La convention des Nations-Unies sur la protection de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille - article ; n°2 ; vol.8, pg 57-81
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Revue européenne de migrations internationales - Année 1992 - Volume 8 - Numéro 2 - Pages 57-81
Migraciones internationales - Derechos Humanos y derecho de los Estados
Henri de LARY
Méjico, Argelia y Yugoslavia figuraban en 1979 entre los coautores del primer anteproyecto de Convención relativa a la protección de los migrantes que debía elaborarse dentre del marco de las Naciones Unidas. Estos países procuraban obtener de inmediato una mejor protección de sus trabajadores migrantes irregulares en los Estados de Empleo y lo que les pareció más apropiado fue reclamar para ellos el respeto de la integralidad de sus derechos en tanto que hombres.
No obstante dos orientaciones han afectado de manera inesperada la construcción de este edificio.
La primera resulta de la constatación que se impuso durante la primera lectura según la cual los Estados de origen que ratificarían la Convención no se verían exentos del respeto de sus disposiciones, por lo menos para aquellos de sus ciudadanos que hubieran emigrado. La amplia definición del trabajador migrante « que ejercerá, ejerce o ha ejercido una actividad... en un Estado distinto del suyo », llegaba, a fin de cuentas, a reforzar dicha orientación y a reequilibrar en algo los términos de la négociación.
La segunda orientación deriva esencialmente de la voluntad de un cierto número de Estados — y no sólo europeos — de buscar e inscribir en este instrumento el mejor estatuto posible para el trabajador migrante en situación regular y para su familia.
Queda por saber si los Estados Partícipes harán del Comité creado en virtud de la Convención el instrumento de una verdadera pedagogía de los Derechos Humanos o por el contrario un espacio de lucha por sus propios intereses.
La convention des Nations-Unies sur la protection de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille
Henri de LARY
Le Mexique, l'Algérie et la Yougoslavie qui figuraient en 1979 parmi les coauteurs du premier avant projet de Convention relative à la protection des migrants, à élaborer dans le cadre des Nations-Unies, cherchaient à obtenir dans l'immédiat une meilleure protection pour leurs travailleurs migrants irréguliers dans les États d'Emploi et rien ne leur avait paru plus approprié que de réclamer pour ceux-ci le respect de l'intégralité de leurs droits, en tant qu'hommes.
Mais deux orientations ont affecté de façon inattendue la construction de cet édifice :
La première a résulté de la constatation qui s'est imposée pendant la première lecture selon laquelle les Etats d'origine qui ratifieraient la Convention ne seraient pas dispensés de respecter ses dispositions, à tout le moins pour ceux de leurs ressortissants ayant émigré. La définition large du travailleur migrant « qui va exercer, exerce ou a exercé une activité... dans un État autre que le sien », venait, au demeurant conforter cette orientation et rééquilibrer quelque peu les termes de la négociation.
La seconde orientation découle pour l'essentiel de la volonté d'un certain nombre d'États — pas seulement européens — de rechercher et d'inscrire dans cet instrument le meilleur statut possible pour le travailleur migrant en situation régulière et sa famille.
Reste à savoir si les États Parties feront du Comité mis en place en vertu de la Convention, l'outil d'une véritable pédagogie des droits de l'Homme ou le champ clos de leurs conflits d'intérêts.
International migration - Human rights and states rights
Henri de LARY
Mexico, Algeria and Yugoslavia, who were in 1979 among the co-authors of the first draft convention on the Protection of Migrants — to be developed further by the United Nations — tried to obtain at that point in time better protection for their undocumented migrant workers in the states of employment; nothing seemed more appropiate than claiming for their sake the recognition of all the rights to which they are entitled, as human beings.
However, two orientations have affected unexpectedly the creation of this structure:
The first one emerged from the observations made during the first reading of the draft convention which set forth that the States of origins who ratified the Convention would not be exempted from applying its provisions, at least with regard to their nationals who had emigrated. The universal definition of a migrant worker « who is to be engaged, is engaged, or has been engaged in an activity... in a State of which he or she is not a national », helped strengthen this argument and gave a better balance to the terms of the negotiation.
The second orientation stems essentially from the intention shown by some States — and not only European — to seek and lay forth in the Convention, the widest protection possible for the migrant worker and members of his family in a regular situation.
It will be interesting to see whether or not the States Parties will make use of the committee established by the application of the Convention as an instrument to ensure human rights or as the battleground for their conflicts of interests.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Henri De Lary
La convention des Nations-Unies sur la protection de tous les
travailleurs migrants et des membres de leur famille
In: Revue européenne de migrations internationales. Vol. 8 N°2. pp. 57-81.
Citer ce document / Cite this document :
De Lary Henri. La convention des Nations-Unies sur la protection de tous les travailleurs migrants et des membres de leur
famille. In: Revue européenne de migrations internationales. Vol. 8 N°2. pp. 57-81.
doi : 10.3406/remi.1992.1321
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_1992_num_8_2_1321Resumen
Migraciones internationales - Derechos Humanos y derecho de los Estados
Henri de LARY
Méjico, Argelia y Yugoslavia figuraban en 1979 entre los coautores del primer anteproyecto de
Convención relativa a la protección de los migrantes que debía elaborarse dentre del marco de las
Naciones Unidas. Estos países procuraban obtener de inmediato una mejor protección de sus
trabajadores migrantes irregulares en los Estados de Empleo y lo que les pareció más apropiado fue
reclamar para ellos el respeto de la integralidad de sus derechos en tanto que hombres.
No obstante dos orientaciones han afectado de manera inesperada la construcción de este edificio.
La primera resulta de la constatación que se impuso durante la primera lectura según la cual los
Estados de origen que ratificarían la Convención no se verían exentos del respeto de sus
disposiciones, por lo menos para aquellos de sus ciudadanos que hubieran emigrado. La amplia
definición del trabajador migrante « que ejercerá, ejerce o ha ejercido una actividad... en un Estado
distinto del suyo », llegaba, a fin de cuentas, a reforzar dicha orientación y a reequilibrar en algo los
términos de la négociación.
La segunda orientación deriva esencialmente de la voluntad de un cierto número de Estados — y no
sólo europeos — de buscar e inscribir en este instrumento el mejor estatuto posible para el trabajador
migrante en situación regular y para su familia.
Queda por saber si los Estados Partícipes harán del Comité creado en virtud de la Convención el
instrumento de una verdadera pedagogía de los Derechos Humanos o por el contrario un espacio de
lucha por sus propios intereses.
Résumé
La convention des Nations-Unies sur la protection de tous les travailleurs migrants et des membres de
leur famille
Henri de LARY
Le Mexique, l'Algérie et la Yougoslavie qui figuraient en 1979 parmi les coauteurs du premier avant
projet de Convention relative à la protection des migrants, à élaborer dans le cadre des Nations-Unies,
cherchaient à obtenir dans l'immédiat une meilleure protection pour leurs travailleurs migrants
irréguliers dans les États d'Emploi et rien ne leur avait paru plus approprié que de réclamer pour ceux-ci
le respect de l'intégralité de leurs droits, en tant qu'hommes.
Mais deux orientations ont affecté de façon inattendue la construction de cet édifice :
La première a résulté de la constatation qui s'est imposée pendant la première lecture selon laquelle les
Etats d'origine qui ratifieraient la Convention ne seraient pas dispensés de respecter ses dispositions, à
tout le moins pour ceux de leurs ressortissants ayant émigré. La définition large du travailleur migrant «
qui va exercer, exerce ou a exercé une activité... dans un État autre que le sien », venait, au demeurant
conforter cette orientation et rééquilibrer quelque peu les termes de la négociation.
La seconde découle pour l'essentiel de la volonté d'un certain nombre d'États — pas
seulement européens — de rechercher et d'inscrire dans cet instrument le meilleur statut possible pour
le travailleur migrant en situation régulière et sa famille.
Reste à savoir si les États Parties feront du Comité mis en place en vertu de la Convention, l'outil d'une
véritable pédagogie des droits de l'Homme ou le champ clos de leurs conflits d'intérêts.
Abstract
International migration - Human rights and states rights
Henri de LARY
Mexico, Algeria and Yugoslavia, who were in 1979 among the co-authors of the first draft convention on
the Protection of Migrants — to be developed further by the United Nations — tried to obtain at that
point in time better protection for their undocumented migrant workers in the states of employment;
nothing seemed more appropiate than claiming for their sake the recognition of all the rights to which
they are entitled, as human beings.
However, two orientations have affected unexpectedly the creation of this structure:
The first one emerged from the observations made during the first reading of the draft convention which
set forth that the States of origins who ratified the Convention would not be exempted from applying itsprovisions, at least with regard to their nationals who had emigrated. The universal definition of a
migrant worker « who is to be engaged, is engaged, or has been engaged in an activity... in a State of
which he or she is not a national », helped strengthen this argument and gave a better balance to the
terms of the negotiation.
The second orientation stems essentially from the intention shown by some States — and not only
European — to seek and lay forth in the Convention, the widest protection possible for the migrant
worker and members of his family in a regular situation.
It will be interesting to see whether or not the States Parties will make use of the committee established
by the application of the Convention as an instrument to ensure human rights or as the battleground for
their conflicts of interests.57
Revue Européenne
des Migrations Internationales
Volume 8 - N° 2
1992
La convention des Nations-Unies
sur la protection de tous
les travailleurs migrants
et des membres de leur famille*
Instrument d'une pédagogie des droits de l'homme
ou espace d'affrontement Nord-Sud ?
Henri de LARY
La négociation(') qui a duré plus de dix ans avait débuté à
la suite d'une initiative du Mexique, soutenue par un certain nombre d'États non
alignés, dont le but avoué consistait à établir dans le cadre des Nations-Unies, un
instrument capable d'assurer la protection des droits des travailleurs migrants
entrés irrégulièrement dans des pays développés. Les travaux du groupe, ouvert à
tous les États membres, devaient être présidés de bout en bout par deux représent
ants mexicains. Le premier, l'Ambassadeur Gonzalez de Léon, étant décédé pen
dant les travaux.
Le premier avant-projet rédigé par ces pays s'est trouvé peu à peu complété
pendant la première lecture du projet de convention qui a duré environ sept ans : il
a été transformé par la définition très large de la notion de travailleur migrant, par
l'adjonction de nombreuses catégories de migrants servant à la préciser et par
l'instauration d'une définition des droits à plusieurs niveaux.
Ces évolutions n'auraient pas été possibles sans la contribution de grande
qualité apportée aux travaux par le groupe des pays placés sous le sigle « Mesca »
(Méditerranée-Scandinavie) auquel la France, grand pays d'immigration, a sou
vent prêté son concours sans s'y associer véritablement. (Il était composé de :
Suède, Finlande, Norvège, Danemark, Pays-Bas, Espagne, Portugal, Italie et
Grèce).
Ce groupe, longtemps considéré comme une émanation des occidentaux, s'est
si bien imposé par sa compétence, sa haute technicité et sa force persuasive, que le
président mexicain du groupe de travail des Nations-Unies et certains représent
ants d'États qui lui étaient habituellement hostiles ne négligeaient pas, dès le début 58 Henri de LARY
de la deuxième lecture, d'étudier au début de chaque session les propositions de
rédaction qu'il avait soigneusement établies quelques semaines auparavant dans
quelque capitale accueillante d'Europe du Nord ou du Sud. Une mention spéciale à
cet égard doit être faite de la Finlande, dont le représentant a assuré pendant
plusieurs années la vice-présidence du groupe de travail et qui a accueilli par deux
fois le groupe Mesca pour des réunions d'élaboration d'articles et de définition de
stratégie.
Mention spéciale aussi pour les efforts déployés par la Grèce, mais en défini
tive pratiquement tous les pays du groupe Mesca ont organisé au moins une
réunion pendant ces années de négociation.
A côté de ce bloc européen, celui des non alignés et de leurs alliés, pas toujours

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