Génie minoen et génie égyptien, un emprunt raisonné - article ; n°1 ; vol.113, pg 77-96
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1989 - Volume 113 - Numéro 1 - Pages 77-96
Τό ερώτημα είναι αν δ μινωικός Δαίμονας έχει αίγαιϊκή προέλευση βασισμένη πάνω στή λιονταρίσια μορφή πού προηγείται άπό τίς παραστάσεις του ιπποπόταμου ; Κατά τόν Cl. Baurain , οί τελευταίες πρέπει νά επηρεάστηκαν άπό τήν Θουήριδα του Βιβλίου των Νεκρών. Στην Αίγυπτο, πρίν άπό τη χρονολογία των πρώτων σφραγιδόλιθων μέ τόν κρητικό δαίμονα ('Αρχαία καί Μέση Αυτοκρατορία), ή Θούηρις εμφανίζεται σάν τέρας μέ παλαϊκό κεφάλι ιπποπόταμου ή λιονταριού καί κύριο χαρακτηριστικό τήν απόφυση της ράχης. Πρόκειται γιά άποτροπαϊκό δαίμονα πού συνδέεται μέ τό φυτικό καί μέ τόν υδρόβιο κόσμο. Ή πιθανότερη υπόθεση είναι ό δανεισμός άπό τήν Αίγυπτο ήδη άπό τίς πρώτες αναπαραστάσεις, χωρίς νά καταφύγουν στό κατά πολύ νεώτερο Βιβλίο τών Νεκρών. Ενδιάμεσο αύτου του δανεισμού υπήρξε χωρίς αμφιβολία ή Συρία- Παλαιστίνη οπού ή Θούηρις εμφανίζεται μέ μορφή πολύ συγγενική μέ αυτή του μινωικού δαίμονα. Στην Κρήτη, τήν υιοθεσία της αιγυπτιακής Θουήριδος, ακολούθησε μία εικονογραφική καί θρησκευτική προσαρμογή πού τήν μετέτρεψε σέ αυθεντικό μινωικό 6ν.
Le génie minoen aurait-il une origine égéenne basée sur son aspect léonin antérieur aux représentations de l'hippopotame? Selon C. Baurain, celles-ci seraient influencées par la Thouéris du Livre des Morts. En Egypte, avant la date des premiers sceaux du génie crétois (Ancien et Moyen Empire), Thouéris apparaît comme un monstre à tête fruste d'hippopotame ou de lion, caractérisé surtout par son appendice dorsal. C'est un génie apotropaïque, lié au monde végétal et aquatique. Un emprunt à l'Egypte dès les premières représentations est l'hypothèse la plus vraisemblable, sans avoir recours au Livre des Morts, trop tardif. L'intermédiaire de cet emprunt fut sûrement la Syro-Palestine où Thouéris présente une apparence très proche de celle du génie minoen. En Crète, l'adoption de Thouéris l'Égyptienne fut suivie d'une adaptation iconographique et religieuse, la transformant en être authentiquement minoen.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Chantal Sambin
Génie minoen et génie égyptien, un emprunt raisonné
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 113, livraison 1, 1989. pp. 77-96.
περίληψη
Τό ερώτημα είναι αν δ μινωικός Δαίμονας έχει αίγαιϊκή προέλευση βασισμένη πάνω στή λιονταρίσια μορφή πού προηγείται άπό
τίς παραστάσεις του ιπποπόταμου ; Κατά τόν Cl. Baurain , οί τελευταίες πρέπει νά επηρεάστηκαν άπό τήν Θουήριδα του Βιβλίου
των Νεκρών. Στην Αίγυπτο, πρίν άπό τη χρονολογία των πρώτων σφραγιδόλιθων μέ τόν κρητικό δαίμονα ('Αρχαία καί Μέση
Αυτοκρατορία), ή Θούηρις εμφανίζεται σάν τέρας μέ παλαϊκό κεφάλι ιπποπόταμου ή λιονταριού καί κύριο χαρακτηριστικό τήν
απόφυση της ράχης. Πρόκειται γιά άποτροπαϊκό δαίμονα πού συνδέεται μέ τό φυτικό καί μέ τόν υδρόβιο κόσμο. Ή πιθανότερη
υπόθεση είναι ό δανεισμός άπό τήν Αίγυπτο ήδη άπό τίς πρώτες αναπαραστάσεις, χωρίς νά καταφύγουν στό κατά πολύ νεώτερο
Βιβλίο τών Νεκρών. Ενδιάμεσο αύτου του δανεισμού υπήρξε χωρίς αμφιβολία ή Συρία- Παλαιστίνη οπού ή Θούηρις εμφανίζεται
μέ μορφή πολύ συγγενική μέ αυτή του μινωικού δαίμονα. Στην Κρήτη, τήν υιοθεσία της αιγυπτιακής Θουήριδος, ακολούθησε μία
εικονογραφική καί θρησκευτική προσαρμογή πού τήν μετέτρεψε σέ αυθεντικό μινωικό 6ν.
Résumé
Le génie minoen aurait-il une origine égéenne basée sur son aspect léonin antérieur aux représentations de l'hippopotame?
Selon C. Baurain, celles-ci seraient influencées par la Thouéris du Livre des Morts. En Egypte, avant la date des premiers
sceaux du génie crétois (Ancien et Moyen Empire), Thouéris apparaît comme un monstre à tête fruste d'hippopotame ou de lion,
caractérisé surtout par son appendice dorsal. C'est un génie apotropaïque, lié au monde végétal et aquatique. Un emprunt à
l'Egypte dès les premières représentations est l'hypothèse la plus vraisemblable, sans avoir recours au Livre des Morts, trop
tardif. L'intermédiaire de cet emprunt fut sûrement la Syro-Palestine où Thouéris présente une apparence très proche de celle du
génie minoen. En Crète, l'adoption de Thouéris l'Égyptienne fut suivie d'une adaptation iconographique et religieuse, la
transformant en être authentiquement minoen.
Citer ce document / Cite this document :
Sambin Chantal. Génie minoen et génie égyptien, un emprunt raisonné. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 113,
livraison 1, 1989. pp. 77-96.
doi : 10.3406/bch.1989.4709
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1989_num_113_1_4709MINOEN ET GÉNIE ÉGYPTIEN* GÉNIE
Un emprunt raisonné
La découverte en 1981 du triton en pierre de Malia (fig. 1), avec sa représentation
originale de deux génies à carapace dans une scène de libation, a relancé la discussion sur
l'origine et la nature de cette figure extraordinaire du monde mythologique crétois1. On
lui a reconnu le plus souvent avec A. Evans2 une ascendance égyptienne, les premiers
sceaux ou empreintes où figure le génie, dès l'époque protopalatiale, étant assez proches
des représentations de la déesse Thouéris.
Cl. Baurain, l'heureux inventeur avec P. Darcque de ce triton, a consacré à ce sujet
un long article3, que nous résumerons ici. Selon lui, parmi le groupe ancien des génies, on
ne peut dater avec précision l'empreinte de Cnossos4 (fig. 2) du type le plus égyptisant où
le génie présente une tête d'hippopotame. Dans l'incertitude de la chronologie, il serait
plus judicieux de reconnaître l'antériorité des impressions de Phaestos5 (fig. 3) (MM II au
plus tard) où le démon apparaît déjà avec des caractères que Cl. Baurain considère
comme typiquement égéens : mufle léonin, collier, cape bordée de petites boules. Il
faudrait alors écarter l'hypothèse d'un emprunt fondé sur l'aspect physique seul et
considérer «une contamination entre Thouéris et une réalité minoenne à détecter»·. Les
premières représentations du génie à Phaestos illustreraient donc un concept minoen et ce
* Cet article s'inscrit dans la suite directe d'une étude sur le génie minoen et ses rapports avec l'Egypte
faite en 1980 à l'Université de Lyon 2 sous la direction conjointe de J.-Cl. Goyon (égyptologie) et O. Pelon
(monde égéen); cette étude, rédigée avant leur découverte, a été partiellement utilisée par Cl. Baurain et
P. Darcquf. dans leur publication du triton de pierre de Malia, BCH 107 (1983), p. 40, n. 129 (O. Pelon).
(1) Cl. Baurain et P. Darcque, BCH 106 (1982), Chronique, p. 680-683; BCH 107 (1983), p. 3-58, cité ci-
après Baurain (1983). Dans l'impossibilité de distinguer la part qui revient à chacun des auteurs dans la
publication et Cl. Baurain ayant par la suite poussé plus avant certaines des analyses, seul le nom de celui-ci
apparaît dans le cours du texte.
(2) Cf. en particulier PM IV, p. 431-441.
(3) Cl. Baurain, BCH, Suppl. XI (1985), p. 95-118, cité ci-après Baurain (1985).
(4) Gim., n» 7 (nous mentionnerons les sceaux et empreintes selon la numérotation de M. A. V. Giix,
ΛΜ 79 [1964], p. 15-21 et AJA 74 [1970], p. 406).
(5) Giu., n» 8.
(6) Cl. Baurain (1985), p. 101. 78 CHANTAL SAMBIN [BCH 113
Fig. 2. — Empreinte de Cnossos.
M H 202. (Gill n° 7).
Fig. 1 . — Représentation des génies du triton de Malia. Fig. 3. — Empreinte de Phaestos.
MH 697. (Gill n° 8).
n'est que dans un second stade que l'impact de la Thouéris égyptienne serait sensible
(ainsi sur l'empreinte de Cnossos).
L'auteur estime encore qu'il conviendrait en tout état de cause d'exclure la Syro-
Palestine du processus des mutations subies par le génie, Thouéris en étant, selon lui,
absente (en dehors toutefois des statuettes de Byblos).
Enfin, point essentiel de la démonstration, la Thouéris qui a impressionné les
Minoens serait presque certainement celle du Livre des Morts et nulle autre : d'après
Cl. Baurain, ce recueil aisé à trouver et à transporter fut l'agent majeur de diffusion des
thèmes égyptiens. Une vignette ornant le chapitre 186 représente la déesse debout, de
profil, devant la nécropole. Or cette position apparaît comme une constante du génie
minoen. L'auteur remarque encore que, dans cette illustration, Thouéris joue un rôle de GÉNIE MINOEN ET GÉNIE ÉGYPTIEN 79 1989]
pivot entre deux mondes (humain-divin, vivant-mort), au même titre que les génies qui
apparaissent aussi comme des intermédiaires.
Nous voudrions reprendre ici point par point les arguments de cette démonstration
et, en nous plaçant du seul point de vue égyptien, proposer une étude nouvelle du
processus de l'adaptation de Thouéris en Crète.
Thouéris en Egypte avant les premières représentations du génie minoen
Les empreintes de Phaestos datant au plus tard du MM II, celle de Cnossos du
MM II ou MM III7, il convient d'étudier à cette époque (ou à date antérieure) les
différentes apparences qu'a pu revêtir Thouéris en Egypte et les supports de ces
figurations.
D'entrée de jeu, nous voulons préciser que la dénomination «Thouéris» n'est pas assurée pour
la période précédant le Nouvel Empire (avant 1600 av. J.-C. environ). Le terme égyptien «t3 wrt» :
«La Grande» ou «L'Ancienne» est une formation du Moyen Empire8 mais un seul exemple de ce
nom est signalé à cette époque ; il désigne une personne de sexe féminin et non la déesse9. Les
amulettes et autres représentations sont anépigraphes (en dehors des signes-symboles). En un cas
seulement des hiéroglyphes sont inscrits devant le génie10 :^f; s'agit-il déjà de ^*? rrt : «La
Truie», appellation fréquente de la déesse au Nouvel Empire? On ne sait. Toutefois comme
Thouéris est le nom le plus commun de cette divinité, employé quand les textes sont imprécis, nous
conserverons ce terme dans la présente étude.
Une tombe de la VIe Dynastie à Balat (oasis de Dakhleh) a livré une amulette-bijou
en or de la déesse11 (fig. 9). Celle-ci, de profil, représente un hippopotame avec le ventre
proéminent de son espèce. L'animal ouvre la gueule et tire la langue. Dans sa patte avant,
il tient le signe sa de protection. Une sorte de crinière encadre le museau ; à l'arrière, un
appendice relevé en pointe à ses deux extrémités suit les contours du dos, avec l'échiné
fortement marquée et des incisions horizontales assez espacées.
Pourtant les amulett

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