La diffusion par mer des matériaux de construction en terre cuite : un aspect mal connu du commerce antique en Méditerranée occidentale - article ; n°2 ; vol.107, pg 767-800
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La diffusion par mer des matériaux de construction en terre cuite : un aspect mal connu du commerce antique en Méditerranée occidentale - article ; n°2 ; vol.107, pg 767-800

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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1995 - Volume 107 - Numéro 2 - Pages 767-800
Christian Rico, La diffusion par mer des matériaux de construction en terre cuite : un aspect mal connu du commerce antique en Méditerranée occidentale, p. 767-800. Fabriqués localement, les matériaux de construction en terre cuite étaient aussi diffusés localement, voire régionalement : briques et tuiles sont, par essence, des produits qui «voyagent» peu et rarement loin. Aux briqueteries situées dans les régions littorales de la Méditerranée, la mer a toutefois offert la possibilité d'élargir, parfois de manière considérable, leur débouché commercial. L'archéologie sous-marine et l'épigraphie do-liaire attestent ainsi l'existence d'un véritable trafic maritime ayant pour objet des tuiles et des briques dans l'ensemble du bassin méditerranéen nord-occidental. Au départ de Rome, il prend la forme du «grand commerce»; au départ de Fréjus, il concerne tant un commerce à moyenne (v. au verso) distance vers la Tarraconaise qu'un commerce de cabotage le long de la côte ligure, ce dernier étant également révélé en Tarraconaise par la répartition des timbres épigraphiques régionaux. Nous nous interrogeons dans cet article sur les modalités de cette diffusion maritime des matériaux en terre cuite et, à la lumière des données archéologiques et épigraphiques actuellement disponibles, sur sa place dans le système économique romain. Trafic parallèle et secondaire en regard du commerce d'autres produits manufacturés, le commerce maritime des matériaux de construction en terre cuite fut cependant loin d'avoir été un phénomène ponctuel et dénué de toute signification économique.
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 44
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Christian Rico
La diffusion par mer des matériaux de construction en terre cuite
: un aspect mal connu du commerce antique en Méditerranée
occidentale
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 107, N°2. 1995. pp. 767-800.
Résumé
Christian Rico, La diffusion par mer des matériaux de construction en terre cuite : un aspect mal connu du commerce antique en
Méditerranée occidentale, p. 767-800.
Fabriqués localement, les matériaux de construction en terre cuite étaient aussi diffusés localement, voire régionalement :
briques et tuiles sont, par essence, des produits qui «voyagent» peu et rarement loin. Aux briqueteries situées dans les régions
littorales de la Méditerranée, la mer a toutefois offert la possibilité d'élargir, parfois de manière considérable, leur débouché
commercial. L'archéologie sous-marine et l'épigraphie doliaire attestent ainsi l'existence d'un véritable trafic maritime ayant pour
objet des tuiles et des briques dans l'ensemble du bassin méditerranéen nord-occidental. Au départ de Rome, il prend la forme
du «grand commerce»; au départ de Fréjus, il concerne tant un commerce à moyenne
(v. au verso) distance vers la Tarraconaise qu'un commerce de cabotage le long de la côte ligure, ce dernier étant également
révélé en Tarraconaise par la répartition des timbres épigraphiques régionaux.
Nous nous interrogeons dans cet article sur les modalités de cette diffusion maritime des matériaux en terre cuite et, à la lumière
des données archéologiques et épigraphiques actuellement disponibles, sur sa place dans le système économique romain.
Trafic parallèle et secondaire en regard du commerce d'autres produits manufacturés, le commerce maritime des matériaux de
construction en terre cuite fut cependant loin d'avoir été un phénomène ponctuel et dénué de toute signification économique.
Citer ce document / Cite this document :
Rico Christian. La diffusion par mer des matériaux de construction en terre cuite : un aspect mal connu du commerce antique en
Méditerranée occidentale. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 107, N°2. 1995. pp. 767-800.
doi : 10.3406/mefr.1995.1907
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1995_num_107_2_1907TRAFICS ET COMMERCE EN MÉDITERRANÉE OCCIDENTALE
CHRISTIAN RICO
LA DIFFUSION PAR MER DES MATÉRIAUX
DE CONSTRUCTION EN TERRE CUITE :
UN ASPECT MAL CONNU DU COMMERCE ANTIQUE
EN MÉDITERRANÉE OCCIDENTALE
Dans un article qui remonte à une petite dizaine d'années et encore
fondamental aujourd'hui, J.-P. Morel s'était interrogé sur la réalité du
commerce des céramiques dans l'Antiquité, axant tout naturellement sa
réflexion sur les d'époque républicaine et sans tenir compte,
logiquement, des matériaux de construction en terre cuite1. Il est vrai que
ces derniers figurent parmi ces «biens de consommation courante» qui
nécessitèrent un artisanat plus ou moins spécialisé aux endroits mêmes où
les besoins existaient. Il n'est donc effectivement guère de collectivités
humaines - villes et agglomérations secondaires, mais aussi villae - qui
n'aient développé leurs propres officines de potiers, conduisant par là
même à une très grande dispersion des foyers d'activité artisanale et limi
tant d'autant plus le rayonnement commercial des ateliers à leur région
immédiate. Certes, en bien des lieux, l'existence de voies fluviales prati
cables permit à certaines officines d'élargir leurs débouchés commerciaux;
mais ce fut le plus souvent de l'ordre de quelques dizaines de kilomètres,
guère plus2.
Aussi la diffusion à moyenne ou longue distance n'intéresse-t-elle que
les ateliers ayant un accès à la mer ou installés à proximité d'une agglomé-
1 J.-P. Morel, La céramique comme indice du commerce antique (réalités et inter
prétations), dans Trade and famine in classical Antiquity (P. Garnsey et C. R. Whitta-
ker éd.), Cambridge, 1983, p. 66-74 (= Morel, La céramique).
2 Dans le sud de la Gaule, le Tarn et la Garonne servirent ainsi tout naturell
ement à étendre l'horizon commercial des tuileries antiques de Montans et de Tou
louse respectivement, que nous avons eu l'occasion d'étudier il y a quelques années
dans le cadre d'une recherche de maîtrise restée en partie inédite. Autre exemple
bien connu, celui du potier Clarianus dont les matériaux frappés de son timbre
furent diffusés le long de la vallée du Rhône; voir M. Verguet, La marque de Claria
nus sur briques, tuiles et tuyaux d'hypocauste. Époque des Antonins, dans RAE, 25, 2,
1974, p. 239-249.
MEFRA - 107 - 1995 - 2, p. 767-800. 50 CHRISTIAN RICO 768
ration portuaire. C'est le cas de certaines des fìglinae en activité autour de
Rome aux deux premiers siècles de notre ère; une partie de leurs produits
put effectivement prendre la mer, à partir d'Ostie, à destination des mar
chés côtiers de l'Afrique du Nord, de la Sardaigne et des provinces de Nar-
bonnaise et de Tarraconaise. En effet, les navires qui regagnaient leurs
ports d'attache dans les provinces après avoir débarqué dans le «port de
Rome» leur cargaison (vin, blé, céramiques et autres denrées alimentaires
ou produits manufacturés, etc.), embarquaient, pour le retour, des maté
riaux tels que briques sesquipedales et bipedales, tuiles à rebord et tubuli,
qui pouvaient constituer, comme on l'admet communément, une espèce de
lest3. Aussi M. Steinby qui, dans un court mais dense article qui fait tou
jours référence a analysé cette diffusion de l'opus doliare en dehors de l'aire
de Rome, en a-t-elle relativisé fortement l'importance4; peu volumineux,
ces chargements de retour auraient été aussi très épisodiques.
Sous-commerce, la diffusion des matériaux de construction en terre
cuite produits à Rome en a toutes les apparences. Cet article n'a pas pour
objectif de revenir sur cette interprétation ni de la contredire. Des travaux
récents que nous avons réalisés sur les estampilles de tuiliers de la province
de Tarraconaise nous ont amené toutefois à rouvrir le dossier5. Il nous
semble nécessaire ainsi de compléter, pour la Gaule Narbonnaise et l'E
spagne Tarraconaise, le catalogue des estampilles romaines réuni en 1981
par M. Steinby6. Il nous semble surtout nécessaire d'approfondir la
réflexion sur un phénomène qui ne nous paraît encore que très partiell
ement perçu. Il convient là de ne plus considérer seulement les marques ita
liques mais d'élargir au contraire la problématique aux matériaux produits
localement - ainsi en Gaule et en Hispanie - qui ont fait également l'objet
d'une diffusion maritime. Celle-ci est révélée non seulement par la réparti-
3 Voir notamment, K. F. Hartley, La diffusion des mortiers, tuiles et autres pro
duits en provenance des fabriques italiennes, dans Cahiers d'archéologie subaquatique,
2, 1973, p. 49-60; P. A. Gianfrotta et P. Pomey, L'archéologie sous la mer. Histoire,
techniques, découvertes et épaves, Paris, 1981, essentiellement p. 224.
4 M. Steinby, La diffusione dell'opus doliare urbano, dans Società romana e pro
duzione schiavistica. IL Merci, mercati e scambi nel Mediterraneo, (sous la direction
d'A. Giardiana et A. Schiavone), Rome, 1981, p. 237-245 (= Steinby, Diffusione).
5 Voir notre article, Production et diffusion des matériaux de construction en terre
cuite dans le monde romain : l'exemple de la Tarraconaise d'après l'épigraphie, dans
Mélanges de la Casa de Velazquez, 29, 1, 1993, p. 51-86, complété par le catalogue des
marques étudiées : index de les marques epigràfiques sobre tegulae romanes de Cata-
lunya i el pais Valencia (antiga Tarraconensis) , dans Saguntum, 28, 1995, p. 197-215.
6 Voir ci-dessus note 4. DIFFUSION PAR MER DES MATÉRIAUX EN TERRE CUITE 769
tion des timbres de potiers sur les côtes du littoral nord-occidental de la
Méditerranée mais aussi par la découverte, ces vingt dernières années, d'un
certain nombre d'épaves chargées de tuiles au large de la Provence.
Notre propos ici est donc de réactualiser la vision actuelle d'un
commerce certainement secondaire et en tout cas particulier par la nature
des chargements concernés, et que l'on tentera d'évalue

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