Histoire des protestants de France

G. De Felice

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Extrait

AVANT-PROPOS environ trente années de l'histoire de laCe volume embrasse sous-titre « La Ligue etCompagnie en France (1575 à 1604). Le » assez deux événements majeursle bannissement indique les autour desquels les autres se déroulent, ou dont ils subissent le contre-coup. La Ligue dure dix-neuf ans (1576-1595), depuis la première association des catholiques sous l'autorité du duc de Guise jusqu'à l'absolution de Henri IV à Home. Le bannissement des Jésuites est prononcé le 29 décembre 1594 par le Parlement de Paris; il prend fin le 2 janvier jour où la même Cour1604, vérifie ledit royal de rétablissement. Ces deux événements se tiennent d'ailleurs par un lien étroit. Les Jésuites de France ont été bannis, non pour excès politiques commis pendant la Ligue, mais à cause des gages de fidélité qu'ils avaient donnés alors, comme en tout temps, à la religion catholique et au Saint-Siège. Aucun autre crime ne pesait sur eux; le simple récit des faits le prouvera." />

HISTOIRE
DE LA
DECOMPAGNIE JÉSUS
EN FRANGENIHIL OBSTAT
J. Brucker.
IMPRIMATUR
Paris Us, die i1^ oclobris 1912.
E. Adam,
vie. en.gHISTOIRE
DE LA
COMPAGNIE DE JÉSUS
EN FRANGE
DES ORIGINES A LA SUPPRESSION
(1528-1762)
TOME II
LA LimiE ET LE BANNISSEMENT
(1575-1604)
PAR
Le P. Henri FOUQUERAY, S. J.
:i
PARIS
LIBRAIRIE FILSALPHONSE PICARD ET
82, RUE BONAPARTE (6")
1913>
AVANT-PROPOS
environ trente années de l'histoire de laCe volume embrasse
sous-titre « La Ligue etCompagnie en France (1575 à 1604). Le
» assez deux événements majeursle bannissement indique les
autour desquels les autres se déroulent, ou dont ils subissent le
contre-coup. La Ligue dure dix-neuf ans (1576-1595), depuis la
première association des catholiques sous l'autorité du duc de
Guise jusqu'à l'absolution de Henri IV à Home. Le bannissement
des Jésuites est prononcé le 29 décembre 1594 par le Parlement
de Paris; il prend fin le 2 janvier jour où la même Cour1604,
vérifie ledit royal de rétablissement.
Ces deux événements se tiennent d'ailleurs par un lien étroit.
Les Jésuites de France ont été bannis, non pour excès politiques
commis pendant la Ligue, mais à cause des gages de fidélité
qu'ils avaient donnés alors, comme en tout temps, à la religion
catholique et au Saint-Siège. Aucun autre crime ne pesait sur
eux; le simple récit des faits le prouvera. Henri IV, ce Béarnais
que la Ligue avait tant combattu, a reconnu leur innocence, et
malgré les efforts conjurés de l'Université, du Parlement et de
la Réforme, il a voulu les rétablir dujour où il a pris la résolu-
tion de favoriser dans son royaume les intérêts de l'Eglise ro-
maine.
Nous exposerons largement, au troisième livre du présent vo-
lume, cette affaire du rétablissement. Elle n'alla point toute
Jésuitesseule; on le verra aux détails. Quand Henri IV comprit les
et loin; mais aussi,commença de les aimer, il revint de très
quand librement dans le royaume,il leur permit de s'organiserAVANT-PROPOS.II
par un sentimentil agit en connaissance de cause, d'estime et
aux besoins de sesavec la conviction de répondre sujets.
livres prépareront ce dénouement. LeLes deux autres premier
intérieure et les nouveaux progrès de la Compa-racontera la vie
règne Henri III. Puis, après une excursiongnie sous le de en
des Jésuites de France essaient d'arracher au protestan-Ecosse où
le royaume de Marie Stiiart, nous verrons les premières dif-tisme
ficultés que la politique indécise de Henri III et les premiers
soubresauts de la Ligue créèrent à la Compagnie à l'égard d'un
l'appréciaitprince qui cependant et la protégeait.
nous amènera en pleine bataille. HenriLe livre second III vient
mourir; Paris est assiégé; la France déchirée par une guerrede
fratricide; les catholiques eux-mêmes divisés, les uns allant à
leur préférence politique, les autres veillant au maintien de la
religion nationale. Moment critique pour le clergé, les religieux
et les défenseurs du Pontife romain. Nous aurons alors à dire le
Compagnie et sa situation dans les différentes villes,rôle de la
soit royalistes, soit ligueuses. Et comme cette situation, à peu
d'exceptions près, fut relativement tranquille, cela nous permet-
tra de poursuivre le récit de son œuvre scolaire et de ses travaux
tropapostoliques. OEuvre et apostolat prospères au gré de ses
IVennemis. A peine Henri a-t-il pris possession du trône, qu'un
complot se forme elle et pousse l'Université à luinouveau contre
intenter un injuste procès. Ce fut du reste en pure perte aucun;
jugement n'intervint et il fallut l'attentat de Jean Chastel pour
trouver le prétexte à un arrêt de bannissement.
Quelle valable seulement pour le res-répercussion cet arrêt,
sort du Parlement de Paris, eut sur les collèges des Jésuites
dans les ressorts des autres Parlements, nous le dirons au début
du troisième livre. Nous montrerons ensuite la part prise par
la réconciliationplusieurs membres de la Compagnie dans du
roi de France avec le Enfin viendra le récit de la luttepape.
entre les partisans des Jésuites et leurs adversaires, s'efToiçant
pour oules uns et les autres de l'emporter sur l'esprit du roi
contre leur rétablissement.
venoiis prononcer lutte que nous avions mis enNous de le mot
sous-titre premier volume, à côté de celui d'origines. H pour-au
suivants.rait encore être placé au frontispice de celui-ci et des