La campagne d Agésilas en Asie Mineure (395) : Xénophon et l Anonyme d Oxyrynchos - article ; n°1 ; vol.34, pg 58-95
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La campagne d'Agésilas en Asie Mineure (395) : Xénophon et l'Anonyme d'Oxyrynchos - article ; n°1 ; vol.34, pg 58-95

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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1910 - Volume 34 - Numéro 1 - Pages 58-95
38 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1910
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Charles Dugas
La campagne d'Agésilas en Asie Mineure (395) : Xénophon et
l'Anonyme d'Oxyrynchos
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 34, 1910. pp. 58-95.
Citer ce document / Cite this document :
Dugas Charles. La campagne d'Agésilas en Asie Mineure (395) : Xénophon et l'Anonyme d'Oxyrynchos. In: Bulletin de
correspondance hellénique. Volume 34, 1910. pp. 58-95.
doi : 10.3406/bch.1910.3187
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1910_num_34_1_3187LA CAMPAGNE D'AGÉSILAS EN ASIE MINEURE
Xénophon et l'Anonyme d'Oxyrhynchos
Jusqu'à la fin de 1907, les principales sources auxquelles
on pouvait recourir pour reconstituer la campagne d'Agé-
silas en Asie Mineure (395 av. J.-O.) étaient les suivantes:
1° Xénophon, Helléniques, III, 4, 16 — 29; IV, 1;
2° Agésilas, I, 25-38;
3« Diodore, XIV, 80;
4° Plutarque, Vie d'Agésilas, X-XV;
5° Isocrate, Panégyrique, 153;
H» Pausanias, III, 9, 5-7;
7° Polyen, Stratagèmes, II, 1, 9;
8° Cornélius Népos, Vie d'Agésilas, III, 4-6.
9° Frontin, I, 8, 12.
De ces textes, les cinq derniers ne donnent que des in
dications vagues ou ne nous renseignent que sur des ques
tions de détail. Plutarque s'est visiblement inspiré de Xé
nophon et ne se sépare de lui que sur quelques points peu
importants; le récit de VAgésilas est en majeure partie une
reproduction de celui des Helléniques. Seul, Diodore r
eprésente une tradition différente de celle qu'a connue Xé
nophon. Mais comme son exposé, beaucoup plus court, ne
comprend que la campagne de printemps, et que, vivant
plus de trois siècles après les événements, il semble à
priori devoir être moins bien informé que Xénophon,
ami et compagnon d'Agésilas, on considérait comme fa
isant autorité le texte des Helléniques. La découverte, à
Oxyrhynchos, et la publication par MM. Grenfell et Hunt (1)
du papyrus anonyme rapportant les événements de 396
(1) The Oxyrhynchus papyri, V (London, 1908), n° 842. χ:
χ CAMPAGNE d'AGÉSILAS EN ASIE MINEURE 59 ; LA
et 395, ont modifié l'état de la question. Ce papyrus donne,
en effet, de la campagne de 395 un récit très développé,
indépendant de celui de Xénophon et, sur certains points,
conforme à celui de Diodore. C'est à examiner les princi
pales différences entre Xénophon et l'Anonyme d'Oxyrhyn-
chos et à tâcher de reconstituer, grâce au nouveau docu
ment, la campagne d'Agésilas (1) qu'est consacrée la pré
sente étude. A l'exemple des éditeurs, et pour ne rien:
préjuger de son identité, nous désignons par la lettre Ρ
l'auteur du fragment historique.
L'expédition de 395 comprend deux parties, séparées
par la mort de Tissapherne :
1° la campagne de printemps, en Lydie, contre Tissa
pherne; — 2° la campagne d'automne, en Phrygie, contre
Pharnabaze.
i. — La campagne de Lydie.
A) La marche d'Éphèse à la vallée de l'Hermos.
Textes: P, V, 4-59; Diodore, XIV, 80, 1-2; Xénophon, Hel
léniques, III, 4, 20-21 = Agésilas, I, 28-29 (moins la répart
ition des commandements, qui manque dans Y Agésilas) ;
Plutarque, Vie d'Agésilas, X, 1; Pausaniàs, III, 9, 5; Po-
lyen, stratagèmes, II, 1,9; Cornélius Népos, Vie d'Agési-
las, III, 4-5; Frontin, Stratagèmes, I, 8, 12.
(1) Cf. Buchholz, , Quaestiones de Persarum satrapis satrapiisque,
p. 40; Judeich, Kleinasiatische Studien, p. 59; Beloch, Griechische Ge-
schichte, II, p. 146; Ed.. Meyer, Geschichte des Alterthurns, V, p. 206;
et surtout Busolt, Der neue Historiker und Xénophon, Hermes, XLIII
(1908), p. 255. — Consulter comme cartes: Kiepert, Wandkarte von Alt·
Griechenland ; Formae orbis antîqui, pi. IX; Specialkarte vom west·
lichen Kleinasien; Ramsay, The historical geography of Asia Mi
nor, cartes aux p. 104, 179 et 197; Radet, La Lydie et le monde grec au
temps des Mermnades, carte; Buresch, , Aus Lydien, carte: Anderson,
JHS, XIX (1899), pi. IV; Asia Minor, dans Murray1 s handy classical
maps. Cf. aussi le croquis ci-contre, lequel on a essayé de re
constituer la marche d'Agésilas d'après Ρ et d'après Xénophon (pour
ce dernier seulement jusqu'à Kymé, les indications devenant ensuite
beaucoup trop vagues). LA CAMPAGNE D'AGÉSILAS EN ASIE MINEURE . 60
Le texte de Ρ est très altéré; toutefois, on peut y sup
pléer en recourant à Diodore qui, d'accord avec lui pour
le récit de la bataille de Sardes, l'était sans doute aussi
pour l'indication des mouvements qui ont précédé. Plu-
tarque et Cornélius Népos résument Xénophon; Pausanias
donne un^très bref renseignement; Polyen- et Frontin pré
cisent un point de détail. Nous avons donc seulement à
comparer, d'une part, le texte de Xénophon, d'autre part,
celui s de Ρ complété par Diodore.
RêoÂt de Xénophon. — Le chapitre < 4 du IIIe livre des
Helléniques est consacré au. récit de lai campagne d'Agé-
silas depuis son départ de Lacédémone, en39fi, jusqu'à la
mort de Tissapherne. Après avoir raconté l'arrivée du roi
en Asie, ses démêlés avec Lysandre, son expédition de 396
en Phrygie jusqu'auprès de Daskylion. Xénophon arrive
aux événements de 395 et décrit longuement les préparat
ifs d'Agésilas à Éphèse. Celui-ci distribue les commandem
ents des divers corps de troupes et annonce qu'il va en
vahir la Lydie (1). Tissapherne, craignant une feinte, fait
passer son infanterie en Carie et garnit de cavalerie la
ligne du Méandre. Mais Agésilas exécute ce qu'il avait
annoncé et marche sur Sardes. La quatrième jour, il voit
apparaître les cavaliers ennemis.
RêcÂt de P. — Le récit de Ρ devait être assez développé
et comprendre une cinquantaine de lignes. Le seul; nom,
propre géographique qui nous reste est celui de la plaine
du Caystre (V, 8). Cela indique déjà que, pour reconstituer
P, il faut le rapprocher de Diodore plutôt que de Xéno
phon. Le compte-rendu d'une marche aussi simple et aussi
dépourvue d'incidents que la décrite dans les Hel
léniques n'aurait guère pu, d'ailleurs, nécessiter 50 lignes:
Le récit de Diodore est celui-ci: Agésilas conduit son armée
dans la plaine du- Caystre, puis dans le pays autour du
(1) D'après Poly en et Frontin (si ce dernier n'a pas confondu les
deux campagnes de 396 et 395), Agésilas aurait, en même temps, simulé
des préparatifs secrets contre la Carie.. ,
LA CAMPAGNE d'AGÉSILAS EN ASIE MINEURE 61
Sipyle, en pillant les possessions des indigènes. Tissa-
pherne, ayant - réuni 10000 > cavaliers - et 50000 * fantassins,
poursuit les- Lacédémoniens en faisant périr ceux qui
s'écartent du rang. Agésilas dispose ses soldats -en carré
et demeure auprès du* Sipyle, guettant une occasion f
avorable pour attaquer. Après quoi, ayant envahi le pays
jusqu'à Sardes, il le pille.
Certains traits de ce récit se reconnaissent à travers les
lignes mutilées de P: Agésilas fait d'abord traverser à son
armée la plaine du Caystre; Tissapherne accompagne les
Grecs avec plus de 10000 cavaliers (1); Agésilas range ses
troupes en carré (V, 34). Par contre, il· ne semble pas que
le pillage de la plaine de Sardes ait été mentionné par P,
mais cette omission apparente ne doit pas nous étonner, car
il est difficile d'admettre, dans l'ordre où ils sont présent
és, les éléments du récit de Diodore. Celui-ci, en effet, nous
montre· d'abord Agésilas, menacé par Tissapherne, fo
rmant ses troupes en carré et épiant avec soin le moment
favorable pour fondre sur les ennemis, puis, brusquement,
sans raison, se mettant à piller les environs de Sardes, ce
qui ne peut que paraître très imprudent, vu la proximité
de Tissapherne; d'autre part, il est remarquable que, dans
le récit de Diodore, les Grecs, après leur victoire,' se con
tentent de piller le camp et ne ravagent pas tout le pays (2).
On est amené à supposer une transposition de faits: le pil
lage de la plaine de Sardes, qui eut lieu après la bataille,
a été, contre toute vraisemblance, reporté auparavant. Mais
de cette erreur co

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