La Cappadoce après Jerphanion. Les monuments byzantins des Xe-XIIIe siècles - article ; n°2 ; vol.110, pg 899-930
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Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age - Année 1998 - Volume 110 - Numéro 2 - Pages 899-930
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 187
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Catherine Jolivet-Lévy
La Cappadoce après Jerphanion. Les monuments byzantins des
Xe-XIIIe siècles
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 110, N°2. 1998. pp. 899-930.
Résumé
Catherine Jolivet-Lévy, La Cappadoce après Jerphanion. Les monuments byzantins des Xe-XIIIe siècles, p. 899-930.
Dans ce bilan des recherches effectuées depuis Jerphanion sur les monuments de Cappadoce des Xe-XIIIe siècles, il est fait
état des nouvelles découvertes les plus marquantes, ainsi que des principales études consacrées à ce matériel. Les
classifications proposées par Jerphanion restent dans l'ensemble valables, la peinture du XIIIe siècle s'avérant cependant plus
riche et plus diversifiée qu'il ne l'avait cru. Ce bilan s'accompagne d'une mise au point sur l'état de conservation des monuments
et d'une évocation des directions nouvelles que prennent aujourd'hui les études cappado-ciennes; l'intérêt, longtemps focalisé
sur les églises et leur décor, se porte en effet sur d'autres aspects, peu ou pas étudiés par Jerphanion : aménagements
liturgiques, établissements monastiques, architecture civile, installations agricoles, etc.
Citer ce document / Cite this document :
Jolivet-Lévy Catherine. La Cappadoce après Jerphanion. Les monuments byzantins des Xe-XIIIe siècles. In: Mélanges de
l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 110, N°2. 1998. pp. 899-930.
doi : 10.3406/mefr.1998.3662
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_1123-9883_1998_num_110_2_3662CATHERINE JOLIVET-LÉVY
LA CAPPADOCE APRÈS JERPHANION
LES MONUMENTS BYZANTINS DES Xe-XIIIe SIÈCLES
Le présent bilan s'articule en trois parties. Je donnerai d'abord un
aperçu général de l'évolution de notre connaissance de la Cappadoce de
puis Jerphanion1 et j'évoquerai la place qu'occupe aujourd'hui cette docu
mentation archéologique dans les études byzantines. Je présenterai ensuite
les découvertes les plus marquantes, ainsi que les principales avancées de
la recherche, en m'attachant au domaine surtout étudié par Jerphanion :
les églises rupestres et leur décor. Enfin, je mentionnerai en conclusion les
centres d'intérêt peu ou pas explorés par lui qui retiennent aujourd'hui l'a
ttention des chercheurs et les directions que prennent ou que pourraient
prendre les études futures.
Depuis Jerphanion, surtout ces trente dernières années, les découvertes
de nouveaux monuments n'ont pas cessé2. Elles ont porté sur les régions qu'il
avait étudiées - Göreme, le sud d'Ürgüp, Soganh - démentant son assertion :
«nous croyons pouvoir affirmer que rien d'important ne nous a échappé
dans le territoire battu de nos expéditions »3. Mais d'autres zones ont été auss
i explorées, repoussant les limites de la Cappadoce rupestre d'Aksaray à
l'ouest aux environs de Kayseri à l'est, de la région de Nigde au sud jusqu'au-
delà du Kizil Irmak au nord. Le répertoire de Jerphanion, en 1942, comptait
une centaine de monuments, nombre qui a plus que doublé depuis, puisque
Nicole Thierry, en 1991, en indiquait 231 (et davantage aujourd'hui) - et cela
en se limitant à ceux qui présentent un intérêt archéologique particulier. La
1 Dont l'ouvrage pionnier - G. de Jerphanion, Une nouvelle province de l'art by
zantin. Les églises rupestres de Cappadoce, 2 vol., Paris, 1925-1942 - demeure fonda
mental.
2 Voir l'état de la question dressé en 1991 par N. Thierry, Découvertes archéo
logiques en Asie Mineure centrale et orientale. Leur intérêt pour les études byzantines,
dans XVIIIe Congrès international des études byzantines. Moscou 1991. Rapports plé-
niers, Moscou, 1991, p. 458-478.
3 Voir infra Annexe.
MEFRM - 110 - 1998 - 2, p. 899-930. osétyuà-ìK amah,
Illustration non autorisée à la diffusion
Cappadoce: les sites mentionnés sont soulignés (d'après F. Hild et M. Restie, Kappadokien, Vienne, 1981). LA CAPPADOCE APRÈS JERPHANION 901
bibliographie, qui s'est considérablement enrichie, témoigne de cet accroi
ssement de la documentation, puisqu'elle consiste en majorité en publica
tions de monuments inédits : le foisonnement des articles, de type surtout
monographique - plus d'une centaine - contraste avec le petit nombre d'ou
vrages4, parmi lesquels les tentatives de synthèse sont rares. La bibliographie
postérieure à Jerphanion témoigne aussi d'un approfondissement de la re
cherche dans son domaine de prédilection : les peintures des églises ru-
pestres, dont l'iconographie, mais aussi le style et la technique ont fait l'objet
de nouvelles études. Elle montre enfin une diversification des centres d'inté
rêt : on s'attache davantage à l'implantation des fondations religieuses dans
le paysage et aux structures qui les entourent; nécropoles, habitat, installa
tions défensives et agricoles retiennent l'attention, même si leur étude n'en
est qu'à ses débuts.
Les recherches menées depuis Jerphanion sur la Cappadoce et, en génér
al, sur l'art byzantin, ont-t-elles entraîné une révision profonde de ses prin
cipales conclusions ? L'aspect probablement le plus controversé - et qui reste
aujourd'hui au cœur des débats - est celui de la chronologie des monuments.
4 Les principaux sont : L. Budde, Göreme. Höhlenkirchen in Kappadokien, Düss
eldorf, 1958; M. S. ïpsiroglu, S. Eyuboglu et P. Moraux, Sakh kilise. Une église ru
pestre de Cappadoce, Istanbul, 1958; N. Thierry et M. Thierry, Nouvelles églises ru-
pestres de Cappadoce. Région du Hasan Dagi, Paris, 1963; M. Restie, Byzantine Wall
Painting in Asia Minor, Shannon, 1969 (trad, de : Die byzantinische Wandmalerei in
Kleinasien, Recklinghausen, 1967); L. Giovannini (éd.), Arts de Cappadoce, Genève,
1971; M. Yanagi et Y. Nagatsuka, Fresques médiévales en Turquie (en japonais), To
kyo, 1971; S. Kostof, Caves of God. The Monastic Environment of Byzantine Cappado-
cia, Cambridge (Mass.), 1972 (repr. Caves of God. Cappadocia and its churches, Ox
ford-New York-Toronto, 1989); F. Hild, Das byzantinische Strassensystem in Kappad
okien, Vienne, 1977; F. Hild et M. Restie, Kappadokien (Kappadokia, Charsianon,
Sebasteia und Lykandos) , Vienne, 1981 {Tabula Imperii byzantini, 2); Le aree omogen
ee della civiltà rupestre nell'ambito dell'Impero bizantino : la Cappadocia. Atti del
Quinto Convegno internazionale di studio sulla civiltà rupestre medioevale nel Mezzo
giorno d'Italia, Galatina, 1981; Ν. Thierry, Haut Moyen Âge en Cappadoce. Les églises
de la région de Çavusin, 2 vol., Paris, 1983-1994; L. Rodley, Cave Monasteries of By
zantine Cappadocia, Cambridge, 1985; A. Wharton Epstein, Tokah kilise. Tenth-
Century Metropolitan Art in Byzantine Cappadocia, Washington, 1986 {Dumbarton
Oaks Studies, 22); C. Jolivet-Lévy, Les églises byzantines de Cappadoce. Le programme
iconographique de l'abside et de ses abords, Paris, 1991; H. Wiemer-Enis, Die Wandm
alerei einer kappadokischen Höhlenkirche : die neue Tokah in Göreme, Francfort,
1993 (Europäische Hochschulschriften : Reihe 28, Kunstgeschichte, 175); N. Asutay-
Fleissig, Templonanlagen in den Höhlenkirchen Kappadokiens , Francfort, 1996 (Euro
päische Hochschulschriften : Reihe 28, Kunstgeschichte, 248); N. B. Teteriatnikov,
The Liturgical Planning of Byzantine Churches in Cappadocia, dans Orientalia chris-
tiana analecta, 252, Rome, 1996; C. Jolivet-Lévy, La Cappadoce, mémoire de Byzance,
Paris, 1997. CATHERINE JOLIVET-LÉVY 902
Si un certain nombre de chercheurs actuels - français et anglo-saxons sur
tout - suivent encore la plupart des datations établies par Jerphanion, qui
font des Xe-XIe siècles la période de plus grande prospérité de la Cappadoce,
celle où les témoins monumentaux sont les plus nombreux, d'autres - all
emands principalement - placent l'apogée des établissements rupestres au
XIIIe siècle5. Mais les révisions chronologiques proposées restent fragiles et,
en dehors du problème, évoqué ici même par Nicole Thierry, des monu
ments païens et paléochrétiens, dont l'importance a été sous-estimée par Jer
phanion, ses datations restent, à notre avis, globalement valables.
L'évolution générale des connaissances sur l'art byzantin a en r
evanche conduit à réviser certaines de ses opinions, concernant en parti
culier l'archaïsme des décors du Xe siècle

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