La chronologie absolue - article ; n°1 ; vol.3, pg 323-348
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Description

Bulletin de correspondance hellénique. Supplément - Année 1976 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 323-348
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

La chronologie absolue
In: Bulletin de correspondance hellénique. Supplément 3, 1976. pp. 323-348.
Citer ce document / Cite this document :
La chronologie absolue. In: Bulletin de correspondance hellénique. Supplément 3, 1976. pp. 323-348.
doi : 10.3406/bch.1976.5102
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0304-2456_1976_sup_3_1_5102CHAPITRE III
LA CHRONOLOGIE ABSOLUE
L'entrée d'Aigosthènes dans la Confédération béotienne
M. Feyel a cru pouvoir démontrer qu'Aigosthènes, contrairement à
l'opinion générale, était entrée dans le Koinon avant Mégare, donc avant
224. A ses yeux, de même d'ailleurs qu'à ceux des recenseurs de l'ouvrage217,
c'était là, vu les conséquences fort importantes que cette datation entraîne
non seulement pour la chronologie des archontes béotiens mais encore pour
l'histoire de la guerre démétriaque, un des apports essentiels de sa thèse.
Il nous faut donc examiner de très près l'argumentation qu'il développe,
afin d'en éprouver la valeur et la solidité. Voici les principales étapes de sa
démarche :
1. L. Robert ayant prouvé de façon incontestable que Mégare et
Aigosthènes eurent un sort différent en 192, puisqu'une inscription du début
du IIe siècle montre que la seconde était encore béotienne alors que la première
était de nouveau achéenne218, il n'est point invraisemblable, a priori, que
ces deux villes ne soient pas non plus entrées en même temps dans la
Confédération béotienne. «C'est là», écrit M. Feyel, «une hypothèse qui n'est
contredite par aucun texte » (p. 31).
2. Ayant démontré lui-même, de manière très convaincante219, que
(217) La liste en est donnée ci-dessus, p. 266 n. 6. Pour le jugement de A. Aymard, cf.
aussi infra, n. 224.
(218) RPhil, 13 (1939), p. 97-122 (= Op. Min. Sel., p. 1250-1275). Contrairement à ce que
laisse entendre M. Feyel, p. 30, L. Robert n'a pas, à proprement parler, contesté qu'Aigosthènes
soit entrée en même temps que Mégare dans la Confédération béotienne. Il a simplement fait
remarquer que la chose ne pouvait plus être admise sans discussion comme par le passé (cf.
p. 115-116).
(219) On lui a fait cependant certaines objections, cf. A. Aymard, RevHist, 196 (1946),
p. 290 et n. 1. G. Daux, auquel renvoie Aymard, a en effet indiqué, REG, 66 (1943), p. 253 et
Chronologie delphique (1943), p. 29, que la proxénie de Delphes pour le Mégarien Τίμων 'Αγάθωνος
— que M. Feyel, p. 87, identifiait sans hésiter, après d'autres, avec le stratège homonyme
apparaissant dans plusieurs décrets de Mégare, dont IG, VII, 1 — ne peut dater de l'archonte
Hérakleidas III (K 20 ; fin du m β s. ?) comme le voulait Feyel, mais doit nécessairement être 324 CHRONOLOGIE DES ARCHONTES {BCH Suppl III
le roi Démétrios nommé dans le décret de Mégare IG, VII, 1 (Syll.3, 331)
n'est pas le Poliorcète, mais son petit-fils Démétrios II, il ressort de ce
décret qu'Aigosthènes, où le roi avait établi une garnison commandée par
un Béotien, était encore une kômè de Mégare à la date à laquelle il fut rendu,
soit en 237 au plus tôt. Donc, si l'hypothèse mentionnée ci-dessus est juste,
« c'est seulement après l'année 237 qu'Aigosthena s'est séparée de Mégare
pour entrer dans la ligue béotienne » (p. 32).
3. Mais, l'hypothèse une fois admise, il faut découvrir une cause à cette
séparation d'Aigosthènes d'avec Mégare. Elle est toute trouvée : puisque
Démétrios II est le maître de la Mégaride et qu'il n'a pu le devenir qu'avec
l'alliance des Béotiens, c'est lui qui leur a donné Aigosthènes « afin de leur
payer leur adhésion et leur aide » (p. 91). La chose n'a donc pas pu se
produire après 229, date de la mort du roi. De fait, « d'après la chronologie
des archontes béotiens, l'annexion d'Aigosthéna est presque certainement
antérieure à 233 environ » (p. 93). Aussi la « fourchette » est-elle finalement
très réduite : 237-233.
M. Feyel est certes obligé de reconnaître que « de tout cela, Polybe ne
souffle mot » (p. 103) ; « mais », ajoute-t-il aussitôt, « ce n'est pas une raison
pour contester des faits qui ressortent des documents épigraphiques ».
Sur le principe, on ne peut que lui donner raison, puisque Polybe ne
mentionne l'entrée de Mégare dans la Confédération béotienne qu'en passant
et dans un tout autre contexte220. On a cependant le droit de se demander
où est, dans cette démonstration, la preuve épigraphique. Car le seul
document qui ait été allégué jusqu'ici prouve au contraire qu'Aigosthènes
faisait partie du territoire de Mégare sous le règne de Démétrios II. En
réalité, ce qui fonde l'hypothèse de M. Feyel, c'est la chronologie des
archontes béotiens telle qu'il a cru pouvoir l'établir, et elle seule. C'est
elle qui lui a fourni, comme nous venons de le voir, le terminus ante quem
de 233. Mais comment a-t-il obtenu cette date si précise et, peut-on dire,
si impressionnante par sa précision même ? Il faut pour le savoir se reporter
à sa conclusion sur les archontes de la deuxième moitié du ine siècle221.
rapportée au premier archonte de ce nom (F 21 ; vers 300 ?). Notons toutefois que cette objection
n'a nullement paru à G. Daux une raison de mettre en doute les conclusions de Feyel sur la date
des décrets de Mégare IG, VII, 1 sqq. (car le proxène pourrait être le grand-père du stratège).
Il faut signaler d'autre part que la chronologie de Feyel semble être, sur ce point, entièrement
confirmée par un décret de Mégare nouvellement découvert, où apparaît un stratège du nom
de Άγάθων Τίμωνος : cf. Ath. G. Kaloyéropoulou, ArchAnAth, 7 (1974), p. 138-148.
(220) Polybe, XX, 6, 8 ; l'historien veut montrer que c'est l'anarchie régnant depuis
plusieurs années en Béotie qui a conduit les Mégariens à se détacher (cf. supra, p. 266 n. 3)
de la Confédération béotienne ; il lui faut donc expliquer comment ils y étaient entrés :
Μεγαρείς γαρ έξ αρχής μέν έπολιτεύοντο μετά των 'Αχαιών άπό των κατ' Άντίγονον τόν Γονατδν
χρόνων ' δτε Se Κλεομένης εις τδν Ίσθμον προεκάθιζεν, διακλεισθέντες προσέθεντο τοις Βοιωτοϊς
μετά της των 'Αχαιών γνώμης.
(221) M. Feyel, p. 45 ; cf., en n. 3, la critique du système de Chr. Barratt : « Ces difficultés
[de son système] donnent, je crois, la preuve que l'année 225 [224] ne peut absolument pas être
conservée comme terminus post quem des archontes nommés à Aigosthena. » HYPOTHÈSE DE M. FEYEL SUR AIGOSTHENES 325 1976]
Son raisonnement, en apparence du moins, est d'une logique rigoureuse.
Il a placé en effet quelque vingt-cinq archontes entre Kaphisias I et
Dionysios, dont l'archontat se situe entre 215 et 203222. Dès lors, à
supposer que Dionysios n'ait été archonte qu'en 204 ou 203, Kaphisias I
ne pourra lui-même l'avoir été avant 230 ou 229. Or, Kaphisias I est, on
s'en souvient, le premier archonte nommé dans la liste d'Aigosthènes.
Vers 230 cette ville devait donc nécessairement, dans le système de
M. Feyel, être béotienne. Mais la vraisemblance voulait qu'elle eût été
annexée quelques années plus tôt, puisque rien ne prouve que Dionysios
ait exercé l'archontat en 203 plutôt qu'en 210 par exemple, ni non plus
que nous connaissions tous les archontes intermédiaires entre Kaphisias I
et Dionysios. D'autre part, il n'était pas question de faire remonter
Kaphisias I avant 237. Voilà qui était assez pour justifier une date voisine
de 233.
Personne, à notre connaissance, n'a émis le moindre doute sur le bien-
fondé de cette datation malgré la cascade d'hypothèses plus ou moins
périlleuses à laquelle elle conduit presque forcément223 : partout au
contraire on l'a accueillie avec faveur224. Il aurait pourtant suffi, pour
l'ébranler sérieusement et même pour la ruiner, de remarquer que le simple
oubli d'un document assurant l'antérioxité de Philon I par rapport à
Kaphisias I avait entraîné l'insertion entre Kaphisias I et Dionysi

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