L apparition du sphinx dans l art grec aux VIIIe et VIIe siècles avant J.-C. - article ; n°1 ; vol.75, pg 1-37
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L'apparition du sphinx dans l'art grec aux VIIIe et VIIe siècles avant J.-C. - article ; n°1 ; vol.75, pg 1-37

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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1951 - Volume 75 - Numéro 1 - Pages 1-37
37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1951
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

N. M Verdélis
L'apparition du sphinx dans l'art grec aux VIIIe et VIIe siècles
avant J.-C.
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 75, 1951. pp. 1-37.
Citer ce document / Cite this document :
Verdélis N. M. L'apparition du sphinx dans l'art grec aux VIIIe et VIIe siècles avant J.-C. In: Bulletin de correspondance
hellénique. Volume 75, 1951. pp. 1-37.
doi : 10.3406/bch.1951.2472
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1951_num_75_1_2472λ
L'APPARITION DU SPHINX DANS L'ART GREC
AUX VIIIe ET VIIe SIÈCLES AVANT J.-C.'1'
Ainsi que le signale K. F. Johansen (2), il n'y a pas eu jusqu'à présent,
malgré l'intérêt que présenterait ce travail, d'étude systématique faite
sur l'ensemble des représentations zoomorphiques dans l'art grec primitif.
L'aperçu limité que nous donnons ici sur la figure du sphinx ne peut,
naturellement, combler cette lacune, mais il apporte notre contribution à
une étude plus complète et plus approfondie.
Comme la plupart des animaux fantastiques utilisés dans l'art grec,
le sphinx est une création des peuples orientaux ; c'est par eux que les
Grecs ont reçu à la fois l'idée et le modèle de ce type qui sera ensuite
représenté si fréquemment tQut au long de leur art.
La première apparition du sphinx sur le sol grec remonte à la période
mycénienne. Au moment de la prédominance du style géométrique pur,
le sphinx disparaît du cycle de l'art grec, en même temps que les autres
motifs si riches et si vivants du décor précédent. Quand la tradition géomét
rique est à son tour épuisée, les artistes cherchent de nouveau des sujets
d'inspiration en dehors des éléments linéaires ; à ce moment le sphinx
réapparaît, mais dans un répertoire encore restreint : c'est la période des
premiers contacts entre le monde hellénique et le monde oriental à l'époque
historique. Ces contacts deviennent, par la suite, de plus en plus étroits
et élargissent l'horizon de l'art grec. Sous le souffle violent de ce nouvel
(1) Je remercie MM. P. de La Coste-Messelière et P. Devambez de m'avoir conseillé et guidé
dans ce travail, et J. Marcadé d'avoir revu attentivement le manuscrit avant l'impression.
Le Bullelin de Correspondance hellénique a bien voulu accueillir le présent mémoire qui avait été
soumis en 1950 à la Section des Sciences historiques et philologiques de l'École des Hautes Études,
à Paris.
(2) Les vases sicyoniens (1923), p. 128-129. 2 Ν. Μ. VERDÉLIS
esprit, qui se manifeste immédiatement après la deuxième moitié du
vme siècle, la tradition géométrique — si l'on ne tient pas compte de
certaines survivances — est arrêtée, et cède sa place au style orientalisant,
avec son caractère de plus en plus libre et hardi. Le sphinx est alors un des
sujets de prédilection.
Ni son type, ni la place qu'il occupe dans la composition générale ne
sont immuables ; différentes inspirations et quelques souvenirs de l'art
précédent ont donné à sa représentation une variété qui subsistera même
dans la forme pure de l'art grec, connue sous le nom de style dédalique ;
quant à sa place dans la composition générale, elle dépendra des divers
systèmes décoratifs.
Nous essaierons de donner ci-dessous une image de la variété de ces
représentations, et nous chercherons ensuite les influences qui ont provoqué
les modifications nombreuses de cette figure étrange.
L — CRÈTE
Les bronzes de Crète — boycliers et lames (1) — offrent les plus anciens
exemples de la représentation du sphinx. Les dates de cette série ont été
fixées par Kunze (2) de la fin du ixe siècle au commencement du vme siècle.
Malgré les contestations élevées sur l'ancienneté de la date et les suggestions
proposées pour fixer celle-ci (3), il reste sûr que les fragments les plus
anciens de la série doivent être placés dans la période géométrique (4).
Pour des raisons stylistiques, nous examinerons séparément le groupe
(1) Kunze, Kretische Bronzereliefs, 1931 (spécialement pour le sujet du sphinx, cf. les noa 1,
2, 4, 5, 7, 8, 18-21). Pour le bouclier de Palaikastro (= Kunze, n° 8), cf. aussi Miss Benton, BSA,
40, 1939/40, p. 53, n° 14, pi. 25. Pour le bouclier de Delphes : Amandry, BCH, 68/69, 1944/45,
p. 45-49, fig. 8-9. Pour les lames de Cavoussi et de Cnossos : AJA, 5, 1901, p. 147-8, fig. 11 ;
Kunze, op. cit., p. 251, fig. 31 et pi. 56 c ; JHS, 53, 1933, p. 290-1, fig. 16 ; Demargne, La Crète
dédalique, p. 236-8, fig. 37-38.
(2) Op. cit., p. 247 sqq.
(3) Pour Payne, JHS, 53, 1933, p. 122 (cf. Demargne, op. cil., p. 230, n. 2), ce serait le
commencement du vin6 siècle. La date proposée par Kunze a été acceptée par plusieurs archéo
logues : cf. par exemple Picard, Manuel, I, p. 139 ; D. Levi, Hesperia, 14, 1945, p. 8 ; Amandry,
op. cit. Au contraire, Miss Benton (BSA, 35, 1934/5, p. 117) place les plus anciens de ces fragments
à la fin du vnie siècle, les autres dans le vu9 siècle ; puis (BSA, 39, 1938-9, p. 52 sqq.) elle place
tous les morceaux dans le vne siècle, de la fin du premier quart au commencement du dernier.
Cette datation paraît exagérément basse.
(4) La plus récente datation du style géométrique est donnée par Weinberg, Corinth, VII,
1, p. 9 et 25 (cf. Heurtley, QDAP, 1935, p. 181 ; Kahane, AJA, 44, 1940, p. 481) ; il place le
commencement de ce style, dans la Grèce en général, à la fin du xe siècle ; sa première période
couvre tout le ixe siècle, la phase postérieure va jusqu'au milieu du vme siècle. ■
,
. l'apparition du sphinx dans l'art grec 3
des boucliers et le groupe des lames. Mais le bouclier de Delphes sera
incorporé dans le des lames auquel l'apparentent sa composition
ainsi que d'autres détails.
1. Boucliers. — Sur les boucliers, exception faite pour le Bouclier aux
Serpents (1) avec sa représentation d'un sphinx isolé, les sphinx sont
toujours représentés par paires antithétiques.
Dans leur attitude il existe une totale uniformité, caractérisée par un
mouvement curieux du corps : immobilité de Pavant-train, mobilité
extrême de l'arrière-train avec extension des pattes postérieures. Kunze (2)
explique ce phénomène par la nécessité de remplir la surface décorée.
Le Bouclier aux Serpents s'écarte de la règle par le désir de rendre le
mouvement plus naturel.
Sur le Bouclier aux Serpents, la tête de la bête est couverte d'une sorte
de casque, dont la forme rappelle la « Couronne Blanche du Sud » des
Rois d'Egypte, mais qui comporte une banderolle fixée au sommet de la
coiffure et se déroulant en arrière, telle qu'on la voit sur certains monuments
de l'Orient méditerranéen. — Sur les autres boucliers les sphinx portent
simplement sur le chef une sorte de foulard, ou bien ils ont la tête nue (3).
En général, la chevelure est représentée de façon assez semblable : elle
se termine par une tresse retombant en arrière sur la nuque. Sur le bouclier
de Palaikastro, un des plus récents exemplaires de la série, il y a une
exception à la règle : la chevelure se divise en deux tresses derrière l'oreille ;
mais sur le bouclier de Delphes, le dernier en date de la série (4), la tradition
ancienne est reprise.
Les ailes sont dressées vers le haut, striées dans le sens de la hauteur
par de longs traits parallèles. Entre ceux-ci, des subdivisions carrées
sont parfois remplies d'incisions obliques. Sur quelques exemples (5), les
ailes sont prolongées en bas, sous le ventre.de l'animal. Le plumage de la
poitrine est marqué habituellement soit par de petits demi-cercles, soit
par des sortes d'écaillés.
Le sexe dominant est féminin, mais sur le fragment Kunze, n° 18 (6),
les deux sphinx sont masculins et barbus.
(1) Kunze, n« 1, pi. 2. ■
(2) Op. cil., p. 178.
(3) Ex. : Kunze, n« 20, pi. 30 b.
(4) D'après Amandry, op. cit., il date de la fin du vin* siècle ou du commencement du
vne siècle.
(5) Kunze, n0· 4 et 5, pi. 6 et 9. .
(6) PI. 30 a. ,
Ν. Μ. VERDELIS
2. Lames de bronze. — Sur les lames, la surface à décorer est divisée
en zones horizontales à l'intérieur desquelles les sphinx sont disposés en
ran

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