L artisanat en évolution : l exemple de trois métiers - article ; n°1 ; vol.34, pg 58-70
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Revue d'économie industrielle - Année 1985 - Volume 34 - Numéro 1 - Pages 58-70
How do artisans face up or endure the contemporary turmoil ? Do certain artisanal activities survive better than others ? This line of questioning is at the hub of our study, which is based on the comparative analysis of 3 000 enterprises between 1973 and 1983.
Although the scope of the activities and the environmental pressures have changed, crafstmanship is no more exploding today than it was disappearing ten years ago. Half of the work force has turned over however, the other half has maintained its independence. Their dynamism is fueled first and foremost on economical conditions such as choice of an adapted niche activity, technical or managerial skills, etc. This dynamism also finds its motivation without a doubt through particular psychological inclinations : the artisans' personality accomodates better in their daily economical exchanges the « interpersonal bargaining » rather than the relative protection of a salaried status and/or submission to institutionalized pricing.
Comment les artisans affrontent-ils ou subissent-ils les dérèglements actuels ? Certains territoires artisanaux résistent-ils mieux que d'autres ? Ce questionnement est au centre de notre travail qui repose sur l'analyse comparative de 3 000 établissements en 1973 et 1983.
Si le contenu des activités et les contraintes de l'environnement ont changé, l'artisanat n'est pas plus en voie d'explosion aujourd'hui qu'il n'était en voie de disparition il y a dix ans. Une moitié des effectifs s'est renouvelée, mais l'autre moitié s'est maintenue dans l'indépendance. Le dynamisme de ces artisans-là repose d'abord sur des conditions économiques (choix de créneaux adaptés, compétences de techniciens et de gestionnaires), mais aussi, sans doute, sur une condition psychologique : une personnalité qui les conduit à préférer, dans les rapports économiques quotidiens, le « marchandage inter-personnel » à la relative protection du salariat et des prix institués.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 35
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Christine Jaeger
Marlyse Pouchol
Michèle Severs
L'artisanat en évolution : l'exemple de trois métiers
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 34. 4e trimestre 1985. pp. 58-70.
Abstract
How do artisans face up or endure the contemporary turmoil ? Do certain artisanal activities survive better than others ? This line
of questioning is at the hub of our study, which is based on the comparative analysis of 3 000 enterprises between 1973 and
1983.
Although the scope of the activities and the environmental pressures have changed, crafstmanship is no more exploding today
than it was disappearing ten years ago. Half of the work force has turned over however, the other half has maintained its
independence. Their dynamism is fueled first and foremost on economical conditions such as choice of an adapted niche activity,
technical or managerial skills, etc. This dynamism also finds its motivation without a doubt through particular psychological
inclinations : the artisans' personality accomodates better in their daily economical exchanges the « interpersonal bargaining »
rather than the relative protection of a salaried status and/or submission to institutionalized pricing.
Résumé
Comment les artisans affrontent-ils ou subissent-ils les dérèglements actuels ? Certains territoires artisanaux résistent-ils mieux
que d'autres ? Ce questionnement est au centre de notre travail qui repose sur l'analyse comparative de 3 000 établissements en
1973 et 1983.
Si le contenu des activités et les contraintes de l'environnement ont changé, l'artisanat n'est pas plus en voie d'explosion
aujourd'hui qu'il n'était en voie de disparition il y a dix ans. Une moitié des effectifs s'est renouvelée, mais l'autre moitié s'est
maintenue dans l'indépendance. Le dynamisme de ces artisans-là repose d'abord sur des conditions économiques (choix de
créneaux adaptés, compétences de techniciens et de gestionnaires), mais aussi, sans doute, sur une condition psychologique :
une personnalité qui les conduit à préférer, dans les rapports économiques quotidiens, le « marchandage inter-personnel » à la
relative protection du salariat et des prix institués.
Citer ce document / Cite this document :
Jaeger Christine, Pouchol Marlyse, Severs Michèle. L'artisanat en évolution : l'exemple de trois métiers. In: Revue d'économie
industrielle. Vol. 34. 4e trimestre 1985. pp. 58-70.
doi : 10.3406/rei.1985.2165
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1985_num_34_1_2165en évolution : L'artisanat
l'exemple de trois métiers
Christine JAEGER
Maître assistante à TUER de droit
et sciences économiques de Reims
Responsable au CIRA
Marlyse POUCHOL
Assistante à TUER de droit
et sciences économiques de Reims
Chercheur au CIRA
Michèle SEVERS
Assistante à TUER de droit
et sciences économiques de Reims
Chercheur au CIRA
Lors du début de nos travaux sur l'artisanat en 1972 (1), il n'était encore ques
tion ni d'économie souterraine, ni d'économie sociale, de tiers-secteur ou autres
lieux découverts depuis le déclenchement de la crise. Cependant, la présence de
l'artisanat dans l'économie constituait déjà un problème suffisamment vaste pour
mériter que l'on s'y arrête :
— Qu'est-ce que l'artisanat ? Artisanat et industrie recouvrent-ils des entreprises
qui ont la même rationalité économique et le même comportement ?
— Quelle est la place de l'artisanat dans le tissu productif ? Comment la coexis
tence entre l'artisanat et les entreprises plus importantes peut-elle évoluer, compte
tenu de la nature éventuellement particulière des unités artisanales et des tran
sformations du système économique général ?
Telles étaient les questions qu'il importait alors de soulever et auxquelles nous
avons tenté de répondre au travers de démarches successives : l'analyse de trois
activités économiques (2), puis une étude de l'histoire des formes de production
(1) La fonction économique de ¡'artisanat, T.l. L'artisanat dans le machinisme agricole, T. 2. L'arti
sanat dans la radio-télévision. J.C. BONTRON, C. JAEGER, J. LE DREN, L. VELARD, 1975,
SEGESA, rapport CORDES.
(2) Artisanat et capitalisme, C. JAEGER, thèse soutenue pour le doctorat d'État en sciences écono
miques, Reims, mars 1978, 3 volumes, 748 pages.
58 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 34, 4ème trimestre 1985 « non agricoles » depuis la renaissance des villes, et enfin par une confrontation
des premiers résultats aux données statistiques d'ensemble disponibles (3).
Après avoir brièvement rappelé les principaux résultats de ces travaux, nous
proposons de rendre compte d'une recherche plus récente sur le comportement
des unités artisanales depuis les dix dernières années, dans quelques activités (4) :
quels changements ont connu ces artisans depuis le début de la crise ? Quelle mort
alité, quel dynamisme, quelles transformations ont affecté leurs unités et leurs
métiers.
I. — L'ARTISANAT ET L'INDUSTRIE : DIFFÉRENCES ET
COMPLÉMENTARITÉS
Pour les praticiens du terrain, la question d'une spécificité éventuelle de l'art
isanat paraît enfoncer les portes ouvertes d'une évidence quotidienne. Cette ques
tion va toutefois à rencontre de nombre d'idées courantes et d'ailleurs persistantes :
• II en est ainsi de la croyance au caractère « pré-industriel » de l'artisanat, carac
tère le vouant, par voie de conséquence, à une disparition inéluctable avec le déve
loppement...? Pour faire bref, disons que dans cette optique, la petite taille des
unités artisanales accompagne et entraîne l'idée d'archaïsme, de tradition etc.. Dès
lors, les artisans d'aujourd'hui doivent devenir les industriels de demain ou, en
cas d'échec, leurs salariés...
• Une autre idée, renforcée par l'épanouissement de la crise — mais jaillie bien
avant (5) — conçoit l'artisanat comme un résidu d'unités plus ou moins margin
ales, sans autre rapport avec le monde des grandes firmes que celui de leur servir
d'une sorte de déversoir pour les chômeurs qui en sortent. De ce point de vue,
l'indépendance de l'activité artisanale, honnie ou idéalisée, est opposée à la bureauc
ratie des grandes entreprises comme on oppose l'irrationalité des individus à la
rationalité économique des vastes organisations.
Ni la disparition, ni l'archaïsme, ni la marginalité résiduelle de l'artisanat ne
se sont confirmés à l'examen des faits. L'approche systématique de la réalité art
isanale et de son insertion dans le monde contemporain montrent que ces idées
toutes faites doivent être écartées au profit d'une autre hypothèse d'interpréta
tion que l'on peut résumer en trois points :
1. le secteur des métiers (6) est un secteur hétérogène, tant par les activités qu'il
(3) Artisanat et capitalisme, l'envers delà roue de l'histoire, C. JAEGER, PAYOT, nov. 1982, 314 pages.
(4) L'artisanat en évolution : l'exemple de cinq métiers, C. C. de KERIMEL, M. POU-
CHOL, M. SEVERS, nov. 1983, C.I.R.A., rapport pour le commissariat général du Plan et le
ministère de l'Artisanat et du Commerce, 233 pages.
(5) C'est par exemple, la position de GALBRAITH dans Le nouvel État industriel, Gallimard, 1968,
p. 400 et suiv. Plus récemment, un, de nos ministres d'avant 1981 disait de l'artisanat : « c'est
une zone d'emplois à exploiter »...
(6) Le secteur des métiers est la seule catégorie officielle et donc opérationnelle : donnant lieu à une
reconnaissance juridique et statistique. Il s'agit de l'ensemble des entreprises de moins de 10 sala
riés exerçant des activités dont la liste est fixée officiellement (répertoire des métiers) i.e. non agri
coles, non administratives, non intellectuelles et dont le catactère commercial n'est pas dominant.
Il y a environ 800 000 entreprises du secteur des métiers en France dont la moitié n'ont aucun salarié.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 34, 4ème trimestre 1985 59 — qui sont loin d'être traditionnelles — que par les unités qu'il regroupe concerne
et les personnes qui y travaillent ;
2. une large majorité des unités — 95 % environ — du secteur des métiers sont
artisanales en un sens qu'il convient de dé

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