Histoire sommaire de la littérature pharmaceutique. Conférences-Leçons à l usage de MM. les Etudiants en Pharmacie. 3e Conférence : Les traités de pharmacie privés au XVIe et XVIIe siècles - article ; n°94 ; vol.24, pg 297-313
22 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Histoire sommaire de la littérature pharmaceutique. Conférences-Leçons à l'usage de MM. les Etudiants en Pharmacie. 3e Conférence : Les traités de pharmacie privés au XVIe et XVIIe siècles - article ; n°94 ; vol.24, pg 297-313

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
22 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 1936 - Volume 24 - Numéro 94 - Pages 297-313
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1936
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Eugène-Humbert Guitard
Histoire sommaire de la littérature pharmaceutique.
Conférences-Leçons à l'usage de MM. les Etudiants en
Pharmacie. 3e Conférence : Les traités de pharmacie privés au
XVIe et XVIIe siècles
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 24e année, N. 94, 1936. pp. 297-313.
Citer ce document / Cite this document :
Guitard Eugène-Humbert. Histoire sommaire de la littérature pharmaceutique. Conférences-Leçons à l'usage de MM. les
Etudiants en Pharmacie. 3e Conférence : Les traités de pharmacie privés au XVIe et XVIIe siècles. In: Revue d'histoire de la
pharmacie, 24e année, N. 94, 1936. pp. 297-313.
doi : 10.3406/pharm.1936.11038
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1936_num_24_94_11038?Qr
D'HISTOIRE REVUE
DE LA PHARMACIE
N" 28 - Juin 1936
Histoire sommaire
de'
la littérature pharmaceutique
CONFÉRENCES-LEÇONS
à l'usage de MM. les Etudiants en Pharmacie
par E.-H. Guitard,
de l'Institut d'Histoire des Sciences de l'Université de Paris,
3e coniérence : Les traités de pharmacie privé*
an XVII* et au XVIIIe siècles
A partir de maintenant nous allons porter nos regards unique
ment sur la littérature exclusivement pharmaceutique et sur la litt
érature pharmaceutique française en particulier.
Cette double limitation nous est d'abord imposée par le temps
dont nous disposons les uns et les autres : au XVIP et au XVIIIe siè
cles l'imprimerie progresse à pas de géant et les livres se multi
plient partout à l'infini. Mais il y a mieux que cette raison matér
ielle, car si elle existait seule, j'aurais dû pour sauvegarder l'unité
de mes causeries, les limiter de la même façon à partir des origines.
Or si la spécialisation des écrits scientifiques a été lente, nous
l'avons vu, leur « nationalisation » s'est fait attendre plus long
temps encore. La science dans l'antiquité, et plus encore au Moyen
20 revue d'histoire de la pharmacie 298
âge est internationale. Certes, il existe des capitales scientifiques sur
des points très variables suivant les époques, mais ces capitales
rayonnent sur le monde civilisé sans distinction de race, de religion,
ni de langue : les moines catholiques n'hésitent pas à aller s'ins
truire dans les universités de l'Espagne arabe, qui les accueillent
avec une égale largeur d'esprit (*).
D'autre part, si pendant des siècles tout l'Occident a utilisé le
même fonds d'uvres antiques et arabes, c'est sous la forme de tra
ductions latines reproduites à un grand nombre d'exemplaires par la
copie manuscrite d'abord, ensuite par l'imprimerie, en un mot,
c'est grâce à l'existence du latin comme langue savante com
mune à toute la catholicité. Le progrès des idiomes vulgaires au
XVIe siècle fait battre en retraite le latin qui, bien que restant long
temps encore la langue officielle des apothicaires, sera de plus en
plus oublié de la plupart d'entre eux. Quant au français, s'il est
devenu au XVIIe et surtout au XVIIIe siècle la langue des cours et
de la bonne société dans toute l'Europe, il n'a pas pris la place du
latin dans les officines; les pharmacopées françaises n'ont pas été
exportées aussi couramment que les vers de Racine ou la prose de
Mme de Sévigné. Donc au temps de Louis XIV, l'Allemagne, la Hol
lande, l'Italie, l'Espagne, l'Angleterre ont leurs pharmacopées parti
culières dans leurs langues respectives, la France aussi naturell
ement : nous allons passer en revue les écrits pharmaceutiques fran
çais les plus célèbres.
Nous étudierons d'abord les traités privés, puis le codex et les
manuels populaires.
Jean de Renou.
Le moment est venu de parler du célèbre ouvrage de Jean de
(1) C'est à dessein que nous avons négligé l'action des Croisades sur l'édu
cation scientifique de l'Occident. Ces expéditions purement militaires, non sui
vies de « colonisation » ni de réconciliation, ne pouvaient guère laisser de traces
que dans les manifestations extérieures de l'activité humaine, par exemple dans
les arts plastiques. HISTOIRE de la littérature pharmaceutique 299
Renou, Renodus, puisqu'il parut pour la première fois à Paris,
en 1608.
Le titre latin, Institutionum pharmaceuticarum libri V, indique
bien que l'intention de l'auteur est d'écrire une sorte d'encyclopédie
pharmaceutique. Nous allons voir, en effet, que certains sujets y
sont traités avec une précision qui n'avait jamais été atteinte, par
exemple les questions de déontologie, les conseils intéressant l'ou
tillage. C'est pourquoi le livre de Renou, après avoir servi d'alpha
bet à plusieurs générations de pharmaciens, est devenu aujourd'hui
une mine précieuse de renseignements pour l'histoire de la phar
macie.
Jean de Renou était un médecin originaire de Coutances et établi
à Paris. Il se spécialisa dans la matière médicale et s'appliqua, à
l'aide des lumières de la nouvelle alchimie, à redresser les erreurs
des anciens et des Arabes.
Tout d'abord, en 1608, l'ouvrage a été rédigé et publié en latin.
C'est un petit in-4° intitulé : Joan. Renodi med. Parisien. Instit
utionum pharmaceuticarum libri quinque, quibus accedunt de materia
medica libri très. Omnibus succedit Ojficina pharmaceutica sive An-
tidotarium.
C'est sous le nom d'uvres pharmaceutiques de Jean de Renou
que Louis de Serres a publié la première traduction française de ce
traité en 1616, à Lyon.
Renou passe en revue les grands hommes qui ont apprécié l'art
pharmaceutique : Ezechias, Isaïe, Mythridate, Cambyse, Darius,
Tibère, etc. « Quant à Joseph, ajoute-t-il, il tenait la pharmacie en
si grande estime qu'à la mort de son père Jacob il ordonna à ses
serviteurs et à ses pharmaciens d'embaumer le corps par des aro
mates. En définitive la pharmacie n'est pas respectable à demi puis
qu'elle procure au bien portant la conservation de sa santé, au
malade la guérison, au mort les honneurs. »
Qu'est-ce qu'un apothicaire ? Que doit-il être ? « Il doit avant
tout croire en Dieu et pratiquer le culte, se défendre de toute haine .
300 revue d'histoire de la pharmacie
et jalousie, être sain d'esprit, connaître la grammaire [c'est-à-dire
évidemment le latin], n'être ni besogneux ni trop riche » et « laboris
diurni nocturnique patientissimus ».
Certains apothicaires de son temps vendaient déjà des produits
de pariumerie. Il les désapprouve et se refuse à donner les recettes
correspondantes « de peur que les courtisanes et autres filles de
joye n'y trouvent quoy attraper et prendre à la pipée les jeunes
hommes par trop imprudents ».
Quant à moy ie cognois beaucoup de semblables charlatans, apoticaires
es provinces, villes et villages de ce Royaume, lesquels sont si téméraires
et si impudens, qu'ils ne font difficulté de séduire les femmelettes, en leur
arrachant insensiblement leurs petits thresors sous promesse de leur don
ner quelque pommade empruntée pour les faire paroistre belles ou à
leurs marys, ou à leurs amys, ou les guérir de leurs inflrmitez, comme de
la stérilité, de l'yvrognerie, et autres semblables; mais ne pouvans pas
tenir ce qu'ils leurs promettent, après avoir arraché d'elles le plus beau
et le meilleur qu'elles ayent, se mocquent d'elles et leur font la moue.
On voit bien par là et par la manière dont il publie le fameux
serment des apothicaires « craignant Dieu » que Jean de Renou
appartient à la caste des médecins.
Qu'est-ce qu'un médicament ? Le médicament tient le milieu
entre l'aliment et le poison.
Le livre II est consacré à la préparation desdits médicaments
(broyage, décoction, brûlage, dissolution, fermentation, liquéfaction,
durcissement, dessication, distillation, etc.), le livre III aux formes
médicamenteuses, le livre IV aux succédanés, altérations, etc., le
livre V donne les formules des remèdes classés suivant la manière
dont ils... entrent dans le corps humain.
Après avoir longuement étudié la matière médicale, Jean de Renou
décrit la maison, la boutique du pharmacien et l

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents