L apothicairerie du Grand Hôpital des Chevaliers de Malte - article ; n°156 ; vol.46, pg 213-223
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L'apothicairerie du Grand Hôpital des Chevaliers de Malte - article ; n°156 ; vol.46, pg 213-223

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Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 1958 - Volume 46 - Numéro 156 - Pages 213-223
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1958
Nombre de lectures 5
Langue Français

Extrait

Jean Des Cilleuls
L'apothicairerie du Grand Hôpital des Chevaliers de Malte
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 46e année, N. 156, 1958. pp. 213-223.
Citer ce document / Cite this document :
Des Cilleuls Jean. L'apothicairerie du Grand Hôpital des Chevaliers de Malte. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 46e année,
N. 156, 1958. pp. 213-223.
doi : 10.3406/pharm.1958.8169
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1958_num_46_156_8169REVUE D/HISTOIRE
DE LA PHARMACIE
MARS 1958
L'apothicairerie du Grand Hôpital
-vvvvvvvvvvvvvv^/vvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvv^
des Chevaliers de Malte
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Avant d'aborder l'exposé de l'organisation et du fonction
nement du service de l' Apothicairerie au Grand Hôpital des
Frères Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem au cours de leur
séjour à Malte, où ils résidèrent pendant 267 ans, il convient de
rappeler très succinctement le passé de l'Ordre Souverain de
Malte et le cadre dans lequel les Apothicains exerçaient leurs
fonctions.
L'Ordre Souverain et Militaire de Malte a pour origine les
établissements hospitaliers fondés à Jérusalem pour secourir
les pauvres pèlerins occidentaux exténués par les pérégrinations
de leur voyage aux Lieux Saints et par la maladie. Ces fondations
dataient de la création, en 603, sous les auspices de Saint Grè-
goire-le-Grand, de l'Hôpital de Jérusalem. Elles furent, ensuite,
considérablement développées par Charlemagne qui, en 807, en
confia la garde aux Bénédictins.
Détruites, en 1909, par El Hakim Biamrillah, calife fati-
mite, elles furent restaurées par de pieux Amalfitains, après la
chute de la domination égyptienne en Syrie (1070) et remises à
nouveau entre les mains des Bénédictins, dont un monastère
existait près du Saint-Sépulcre. D'après Guillaume, célèbre
archevêque de Tyr, ceux-ci, en 1080, mirent à la tête du Saint
Hôpital de Jérusalem un oblat de Saint-Benoit, Gérard Tenque,
originaire vraisemblablement des Martigues (Provence), qui
avait quitté Amalfî (Province de Salerne) pour s'établir en
Terre Sainte. L'investiture lui aurait été donnée par l'abbé du
dit monastère. 4 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE ai
Cette assertion est réfutée par Jean-François Raybaud, né
à Arles le 9 août 1683, et qui fut chapelain conventuel de l'Ordre.
Selon lui, c'est avant la prise de Jérusalem par les Croisés qu'un
Français, Gérard (ou Géraud) Tenque (ou Tone), originaire du
Languedoc, et non des Martigues (1), aurait fait construire un
hôpital près d'une église dédiée à Saint Jean-Baptiste, et au
voisinage de l'hôpital des Amalfltains, dédié à Saint Jean l'Au
mônier. Gérard aurait même reçu cette église en don et pris
Saint Jean-Baptiste comme protecteur du nouvel établissement
hospitalier, appelé depuis « Hôpital de Saint Jean-Baptiste ».
Quoiqu'il en soit, c'est à dater de cette époque que Gérard prit
le titre d' « Humble maître de la Sainte Maison de l'Hôpital de
Saint Jean de Jérusalem et gardien des pauvres de Jésus-Christ »,
porté par ses successeurs et approuvé le 11 février 1113 piar
Pascal II. Le titre de Grand Maître ne fut confié que plus tard,
en 1267, à Hugues de Revel, par Clément IV.
Le service des pauvres, des infirmes et des malades fut,
tout d'abord, le but unique que poursuivirent les Frères de
Saint Jean de Jérusalem, groupés en Ordre hospitalier par
Gérard. Mais l'entrée des Croisés dans la Ville Sainte vint com
pliquer singulièrement leur tâche. Us eurent, dès lors, non
seulement à soigner de très nombreux blessés et malades, mais
encore à les protéger contre les Infidèles. Cette situation ne fit
d'ailleurs que s'aggraver quand les Chevaliers quittèrent la
Terre Sainte et s'installèrent à Rhodes, après la chute du
Royaume de Jérusalem et qu'ils eurent, à maintes reprises, à
défendre l'île contre les Turcs. De caractère essentiellement
charitable, l'Ordre se trouvera désormais, et ceci durant un
siècle et demi, dans l'obligation d'exercer une activité à la fois
militaire et maritime, qui lui vaudra un très glorieux prestige
dans toute la Chrétienté.
Assiégés dans Rhodes en 1310, puis en 1444 et 1480, et
n'ayant reçu aucun secours des princes chrétiens, les Chevaliers
finirent par succomber sous les coups des 300.000 hommes de
Soliman II, qui s'emparèrent de l'île que l'Ordre occupait depuis
214 ans.
Le 26 octobre 1530, après de pénibles pérégrinations, les
Chevaliers s'installèrent à Malte, que l'empereur Charles-Quint
(1) D'après J. F. Raybaud (toc. cit., pp. 9-11), les Martigues n'existaient
pas au siècle où vivait Gérard et ce n'est que vers le milieu du siècle suivant
que les trois petites agglomérations constitutives des furent bâties
par Raymond Béranger V, comte de Provence. L'APOTHICAIRERIE DU GRAND HOPITAL DE MALTE 215
leur donna à perpétuité, en fief, noble, libre et franc, ainsi que
les châteaux et places de Tripoli, de Gozo et Comino. Cette
concession fut approuvée par Clément VII. .
Les Chevaliers de Saint-Jean demeurèrent à Malte jusqu'au
12 juin 1798, date de la prise de l'île par les forces navales fran
çaises. Après avoir séjourné à Messine, puis à Catane (1804-1834)
ils se fixèrent à Rome (mai 1834), où se trouve aujourd'hui
encore le siège de l'Ordre.
Quelques mots sur le cadre organique de l'Ordre sont
encore nécessaires avant d'aborder les stipulations du titre IV
des Ordonnances de l'Ordre datées du 13 mars 1603 régissant
l' Apothicairerie du Grand Hôpital de La Valette (Malte).
A la tête de l'Ordre Souverain, placé sous la direction rel
igieuse du Saint-Siège et composé de chevaliers de justice, de
grâce, de religieux chapelains, de prêtres d'obédience, de frères
servans d'armes, de servans de stages, et de donats, se trouvait
comme aujourd'hui le Grand Maître» Gardien des Pauvres de
Jésus-Christ, qui exerçait, au nom et sous le contrôle du Chapitre
Général, le pouvoir exécutif. C'était un religieux, ayant dix ans
de profession et d'origine aristocratique. L'autorité suprême
appartenait donc au Chapitre Général, lequel établissait, réfor
mait ou cassait les statuts, remédiait aux abus, décidait les
armements et vaquait aux affaires ecclésiastiques et militaires.
Le Chapitre était assisté de quatre Conseils, à fonctions diffé
rentes, dont le Conseil ordinaire chargé des affaires courantes
et de résoudre les contestations éventuelles. Tous les Conseils
étaient présidés par le Grand Maître.
Le Grand Hospitalier, troisième bailli conventuel et « pilier
de la Langue de France » (2), avait la haute main sur le Grand
Hôpital et ses annexes. C'est lui qui présentait au Conseil Ordi
naire, pour agrément, l'Infirmier, les Prudhommes et les deux
écrivains de l'Hôpital, dont les charges étaient limitées à
ans (3).
Le Grand Commandeur de l'Ordre, appartenant à la « Lan
gue » de Provence dont il représentait toutes les Commande-
(2) Terme employé pour indiquer la répartition des membres de l'Ordre
suivant leur nationalité.
(3) L'Ordre estimait que les dignités qu'il conférait, étaient moins un
honneur qu'une charge. Certains officiers, après avoir occupé des postes import
ants, étaient investis d'une dignité sensiblement inférieure, ou revenaient
a leurs anciennes fonctions. REVUE D'HISTOIRE DC LA PHARMACIE 216
ries (4), avait également autorité sur le Grand Hôpital, ainsi
que sur l'Eglise Saint-Jean. C'est lui qui choisissait le Petit
Commandeur, lequel assistait à l'inspection de l'Apothicairerie.
Les Prudhommes étaient tenus de se faire présenter chaque
jour les dépenses de l'Hôpital, de les vérifier et de se faire rendre
compte des prescriptions faites par les médecins et chirurgiens,
ainsi q

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