Informations et défense des consommateurs - article ; n°1 ; vol.17, pg 119-130
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Description

Communications - Année 1971 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 119-130
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Joachim Marcus-Steiff
Informations et défense des consommateurs
In: Communications, 17, 1971. pp. 119-130.
Citer ce document / Cite this document :
Marcus-Steiff Joachim. Informations et défense des consommateurs. In: Communications, 17, 1971. pp. 119-130.
doi : 10.3406/comm.1971.2176
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/comm_0588-8018_1971_num_17_1_2176Joachim Marcus-Steiff
Information et défense des consommateurs
Si l'on donne au mot information un sens large, toute publicité — et notam
ment la publicité mensongère — nous informe. Par contre, si l'information doit
être objective et impartiale, il faut contrôler celle que fournit la publicité. C'est
pourquoi nous avons cru utile de compléter l'article ci-dessus (p. 3 à 28),
qui concerne les effets de la publicité sur les ventes, par une étude sommaire de
quelques aspects des problèmes posés par l'information et la défense des consom
mateurs. La première partie de cette chronique est consacrée à un examen du
numéro 1 de 50 millions de consommateurs qui vient de paraître (décembre 1970).
Puis, en nous servant essentiellement, d'un numéro spécial (juin 1969) d'une
autre revue, intitulée le Consommateur, nous essaierons d'analyser sommairement
la situation des consommateurs et de leurs organisations face aux entreprises
industrielles et commerciales.
I. 5o MILLIONS DE CONSOMMATEURS
50 millions de consommateurs est une revue mensuelle destinée au grand public
et vendue dans les kiosques. Sa publication était prévue pour le printemps 1968
et son tirage devait être de 350 000 exemplaires 1. Le premier numéro, qui a vu
le jour avec près de trois ans de retard, n'a été tiré qu'à 50 000 exemplaires.
Mais c'est sans doute par rapport au programme initial de la revue — informer
et défendre les consommateurs — que l'écart entre le projet et la réalisation
est le plus sensible. Bien que 50 millions de consommateurs se présente comme
« la revue des français » il s'agit en fait d'une entreprise très
ambiguë. Pour s'en convaincre il suffit de lire avec attention la revue elle-même,
en y ajoutant quelques autres sources d'information2.
L'Institut National de la Consommation.
Nous avons trouvé dans Techniques ménagères, bulletin d'information du
Centre d'Étude des Techniques ménagères, une expression de la politique de
1. Voir l'article d'Alain Vernholes dans le Monde du 20.10.1967.
2. Nous n'avons utilisé ici ni les autres publications de l'I.N.C, publications parmi
lesquelles figurent notamment un et bulletin pour les cadres de consommateurs », inti
tulé Consommateurs-Actualité, ainsi que des brochures et documents divers, ni les émis
sions télévisées quotidiennes qui portent maintenant le même titre que la revue
50 millions de consommateurs.
119 Joachim Marcus-Steiff
l'Institut national de la Consommation qui nous semble valoir également pour
la revue de cet institut. Dans un editorial1, le président de l'Association pour
la Diffusion des Techniques ménagères (ADTM) écrit, à propos de l'Institut
national de la Consommation :
« Dès le départ, notre Institut2 — il faut le souligner — est nettement
différent des réalisations anglaises et américaines qui sont des réalisations
privées de consommateurs seuls se proposant avant tout de tester produits ou
services. Il ne s'agit pas, dans notre cas, d'une organisation indépendante
de consommateurs, mais d'une institution nationale de caractère public, dotée
d'un financement public ». La différence entre une privée de consom
mateurs et une institution nationale est ensuite expliquée : « Gardien de l'intérêt
général, l'État n'est pas le gardien des intérêts des consommateurs en tant que
tels. Il est aussi celui des intérêts de la production, du commerce, de l'agricul
ture. Aussi l'Institut de la Consommation devra-t-il éviter d'apparaître comme
dirigé d'une manière plus ou moins systématique contre les activités de l'indust
rie, du commerce ou de la publicité, toutes activités qui créent la richesse de la
Nation. »
Nous ne reviendrons pas sur les remarques qui ont déjà été faites, ici même,
à propos de l'absence d'effet apparent de la publicité sur « la richesse de la Nation ».
L'essentiel, dans le texte cité, est la position de l'Institut National de la Consom
mation par rapport aux intérêts des industriels, des commerçants et des publi
citaires.
La composition du Conseil d'administration de l' Institut National de la Consom
mation traduit, elle aussi, cette position : douze des vingt-trois membres de ce
conseil sont désignés comme « représentants des consommateurs »; en fait,
trois 3 d'entre eux seulement sont des des mouvements à « vocation
exclusive de consommation », c'est-à-dire de l'Union fédérale de la Consommation
(U.F.C.) et de l'Organisation générale des Consommateurs (Orgeco). Les neuf
autres « représentants des consommateurs » appartiennent aux coopératives de
consommation et à diverses organisations telles que l'Union nationale des Asso
ciations familiales (U.N.A.F.), la Fédération des Familles de France (F.F.F.), la
Confédération syndicale des Familles. Parmi les onze autres membres, six (dont
un représentant des organismes de publicité et de relations publiques) sont des
représentants de l'industrie et du commerce, cinq ceux des pouvoirs publics.
Ici encore, les changements apportés aux projets initiaux. sont significatifs.
Le conseil d'administration de l'I.N.C. devait, en effet, semble-t-il, être composé
uniquement de sept représentants des consommateurs et de cinq représentants
de la fonction publique 4.
En outre, le directeur de l'Institut est nommé par le ministre de l'Économie
et des Finances, et, à titre exceptionnel (pour la première fois), le président du
1. Les livraisons de ce Bulletin n'étant ni datées, ni numérotées, noua ne pouvons
donner la référence précise du texte que nous citons. Il semble cependant s'agir d'un
numéro paru en 1967, c'est-à-dire au moment de la création de l'Institut National de
la Consommation.
2. Le président de l'A.D.T.M. s'exprime probablement ici en tant que consommateur,
car il ne fait partie ni du personnel de l'Institut, ni de son conseil d'admistration.
3. Dans la liste des membres du Conseil d'administration de l'I.N.C. qui nous a été
remise par cet Institut, le président de l'Organisation générale des Consommateurs ne
figure qu'en tant que représentant de la Confédération des Cadres (C.G.C.).
4. Alain Vernholeb, le Monde, 18-11-1966.
120 Information et défense des consommateurs
Conseil d'administration n'a pas été élu par ce conseil mais, lui aussi, nommé
par le ministre de l'Économie et des Finances.
L'I.N.C. n'est donc pas une organisation indépendante de consommateurs,
mais cela n'est dit nulle part dans le numéro 1 de jo. Tout, au contraire, entre
tient l'équivoque.
a Les articles publiés daus cette revue sont libres de toute publicité.))
Pour le professionnel, le titre — 50 millions de consommateurs — a un tout autre
sens que pour le « grand public » auquel la revue est destinée. Il y a quelques
années paraissait en effet un gros volume intitulé 221.y50.000 consommateurs.
Cet ouvrage, publié par Sélection du Reader's Digest, avait pour but de montrer
l'importance et les caractéristiques du marché européen à « nos amis du monde
des affaires et de la publicité », selon les termes de l'introduction. 50 millions de
consommateurs *, pour sa part, concerne exclusivement le marché français qu'il
s'agit cette fois, non seulement de conquérir, mais aussi de défendre contre les
intrusions étrangères. Ainsi, dans un article de « conseils pratiques » donnés aux
consommateurs, il est question des « jouets étrangers qui continuent à défier la
production française » et des « 400 petites entreprises françaises » qui « sont
condamnées à mort ». Mais le nombre d'enfants blessés, intoxiqués ou tués par
des jouets dangereux n'est pas fourni. On nous parle, aussi, de différents « moyens
pour aider l'industrie française du jouet

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