La date de l annexion de Styra par Érétrie - article ; n°1 ; vol.95, pg 223-244
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La date de l'annexion de Styra par Érétrie - article ; n°1 ; vol.95, pg 223-244

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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1971 - Volume 95 - Numéro 1 - Pages 223-244
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Denis Knoepfler
La date de l'annexion de Styra par Érétrie
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 95, livraison 1, 1971. pp. 223-244.
Citer ce document / Cite this document :
Knoepfler Denis. La date de l'annexion de Styra par Érétrie. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 95, livraison 1,
1971. pp. 223-244.
doi : 10.3406/bch.1971.2154
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1971_num_95_1_2154■
.
DATE DE L'ANNEXION DE STYRA PAR ÉRÉTRIE LA
d'Érétrie2. avait l'endroit plus fondation Gomme à été l'époque où des autrefois, On l'attestent l'île Dryopes admet se hellénistique, rétrécit qu'un généralement, plusieurs située au dème, point sur de inscriptions1, cité la qu'une de côte en indépendante former arguant Ouest bourgade un la d'un de véritable petite l'Eubée et passage du autonome ville vaste isthme, méridionale de de territoire Strabon3 qu'elle n'était Styra, à
sur le sens et la portée duquel nous aurons tout à l'heure à nous interroger,
que la fusion de Styra dans l'État érétrien eut lieu au moment de la guerre
lamiaque, soit vers 323-322 avant J.-G.4. Cette opinion n'a guère été
contestée5 et tout récemment encore A. Giovannini, dans sa belle Étude
(1) Rassemblées et étudiées en dernier lieu par W. P. Wallace, «The demes of Erectia »
Hesperia, 16 (1947), p. 115-146; pour Styra, p. 118 et 142. W. a fait justice de la théorie de
Bechtel selon laquelle il y aurait à distinguer la ville de Styra d'un dème homonyme (cf. p. 142
n. 80). On ne peut rien tirer, pour le statut de Styra à l'époque hellénistique, de la stèle funéraire
IG, XII 9, 61 ('Απολλωνία Φιλάκοντος Έρετρική) trouvée aux environs de Styra (comme semble
le croire E. Ziebarth dans IG, XII, Suppl., p. 175) : testis unus, testis nullus. La pierre pourrait
fort bien venir de Rhamnonte (cf. L. Robert, RPhil, 1944, p. 28 = Op. Min. Sel. III, p. 1394).
(2) Sur ce phénomène d'unification dans la Grèce des cités, cf. Chr. Habicht, Gnomon, 31
(1959), p. 708-709, avec de nombreux renvois, notamment à l'œuvre de Louis Robert. Deux
exemples typiques ont été étudiés récemment par ce dernier savant : Phygéla et Éphèse {RPhil,
1967, p. 36-40) ; Proconnèse et Cyzique {Monnaies grecques [1967], p. 15-22).
(3) X, 1, 6, G 446. Voir le texte ci-après, p. 232.
(4) Ainsi, par exemple, G. Bursian, Geogr. Griech., II (1872), p. 430 (cf. p. 417-418);
H. G. Lolling, Geogr. und Gesch. des griech. Altertums dans le Handbuch, III (1189), p. 192;
D. Stavropoullos, ArchEph, 1895, p. 147 et 151 ; à sa suite, M. Holleaux, Études I (1938)
[1897], p. 47 n. 1 : « Dans l'inscription [traité avec Ghairéphanès, IG, XII 9, 191], Styra nous est
donnée comme un dème d'Érétrie : il n'en fut ainsi, au témoignage de Strabon [réf.] qu'après la
guerre lamiaque » (le premier éditeur, P. Eustratiadis, ArchEph., 1869, n'avait pas cru pouvoir
tirer de Strabon un terminus pour l'inscription, cf. p. 330-2, et c'est lui, à notre avis, qui avait
raison) ; F. Geyer, RE; Suppl. IV (1924), s.v. « Eretria », col. 381 (cf. infra, n. 41) ; Creutzburg,
RE, s.v. « Styra » (1931) col. 455 ; A. Philippson, Gr. Landschaften, I 2 (1951), p. 609 (cf. déjà
RE, s.v. « Eretria » [1907], col. 424) ; S. Lauffer, RE, s.v. * Ptechai » (1959), col. 1478 ; E. Meyer,
Kl. Pauly, s.v. « Eretria » (1967), etc.
(5) Les deux seuls savants qui aient critiqué cette datation l'ont fait d'une façon ou
malheureuse ou incomplète. Le premier, E. Ziebarth, écrit en effet {IG, XII 9 [1915], p. 160) :
< lam ante urbem a Phaedro anno 321 [?] deletam Styrenses libertatem amiserant, cum in pacto
a Chaerephane cum Eretriensibus facto cives Eretrienses sint » ; il s'agit d'un raisonnement
vicieux puisque c'est précisément en se fondant sur Strabon que l'on a cru pouvoir dater cette 224 DENIS KNOEPFLER {BCH 95
historique sur les origines du Catalogue des Vaisseaux, a écrit à deux reprises
que « Styra fut détruite lors de la guerre lamiaque et son territoire annexé
à Érétrie »6.
Il existe pourtant depuis fort longtemps un document épigraphique qui
autorise et oblige même à douter du bien-fondé de la conclusion chrono
logique que l'on a cru pouvoir tirer de la Géographie: c'est l'inscription
attique IG, II2, 230, constituée de deux fragments non raccordables (fig. 1)
heureusement rapprochés par Adolf Wilhelm7, et qui est un traité d'alliance
conclu entre Athènes et Érétrie. En effet, tandis que le fragment a nous a
conservé une petite partie du traité proprement dit, le b nous
donne, comme cela a été reconnu assez vite grâce aux démotiques qui
suivent chacun des noms8, la liste des magistrats érétriens ayant prêté
le serment d'alliance; or pa.'mi ceux-ci se trouve un taxiarque qui paraît
bien être du dème de Styra. Et cette inscription, pour laquelle l'écriture
indique une date voisine de 350 9, est à coup sûr antérieure à la guerre
lamiaque, car on sait qu'Érétrie, loin d'être l'alliée de sa voisine quand
Athènes prit la tête du soulèvement des Grecs contre l'hégémonie macé-
inscription après 323 (cf. la note précédente et l'apparat de IG, XII 9, 191 où Z. accepte la datation
de Holleaux). Le second, Wallace, dans Y art. cit. en n. 1, p. 342, a émis l'opinion que l'annexion
de Styra devait être antérieure à 341 à cause de IG, II2, 230 (voir ci-après), ce qui est parfaitement
juste, croyons-nous ; mais il n'a pas cherché à expliquer le témoignage de Strabon (dont il ne
tient aucun compte) ni à préciser la chronologie. Beloch a touché à deux reprises à la question
de Styra et ses remarques nous paraissent excellentes (cf. infra, n. 25 et 41). Quant à l'opinion
assez floue de E. Kirsten, elle est mentionnée ci-dessous (cf. n. 13)..
(6) Parue en 1969, p. 13. Cf. p. 25 : «Les sept sites que nomme le Catalogue [en Eubée]
furent des communautés politiques durant toute leur histoire sauf Styra, qui fut détruite et
annexée lors de la guerre lamiaque et Dion qui apparaît pour la dernière fois comme πόλις sur
les listes de tributs attiques. » Cette dernière affirmation contient une petite inexactitude, car Dion
est encore une cité indépendante en 377/6 (cf. infra n. 33). Mais ce qui surprend davantage, c'est
l'omission de Kérinthos, qui est l'une des sept cités du Catalogue ; or Kérinthos disparaît dès
l'époque archaïque (sans doute après les événements auxquels fait écho Théognis, Eleg., v. 891).
L'exemple eût été excellent dans la perspective où se place l'auteur.
(7) OJh, 1 (1898), Beibl. p. 45 (cf. la note suivante).
(8) Alors que Kôhler (voir ci-après p. 227 le lemme de l'inscription) n'osait· rien affirmer
(« Supersunt haec ex catalogo magistratuum unius ex civitatibus insulae Euboeae ni fallor»),
Wilhelm avait dû voir que les démotiques ne pouvaient être qu'érétriens (car il est certain que
son rapprochement des deux fragments ne fut pas fondé seulement sur l'écriture ainsi que paraît
le croire Wallace, art. cit. en n. 1, p. 144). Cf. encore F. Geyer, Topographie und Geschichte der
Insel Euboea (1903), p. 72 n. 3, qui, indépendamment de Wilhelm, identifia la nationalité de
ces magistrats.
(9) Plutôt après qu'avant, car le style (lettres carrées) est celui de l'époque « lycurguéenne ».
Deux particularités confirment cette impression : V oméga, comme dans IG, II2, 228 (341/0)
est « bemerkenswert durch die waagerechte Linie unter der Rundung »(Kirchner-Klaffenbach,
Imagines2 [1948], n° 61 ; cf. n° 63 = IG, IP, 333 [335/4]) ; le phi (fr. b, 1. 15) est plus remarquable
encore par le fait que la haste verticale, brisée, ne traverse pas l'ovale ; or cela est caractéristique
du dernier tiers du ive s. (ibid. n° 62 = IG, II2, 244 [337/6], où l'on renvoie à quatre inscriptions
plus récentes). Cf. aussi maintenant la fameuse loi contre la tyrannie de 337/6 (Hesperia 21 [1952],
pi. 89-90) où le phi et Yoméga ont généralement la forme indiquée ci-dessus. l'annexion de styra par érétrie 225 1971]
donienne, s'était rangée alors du côté de l'occupant10. De fait, l'alliance en
question a presque toujo

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