Industrie - La dynamique industrielle par les services informationnels - article ; n°1 ; vol.77, pg 73-86
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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1996 - Volume 77 - Numéro 1 - Pages 73-86
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jacques De Bandt
Industrie - La dynamique industrielle par les services
informationnels
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 77. 3e trimestre 1996. pp. 73-86.
Citer ce document / Cite this document :
De Bandt Jacques. Industrie - La dynamique industrielle par les services informationnels. In: Revue d'économie industrielle. Vol.
77. 3e trimestre 1996. pp. 73-86.
doi : 10.3406/rei.1996.1637
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1996_num_77_1_1637Industrie Jacques DE BANDT Chronique:
Directeur de recherche C.N.R.S.
LA DYNAMIQUE INDUSTRIELLE
PAR LES SERVICES INFORMATIONNELS
On se ne poursuit peut plus à des ignorer rythmes aujourd'hui accélérés. que Les la tertiarisation manifestations de les nos plus économies import
antes sont bien connues :
— la croissance, non pas des activités tertiaires en général (le commerce et
les services non marchands ne connaissent guère de dynamique de croissance)
mais des activités de service, en particulier des activités de services aux entre
prises et, parmi celles-ci, des activités de services informationnels aux ;
Si la croissance des valeurs ajoutées manufacturières dans le monde a été
très faible depuis la fin des années 1980 (elle n'est soutenue en gros que par la
croissance des industries manufacturières dans deux grands pays : modérée
aux E.U. dans le cadre d'une croissance prolongée, et forte en Chine), la crois
sance des activités de service a, certes au travers de fluctuations, poursuivi sa
croissance.
— La croissance de la part des activités tertiaires, des activités de service en
particulier, dans les PIB.
En ordres de grandeur, la part du tertiaire atteint dorénavant : 40% du PIB
dans les pays les plus pauvres, 50% dans la tranche inférieure des pays en
développement à revenus moyens, 60% dans la supérieure, de l'ordre
de 70% dans les pays développés, et pratiquement 80% dans les pays qui se
trouvent en tête du peloton des pays développés (Suisse, États-Unis). Il faut
quand même signaler le cas particulier du Japon, où les services ne représent
ent que des pourcentages sensiblement inférieurs (56% du PIB en 1992).
— La croissance des emplois tertiaires, y compris au sein des entreprises
manufacturières : malgré des tendances fortes à l'externalisation d'activités de
service, le tertiaire d'entreprises tend à se développer, en partie parce que cer
taines activités de services sont à la fois développées en interne et externalisées.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 77, 3° trimestre 1996 73 Il faut à cet égard faire une distinction importante entre d'une part les acti
vités de services non spécifiques ou banalisées, pouvant être aisément exter-
nalisées (par exemple, les activités liées aux bâtiments et l'entretien des bât
iments et les activités liées au confort des personnes dans les entreprises) et
d'autre part les spécifiques directement liées à leur métier de base et
qui doivent être sinon totalement internalisées, du moins maîtrisées par l'en
treprise.
— La croissance des investissements non matériels, qui sont typiquement
des investissements à contenus tertiaires. Il faut évidemment tenir compte du
fait que ces investissements non matériels sont le plus souvent ou pour leur
plus grande part, enregistrés partiellement dans les valeurs ajoutées (pour la
partie tertiaire d'entreprise), et dans les consommations intermé
diaires (pour la partie de services achetés à l'extérieur).
— La croissance des échanges extérieurs de services, dont la part dans les
échanges internationaux serait légèrement croissante (mais on ne possède pas,
en ce domaine, d'informations totalement fiables : les données habituelles
comportent encore des mélanges avec des « revenus de facteurs », tandis
cependant qu'elles ne tiennent compte que partiellement des prestations de
services par la présence physique ou commerciale à l'étranger).
En réalité, les chiffres habituels tendent à sous-estimer l'importance des phé
nomènes de tertiarisation. Sans vouloir insister ici, il faut signaler :
— l'importance susmentionnée du tertiaire d'entreprises, c'est-à-dire des
activités et emplois de service au sein de l'entreprise et classés dans le secteur
d'appartenance de l'entreprise, donc le cas échéant dans l'industrie ;
— l'importance croissante des investissements non matériels : si l'on possè
de quelques informations relatives à ces investissements non matériels, les
données statistiques - par exemple, les données relatives à la formation brute
de capital - continuent d'ignorer superbement ces investissements non matér
iels. Leur prise en compte conduirait à modifier pas mal de commentaires sur
le niveau et l'évolution des investissements dans nos économies ;
— ceci concerne bien entendu l'accroissement continu du capital humain
engagé dans le système productif. Si les activités éducatives sont enregistrées
au titre des activités productives (surtout non-marchandes), ce dont il est ques
tion ici c'est de la contribution de ce capital humain (en tant qu'investissement
non matériel) à la production de valeurs ajoutées dans l'industrie.
Selon les estimations de A. Maddison (1995), le nombre d'années de format
ion par personne active (15 à 64 ans) est passé, en France, de 9,58 en 1950 à
11,69 en 1973 et à 15,96 en 1992. Les chiffres équivalents pour 1992 sont :
18,04 pour les E.U., 12,17 pour l'Allemagne, 13,34 pour les Pays-Bas, 14,09
pour le Royaume Uni et 14,87 pour le Japon ;
74 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 77, 3e trimestre 1996 — la sous-estimation systématique des valeurs ajoutées à prix constants des
activités de services et la surestimation systématique des accroissements de
prix correspondants.
S'il est vrai que ceci n'affecte pas les parts des PIB que représentent les ser
vices ou les activités tertiaires en général (parce que ces parts sont calculées en
prix courants), ceci conduit néanmoins aux multiples commentaires concer
nant le fait que la croissance des services n'est qu'une croissance nominale et
non réelle, la preuve en étant d'ailleurs, dit-on, que la de la pro
ductivité y est faible.
Ce qu'il faut souligner en particulier c'est le fait qu'en termes de change
ment structurel, la tertiarisation est d'un autre ordre de grandeur que les
transformations s' opérant au sein de l'industrie manufacturière, par exemple
en termes de modifications des parts que représentent les diverses industries
au sein du système industriel. L'observation de ces transformations oblige à
constater à la fois l'ampleur des changements structurels intervenus - ces chan
gements structurels se sont accélérés depuis le début des années 1970, malgré
(ou à cause ?) du ralentissement significatif de la croissance - mais aussi la
grande stabilité des structures. On trouvera en annexe quelques indications à
cet égard.
On observe donc des changements structurels importants au sein de l'indust
rie manufacturière ; ces demeurent en tout état de cause sens
iblement moins importants que la tertiarisation des systèmes productifs. Qu'on
le veuille ou non, c 'est donc bien cette tertiarisation qui est le changement
structurel le plus important.
Bref la tertiarisation est bien avancée, elle est à bien des égards plus import
ante que nous ne l'imaginons, et elle progresse.
LA DYNAMIQUE D'ENSEMBLE
II faut donc revenir sur la question de la dynamique d'ensemble de nos éco
nomies : quelles sont les hypothèses que l'on peut formuler à cet égard compt
e tenu de la tertiarisation ?
Jusqu'aux alentours de 1970, la situation était assez claire : le secteur indust
riel dans son ensemble, mais entraîné en particulier par les industries ch
imiques et de la construction électrique, jouait un « rôle moteur », en termes de
croissance de la production, de la productivité et des emplois, et était de ce fait
le secteur de référence, en termes de niveaux de productivité et de rémunérat
ions.
Les causes avancées de cette croissance motrice de l'industrie (au cours des
« trente glorieuses ») ont été multiples (elles ne sont sans doute pas indépen
dantes) : l'extension du modèle fordiste, plus simplement l'extension des
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