direcdizaine d'usines dans l'Ouest et le Sud-Ouest
tion des travaux. Néanmoins, lorsque J.- de la France. Admirateur d'Eiffel et de
P. Dumont revint de son service militaire, Freyssinet1, F.Bouygues avait également
il apparut nettement à F. Bouygues que subi l'influence d'une relation de son père,
l'espoir un moment caressé de succéder à l'entrepreneur d'origine italienne Dominique
son patron était vain. Ainsi que son père le Oréfice : après avoir monté seul son affaire,
lui avait souvent conseillé et suivant ce dernier conduisait, à la fin des années
l'exemple de son grand-père paternel, il
1. Inventeur du béton précontraint. Sur lui, voir, notam décida de se mettre à son compte. Ayant ment, D. Barjot, La grande entreprise française de travaux publics,
op. cit. quitté Dumont et Besson en bons termes
43 DOMINIQUE BARJOT
avec l'entrepreneur et son fils et après avoir, la rénovation du quartier Bercy. Fidèle à ses
en vain, tenté de reprendre une affaire exis choix initiaux, elle mit en place un grand
tante, il fonda, en 1951, une petite SARL à nombre de salles de spectacles ou de bât
laquelle il apporta les modestes capitaux, iments industriels, comme la raffinerie de
1,2 million de francs, empruntés à son père Grandpuits-Nangis. S'imposant sur le
et à son beau-père. Grâce à un prêt du marché des grands équipements publics, elle
Crédit lyonnais, l'entreprise put démarrer au livra, par exemple, le CHU de Créteil ou le
premier janvier 1952. centre administratif des jeux olympiques
Entre 1952 et 1974, la société Bouygues d'hiver à Grenoble. A partir de 1965 et
connut une croissance exceptionnellement grâce à la mise au point d'un procédé de
construction industrialisée — dit procédé rapide. Le premier chantier obtenu par la
Bouygues — spécialement conçu pour les SARL F. Bouygues n'était guère important :
il s'agissait en effet de rénover une vieille écoles primaires, l'EFB devint l'un des prin
cipaux fournisseurs du ministère de l'Edupapeterie délabrée. Néanmo

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