L implantation des pharmacies à Paris et dans sa banlieue de 1803 à 1850 - article ; n°343 ; vol.92, pg 427-446
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L'implantation des pharmacies à Paris et dans sa banlieue de 1803 à 1850 - article ; n°343 ; vol.92, pg 427-446

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Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 2004 - Volume 92 - Numéro 343 - Pages 427-446
Pour la ville de Paris durant cette période, le nombre des pharmacies ouvertes est passé de 116 à 371. Dans les communes rurales du département de la Seine, 74 pharmacies ont été créées. Les origines de cette croissance spectaculaire sont d'une part la création de l'École de pharmacie, rue de l'Arbalète, et celle du diplôme de pharmacien inclus dans la loi du 21 germinal an XI-1803, et d'autre part la forte extension urbaine observée après 1820 dans l'espace limité par les grands boulevards et le mur de l'octroi, la Madeleine, l'Europe, la Nouvelle-Athènes, Saint- Vincent de Paul, faubourg Saint- Martin, faubourg du Temple, Popincourt. Les villages de la première couronne inclus dans l'enceinte de Thiers, Vaugirard, Grenelle, Auteuil, Passy, Les Ternes, Les Batignolles-Monceaux, Montmartre, La Chapelle, La Villette, Belleville, Charonne, Bercy et le Petit-Montrouge possédaient en moyenne trois pharmacies ouvertes en 1845. En 1806, on comptait une pharmacie pour 4 230 habitants. Ce chiffre a été abaissé à une officine pour 2 680 habitants en 1852. L'ensemble des chiffres analysés provient des archives administratives de la préfecture de Police du département de la Seine. En conclusion, il est possible de dire que la loi de Germinal a permis d'étendre et de moderniser les ressources sanitaires, et qu'elle a donné une impulsion nette au mouvement libéral de la profession pharmaceutique et à son commerce, dans Paris comme dans les communes de banlieue.
The establishment of community pharmacies in Paris and the suburbs from 1803 to 1850.
In the city of Paris, the number of pharmacies was 116 in 1803, and came to 371 in 1850. In the villages included in the department of the Seine, 74 pharmacies were created. The origin of this dramatic increase can be related to the new law « 21 germinal an XI » 1803, ruling the pharmaceutical practice in France, by creating the School of pharmacy of Paris and the pharmacist degree. This new frame enabled a broader access to this profession, recruiting young people originating from the country as well as from Paris. The important urban extension of the town started from 1820 and reached the suburbs in 1840, with approximately doubling its population within 1800 to 1855. The ratio was one pharmacy for 4 230 inhabitants in 1806, passing to one for 2 680 in 1852. Specific figures are given for different part of the city, and the suburban area. All of them are taken from the records of the « Préfecture de Police du département de la Seine » (Paris). This study enlightens the way how the French pharmacists contributed to modernize the health structures in relation with the scientific progress and the economic development coming from the industrial revolution.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2004
Nombre de lectures 116
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Francis Trépardoux
L'implantation des pharmacies à Paris et dans sa banlieue de
1803 à 1850
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 92e année, N. 343, 2004. pp. 427-446.
Citer ce document / Cite this document :
Trépardoux Francis. L'implantation des pharmacies à Paris et dans sa banlieue de 1803 à 1850. In: Revue d'histoire de la
pharmacie, 92e année, N. 343, 2004. pp. 427-446.
doi : 10.3406/pharm.2004.5678
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_2004_num_92_343_5678Résumé
Pour la ville de Paris durant cette période, le nombre des pharmacies ouvertes est passé de 116 à 371.
Dans les communes rurales du département de la Seine, 74 ont été créées. Les origines de
cette croissance spectaculaire sont d'une part la création de l'École de pharmacie, rue de l'Arbalète, et
celle du diplôme de pharmacien inclus dans la loi du 21 germinal an XI-1803, et d'autre part la forte
extension urbaine observée après 1820 dans l'espace limité par les grands boulevards et le mur de
l'octroi, la Madeleine, l'Europe, la Nouvelle-Athènes, Saint- Vincent de Paul, faubourg Saint- Martin,
faubourg du Temple, Popincourt. Les villages de la première couronne inclus dans l'enceinte de Thiers,
Vaugirard, Grenelle, Auteuil, Passy, Les Ternes, Les Batignolles-Monceaux, Montmartre, La Chapelle,
La Villette, Belleville, Charonne, Bercy et le Petit-Montrouge possédaient en moyenne trois pharmacies
ouvertes en 1845. En 1806, on comptait une pharmacie pour 4 230 habitants. Ce chiffre a été abaissé à
une officine pour 2 680 habitants en 1852. L'ensemble des chiffres analysés provient des archives
administratives de la préfecture de Police du département de la Seine. En conclusion, il est possible de
dire que la loi de Germinal a permis d'étendre et de moderniser les ressources sanitaires, et qu'elle a
donné une impulsion nette au mouvement libéral de la profession pharmaceutique et à son commerce,
dans Paris comme dans les communes de banlieue.
Abstract
The establishment of community pharmacies in Paris and the suburbs from 1803 to 1850.
In the city of Paris, the number of pharmacies was 116 in 1803, and came to 371 in 1850. In the villages
included in the department of the Seine, 74 pharmacies were created. The origin of this dramatic
increase can be related to the new law « 21 germinal an XI » 1803, ruling the pharmaceutical practice in
France, by creating the School of pharmacy of Paris and the pharmacist degree. This new frame
enabled a broader access to this profession, recruiting young people originating from the country as well
as from Paris. The important urban extension of the town started from 1820 and reached the suburbs in
1840, with approximately doubling its population within 1800 to 1855. The ratio was one pharmacy for 4
230 inhabitants in 1806, passing to one for 2 680 in 1852. Specific figures are given for different part of
the city, and the suburban area. All of them are taken from the records of the « Préfecture de Police du
département de la Seine » (Paris). This study enlightens the way how the French pharmacists
contributed to modernize the health structures in relation with the scientific progress and the economic
development coming from the industrial revolution.427
L'implantation des pharmacies
à Paris et dans sa banlieue
de 1803 à 1850
par Francis Trépardoux *
La promulgation de la loi du 1 1 avril 1803 - 21 germinal an XI -, a mar
qué un point essentiel dans l'organisation moderne de la profession
pharmaceutique en France. À la suite des bouleversements politiques
majeurs de la Révolution, elle a été le point de départ d'une époque nouvelle,
venant attester de la vigoureuse reprise en main administrative du gouvernement
du Consulat. Pour une durée d'un siècle et demi, elle fixa le cadre réglementaire
de cette profession.
Dans un but de sauvegarde et de protection de la santé publique, elle définis
sait avec clarté les caractéristiques de l'officine de pharmacie et de son laborat
oire. Elle créait le diplôme de pharmacien et ses conditions de validité pour l'e
nsemble du territoire national, en même temps qu'elle créait trois Écoles de phar
macie à Paris, Montpellier et Strasbourg.
Le thème de notre étude s'inscrit dans le calendrier de la commémoration de
cette date historique importante dans l'organisation sanitaire de notre pays.
L'Ecole de pharmacie de Paris
La déclaration royale du 25 avril 1777 avait institutionnalisé le Collège de phar
macie, établissement d'enseignement libre des sciences pharmaceutiques, autant
que siège opérationnel de la corporation des Maîtres en pharmacie de Paris -
Cette étude a fait l'objet d'une communication le samedi 29 novembre 2003 à l'Hôtel-de- Ville de
Versailles (78000), au cours du colloque « Corps-Santé-Société », organisé par la Fédération des Sociétés
d'histoire et d'archéologie de Paris et de l'Île-de-France, présidée par le Pr Michel Balard.
* 9 rue des Gate-Ceps, 92210 Saint-Cloud
REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE, LE, N° 343, 3e TRIM. 2004, 427-446. 428 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE
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Fig. 1 : Paris. - L'École de pharmacie, rue de L'Arbalète, vue de l'intérieur avec son jardin
botanique et son amphithéâtre bâti vers 1840 adossé à la rue.
Ces bâtiments furent détruits en 1882 lorsque fut prolongée la rue des Feuillantines.
Plus tard, ce site abrita l'Institut national agronomique (Arch. PP).
ex maîtres apothicaires -, auquel était annexé son vaste jardin botanique connu sous
le nom de Jardin des Apothicaires. Depuis le XVIe siècle, son emplacement se trou
vait derrière la Montagne Sainte-Geneviève, jouxtant le quartier Mouffetard et le
Faubourg Saint-Marcel, bordant la rue de l'Arbalète visible de nos jours [figure 1].
Après l'abolition générale des jurandes, la loi Le Chapelier avait légalisé la
liberté du travail et de l'entreprise dans un système de patentes. Cependant les
règlements applicables à la pharmacie furent confirmés par la loi du 17 avril 1791,
limitant ainsi les dérives si dangereuses du charlatanisme, et conservant de façon
discrète un caractère officiel à l'ancien Collège de pharmacie qui devait renaître
officiellement en mars 1796 sous le nom de « Société libre des pharmaciens de
Paris », après la promulgation par le gouvernement du Directoire d'une nouvelle
loi autorisant les citoyens à créer des établissements d'enseignement et des socié
tés libres. Elle comptait alors 80 membres pharmaciens domiciliés à Paris.
Contrairement à la profession médicale dont les écoles avaient été supprimées
avec les universités, l'enseignement de la pharmacie comprenant aussi celui de
la chimie, de la botanique et de l'histoire naturelle avait pu être maintenu à Paris
sans discontinuité, et renaissait en 1796 avec le nom d' « École gratuite de phar
macie, section de l'Observatoire à Paris ». Ses cours étaient suivis par les élèves ,
L'IMPLANTATION DES PHARMACIES DE 1803 À 1850 429
pharmaciens, mais aussi par des médecins, des sages-femmes et divers amateurs,
scientifiques français et étrangers. En août 1803, elle prit le nom d'« École de
pharmacie de Paris », à l'identique de ses eponymes de Strasbourg et de
Montpellier.
La scolarité durait trois ans, avec trois années de stage pratique chez un phar
macien es qualité, donnant alors accès au diplôme de pharmacien après réussite
aux examens. La loi de Germinal créait deux degrés de qualifications pour les
pharmaciens comme cela venait d'être fait dans le corps médical dans le but de
distinguer les médecins des chirurgiens en créant le titre d'officier de santé. Avec
huit années d'apprentissage en pharmacie d'officine, il était possible d'acquérir
le grade de pharmacien de 2e classe, après passage et succès devant un jury
départemental. La liberté d'exercice était dans ce cas limitée au ressort de ce
département. Ce cadre réglementaire devait permettre chez les médecins et chez
les pharmaciens d'ouvrir une possibilité de pratique professionnelle à des indi
vidus qui avaient obtenu des qualifications scientifiques et techniques souvent
incomplètes, interrompues durant les années révolutionnaires, nécessitant la
sanction d'un contrôle sérieux.
Avec le brassage important de populatio

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