Guglielmo Pesaro (1430-1487). Le peintre de la croix de Cefalù et du polyptyque de Corleone ? - article ; n°1 ; vol.86, pg 213-249
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Guglielmo Pesaro (1430-1487). Le peintre de la croix de Cefalù et du polyptyque de Corleone ? - article ; n°1 ; vol.86, pg 213-249

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Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes - Année 1974 - Volume 86 - Numéro 1 - Pages 213-249
Geneviève Batttier-Bresc,~~ Guglielmo Pesaro (1430-1487)~~, p. 213-249. De 1458 à 1487, Gruglielmo Pesaro semble le peintre le plus important de Palerme d'après les documents des archives notariales. Il eut en particulier des contrats pour trois croix et travailla pour des œuvres d'envergure à Corleone, S. Giacomo alla Marina de Palerme et à la Cathédrale de Cefalù. La vraisemblance historique permet de lui attribuer une grande croix de la Cathédrale de Cefalù, jusqu'alors placée sous le nom de Tommaso De Vigilia. Fut-il aussi l'auteur du polyptyque de Corleone qui présente d'étroites analogies stylistiques avec cette croix? Son nom peut être aussi rapproché des crucifix, célèbres de leur temps mais disparus, de la Cathédrale de Palerme et de S. Giacomo alla Marina.
37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Geneviève Bresc-Bautier
Guglielmo Pesaro (1430-1487). Le peintre de la croix de Cefalù
et du polyptyque de Corleone ?
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 86, N°1. 1974. pp. 213-249.
Résumé
Geneviève Batttier-Bresc, Guglielmo Pesaro (1430-1487), p. 213-249.
De 1458 à 1487, Gruglielmo Pesaro semble le peintre le plus important de Palerme d'après les documents des archives
notariales. Il eut en particulier des contrats pour trois croix et travailla pour des œuvres d'envergure à Corleone, S. Giacomo alla
Marina de Palerme et à la Cathédrale de Cefalù.
La vraisemblance historique permet de lui attribuer une grande croix de la Cathédrale de Cefalù, jusqu'alors placée sous le nom
de Tommaso De Vigilia. Fut-il aussi l'auteur du polyptyque de Corleone qui présente d'étroites analogies stylistiques avec cette
croix? Son nom peut être aussi rapproché des crucifix, célèbres de leur temps mais disparus, de la Cathédrale de Palerme et de
S. Giacomo alla Marina.
Citer ce document / Cite this document :
Bresc-Bautier Geneviève. Guglielmo Pesaro (1430-1487). Le peintre de la croix de Cefalù et du polyptyque de Corleone ?. In:
Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 86, N°1. 1974. pp. 213-249.
doi : 10.3406/mefr.1974.2307
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5110_1974_num_86_1_2307HISTOIRE DE L'ART
GUGLIELMO PESARO
(1430-1487)
LE PEINTEE DE LA CROIX DE CEFALÙ
ET DU POLYPTYQUE DE COELEONE?
PAR
Geneviève Bautier-Bkesc
Membre de l'Ecole
L'histoire de la peinture sicilienne au XVe siècle, jusqu'à 1480, l'
époque de la maturité de Tommaso De Vigilia, n'est qu'énigme x. Des
« maîtres » définis par la critique ont peint des chefs-d'œuvre, où se mêl
ent des caractères nettement siciliens et des influences complexes, liées
au climat politique et économique. Un style nait tributaire de l'apport
siennois et pisan d'abord, auquel succèdent ceux de Florence, des Marc
hes, puis de la Catalogne et de la France du Sud, mêlés dans la ferment
ation artistique que crée la Cour d'Alphonse le Magnanime à Naples.
Mais ces maîtres restent des inconnus.
* Je tiens à remercier Mgr P. Collura qui m'a aimablement communiqué
la photo de l'acte II, conservé aux archives de la cathédrale de Cefalù.
1 Voir surtout: Gr. Di Marzo, La pittura in Palermo nel Rinascimento,
Palermo, 1899. - F. Meli, Problemi di pittura siciliana del quattrocento, Palermo,
1931. - E. Longhi, Frammento siciliano, dans Paragone, 1953 (47), p. 3-44. -
Gr. Vigni, G. Carandene, La Mostra di Antonello e la pittura del quattrocento in
Sicilia, Messina, 1953. - S. Bottari, La Pittura del quattrocento in Sicilia, Mes
sina-Firenze, 1954. - F. Meli, La Mostra di Antonello da Messina, dans Arte
cristiana, 1954 (41), p. 172-179. - J. Ainaud de Lasarte, Alfonso el magnànimo
y las artes plàsticas de su tiempo, Palma, 1955 (IV Congreso de la Corona de
Aragon, Baléares). — R. Delogu, La Galleria nazionale della Sicilia, Roma, 1962
(Itinerari dei Musei, 105). - M. G. Paolini, II Trionfo della Morte di Palermo
e la cultura internazionale, dans Rivista dell'Istituto nazionale di archeologia e
storia dell'Arte, n.s. XI (1963), p. 301-369. - F. Bologna, Communication au
congrès d'Histoire de la Couronne d'Aragon, Naples, avril 1973. 214 GENEVIÈVE BAUTIER-BBESC
Pourtant les recherches documentaires ont tiré des actes notariés
de Palerme une foule de noms d'artistes, dont la personalité peut être
aperçue, mais jamais les œuvres. Quelques rares tableaux signés, les
médiocres triptyques de Mccolò di Magio et de Matteo di Peruchio dans
le premier quart du siècle, posent quelques jalons documentés, puis les
œuvres signées et datées disparaissent jusqu'à ce que Tommaso De Vi
gilia, timidement une fois en 1460, puis systématiquement à partir de
1480, décide d'inscrire son nom au pied de ses réalisations. De la géné
ration des peintres qui ont travaillé au milieu du XVe siècle, sous le règne
d'Alphonse le Magnanime, puis dans le climat artistique bouillonnant
que marque l'installation à Palerme de ses premiers grands sculpteurs,
nous n'avons que des noms sans œuvres, des squelettes sans chair. Alors
que les Gagini, Laurana, Pietro de Bonitate font rayonner l'art de la
Renaissance en Sicile, lui donnant une dimension européenne dans l'his
toire de la sculpture, nous n'avons que des peintures muettes, le grand
polyptyque de Corleone, les triptyques d'Alcamo ou de Monreale, sans
oublier le somptueux et hallucinant Triomphe de la Mort de Y Ospedale
grande de Palerme.
Pourtant à côté d'obscurs tâcherons de la peinture, artisans qui se
font payer en raisins ou quelques onces, par quelque confrérie ou église
secondaire, une œuvre peu appréciée, nous connaissons les noms de ceux
qui ont dominé la vie artistique palermitaine. Ainsi Gaspare Pesaro *,
connu de 1413 à 1461, est une figure qui émerge de l'ordinaire: sollicité
à l'extrême, il passe de nombreux contrats pour des polyptiques et des
gonfalons, mais aussi pour des fresques. Son ascension est confirmée par
le rôle qu'il a joué à la Cour de Palerme: il fait de nombreux drapeaux
pour le vice-roi, comme Jacomart auprès d'Alphonse à Naples; il plut
aussi au souverain qui, ayant apprécié ses enluminures, le fit mander
auprès de lui à Gaète en 1438, pour décorer ses livres. Après Gaspare,
la critique n'a voulu considérer comme peintre eminent à Palerme, que
Tommaso De Vigilia, connu de 1444 à 1493, et qui de 1480 à sa mort
peignit de nombreux tableaux pour les églises palermitaines. Ce demi-
siècle de carrière, attesté seulement dans sa dernière décennie, a donné
lieu à un catalogue d'œuvres impressionnant de G. Di Marzo, que la cri-
1 Dans l'ouvrage que je prépare sur les artistes à Palerme (1350-1461),
une notice sera consacrée à Gaspare Pesaro. Nous appelions ainsi le peintre,
comme d'ailleurs ses fils, renonçant à la formule ancienne « de Pesaro ». Il doit
s'agir d'un véritable patronyme, connu déjà à Alcamo au XIVe siècle, car rien
n'indique que Gaspare soit originaire des Marches. Au contraire il semble avoir
été toujours citoyen de Palerme. GUGLIELMO PESARO 215
tique moderne a largement diminué, puis enrichi récemment de la belle
croix de la cathédrale de Cefahi.
Entre ces deux peintres, Gaspare qui meurt en 1461 et Tommaso
da Vigilia, dont les œuvres existantes remontent seulement à 1480 (sauf
un saint Jean), et qui n'est à Palerme qu'un fantôme entre 1466 à 1480,
reste, nous semble-t-il, la place pour un autre grand artiste, capable de
dominer la vie artistique palermitaine: G-uglielmo Pesaro qui pourrait
être le « maître du polyptyque de Corleone », le chef d'oeuvre de cette
époque.
Le peintre Guglielmo Pesaro.
8a vie.
Guglielmo Pesaro est le fils du peintre sicilien le plus estimé de son
temps, Gaspare Pesaro, connu à Palerme de 1413 à sa mort en 1461.
Gaspare avait d'abord accédé à la bonne société palermitaine en épou
sant en 1415, Lucrezia, fille, naturelle il est vrai, du noble Benedictus
de Bonoamico, juriste entré ensuite chez les Dominicains. Cette première
union, qui liait le peintre à la noblesse, fut probablement rompue par la
mort de Lucrezia, laissant en 1422 une fille. Le peintre se remaria une
seconde fois avec une veuve, mère du futur notaire Gaspare Calandra.
De cette union probablement, naquirent cinq enfants. L'aîné, Nicolaus-
Matheus, entré en 1442 chez les Dominicains réformés de S. Cita, était
né en 1428. On peut supposer que le suivant, Guglielmo, naquit vers
1430.
Guglielmo1, comme d'ailleurs son frère Benedetto épisodiquement
qualifié de peintre, dut entrer assez tôt dans l'atelier paternel, peut-
être déjà à 12 ans, comme nous le voyons dans les contrats d'apprentis
sage palermitains. Assez jeune il acquit suffisemment de personnalité
pour s'obliger, en toute égalité avec son père, à exécuter des contrats
en 1457, 1458, 1460. A moins que ces actes notariés ne cachent des réa
lisations du seul Guglielmo, simplement placé encore sous la responsab
ilité de son père vieillissant (en 1457, il y a déjà 44 ans que Gaspare,
adulte, a sa place dans la peinture).
1 Sur la biographie du peintre supra p. 238-24

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