L abhidharmakosa. Traduit et annoté par Louis de la Vallée Poussin
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L'abhidharmakosa. Traduit et annoté par Louis de la Vallée Poussin

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4.' SOCIÉTÉ BELGE D'ÉTUDES ORIENTALES L'ABHIDHARMAKOSA DE VASUBANDHU TRADUIT ET ANNOTÉ PAR Louis de la VALLÉE POUSSIN QUATRIÈME CHAPITRE PARIS, GEUTHNERPAUL LOUVAIN, ISTAS, ImprimeurJ.-B. 1924 6G842fî 2.^ //. S7 IU3 3V. CHAPITRE IV. Le Karman. la variété duPar qui est faite (krta) monde des êtres vivants (sat- monde-réceptacletvaloka) et du (hhâjanaloka) qui ont été décrits le chapitre précédent ?dans Ce n'est pas Dieu (îsvara, ii. 64 d) qui la fait intelligemment (buddhipû7waka). La variété du monde naît de l'acte1 a. ^ du mondeLa variété naît des actes des êtres vivants. Mais, dans cette hypothèse, comment se fait-il que les actes pro- duisent en même temps, d'une part, des choses charmantes (ramya), safran, santal, etc., d'autre part, des corps (âàraya) de qualités tout opposées ? [xiii, 1 b]. Les actes des êtres dont la conduite est mêlée d'actes bons et corps semblables àmauvais (vyâmiérakârin) (iv. produisent des60), des abcès et dont l'impureté s'écoule par neuf portes, et, pour servir de remède à ces corps, des objets de jouissance (hJioga) charmants, couleurs et figures, odeurs, goûts et tangibles. Mais les dieux n'ont accompli que des actes bons : leurs corps et leurs objets de jouissance sont également charmants. Qu'est-ce que l'acte ? 1 b. C'est la volition et ce qui est produit par la volition ^ Le Sûtra dit qu'il a deux actes, la volition (cetanâ) et l'acte aprèsy avoir voulu l L'acte après avoir voulu (cetayiivâ), c'est ce que la 1. karmajam lokavaicitryam.

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4.'SOCIÉTÉ BELGE D'ÉTUDES ORIENTALES
L'ABHIDHARMAKOSA
DE VASUBANDHU
TRADUIT ET ANNOTÉ
PAR
Louis de la VALLÉE POUSSIN
QUATRIÈME CHAPITRE
PARIS, GEUTHNERPAUL
LOUVAIN, ISTAS, ImprimeurJ.-B.
19246G842fî
2.^ //. S7
IU3
3V.CHAPITRE IV.
Le Karman.
la variété duPar qui est faite (krta) monde des êtres vivants (sat-
monde-réceptacletvaloka) et du (hhâjanaloka) qui ont été décrits
le chapitre précédent ?dans
Ce n'est pas Dieu (îsvara, ii. 64 d) qui la fait intelligemment
(buddhipû7waka).
La variété du monde naît de l'acte1 a. ^
du mondeLa variété naît des actes des êtres vivants.
Mais, dans cette hypothèse, comment se fait-il que les actes pro-
duisent en même temps, d'une part, des choses charmantes (ramya),
safran, santal, etc., d'autre part, des corps (âàraya) de qualités tout
opposées ? [xiii, 1 b].
Les actes des êtres dont la conduite est mêlée d'actes bons et
corps semblables àmauvais (vyâmiérakârin) (iv. produisent des60),
des abcès et dont l'impureté s'écoule par neuf portes, et, pour servir
de remède à ces corps, des objets de jouissance (hJioga) charmants,
couleurs et figures, odeurs, goûts et tangibles. Mais les dieux n'ont
accompli que des actes bons : leurs corps et leurs objets de jouissance
sont également charmants.
Qu'est-ce que l'acte ?
1 b. C'est la volition et ce qui est produit par la volition ^
Le Sûtra dit qu'il a deux actes, la volition (cetanâ) et l'acte aprèsy
avoir voulu l L'acte après avoir voulu (cetayiivâ), c'est ce que la
1. karmajam lokavaicitryam.
2. cetanâ tatkrtam ca tat
/
3. cetanâm aham hhiksavah karma vadâmi cetayitvâ ca.
Aiiguttara cetayitvâiii. 415 : cetanâham bhikkhave kammam vadâmi,
11-22 CHAPITRE IV, à.
karika désigne par ces mots : « ce qui est produit par la volition. »
Ces deux actes en font trois, acte corporel, acte vocal, acte mental.
le pointGomment établissez-vous cette division ? D'après d'appui
nature (svahliâva), d'après sa causede l'acte (âéraya), d'après sa
~motrice ou originaire (samutthâna) ? A quoi tend cette question ?
— Si l'on tient compte du point d'appui, il n'y a qu'un acte, car tous
les actes s'appuient sur le corps. Si l'on tient compte de la nature,
seulement acte vocal (vâkkarman), car, de ces trois, corps,oii a
'.voix et nianas, la voix seule est action de sa nature Si l'on tient
compte de la cause originaire, on a seulement acte mental, car tous
les actes ont leur origine dans l'esprit.
Les Vaibhâsikas disent que les trois espèces d'acte sont[2 a]
établies en raison de ces trois causes, point d'appui, nature et cause
originaire, dans l'ordre.
1 c-d. La volition est acte mental : en naissent deux actes, le
corporel et le vocal ^
La volition est ce qu'on appelle acte mental ce qui naît de la
;
volition l'acte après avoir voulu (cetayitvâ) c'est les deux autres^ \
actes, le coiporel et le vocal.
— Atthasâlinlhammam karoti kâyena vâcâya manasâ. Comparer p. 88 ;
Kathâvaithii, 393; Madhyamaka, xvii. 2 et 3: cetanâ cetayitvâ ca karmoktamp.
paramarsinâ I ... tatra yac cetanety uktam karma tan mânasam smrtam
j
—cetayitvâ ca yat tûktam tat tu kâyikavâcikam Madhyamakfivatfira,//
vi. 89, cite Bodhicaryavaiarapanjika (v. 3, ix. 472.73), p.
' ',1. L'action vocale est voix vâg eva karma. Au contraire kâyakarma=
kâyena kâyasya va karma.
karma tajje vâkkâyakarmanî2. cetanâ mânasam //
—3. Sur cetanâ, voir ii. 24. Mrs Rhys Davids (Psychology, traduitp. 8),
' ' (Compendiuni, IG) traduit 'volition'. —thinking ; Aung p. 'Volition' n'est
qu'à peu près satisfaisant : on verra (ci-dessous, que l'acte comporte unep. 22)
« ».cetanâ subséquente : j'ai tué
On sait que, pour les Jainas, l'acte mental est seulement demi-acte (addha-
kamma), Majjhima, i. 372 (Koéa, iv. 105), Uvfisakadasfio, ii. App. 2, 18, SBE.p.
315. - Koéa, iv. 73 a-b.XLV, 83, 165, 179, 192, 242,pp.
—4. cetayitvâ ceti evam cédant karisyâmîti (Vyttkhya). Madhyamakav^tti,/
307, 1 : evam caivatft ca kâyavâgbhyâtft pravarti^ya ity evam cetasâ sam-
cintya yat kriyate tat cetayitvâ karmety ucyate.Hiuan-tsàng, xiii, fol. 1 b-2 a. â
*.a. Ces deux actes sont information et2 non-information
L'acte coi'porél et l'acte vocal sont information (mjnapti) et
non-information (avijàapti, i. 11, iv. ; on a donc : information4)
informationcorporelle, vocale ^ non-information corporelle, non-
information vocale.
1. te tu vijnaptyavijnaptî.
2. (a) La vijnapti est « ce qui fait savoir » (vijnapayati), la manifestation
d'une pensée soit au moyen du corps, soit au moyen de la voix. Elle est corporelle
vocaledans le premier cas, dans le second : hàyavijnapti, information par le
corps, ce que nous appelons un geste, sarlracestâ, (Madhyamakavrtti,vispanda
307), kâyavipphandana ou la « bodily suffusion » de Mrs Rhys Davidsp.
(Dhammasangani, 636, Atthasâlinî, p. 323) ; vàgvijnapti, information par la voix,
parole (Kosa, iv. 3 d).
L'école établit (Kosa, iv. 2 b-3 b) que la hàyavijnapti n'est pas un geste, un
mouvement du corps, mais une disposition, une « figure » du corps. Le Sautrântika
la existenie que figure en soi (3 c).
Mais faut-il considérer la vijnapti comme étant, de sa nature, acte ? C'est
l'opinion des VaibhSsikas et des hérétiques de Kathâvatthu, viii. 9, x. 10 (Mahim-
sâsaka, Sammitïya, Mahâsâmghika) qui croient que le « geste » et la parole
constituent « l'acte après avoir voulu » dont parle Bhagavat (iv. 1 b), un acte
distinct de la volition et rûpa de sa nature. Mais pour le TheravSdin (Atthasâlinî,
88, 96, 323, Anguttara, ii. 157, Samyutta, ii. 39) et pour le Sautrântika (ci-p.
dessous l'acte est volition (cetanâ) ce qu'il faut entendre par « actep. 12), ;
corporel » c'est, non pas « l'information par le corps », mais une kâyasamcetanâ,
une volition relative au corps et qui meut le corps. (La version de Aung, Points of
controversy, 225, n'est pas irréprochable).p.
(b) Vavijnapti (i. 11, iv. est un acte « qui ne fait rien savoir à autrui »4) ;
Vavijiiapti est rûpa, mais ne fait pas partie du rûpâyatana : elle se classe dans
le et n'est connue que par la connaissance mentale.dharmâyatana
Pour prendre le cas le plus aisé à comprendre, l'homme qui commet un meurtre
ou qui prend les vœux de Bhiksu produit, à la suite d'une volition (cetanâ) une
« information » — —corporelle ou vocale un geste ou une parole et, en même
temps, un acte invisible, quoique matériel et fait de grands éléments, qui continue
à exister en lui et à s'accroître, en raison duquel il est un meurtrier ou un Bhiksu.
Cet acte invisible^ créé par actes visibles audibles « informentcertains ou et qui »,
' 's'appelle avijnapti, non-information on le considère comme corporel ou vocal
;
suivant qu'il est créé par un geste ou par une parole.
Lorsqu'un homme ordonne un assassinat, il n'accomplit pas le geste par lequel
le meurtre est perpétré ; l'ordre qu'il donne est seulement un préparatif de
meurtre il « ».
; n'est pas coupable de l'information corporelle de meurtre Mais,b-3 b.4 CHAPITRE IV, 2
''Qu'est-ce que Tacté qui est information corporelle ?
2 b-3 b. L'école enseigne que la vijfiapti corporelle est figure
(samsthâna) elle n'est pas mouvement (gati), parce que tous les;
momentanés, puisqu'ils périssentconditionnés (saniskrta) sont :
sans cause et la cause créatrice serait enautrement, rien ne périrait
•.même temps destructrice b][2
vijhapti corporelle, c'est telle ou telle figure (samsthâna,La
10 a) du corps en raison d'une volition.ï,
D'après une autre école, les Vatsîputrlyas la vijnapti corporelle^
est déplacement (gati) ^ car elle a lieu lorsqu'il a mouvementy
*.non pas lorsqu'il n'y a pas mouvement(injita?)f
L'auteur répond : Non, parce que tous les conditionnés sont momen-
tanés (ksanika).
Que faut-il entendre par ksanika ?
Ksana, périssant immédiatement après avoir acquis son être
(âtmalâbhâd anantaravinâél) ksanika, le ce qui
; dharma, pos-
^sède le ksana, comme dandika, qui porte un bâton (danda).
Le conditionné n'existe pas au delà de l'acquisition de son être : il
au moment où meurt l'assasiné, une « non-information » de meurtre naît en lui :
il est, de ce fait, coupable de meurtre.
—Lorsqu'un homme entre en dhyâna c

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