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Description

Intervenante : Jacqueline Demarty-Warzée, responsable des formations spécifiques,
Département Langue française, CIEP.
Atelier 1. Quels outils linguistiques doit-on apprendre à maîtriser pour comprendre et
commenter un document scolaire ?
L’enseignement de l’histoire en français, pour des raisons d'ordre idéologique, n'est pas
partout admis dans les sections bilingues à l’étranger. Parmi celles qui ont choisi de l’enseigner, on
trouve souvent d’un pays à l’autre, diversité conceptuelle et hétérogénéité méthodologique : tantôt
cette discipline non linguistique (DNL) est enseignée par un corps professoral diplômé d’histoire par
l’Université, bien formé par un certain nombre de stages au contenu didactique et/ou linguistique
solide ; tantôt l’histoire en français constitue une partie, plus ou moins modeste, de l’enseignement dit
« de civilisation française » ; ce sont alors des enseignants de français qui l’enseignent.
Quoi qu’il en soit, il semble dans tous les cas indispensable que professeurs et élèves
possèdent certaines compétences linguistiques spécifiques, propres au « discours de l’histoire », à la
langue employée quand « on parle histoire ». En effet, chaque domaine développe un discours
particulier remarquable par des termes lexicaux et des structures qui sont régulièrement utilisés
(régularités récurrentes).
Pour sensibiliser les participants de l’atelier à des organisations textuelles et à des régularités
linguistiques propres à l’Histoire, nous les avons invités ...

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Intervenante :Jacqueline Demarty-Warzée, responsable des formations spécifiques, Département Langue française, CIEP. Atelier 1. Quels outils linguistiques doit-on apprendre à maîtriser pour comprendre et commenter un document scolaire ?
L’enseignement de l’histoire en français, pour des raisons d'ordre idéologique, n'est pas partout admis dans les sections bilingues à l’étranger. Parmi celles qui ont choisi de l’enseigner, on trouve souvent d’un pays à l’autre, diversité conceptuelle et hétérogénéité méthodologique : tantôt cette discipline non linguistique (DNL) est enseignée par un corps professoral diplômé d’histoire par l’Université, bien formé par un certain nombre de stages au contenu didactique et/ou linguistique solide ; tantôt l’histoire en français constitue une partie, plus ou moins modeste, de l’enseignement dit « de civilisation française » ; ce sont alors des enseignants de français qui l’enseignent. Quoi qu’il en soit, il semble dans tous les cas indispensable que professeurs et élèves possèdent certaines compétences linguistiques spécifiques, propres au «discours de l’histoire», à la langue employée quand «on parle histoire». En effet, chaque domaine développe un discours particulier remarquable par des termes lexicaux et des structures qui sont régulièrement utilisés (régularités récurrentes). Pour sensibiliser les participants de l’atelier à des organisations textuelles et à des régularités linguistiques propres à l’Histoire, nous les avons invités à considérer un chapitre extrait d’un manuel de Sixième, première année de collège en France (références:Histoire, géographie, collectif d’auteurs, Paris, Bordas, 2000, pp. 132-137), extrait intitulé « Le triomphe du christianisme ».
Organisation du chapitre On observe le titre (« Le Triomphe du christianisme »), juste dessous une annonce du contenu en guise de problématique, puis des paragraphes portant eux aussi un titre: A. L’Empire persécute les chrétiens, B. L’Empire devient chrétien, chacun présentant des documents ou des encadrés, des e photos, notamment celle d’une mosaïque d’une basilique du Vsiècle (nous y reviendrons). Pas de distinction claire ici entre texte et paratexte, ce qui rend la compréhension un peu confuse, sans doute. Les pages qui suivent présentent: une page dédiée à des «Exercices »pour «Vérifier ses connaissances »,une autre qui incite à «Aller plus loin» et à «S’exercer à rédiger». Ensuite, on découvre une rubrique appelée « Enquête » (sur le « mystérieux Ponce Pilate »), enfin - dernière page -« Unrécit de l’histoire» sur «les débuts du christianisme». De petits encadrés ici et là (Tyran ou saint ? pour Ponce Pilate ; le sens de l’expression « S’en laver les mains », en référence à Ponce Pilate, et, tout en bas de cette dernière page, à gauche, hors texte, un bref résumé de tout ce chapitre en quatre phrases « Hier et aujourd’hui : ce que nous devons à cette période ». Un rapide discussion s’engage entre les professeurs d’histoire qui expriment un jugement plus ou moins négatif sur le manuel. Qu’ils aient raison ou tort, là n’est pas notre propos, car ce que l’on va tenter de dégager, ce sont quelques-unes des capacités linguistiques nécessaires pour comprendre et produire.
Repérage de capacités linguistiques à acquérir ou à développer. Nous nous contentons de quelques remarques au fil du texte (NB. Professeurs et élèves sont concernés). -Comprendre les consignes et dire ou faire ce qui est demandé La plupart des documents proposés sont suivis de « consignes » sous forme de questions : s’assurer de la compréhension de celles-ci (p. 132 par ex., que signifientpourquoi (cause), (lieu),comment (manière de faire), etc. Dans ce cas, faire composer oralement des phrases reprenant le même rapport logique. Ou pour le doc.2, veiller à la construction verbale adéquate dans la réponse à la question : à quoi servent les niches dans les murs ? Elles servent à … De toute façon, il est primordial d’accorder une grande importance aux consignes : une consigne mal comprise entraîne souvent une réponse incorrecte et donc l’échec et le découragement. Il existe aussi des consignes plus longues qui demandent de faire quelque chose: cf. p.134, 135 notamment (cf. l’acte de parole de la « demande de faire ») Il existe encore des consignes qui exigent un savoir textuel précis : ainsi p.133, doc.5, où l’on donne à e voir une mosaïque du Vsiècle représentant une basilique. On lit les questions a et b.
Question a - Pourquoi peut-on dire que ce bâtiment est chrétien? - et question b- «Décris la basilique. Combien y a-t-il de niveaux ?
De quels savoirs en langue a-t-on besoin ? -en priorité, savoir comment décrire, c’est-à-dire, dans cet énoncé, mettre en action l’un des cinq sens, celui de la vue, dire et commenterce que l’on voit. Or s’est-on assuré préalablement que le locuteur-élève connaît les termes qui permettent de décrire, qui indiquent la forme (carrée, rectangulaire, octogonale, etc.), la mesure (long de, large de, la longueur, la largeur, la hauteur, etc.), les couleurs (ocre, rouge, blanc) ? Et aussi les mots (adverbes et prépositions) qui indiquent l’espace : en haut, en bas, sur les côtés, au premier plan, au second plan, à l’arrière-plan, au-dessus (de), au-dessous (de), à droite, à gauche, sur, sous, etc. ; -s’assurer également que les définitions ont été comprises ( apprendre aux élèves à en rédiger en français, car la traduction LE-LM n’est jamais suffisante) ; -autre savoir textuel: apprendre à reconnaître les temps régulièrement utilisés en histoire, représentés dans ce chapitre : le présent, le passé composé, le passé simple (ce dernier notamment dans les documents qui racontent un événement, tel le document 3, p. 132, qui raconte la mort de Blandine, ou, à la dernière page, le Récit de l’histoire). Car il est certain qu’apprendre la conjugaison des verbes français est une chose nécessaie, mais non suffisante: savoir aussi à quoi servent les temps, c’est vraiment comprendre l’emploi des verbes en fonctionnement dans la langue. De surcroît, on souligne que lesmarques temporelles, toutesles marques temporelles, sont systématiquement à repérer et à étudier dans les documents d’histoire et les manuels.
Ces observations et recommandations, certes non exhaustives (on n’a pu montrer que brièvement l’extrême importance des marques du TEMPS en histoire, par exemple), visent à alerter les enseignants (et leurs élèves) étrangers sur le fait que la transmission des connaissances doit reposer sur un substrat linguistique, solide et organisé, s’ils veulent que le cours atteigne son but et que les élèves parviennent à acquérir, sur le plan de la langue, d’indispensables aptitudes à réaliser les activités de compréhension et de production orales et écrites qui leur sont demandées, et notamment au moment des examens. L’ultime objectif de cet atelierest à nouveau évoqué : inciter àl’interdisciplinaritéprofesseurs de DNL et professeurs de français, car travailler ensemble c’est préparer les élèves des sections bilingues à recevoir et acquérir un savoir et des savoir faire disciplinaires en français !
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