L histoire de l éducation en Italie. Bulletin critique - article ; n°1 ; vol.37, pg 55-66
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L'histoire de l'éducation en Italie. Bulletin critique - article ; n°1 ; vol.37, pg 55-66

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Description

Histoire de l'éducation - Année 1988 - Volume 37 - Numéro 1 - Pages 55-66
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 56
Langue Catalan

Extrait

Michel Ostenc
L'histoire de l'éducation en Italie. Bulletin critique
In: Histoire de l'éducation, N. 37, 1988. pp. 55-66.
Citer ce document / Cite this document :
Ostenc Michel. L'histoire de l'éducation en Italie. Bulletin critique. In: Histoire de l'éducation, N. 37, 1988. pp. 55-66.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hedu_0221-6280_1988_num_37_1_1552VHISTOIRE DE L'EDUCATION EN ITALIE
Bulletin critique
par Michel OSTENC
L'histoire de l'éducation est en plein essor en Italie. Elle ne se
limite plus à l'histoire de la pédagogie mais s'efforce de replacer le
fait éducatif dans son contexte économique, social et culturel. Cet
élargissement du champ d'investigation correspond au besoin
d'une connaissance plus concrète de la vie de l'institution scolaire.
On essaie d'y parvenir en multipliant les monographies locales ou
en conservant la perspective de la « longue durée » ; mais le recours
au contexte économique, politique et culturel, les références aux
traits de mentalité et aux faits sociaux prouvent que l'histoire de
l'éducation en Italie est sortie des spéculations intellectuelles.
Les polémiques anti-illuministes de l'idéalisme philosophique
ont longtemps éloigné les historiens italiens de l'époque des
Lumières. Luciana Bellatalla s'efforce de combler ce vide dans une
étude des idées pédagogiques de Leopold, grand-duc de Toscane de
1775 à 1790, et futur empereur (1). Elle utilise les «Notes sur
l'éducation » écrites en français par le prince vers 1775, et conser
vées aux Archives d'État de Vienne. Le grand-duc a assimilé l'idéal
pédagogique illuministe et la culture des Lumières dans laquelle il a
été élevé ; mais sa pensée présenterait suffisamment d'affinités avec
celle de ses sujets pour la rencontrer harmonieusement. L'accent
( 1 ) Luciana Bellatalla : Pietro Leopoldo di Toscana granduca-educatore. Teoria e
pratica di un despota illuminato. Lucques, Maria Pacini Fazzi, 1984, 1 16 p.
Histoire de r éducation - n" 37, janvier 1988
Service d'histoire de l'éducation
I.N.R.P. 29, rue d'Ulm - 75005 Paris 56 Michel OSTENC
mis sur l'enseignement de l'histoire et l'importance prêtée à la
traduction du savoir en termes techniques correspondraient à des
valeurs essentielles de la tradition culturelle italienne du XVIIIe
siècle. Leopold élabore un « curriculum » d'études ; mais il semble
que la problématique d'une « éducation nationale » soit assez marg
inale dans sa réflexion théorique. Par contre, il envisage clair
ement l'éducation comme un moyen de restructuration sociale. Sa
pensée rencontre celle de Pestalozzi dans la prise en compte de la
nécessité d'une instruction populaire, une vision identique de
la nature humaine simple et bonne, mais qui doit être réglée par le
devoir. L'auteur ramène à de plus justes proportions l'influence
exercée sur le souverain par les intellectuels toscans et juge sévère
ment une politique scolaire qui exclut le peuple du processus
d'émancipation culturelle. Le contraste entre la hauteur de vue des
intentions et l'échec des réalisations est imputé au désaccord entre
les conseillers laïques du prince et le courant janséniste toscan. Le
jugement équilibré du livre rend justice au souverain sans céder au
mythe entretenu par la culture toscane du siècle dernier.
En dépit de son ère géographique restreinte et d'une période
limitée dans le temps, l'ouvrage de Leonardo Trisciuzzi et Diana De
Rosa sur les enfants abandonnés à Trieste au XVIIIe siècle (1) ne
manque pas d'ampleur. Les auteurs ont consulté la documentation
du « Cesareo Regio Governo », à l'Archivio di Stato de Trieste ;
leurs multiples comparaisons avec les situations voisines donnent
au livre sa largeur de vue. Les institutions charitables, gérées par le
clergé, par les fonctionnaires et les autorités municipales, doivent
trouver une solution à la coexistence des enfants abandonnés avec
les malades, les mendiants et les vagabonds. D'abord réservée aux
nouveaux-nés illégitimes et aux familles indigentes, l'assistance est
un moyen de limiter l'avortement et l'infanticide. Le plus souvent,
le nouveau-né meurt en bas âge. Il ne reste de lui qu'un signe de
reconnaissance, un morceau d'étoffe ou une pièce de monnaie, seul
témoignage d'un espoir déçu. L'appellation pompeuse d'« enfant
de sa majesté » dissimule mal la brève existence d'un bâtard.
L'histoire de l'éducation au XIXe siècle a privilégié ces dernières
années quelques thèmes significatifs : l'éducation féminine, l'ense
ignement maternel, l'école primaire, l'alphabétisation des masses et
la politique d'éducation populaire des socialistes. L'exposition de
Sienne de 1987 incite au rassemblement documentaire (2). Les
(1) Leonardo Trisciuzzi, Diana De Rosa: / bambini di sua maestà. Esposti e
orfani nella Trieste del '700. Milan, Franco Angeli, 1986, 120 p.
(2) Ilaria Porciani : Le Donne a scuola. L' educazione femminile neW Italia dell'
Ottocento. Mostra documentaria e iconograftca. Florence, Il Sedicesimo, 1987, 199 p. de l'éducation en Italie 57 L'histoire
expositions pédagogiques s'inspirent en Italie des musées all
emands de la vie quotidienne et de la culture technique (1). Celle de
Sienne se réfère plutôt à l'exposition sur l'éducation des filles orga
nisée à Rouen en 1983 (2). Au XIXe siècle, l'Église italienne conti
nue à éduquer la femme à la prière et aux uvres pieuses. Les classes
aisées confient un rôle plus actif à la mère dans l'éducation des
enfants; mais le mouvement libéral ne favorise la prise de
conscience du problème de l'éducation féminine que dans des cer
cles restreints. L'école primaire de l'État unitaire ne fait reculer que
très lentement l'analphabétisme des femmes. Les premières innova
tions n'apparaissent qu'à la fin du siècle avec l'institutrice laïque, la
création des Instituts supérieurs de Magistère pour les professeurs
d'écoles normales et l'entrée à l'Université des premières étu
diantes. Certes, l'État libéral maintient la séparation des sexes ;
mais le débat reste vif entre les grandes revues libérales laïques et les
jésuites de la « Civilta cattolica ».
L'enseignement maternel est mieux connu. Giovanni Genovesi et
Enzo Catarsi nous révèlent les objectifs de l'enseignement confes
sionnel et ceux de la politique libérale dans une étude qui éclaire
l'image de l'enfant dans la société italienne à la fin du XIXe siècle (3).
Enseignement primaire et alphabétisation
On assiste à un épuisement progressif d'une historiographie de
l'éducation conçue comme celle des idées et de la pédagogie.
L'étude de l'enseignement primaire s'efforce de sortir des spécula
tions abstraites chères à l'idéalisme ; mais elle éprouve aussi quel
que méfiance envers une histoire des institutions centrée sur l'évolu
tion politique. Elle entend s'inspirer de la leçon des Annales dans
une démarche fortement influencée par les sciences sociales. Cette
orientation laisse ouvert le débat entre l'histoire totale et la « micro
histoire ». Simonetta Ulivieri ne conçoit pas la « nouvelle histoire »
comme une étude « braudelienne » dans les grands espaces et la
longue durée (4). Elle attend deux effets positifs de l'histoire locale :
( 1 ) Macchine, scuola, industria. Dal mestiere alla professionalità operaia. Bologne,
Il Mulino, 1980, 1 10 p. ; Un secolo dinsegnamento commerciale aFirenze : 1876-1983.
Florence, Il Sedicesimo, 1983.
(2) L'Éducation des filles il y a cent ans. Rouen, Musée national de l'Éducation,
1983, 96 p.
(3) Enzo Catarsi , Giovanni Genovesi : L'Infanzia a scuola. L' educazione infantile
in Italia dalle sale di custodia alla materna statale. Bergame, Juvenilia, 1985, 256 p.
On trouvera un compte rendu plus détaillé de ce livre infra, p. 125.
(4) Simonetta Ulivieri : Gonfalonieri. maestri e scolari in Val di Cornia. Storia
locale di istruzione popol

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