Genèse d une Classification du Néolithique - article ; n°3 ; vol.33, pg 203-216
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1936 - Volume 33 - Numéro 3 - Pages 203-216
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1936
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Georges Goury
Genèse d'une Classification du Néolithique
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1936, tome 33, N. 3. pp. 203-216.
Citer ce document / Cite this document :
Goury Georges. Genèse d'une Classification du Néolithique. In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1936, tome 33, N.
3. pp. 203-216.
doi : 10.3406/bspf.1936.4452
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1936_num_33_3_4452PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 203 SOCIÉTÉ
Genèse d'une Classification du Néolithique.
Georges GOURY.
Chargé du Cours d'Archéologie préhistorique
à la Faculté des Lettres dé l'Université de Nancy.
Le Néolithique couvre la France entière. Alors que les gisements
paléolithiques restent l'apanage de quelques privilégiés, les trou
vailles de silex néolithiques sont possibles, après quelques prospect
ions en toutes régions non montagneuses, surtout si la culture des
céréales modifie régulièrement la surface du sol. Tout jeune donc,
j'ai pu, au hasard de séjours divers, faire d'amples récoltes; lorsque,
toutefois, soucieux de mettre un peu d'ordre dans les industries,
qui m'apparaissaient très diverses d'après les nombreux spécimens
que j'avais recueillis, je voulus consulter le seul auteur alors clas
sique, Gabriel de Mortillet, qui traitait du Néolithique dans son
édition de 1883 du « Préhistorique », toute cette époque se perdait
dans le gouffre du Robenhausien, ce qui ne m'avançait guère, Néol
ithique et Robenhausien étant simplement synonymes ; l'édition de
1900 ne fut d'ailleurs pas plus satisfaisante, elle annonçait un vo
lume sur le Néolithique, qui ne parut jamais. Plus tard, la lecture
du « Manuel » de Déchelette, premier exposé vraiment magistral
de nos connaissances sur les Ages de la Pierre, me causa encore
une certaine désillusion : l'industrie campignienne seule était isolée
du bloc néolithique ; pour une part, Déchelette affirmait que les
silex pygmées, regardés comme caractéristiques de l'industrie tarde-
noisienne, n'appartenaient pas à une coupure chronologique du
Néolithique; quant au reste, c'était un aveu d'impuissance : « Si,
« pour certains objets, en s'aidant d'observations typologiques, on
« distingue des types anciens et des types récents, on ne saurait
« encore se faire une idée précise des phases successives de cette
« période, malgré sa durée et son importance ».
Ce n'était guère encourageant, d'autant plus que certains esprits,
paraissant heureux de noircir le tableau, s'efforcèrent de poser en
principe qu'aucune classification, même pour le Néolithique, n'a de
valeur scientifique qu'en s'appuyant sur la stratigraphie ; nombreux
furent dès lors ceux qui répétèrent, en bêlant : « pas de strati-
« graphie, pas de classification néolithique possible ; trouvez-nous
« une stratigraphie ». C'est le système bien connu pratiqué par
ceux qui se drapent dans une prétendue autorité scientifique sans
chercher de leur part à faire le moindre effort pour arriver à la SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 204
découverte de la vérité. En une certaine mesure la réponse leur
a été donnée par les beaux travaux de P. Vouga sur la stratigraphie
des couches palafittiques. Les croyez-vous quelque peu satisfaits?
allons-donc, c'est peu connaître ceux qui se contentent de critiquer,
incapables qu'ils sont de réaliser eux-mêmes. <.< La stratigraphie
« des palafîttes, c'est bien, disent-ils, mais sans aucune portée géné-
« raie ; la civilisation des cités lacustres n'englobe qu'une partie
« du Néolithique ; ce qu'il faut c'est une stratigraphie dressée sur
« les gisements les plus divers, vous n'avez pas le droit d'intro-
« duire une période industrielle dans votre classification, si aupa-
« ravant vous n'avez pas trouvé par la stratigraphie la place qu'elle
« doit occuper ».
Un préhistorien, possédant plus que la science de cabinet et
ayant exécuté lui-même de nombreuses fouilles, sait que tenir un
tel langage équivaut à renoncer à tout jamais à établir une classi
fication du Néolithique. Les stations de cette période n'ont pas de
stratigraphie possible, tout y est en surface et retourné presque
toujours par la charrue depuis des siècles ; les fonds de cabanes?
mais comme ces demeures n'offraient pas la pérennité d'abri des
grottes, elles n'ont été occupées que pendant quelques générations,
insuffisamment pour permettre à des industries de se superposer ;
les grottes alors? mais leur occupation n'était plus dans les habi
tudes, ce n'est que temporairement qu'elles ont servi d'habitat ;
presque partout la couche néolithique n'y est que superficielle et
sans grande épaisseur.
En réalité, j'ai toujours pensé qu'il convenait en telle occurrence
de conjuguer les divers éléments que l'on rencontre sur le terrain :
typologie des pièces, céramique, habitat, etc., en utilisant comme
base et contrôle la stratigraphie fournie par les stations lacus
tres.
Après la publication du « Manuel » de Déchelette, j'avais donc
repris avec plus d'ardeur mes recherches et mes études ne pouvant
admettre qu'il fallut renoncer à une classification du Néolithique,
classification que j'entrevoyais quelque peu grâce aux nombreux
éléments que j'avais déjà rassemblés.
Cette classification dressée après de longues années d'étude, je
songeais à la publier en un mémoire exposant le processus de mon
travail, afin de donner à mes Collègues en Préhistoire la facilité d'en
apprécier la portée ; au moment toutefois où je mettais au point
mon manuscrit, je fus chargé, en 1926, sous forme de « Précis d'Ar
chéologie préhistorique » de reprendre l'œuvre de Déchelette, déjà
ancienne, et de donner une nouvelle mise au point des connais
sances préhistoriques; lorsque, en 1931, je consacrai, sous le titre SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 205
de « VHomme des Cités lacustres « (1), deux volumes au Néoli
thique, je fus amené à y insérer la classification, que j'avais dressée,
sans pouvoir, comme il s'agissait d'un exposé général, entrer dans
les détails de la genèse même de cette classification.
Je crois donc utile de publier aujourd'hui un très rapide exposé
des méthodes adoptées pour cette
J'ai dit ailleurs ce que je pensais de l'insuffisance des essais de
classification connus jusqu'ici (2) ; seules m'apparurent comme de
première importance les classifications tirées par les préhistoriens
suisses, P. Vouga et D1 Ischer, de l'étude des palafittes ; seulement
ces classifications étaient trop spéciales pour être étendues a priori
aux stations terrestres ; j'ai donc cru bon d'emprunter, dès l'abord,
à un philosophe célèbre son système de la table rase et d'ignorer
par principe, ce qui avait pu être fait jusqu'alors afin de ne pas
subir d'influence ; c'était toute la classification à reprendre à pied
d'oeuvre.
Comme guide, je n'hésitais pas à adopter les règles posées par
Descartes dans son « Discours de la Méthode », que je tiens
à rappeler ici, car on les a bien oubliées aujourd'hui : elles seraient
à méditer par quelques préhistoriens. « Ne recevoir jamais aucune
« chose pour vraie, pose Descartes dans sa première règle, que je
« ne la connusse évidemment être telle, c'est-à-dire éviter soigneu-
« sèment la précipitation et la prévention, et ne comprendre rien
« de plus en mes jugements que ce qui se présenterait si clairement
« et si distinctement en mon esprit que je n'eusse aucune occasion
« de le mettre en doute » et plus loin : « Sur les objets dont on se
(( propose l'étude, il faut chercher non pas les opinions d'autrui
« ou ses propres conjectures, mais ce que l'on peut voir clairement
« avec évidence ou déduire avec certitude, car la science n

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