Glaciaire et fluvio-glaciaire duranciens dans la région de Sisteron - article ; n°3 ; vol.4, pg 179-191
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Description

Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire - Année 1967 - Volume 4 - Numéro 3 - Pages 179-191
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Eugène Bonifay
Glaciaire et fluvio-glaciaire duranciens dans la région de
Sisteron
In: Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire - Volume 4 - Numéro 3 - 1967. pp. 179-191.
Citer ce document / Cite this document :
Bonifay Eugène. Glaciaire et fluvio-glaciaire duranciens dans la région de Sisteron. In: Bulletin de l'Association française pour
l'étude du quaternaire - Volume 4 - Numéro 3 - 1967. pp. 179-191.
doi : 10.3406/quate.1967.1060
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/quate_0004-5500_1967_num_4_3_1060Bulletin pour l'étude de l'Association du Quaternaire. française y%-j _ 3 ' page 179
GLACIAIRE ET FLUVIO-GLACIAIRE DURANCIENS
DANS LA REGION DE SISTERON *
PAR
E. BONIFAY,
Maître de Recherche au C.N.R.S.
Le Quaternaire de la vallée de la Durance a été décrit dans de nombreux
travaux depuis le milieu du siècle dernier. Le fait que cette rivière, de près de
350 km de longueur et qui prend sa source au cœur des Alpes méridionales,
fasse la jonction entre le domaine alpin et le littoral méditerranéen, lui confère
un intérêt tout particulier. Cette situation privilégiée a permis aux glaciers quater
naires de descendre bas dans cette vallée, jusqu'aux portes de la Provence à
l'altitude d'environ 500 m.
Parmi les travaux consacrés au Quaternaire durancien, il faut citer ceux de
Ch. Lory, Kilian, Penck, E. Haug, et surtout ceux de David Martin qui a consacré
sa vie à l'étude du bassin de la Durance et dont les observations minutieuses
sont une source incomparable de renseignements. On trouvera un historique assez
détaillé des recherches sur la vallée de la Durance dans la thèse de F. Bourdier
(1961).
A une époque plus récente, les contributions de M. Gignoux, G. Dentzot,
J. Goguel, A.-F. de Lapparent, ainsi que celles de nombreux géographes (Blanchard,
Péguy, Demangeot, Veyret, de Vaumas, Chardonnet, Tricart, etc.), ne doivent pas,
non plus, être oubliées.
C'est en 1950 que, pour ma part, j'ai fait les premières courses sur le terrain
dans la région de Sisteron ; mais ayant dû par la suite m'attacher à étudier en
priorité le Quaternaire de la basse Durance provençale (à cause des grands
travaux d'aménagement qui y étaient entrepris), je ne repris celle du fluvio
glaciaire et du glaciaire de la région de Sisteron qu'à partir de 1961, et d'une façon
assez sporadique. Les quelques réflexions, sur ces formations, que je vais exposer
ici, ne constituent donc pas une étude exhaustive, mais correspondent, plutôt,
à une hypothèse de travail, dont quelques éléments ont déjà été dits dans le texte,
en cours d'impression, que j'ai lu en 1965 au symposium sur le « Glaciaire des
Alpes et des Montagnes Rocheuses » (Congrès de l'INQUA, U.S.A.).
I. — QUELQUES PROBLEMES GENERAUX DU QUATERNAIRE DURANCIEN.
Il est évident que c'est la région de Sisteron qui est la plus favorable à
l'étude des différentes glaciations quaternaires car elle correspond au point
maximum atteint par le glacier au cours de ses différentes crues.
Cependant, avant d'aborder une description plus détaillée des dépôts glaciaires
et fluvio-glaciaires de cette région, il n'est pas inutile d'envisager l'ensemble des
problèmes que pose l'évolution du bassin de la Durance au cours du Quaternaire.
* Seance du 28 janvier 1968 Manuscrit déposé le 19 mai 1967. BULLETIN DE L'ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L'ÉTUDE DU QUATERNAIRE 180
A. — Haute Durance en amont de Tallard.
La haute Durance contient évidemment des dépôts glaciaires récents résultant
des oscillations du glacier wiirmien durant son retrait. Mais il en est aussi de plus
anciens généralement attribués à l'avant-dernière glaciation (près du confluent
Durance-Ubaye en particulier, Gignoux et Moret, 1937). La présence de dépôts
morainiques antérissiens pose un problème lié à celui de l'âge et de l'origine des
poudingues d'Embrun.
Dans la région d'Embrun existent des lambeaux de conglomérats très fortement
cimentés, modelés par les glaciers du Quaternaire récent, dont l'âge et l'origine
ont été très discutés. Considérés par certains comme une moraine de fond (David
Martin, 1926; G. Denizot, 1947; Bourdier, 1961), par d'autres comme des dépôts
torrentiels (P. Veyret, 1945 ; R. Blanchard, 1949), par enfin comme des
formations fluviatiles interstadiaires ou interglaciaires (Kilian et Penck, 1895 ;
Haug, 1901 ; Bourdier, 1940 ; Gignoux et Moret, 1937). L'âge de cette formation
fluviatile est imprécis et varie, selon les auteurs, entre le Mindel-Riss et le Wurm.
Il me paraît que la présence de galets striés (très rares, semble-t-il) et de
quelques blocs rocheux ne peuvent constituer des preuves absolues de l'origine
glaciaire des poudingues d'Embrun, car ces éléments peuvent être empruntés
à des moraines plus anciennes, mais ce problème justifierait cependant de nouv
elles recherches. Un lambeau d'alluvions de faciès franchement morainique coincé
sous le poudingue serait antérissien si le poudingue lui-même est antérieur à
l'avant-dernière glaciation.
On ne peut, non plus, oublier le problème du « stade de la Recurrence » :
Haug distingua des dépôts non glaciaires coincés entre deux formations moraini
ques, dans la région de Gap. Il les considéra d'abord comme interglaciaires (1901)
puis en fit un interstade wurmien (1911). L'âge de ces dépôts a été contesté, et
F. Bourdier (1961) n'écarte pas l'hypothèse que ces sables et ces tufs soient, en fait,
postérieurs au retrait wurmien, comme les dépôts lacustres de Pelleautier, au
S-0 de Gap, qui ont donné des pollens étudiés par J. Becker (1952).
Enfin, la haute Durance contient de nombreux gisements de tufs à plantes
dont la plupart sont postglaciaires, mais d'autres paraissent antéwiirmiens. Ils sont
particulièrement développés dans le bassin du Guil, et il en existe aussi dans la
région du dôme de Remollon. La présence de ces dépôts est du plus grand intérêt
autant par les données précises qu'ils peuvent fournir sur les climats des Alpes
méridionales durant le Postglaciaire, que pour la stratigraphie et la datation des
formations glaciaires lorsqu'ils s'intercallent dans celles-ci. Leur étude serait
cependant à reprendre.
B. — De Tallard a Sisteron et entre Buech et Durance.
Cette région est, de tout le bassin durancien, celle qui présente le plus d'intérêt
et nous y reviendrons plus en détail dans le chapitre suivant ; c'est aussi celle
dont l'histoire est très complexe. Ici ont joué les diffluences qui ont permis au
glacier durancien de se déverser dans les bassins voisins : vers le Drac, par le
col Bayard, au Nord de Gap (1246 m) ou vers le Buech par le col de la Frcys-
sinouse ; mais le col de la Croix-Haute (1 179 m) a également fonctionné comme
diffluence du glacier du Drac vers la vallée du Grand Buech (avant le Wiirm).
Pour l'évolution du bassin de Laragne-Sisteron seule la diffluence de la
Kreyssinouse a une certaine importance, mais elle a été interprétée de façon assez
diverse selon les auteurs : pour ne prendre que les travaux les plus récents,
tandis que F. Bourdier (1961) admet que le glacier durancien se déversant par GLACIAIRE ET FLUVIO-GLACIAIRE DURANCIENS DANS LA RÉGION DE SISTERON 181
II M a 1563 1315 131> 12*7 /I 1269
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A Sommets et altitude (en mf «res) Saint-Auban^Z 1525
(r Altitude des localités (482)
p tisJzyk*
Fig. 1. — Carte de la région de Sisteron,
avec indication des principales localités citées dans le texte.
le col de la Freyssinouse avait recouvert toute la vallée du Petit-Buech et celle
du Buech jusqu'à Sisteron, J. Tricart (1954) pense que la diffluence de la
Freyssinouse n'a permis à la langue glaciaire qui en était issue de descendre que
jusqu'au confluent des deux Buech en amont de Serres, par la vallée

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