Histoires d établissements scolaires - article ; n°1 ; vol.22, pg 59-67
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Description

Histoire de l'éducation - Année 1984 - Volume 22 - Numéro 1 - Pages 59-67
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 17
Langue Français

Extrait

Yves Gaulupeau
Histoires d'établissements scolaires
In: Histoire de l'éducation, N. 22, 1984. pp. 59-67.
Citer ce document / Cite this document :
Gaulupeau Yves. Histoires d'établissements scolaires. In: Histoire de l'éducation, N. 22, 1984. pp. 59-67.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hedu_0221-6280_1984_num_22_1_1248HISTOIRES D ETABLISSEMENTS SCOLAIRES
par Yves GAULUPEAU
Issues d'une longue tradition d'« historiques » de coUèges et de
lycées, ouvrages de pieuse érudition où s'épanche volontiers la nostal
gie des « vieux murs » et la vénération des ancêtres glorieux, les
monographies d'étabUssements secondaires peuvent et doivent
être aussi un apport indispensable aux grandes synthèses d'histoire de
l'enseignement. La production actueUe, dont nous présentons un
échantillon, reflète ces tendances hétérogènes ; les « albums de f
amiUe » plus particuUèrement destinés aux anciens élèves, y côtoient,
parfois dans les mêmes ouvrages, d'authentiques recherches. Autant
dire que les monographies scolaires appartiennent à un genre qui reste
mal défini.
Du côté des garçons...
Publié sous la direction de Maurice Gontard, Y Histoire des lycées
de Marseille (de 1802 à 1945) (1) traite, pour ce qui concerne les
établissements masculins, de l'actuel lycée Thiers puis des lycées Saint-
Charles et Périer, anciennes annexes du précédent, devenues conjoin
tement « lycée Périer-Saint-Charles » en 1929, et définitivement auto
nomes depuis 1947.
(1) GONTARD (Maurice) (sous la direction de) : Histoire des lycées de
Marseille. Aix-en-Provence, Édisud, 1982, 323 p. Yves GAULUPEAU 60
Le « vieux » lycée, placé en 1929 sous l'égide de Thiers (qui y fut
élève de 1808 à 1815), fait partie des 45 établissements prévus parla
loi de Floréal an X. Le choix de la cité phocéenne, imposé par
Fourcroy de préférence à Aix, siège de l'école centrale du départe
ment, en fait une création sans précédent. La volonté conjointe de
l'État et de la municipalité n'épargne pas pour autant au lycée une
naissance laborieuse. Les « commissaires » chargés par le pouvoir
consulaire de veiUer à l'instaUation des lycées ne passent pas moins de
quatre mois sur place pour aplanir les premières difficultés : le choix
des enseignants (8 dont 6 anciens professeurs d'écoles centrales), celui
des boursiers (1 18 seulement 38 recrutés localement) et surtout
celui des locaux (l'ancien couvent des Bernardines) pour lesquels
s'affrontent proviseur et préfet.
Jusqu'en 1830, le lycée traverse des «temps difficUes». Les
problèmes qui surgissent sont de tous ordres : des fautes de gestion,
plus ou moins délibérées (en 1805, le procureur-gérant quitte préc
ipitamment le lycée en laissant un « trou » de plus de 10 000 F !), des
quereUes de personnes, notamment au sein du triumvirat proviseur-
censeur-économe, dont les titulaires se succèdent à un rythme rapide ;
des problèmes de discipline, souvent spectaculaires dès que la pression
de l'autorité se relâche et qui, parfois, revêtent un aspect poUtique
(en 1823, l'inspection générale constate avec effarement qu'une
« confrérie du libéralisme » constituée parmi les élèves fait la loi dans
l'étabUssement. Le recteur requiert 18 exclusions. Le ConseU royal,
non satisfait, exige la dissolution de l'internat.) Autant de crises qui
nuisent à l'image de marque du lycée et donc à son recrutement.
En 1830, l'étabUssement compte 306 élèves ; U en avait 340 dix ans
plus tôt. Certes, l'enseignement est de qualité, et le recteur s'en
féUcite. Mais, pour maintenu: les effectifs, U faut contraindre les pen
sionnats privés à envoyer au lycée leurs grands élèves. Du récit
détaiUé, année après année, de ces vicissitudes origineUes se dégage
surtout l'impression d'une institution fragUe qui doit sa survie à la
soUicitude constante de l'a(iministration plus qu'à une réeUe demande
sociale.
L'essor décisif intervient sous la Monarchie de JuUlet. Après avoir
stagné pendant 30 ans, le lycée double ses effectifs pour atteindre
650 élèves en 1848. Son taux d'accroissement est alors supérieur à
celui de la vUle eUe-même. Selon l'auteur, ce succès est imputable pour
une part à l'élargissement de l'aire de recrutement du lycée qui
accueUle désormais une quantité non négligeable d'élèves originaires
des grandes cités de tout le pourtour méditerranéen et un contingent Histoires d 'établissemen ts scolaires 6 1
croissant de « coloniaux » . Mais surtout, le lycée s'enracine plus
soUdement dans la société marseUlaise, en particulier grâce à l'ouver
ture de sa section commerciale. CeUe-ci consiste en 2 puis 3 années
d'études pratiques comportant notamment du droit commercial, de la
comptabUité, de l'économie industrieUe et des visites d'entreprises. Le
caractère professionnel de cette filière répond manifestement aux
besoms du négoce local. Son succès lui vaut d'être maintenue concur
remment au système de la « bifurcation » mis en place par Fortoul
en 1852.
Les années 1848-1850 marquent dans cette évolution un temps de
recul dû successivement à l'épidémie de choléra de 1849 qui, sans
faire de victimes parmi les élèves, entraîne une baisse de la fréquen
tation et... à la loi FaUoux qui stimule la concurrence congréganiste.
Après avoir perdu le quart de ses effectifs, le lycée, qui accueUle
dorénavant des demi-pensionnaires et ouvre de nouveUes classes
primaires, reprend son essor. La création, dès 1858, d'une annexe, le
« petit lycée » (avec internat) du quartier de la BeUe de Mai, est un
signe de cette vitalité croissante qui porte les effectifs à 1 150 en 1870
et 1 650 en 1889. À cette date, le lycée de Marseflle est devenu un
grand lycée classique par exceUence. L'enseignement commercial,
devenu « enseignement spécial » sous Duruy et progressivement tran
sformé en une véritable filière secondaire donnant accès au baccalaur
éat, connaît une nette désaffection ; les MarseiUais lui préfèrent les
écoles industrieUes et commerciales privées et les EPS, qui assurent
une formation plus directement professionneUe.
À la fin du siècle, nouveUe phase de stagnation, voire de récession
(1 535 élèves en 1900) que l'auteur impute, pour l'essentiel, à la
concurrence privée. Toutefois, si l'ouvrage mentionne, à diverses
périodes, l'apparition ou l'existence de tel ou tel établissement
« Ubre », U reste, hélas, très aUusif quant au nombre exact, à la nature
de l'enseignement et à l'origine de la clientèle de ces coUèges, petits
séminaires, écoles spécialisées, externats ou pensionnats divers qui
constituent l'environnement concurrentiel du lycée. B est clair, en
tous cas, que l'appUcation des lois Combes, qui entraîne la dispari
tion de certains concurrents prospères, est bénéfique pour le lycée
qui connaît une nouveUe période de croissance rapide, et ouvre en
1909 ses deux annexes de Saint-Charles (au Nord-Est de la viUe, dans
des locaux récemment désertés par les frères) et de Périer (quartiers
Sud).
À partir de cette date, l'histoire du « grand lycée » et de ses
annexes donne lieu à trois récits paraUèles : ce choix présente l'incon- 62 Yves GAULUPEAU
vénient de morceUer le propos ;U expose les auteurs à des redites, dès
lors que s'observent, ici et là, les mêmes évolutions générales (par
exemple, le gonflement des effectifs du fait de la gratuité progressive
des études, à partir de 1930) ; U conduit par aUleurs à privUégier
certains aspects anecdotiques (un contentieux opposant, en 1934, le
lycée Périer et la municipaUté à propos de la construction d'un im
meuble voisin, occupe à lui seul 8 pages). En revanche, le profil socio
logique des trois établissements n'est qu'ébauché. R. Mouchet fournit
pour

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