L identification des noms d ateliers monétaires mérovingiens (Arvernie et entours) : points de vue de linguiste - article ; n°157 ; vol.6, pg 347-405
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L'identification des noms d'ateliers monétaires mérovingiens (Arvernie et entours) : points de vue de linguiste - article ; n°157 ; vol.6, pg 347-405

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Description

Revue numismatique - Année 2001 - Volume 6 - Numéro 157 - Pages 347-405
59 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2001
Nombre de lectures 112
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Jean-Pierre Chambon
L'identification des noms d'ateliers monétaires mérovingiens
(Arvernie et entours) : points de vue de linguiste
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 157, année 2001 pp. 347-405.
Citer ce document / Cite this document :
Chambon Jean-Pierre. L'identification des noms d'ateliers monétaires mérovingiens (Arvernie et entours) : points de vue de
linguiste. In: Revue numismatique, 6e série - Tome 157, année 2001 pp. 347-405.
doi : 10.3406/numi.2001.2334
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_2001_num_6_157_2334CHAMBON* Jean-Pierre
L'IDENTIFICATION DES NOMS D'ATELIERS
MONÉTAIRES MÉROVINGIENS
(ARVERNIE ET ENTOURS) :
POINT DE VUE DE LINGUISTE '
(Chambon/Greub ensemble des Résumé. linguistes de propositions — romanistes. Les 2000), inscriptions nous méthodologiques, Après voudrions avoir monétaires tenté soumettre élaborées de mérovingiennes montrer ici du l'intérêt à point la sont critique de linguistique vue injustement du des linguiste, numismates de méconnues ce concercorpus un
nant l'identification des noms de lieux d'émission. Nous proposons à cet égard une batte
rie de quatre critères que nous appliquons, dans un second temps, à la discussion d'une
douzaine d'ateliers arvernes. Chemin faisant, nous sommes conduit à avancer l'hypothèse
selon laquelle le réseau des ateliers monétaires constitue un révélateur de la décentralisa
tion de l'appareil d'État mérovingien et témoigne ainsi de la continuité évolutive des struc
tures administratives entre le Bas-Empire et les Carolingiens.
§ 1. - Consistant, pour l'essentiel, en noms propres de personnes et de
lieux, les légendes des monnaies d'or des monétaires mérovingiens offrent
cependant au linguiste romaniste une source abondante de données dont la
philologie, hautement spécialisée et hérissée de difficultés, lui reste, hélas,
généralement impénétrable. L'intérêt du corpus numismatique mérovin
gien tient pour une grande part à la période à laquelle il se situe (ca 560-
ca 675) 2, période qui correspond à une plage aussi mal éclairée sur le plan
* Université de Paris- Sorbonně (Paris IV), U.F.R. de Langue Française, rue Victor Cous
in, 75005 Paris / 8, rue Latour d'Auvergne, 63000 Clermont-Ferrand.
1 Communication préparée à l'occasion de la table ronde « Les monnayages d'Au
vergne, de l'Antiquité au Moyen Âge » (DRAC Auvergne, 21 janvier 2000). Un résumé (où
est seul développé l'exemple de Catiriaco, ci-dessous §§ 34-39) paraîtra dans la Revue
d'Auvergne. L'auteur adresse ses sincères remerciements à Mme Françoise Dumas et à
MM. Marc Bompaire et Michel Dhénin pour leur aide et leurs utiles suggestions. Confor
mément aux normes de la Revue numismatique, les noms des communes actuelles sont
imprimés en romain, y compris lorsqu'ils se trouvent en emploi autonymique (= en italique
dans l'usage linguistique).
2 Le linguiste souhaiterait, bien entendu, davantage de précision dans la datation de
telle ou telle monnaie. Nous ignorons dans quelle mesure cela est techniquement possible ;
v. la tentative de Depeyrot (1998) dans ce sens.
RN 2001, p. 347-405 Jean-Pierre Chambon 348
documentaire qu'elle est cruciale dans la problématique de ce qu'on appell
e couramment la « transition du latin aux langues romanes ». Malgré l'in
térêt qu'il présente, ce corpus n'a été que très peu sollicité par les lin
guistes : nous ne connaissons, du point de vue de la grammaire historique,
qu'une seule contribution, émanant d'un grand numismate, professeur à
l'École des chartes (Prou 1910) 3.
§ 2. - Les monnaies mérovingiennes méritent aussi de retenir plus spé
cifiquement l'attention des anthroponymistes - qui, à notre connaissance,
n'ont pratiquement pas exploité cette source du point de vue roman4 - et
des toponymistes - qui, lorsqu'ils y ont recours, ne la connaissent d'ordi
naire que de deuxième ou de troisième main5. Avec la question de l'iden
tification des toponymes figurant sur les monnaies, ce n'est donc que l'un
des aspects du corpus susceptibles d'intéresser les linguistes que nous
aborderons. Cet aspect revêt aussi une importance non négligeable pour le
numismate et l'historien.
§ 3. - Quelques sondages portant sur les identifications ayant cours
montreront qu'une reconsidération critique de la tradition est, en partie,
indispensable : nous chercherons d'abord des critères susceptibles de gui
der les investigations et de permettre d'en évaluer les résultats (I). Nous
appliquerons ensuite à quelques cas particuliers les éléments de méthode
ainsi dégagés (II). Nous nous efforcerons de la sorte de proposer une
approche qui se voudrait conforme aux règles de la linguistique historique,
mais adaptée aussi au corpus monétaire mérovingien, et prenant en compt
e aussi bien l'expression des signes linguistiques eux-mêmes que les pro
priétés saillantes de la classe de referents qu'ils désignent.
I. À la recherche d'une critériologie
1. Quelques sondages, pratiqués du point de vue du linguiste, convain
quent que la qualité des identifications ayant cours est inégale et, dans
certains cas, loin d'être excellente.
§ 4. - Si plus des trois-quarts des identifications ayant trait aux noms
3 V aussi, à présent, Chambon/Greub, 2000.
4 Le répertoire des Noms de personne sur le territoire de l 'ancienne Gaule du VIe siècle
au XIIe siècle (Morlet 1971 et 1972) qui reste la base de nos connaissances, ne tient tout
simplement pas compte des monnaies. Le beau travail de Felder (1978) se situe presque
exclusivement du point de vue de la linguistique germanique.
5 Cf. Lafaurie 1968, a, p. 255.
6 Nous parlerons par convention d'ateliers pour désigner le réfèrent des toponymes des
légendes monétaires, sans exclure que des frappes locales aient pu être exécutées au chef-
lieu de la cité ou dans des ateliers itinérants ; cf. Lafaurie 1968, a, p. 257.
RN 2001, p. 347-405 L'identification des noms d'ateliers monétaires mérovingiens 349
d'ateliers6 limousins méritent d'être retenues, le bilan s'avère moins favo
rable en ce qui concerne les ateliers arvernes (40 % d'identifications erro
nées ou fort douteuses) et rutènes (4 identifications sur 5 à rejeter) 7. V les
justifications en Annexe.
§ 5. Nous ne pouvons donc nous accorder avec Raignoux (1969, p. 595)
quand il affirme « qu'il est logique de tenir une attribution comme exacte
dès lors qu'elle est corroborée par plusieurs des plus grands spécialistes de
la numismatique française ». La valeur de la tradition est mitigée. Nous
partageons, en revanche, la conclusion récemment exprimée par Fournier/
Malacher (1999, p. 36) suivant laquelle, dans la civitas Arvernorum du
moins, un « examen critique de l'identification des ateliers » s'impose.
Cette conclusion nous servira de point de départ.
2. Deux conditions générales semblent nécessaires à l'obtention de pro
grès significatifs dans le domaine des identifications toponymiques
d'ateliers.
§ 6. - Sur le plan de la pratique de la recherche, tout d'abord, il paraît
désirable d'abandonner le style aussi lapidaire que celui des monétaires
eux-mêmes qu'adoptent trop souvent les toponymistes comme les numis
mates, ce qui tend à dispenser les uns et les autres de l'obligation d'admin
istrer des preuves. Admissible pour les cas évidents, ce procédé est
inadapté dans les cas - qui sont nombreux - appelant nécessairement une
démonstration. De tels cas demandent à être traités sous forme soit de
notices détaillées, soit même de dissertations.
Les progrès à accomplir dépendent aussi et surtout, pensons-nous, d'un
effort accru de rigueur méthodologique : en premier lieu, de la reconnais
sance d'un corps de critères simples susceptibles de guider la recherche,
d'en évaluer les résultats et de servir de base de référence aux discussions.
La première démarche consiste à se mettre en quête d'une critériologie
explicite et adaptée à l'identification des noms d'ateliers monétaires.
D'une manière générale, l'identification des toponymes, bien qu'il
s'agisse d'une o

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