Itanos (Crète orientale) - article ; n°2 ; vol.119, pg 713-736
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1995 - Volume 119 - Numéro 2 - Pages 713-736
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Thanassis Kalpaxis
Alain Schnapp
Didier Viviers
Itanos (Crète orientale)
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 119, livraison 2, 1995. pp. 713-736.
Citer ce document / Cite this document :
Kalpaxis Thanassis, Schnapp Alain, Viviers Didier. Itanos (Crète orientale). In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume
119, livraison 2, 1995. pp. 713-736.
doi : 10.3406/bch.1995.7008
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1995_num_119_2_7008RAPPORT SUR LES TRAVAUX
MENÉS EN COLLABORATION
AVEC L'ÉCOLE FRANÇAISE D'ATHÈNES
EN 1994
ITANOS (CRÈTE ORIENTALE)
par Thanassis Kalpaxis, Alain Schnapp et Didier Viviers
avec la collaboration de
Max Guy, Corinne Licoppe, Annie Schnapp-Gourbeillon, Hélène Siard, Dinu Théodorescu,
Christina Tsigonaki, Antonis Vafidis et Maria Xanthopoulou
1» — Introduction
A. Présentation historique sommaire
Itanos est l'une des cités les plus importantes de Crète orientale. Mentionnée par Hérodote1 dans le
contexte de la colonisation de Cyrène, au milieu du vne s. av. J.-C, elle fut parmi les premières cités Cretoises à
frapper monnaie, probablement au début du ive s. av. J.-C.2. Ainsi, dès l'époque archaïque, la cité semble
ouverte sur le monde extérieur et l'on ne s'étonnera guère que les souverains lagides y aient trouvé un contexte
favorable à d'étroites relations8.
Par la suite, le développement de la cité est malheureusement moins bien documenté. Sous la pax romana,
seules quelques dédicaces aux empereurs nous sont parvenues4. Quant à l'occupation paléo-chrétienne, ou
protobyzantine si l'on préfère, les fouilles effectuées sous la direction de Joseph Demargne dès 1899 révélèrent
l'existence d'au moins deux basiliques à trois nefs, appelées A et B, et dégagèrent sommairement les restes d'un
édifice à plan ovoïdal. Ces trois édifices ainsi que les maisons mises partiellement au jour lors les fouilles
(1) Hérodote, IV 151.
(2) Cf. G. Le Rider, Monnaies Cretoises du ve au Ier siècle av. J.-C., ÊtCrét XV (1966), p. 196.
(3) Cf. St. Spyridakis, Ptolemaic Itanos and Hellenistic Crète (1970).
(4) IC III iv n° 19 (Caligula), n° 20 (Septime Sévère et Caracalla). 714 TRAVAUX MENÉS EN COLLABORATION AVEC L'ÉCOLE FRANÇAISE EN 1994 [BCH 119
conduites par l'École française d'Athènes en 1950 témoignent d'une occupation importante du site à l'époque
protobyzantine, même si, curieusement, Itanos n'est pas mentionnée dans le Synecdemus d'Hiéroclis5.
La date d'abandon du site n'est pas établie·, mais les quelques bâtiments de ferme qui y ont été construits
au xixe ou au xxe s. n'ont pas réussi à faire oublier le toponyme moderne, particulièrement éloquent, d'Érimou-
polis.
B. Description du rite
Érimoupolis (anc. Itanos) est situé à dix kilomètres au Nord du village de Palaikastro (éparchie de Sitia), en
Crète orientale (fig. 1). Le site, en bord de mer, s'étend sur et entre trois collines : deux petites acropoles, à l'Est
et à l'Ouest, qui culminent respectivement à 24 m et à 17 m et une plus large colline, au Sud, qui s'élève à 61 m
et sépare le site de l'actuelle palmeraie de Vaï, à environ un kilomètre (fig. 2-5).
Respectant un schéma d'implantation que l'on rencontre assez souvent dans les cités Cretoises archaïques7,
l'habitat — et sans doute l'agora — s'est étalé au pied de ces trois collines et plus particulièrement entre les
deux petites acropoles qui ont très vraisemblablement accueilli des monuments religieux. L'acropole occidentale
présente en tout cas un très beau mur de terrasse sur'son flanc Nord, avec retour à l'Est (fig. 6), qui supportait
sans doute un important bâtiment public, probablement un temple, et qu'il faut dater de l'époque hellénistique
en fonction de l'appareil8. Un port, dont nous aurons à reparler, a pu être aménagé au Nord de la grande colline,
profitant sans doute d'une ancienne baie9, s'ouvrant à l'Ouest sur une plaine vers laquelle convergent deux
vallées descendant des collines de l'Ouest, nommées Βάμιες. Cette configuration explique probablement en partie
le comblement du «port», comme nous le verrons ci-dessous. La plaine d 'Itanos, que traverse en sa longueur la
route moderne, s'étend entre la grande colline et les premiers contreforts du Βάμιες et du Σωρός, à l'Ouest, sur
une largeur d'environ 500 m et une longueur d'à peu près 1,5 km. Une passe — entre les premiers contreforts du
Σωρός et la colline de Saint-Jean — permet d'en contrôler l'accès, au Sud 10.
Une partie de la grande colline, où s'était probablement installée la garnison lagide dont nous avons parlé
précédemment, était ceinte d'un rempart (cf. infra). Au total, la superficie urbaine, intra muros, n'excédait sans
doute pas 40 hectares. La seule nécropole de la cité repérée jusqu'ici s'étend immédiatement au Nord.
Quant au territoire de l'ancienne Itanos, il couvrait vraisemblablement l'ensemble de la péninsule, entre
Palaikastro (sanctuaire de Zeus Dictéen) et le Cap Sidéro (sanctuaire d'Athéna Samonia), offrant une frontière
commune avec la cité de Praisos, sans doute aux environs de la plaine, orientée Est-Ouest, qui relie Palaikastro
au golfe de Sitia11.
C. Historique des recherches
II fallut attendre la dernière décennie du xixe s. et l'épigraphiste romain Federico Halbherr pour voir offrir
au site antique d 'Itanos une localisation précise, à Érimoupolis12. Les premières fouilles y furent conduites, peu
(5) D. Tsougarakis, Byzantine Crète (1988), p. 95, 99, 104, 106, 134, 303-304.
(6) Jusqu'ici les seuls renseignements ont été fournis par I. Sanders, Roman Crète (1982), p. 138, qui a noté
la présence de céramique des Ve, vie et vne s. («Late Roman C» formes 3E et 3F, «African Red Slip Ware»
formes 104-106 et «Cypriot Red Slip Ware» type C). Il a également souligné que la céramique du vne s. trouvée
à Itanos était plus abondante que celle découverte sur d'autres sites crétois tandis que toute céramique des
périodes postérieures y était absente.
(7) Qu'il suffise de citer ici les exemples d'Axos, de Dréros ou de Praisos.
(8) II s'agit d'un appareil trapézoïdal isodome à bossage et feuillure d'angle, cf. R. Scranton, Greek WalU
(1941), p. 85-89; R. Martin, Manuel d'architecture grecque I. Matériaux et techniques (1965), p. 384, 411-412,
414.
(9) La palmeraie de Vaï est sans doute elle aussi installée dans le site d'une ancienne baie comblée.
(10) L'établissement du MR IA découvert en 1950 (cf. infra) avait été implanté sur une éminence contrô
lant cette passe, à l'Ouest.
(11) Nous possédons, au sujet de la frontière méridionale d 'Itanos à la basse époque hellénistique, un
dossier épigraphique fort intéressant (IC III iv n° 9-10).
(12) Cf. Antiquary 24 (nov.-déc. 1891), p. 203. C. Buondelmonti, Descriptio insuie Crète, p. 163-165 (éd.
M.-A. Van Spitael), au xve s., décrit le Cap Sidéro et le rivage occidental de la presqu'île, mais pas le site Scuiionion
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 1. — Carte générale de la région d'Itanos (C. Licoppe). Fig. 2. - Vue générale du site depuis distingue l'Ouest le flanc : les deux occidental petites du acropoles rempart. et la grande colline sur laquell e on
Fig. 3. — Vue générale du site depuis la grande colline au Sud. itanos 717 1995]
de temps après, en 1899, par l'École française d'Athènes, sous la direction de J. Demargne. Celles-ci se concen
trèrent essentiellement sur les bâtiments paléochrétiens, mais leurs résultats ne furent jamais publiés, à l'e
xception des textes épigraphiques 13. J. Demargne tomba très gravement malade en 1908 et confia le dossier
itanien à Adolphe-J. Reinach, qui mena quelques recherches sur le site en 1911. Reinach, lui aussi, ne fit part
que des résultats de son travail14. En août-septembre 1950, l'École française d'Athènes reprit
alors l'étude du site, sous la direction d'Hubert Gallet de Santerre, André Dessenne et Jean Deshayes. Cette
nouvelle mission espérait découvrir des états minoens et concent

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