La bande dessinée au Québec - article ; n°1 ; vol.96, pg 46-62
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Description

Communication et langages - Année 1993 - Volume 96 - Numéro 1 - Pages 46-62
Dans le n° 19 du 39 trimestre 1973, de Communication et Langages j'avais signé un article qui tentait de dire - bien incomplètement et de l'extérieur - mon admiration pour ce qui me paraissait être alors, la naissance des bandes dessinées québécoises. Il était nécessaire que la « leçon » vînt de l'intérieur. Mira Falardeau est à la fois une chercheuse universitaire (doctorat en Sorbonne sur la bande dessinée féminine) et une dessinatrice militante depuis de très nombreuses années ; elle était sans doute la mieux placée pour mener à bien l'énorme entreprise d'une « histoire de la bande dessinée québécoise ». On oublie trop souvent qu'un certain ostracisme communicationnel fait la part étroite à la B.D., l'exemple québécois nous montre la part de la langue notée dans les espaces de parole de la B.D. ; cette langue « française » est un véritable trésor national au Québec. Elle tient lieu tout à la fois du château de Versailles et d'une édition nouvelle de la Défense et illustration de la langue québécoise. Mira Falardeau nous rappelle ces enjeux.
17 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Mira Falardeau
La bande dessinée au Québec
In: Communication et langages. N°96, 2ème trimestre 1993. pp. 46-62.
Résumé
Dans le n° 19 du 39 trimestre 1973, de Communication et Langages j'avais signé un article qui tentait de dire - bien
incomplètement et de l'extérieur - mon admiration pour ce qui me paraissait être alors, la naissance des bandes dessinées
québécoises. Il était nécessaire que la « leçon » vînt de l'intérieur. Mira Falardeau est à la fois une chercheuse universitaire
(doctorat en Sorbonne sur la bande dessinée féminine) et une dessinatrice militante depuis de très nombreuses années ; elle
était sans doute la mieux placée pour mener à bien l'énorme entreprise d'une « histoire de la bande dessinée québécoise ». On
oublie trop souvent qu'un certain ostracisme communicationnel fait la part étroite à la B.D., l'exemple québécois nous montre la
part de la langue notée dans les espaces de parole de la B.D. ; cette langue « française » est un véritable trésor national au
Québec. Elle tient lieu tout à la fois du château de Versailles et d'une édition nouvelle de la Défense et illustration de la langue
québécoise. Mira Falardeau nous rappelle ces enjeux.
Citer ce document / Cite this document :
Falardeau Mira. La bande dessinée au Québec. In: Communication et langages. N°96, 2ème trimestre 1993. pp. 46-62.
doi : 10.3406/colan.1993.2434
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/colan_0336-1500_1993_num_96_1_2434LU
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Dans le n° 19 du 39 trimestre 1973, de Communication l'énorme entreprise d'une « histoire de la
bande dessinée québécoise »1. On oublie et Langages j'avais signé un article qui
tentait de dire - bien incomplètement et de trop souvent qu'un certain ostracisme
l'extérieur - mon admiration pour ce qui communicationnel fait la part étroite à la
me paraissait être alors, la naissance des B.D., l'exemple québécois nous montre la
bandes dessinées québécoises. Il était part de la langue notée dans les espaces
nécessaire que la « leçon » vînt de l'inté de parole de la B.D. ; cette langue « fran
çaise » est un véritable trésor national au rieur. Mira Falardeau est à la fois une
Québec. Elle tient lieu tout à la fois du chercheuse universitaire (doctorat en
château de Versailles et d'une édition Sorbonne sur la bande dessinée féminine)
nouvelle de la Défense et illustration de la et une dessinatrice militante depuis de
très nombreuses années ; elle était sans langue québécoise. Mira Falardeau nous
doute la mieux placée pour mener à bien rappelle ces enjeux.
Gérard Blanchard
UN PEU veillées qui à Les conteste articles La universités, embryonnaire. livre mais D'HISTOIRE faire bande permettent ancêtres sur aussi l'histoire dans d'antan. la les dessinée, sur bande à coureurs les des celle de C'est la journaux, Durant survivance festivals, cet dessinée nos qui ou pour des art humoristes se neuvième tout dans bois combler à lit mais des en le au de notre et régime langue colloques, Québec. la les art, un recherche pays. du conteurs vide a seigneurial, esprit française xixe droit Ce à que des livre siècle gaulois aujourd'hui et au j'ai conteuses cours est qui Québec entrepris ce sont le se et dans premier cascadfait à sans reste eux des ici, les un
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eur, qui nous permettent de survivre. 8 L'humour a sa part dans notre résistance farouche à l'assimila- 1
1. À paraître à l'automne 93, La bande dessinée au Québec de Mira Falardeau chez
i Boréal Express, Montréal. La bande dessinée au Québec 47
tion durant tout le xixe siècle. Témoins, une centaine de journaux
humoristiques nés entre les lignes des événements de 1837, de
la confédération de 1867, bref durant la naissance de cet
étrange pays qu'est le Canada. Les histoires en images y tien
nent une belle place sous forme de chroniques satiriques de
Monsieur et Madame Tout-le-monde gravées de façon souvent
anonyme par nos plus grands artistes.
À l'avènement des grands quotidiens autour de 1900, la bande
dessinée est un atout dans la conquête d'un public encore anal
phabète. Elle naît en même temps au Québec et aux États-Unis.
Elle prend le relais des « histoires en images » dans l'optique
d'une ironie sociale.
Avec l'invasion des bandes dessinées américaines entre 1930 et
1940, le public est fasciné par cette masse de B.D. réalistes et
humoristiques qui savent si bien dépeindre le style de vie et la
mentalité américaines... Mais les artistes locaux sont découra
gés car ils ne peuvent concurrencer les prix dérisoires deman
dés par les syndicats américains. Ils perdent progressivement
leurs places dans les quotidiens, ne gardant que l'espace des
caricatures. Seuls les hebdos et les revues pour la jeunesse
publient des bandes dessinées québécoises entre 1950 et 1960.
Le chemin parcouru durant la décennie des années soixante
pour passer du « quasi-désert bédéesque » à une production de
haute qualité traverse la période dite de « la révolution
tranquille ».
Le mouvement de la contre-culture impressionne énormément
les nouveaux Québécois et les dessinateurs de B.D. seront
secoués par ce mouvement. En fait, c'est la bande dessinée
mondiale qui est transformée par la vague underground dont elle
devient un des moyens d'expression favoris. Les B.D. améri
caines et françaises sont à l'avant-garde, le public lecteur qué
bécois suit, ravi de la qualité de ses lectures.
L'explosion culturelle des années soixante favorise la conséc
ration internationale de plusieurs artistes de notre pays à travers
des institutions comme « Expo 67 », « le Pavillon de l'humour »,
« l'Office national du film ». Les deux formes d'expression les
plus voisines de la bande dessinée, la caricature et le dessin
animé, la happent dans leur sillage et l'entraîneront avec elles.
Au tournant des années soixante-dix, s'amorce un nouveau
départ pour la bande dessinée québécoise, ou « bande dessi
née kébécoise », comme on l'écrit souvent à cette époque, dans
un retour aux sources amérindiennes... De 1971 à 1975, on 48 Graphisme
assiste à un fourmillement de « fanzines » puis de revues. Les
groupes se forment. Des albums québécois apparaissent dans
les « tabagies » et les librairies. La presse quotidienne ouvre
grandes ses portes aux créateurs d'ici. Des revues naissent,
meurent, renaissent de leurs cendres sous un autre nom, meur
ent à nouveau. On se croirait en 1870 ! Les plumes apprennent
l'encre d'imprimerie, développent leurs styles, explorent l'under
ground, cherchent un public.
A partir de 1975, une série d'événements chocs va propulser la
bande dessinée sur les terrains de l'art officiel : un livre, un festi
val international parrainé par l'université de Montréal, une expos
ition itinérante d'Angoulême à Paris pour s'acheminer vers le
Musée d'Art contemporain. La presse suit cette montée, ébahie,
elle interprète et s'emballe, annonce des lendemains merv
eilleux qui tardent à arriver. La critique spécialisée s'installe,
son rôle d'animateur est fondamental.
Et tout à coup le tourbillon semble tourner à vide. Le public ne
suit pas selon l'attente. Les terribles contraintes du marché qué
bécois bloquent tant d'espoirs que le découragement s'installe.
Des bilans négatifs prématurés font décrocher une masse de
créateurs débutants en train de devenir des professionnels. Ils
obliqueront vers d'autres avenues.
LA REVUE CROC: UN RÔLE CATALYSEUR
Deux mois avant la nouvelle décennie 1980 va paraître le
numéro un de la première véritable revue pivot de la bande des
sinée, la revue Croc, Même si elle se défend d'être une revue de
bandes dessinées, elle a eu un rôle catalyseur. D'autres publica
tions d'un bon calibre en profiteront pour voir le jour et vivre ce
que vivent les rosés...
Parallèlement au « fanzinat » d'am

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