La fiabilité des prévisions macroéconomiques à court terme : 12 ans d expériences françaises (1970-1981) - article ; n°1 ; vol.2, pg 69-111
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La fiabilité des prévisions macroéconomiques à court terme : 12 ans d'expériences françaises (1970-1981) - article ; n°1 ; vol.2, pg 69-111

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Description

Revue de l'OFCE - Année 1982 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 69-111
Cet article examine la « qualité » des prévisions économiques à court terme élaborées par douze organismes français sur la période 1970-1981. Les écarts prévisions-réalisations dépendent principalement des agrégats macro-économiques et de l'horizon prévisionnel considérés. L'erreur absolue sur le taux de croissance du PIB en volume est comprise entre 0,8 et 1,3 point, alors que la hausse des prix est prévue avec une erreur se situant entre 1,1 et 2,1 points par an. Sur l'ensemble de la période étudiée, les prévisionnistes ont péché par excès d'optimisme en surestimant la croissance du PIB en volume de 0,4 point tout en sous-évaluant l'inflation, en moyenne de 1,5 point par an. Pour cette variable, les prévisions des budgets économiques, du magazine L'Expansion et de Rexeco présentent un biais systématique plus important que celles des autres organismes étudiés. Une comparaison des différentes prévisions avec des prévisions fictives obtenues en utilisant des méthodes dites « naïves » montre que, sauf circonstances très particulières, les prévisionnistes reproduisent, dans leurs premières prévisions à court terme (12 à 18 mois), la tendance moyenne observée sur le passé récent. L'examen des performances obtenues par les conjoncturistes étrangers conforte les conclusions trouvées dans l'étude des prévisions françaises : les évolutions nominales sont sous-estimées, les échanges extérieurs ainsi que les fluctuations de l'investissement sont mal prévus, la croissance est, en moyenne, surestimée au cours des années 1970. La comparaison des erreurs de prévision entre le premier et le second « choc pétrolier » montre néanmoins que, en dépit des nouvelles secousses de l'économie mondiale, la prévision à court terme et l'établissement du diagnostic conjoncturel ont progressé, puisque les erreurs ont été souvent divisées par quatre.
This paper considers the accuracy of the short-term economic forecasts of twelve French organizations over the period 1970-1981. Discrepancies between forecast and actual values depend mainly on the macro-economic aggregates and forecasting horizon considered. The absolute error on the rate of growth of real GNP is from 0.8 to 1.3 point while for the annual rate of inflation, it is from 1.1 to 2.1 points. In general, over the period in question, forecasters tend to over-optimism ; real GNP growth being on average overestimated by 0.4 point whereas annual inflation is underestimated by 1.5 point. > From a comparison of the various forecasts with results obtained by so-called « naïve methods », it can be seen that a forecast over a 12 to 18 months horizon normally follows the trend of the recent past. A survey of forecasts by foreign organizations confirms the conclusions of the paper. Nominal variables are underestimated, foreign trade and fluctuations in investment levels are badly forecast while GNP growth is, on the whole, overestimated. From the comparison of forecasting errors between the first and second oil shocks, it seems that, despite turbulence in the world economy, short-term forecasting and trade-cycle analysis have made some progress since, in many cases, the errors have been very considerably reduced.
43 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 41
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Alain Fonteneau
La fiabilité des prévisions macroéconomiques à court terme : 12
ans d'expériences françaises (1970-1981)
In: Revue de l'OFCE. N°2, 1982. pp. 69-111.
Citer ce document / Cite this document :
Fonteneau Alain. La fiabilité des prévisions macroéconomiques à court terme : 12 ans d'expériences françaises (1970-1981). In:
Revue de l'OFCE. N°2, 1982. pp. 69-111.
doi : 10.3406/ofce.1982.926
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1982_num_2_1_926Résumé
Cet article examine la « qualité » des prévisions économiques à court terme élaborées par douze
organismes français sur la période 1970-1981. Les écarts prévisions-réalisations dépendent
principalement des agrégats macro-économiques et de l'horizon prévisionnel considérés. L'erreur
absolue sur le taux de croissance du PIB en volume est comprise entre 0,8 et 1,3 point, alors que la
hausse des prix est prévue avec une erreur se situant entre 1,1 et 2,1 points par an. Sur l'ensemble de
la période étudiée, les prévisionnistes ont péché par excès d'optimisme en surestimant la croissance du
PIB en volume de 0,4 point tout en sous-évaluant l'inflation, en moyenne de 1,5 point par an. Pour cette
variable, les prévisions des budgets économiques, du magazine L'Expansion et de Rexeco présentent
un biais systématique plus important que celles des autres organismes étudiés. Une comparaison des
différentes prévisions avec des prévisions fictives obtenues en utilisant des méthodes dites « naïves »
montre que, sauf circonstances très particulières, les prévisionnistes reproduisent, dans leurs premières
prévisions à court terme (12 à 18 mois), la tendance moyenne observée sur le passé récent. L'examen
des performances obtenues par les conjoncturistes étrangers conforte les conclusions trouvées dans
l'étude des prévisions françaises : les évolutions nominales sont sous-estimées, les échanges
extérieurs ainsi que les fluctuations de l'investissement sont mal prévus, la croissance est, en moyenne,
surestimée au cours des années 1970. La comparaison des erreurs de prévision entre le premier et le
second « choc pétrolier » montre néanmoins que, en dépit des nouvelles secousses de l'économie
mondiale, la prévision à court terme et l'établissement du diagnostic conjoncturel ont progressé,
puisque les erreurs ont été souvent divisées par quatre.
Abstract
This paper considers the accuracy of the short-term economic forecasts of twelve French organizations
over the period 1970-1981. Discrepancies between forecast and actual values depend mainly on the
macro-economic aggregates and forecasting horizon considered. The absolute error on the rate of
growth of real GNP is from 0.8 to 1.3 point while for the annual rate of inflation, it is from 1.1 to 2.1
points. In general, over the period in question, forecasters tend to over-optimism ; real GNP growth
being on average overestimated by 0.4 point whereas annual inflation is underestimated by 1.5 point.>
From a comparison of the various forecasts with results obtained by so-called « naïve methods », it can
be seen that a forecast over a 12 to 18 months horizon normally follows the trend of the recent past. A
survey of forecasts by foreign organizations confirms the conclusions of the paper. Nominal variables
are underestimated, foreign trade and fluctuations in investment levels are badly forecast while GNP
growth is, on the whole, overestimated. From the comparison of forecasting errors between the first and
second oil shocks, it seems that, despite turbulence in the world economy, short-term forecasting and
trade-cycle analysis have made some progress since, in many cases, the errors have been very
considerably reduced.La fiabilité des prévisions
macroéconomiques à court terme
12 ans d'expériences françaises
(1970-1981)
Chargé Responsable Alain d'études Fonteneau des prévisions à l'OFCE au Département ď Econométrie
Cet article examine la « qualité » des prévisions économiques
à court terme élaborées par douze organismes français sur la
période 1970-1981.
Les écarts prévisions-réalisations dépendent principalement
des agrégats macro-économiques et de l'horizon prévisionnel
considérés. L'erreur absolue sur le taux de croissance du PIB
en volume est comprise entre 0,8 et 1,3 point, alors que la hausse
des prix est prévue avec une erreur se situant entre 1,1 et 2,1 points
par an. Sur l'ensemble de la période étudiée, les prévisionnistes
ont péché par excès d'optimisme en surestimant la croissance
du PIB en volume de 0,4 point tout en sous-évaluant l'inflation,
en moyenne de 1,5 point par an. Pour cette variable, les prévisions
des budgets économiques, du magazine L'Expansion et de
Rexeco présentent un biais systématique plus important que
celles des autres organismes étudiés.
Une comparaison des différentes prévisions avec des pré
visions fictives obtenues en utilisant des méthodes dites « naïves »
montre que, sauf circonstances très particulières, les prévision
nistes reproduisent, dans leurs premières prévisions à court
terme (12 à 18 mois), la tendance moyenne observée sur le passé
récent.
L'examen des performances obtenues par les conjoncturistes
étrangers conforte les conclusions trouvées dans l'étude des
prévisions françaises : les évolutions nominales sont sous-estimées,
les échanges extérieurs ainsi que les fluctuations de l'investi
ssement sont mal prévus, la croissance est, en moyenne, sur
estimée au cours des années 1970.
La comparaison des erreurs de prévision entre le premier et
le second « choc pétrolier » montre néanmoins que, en dépit des
nouvelles secousses de l'économie mondiale, la prévision à court
terme et l'établissement du diagnostic conjoncturel ont progressé,
puisque les erreurs ont été souvent divisées par quatre.
Observations et diagnostics économiques n° 2 I octobre 1982 Alain Fonteneau
La crise économique et l'aggravation des incertitudes ont accentué le
besoin de connaître l'avenir. La réponse à cette demande est devenue en
quelques années un vaste enjeu politique et économique. Les prévisions
macroéconomiques sont de plus en plus nombreuses. Elles émanent
d'organismes administratifs, de centres de recherche universitaires, de
bureaux d'études privés, d'organisations professionnelles, de banques, de
journaux, etc.
Quelle fiabilité doit-on leur accorder? Doit-on les considérer a priori
comme globalement mauvaises ou dangereuses, comme sont tentés de le
penser certains ? Ou doit-on leur faire partiellement ou totalement
confiance ? Les différentes prévisions sont elles indépendantes les unes
des autres ou y a-t-il un comportement de groupe de la part des prévision-
nistes ? Sont-elles plus fiables aujourd'hui qu'hier? Les pouvoirs publics
peuvent-ils s'appuyer sur elles pour prendre des mesures de politiques
économiques importantes ? Autant de questions auxquelles il est difficile
de répondre aujourd'hui.
Si les instituts de prévisions et les organes de presse américains
publient assez régulièrement des études sur la qualité des prévisions à
court terme pour l'économie américaine, en France, très peu de travaux
existent dans ce domaine. Mis à part les études sur les budgets économi
ques [2], [3], [9], il n'existe que deux autres articles qui traitent de la qual
ité des prévisions françaises. L'un porte sur les prévisions conjoncturelles
informelles [15], l'autre est relatif aux différentes élaborées pour
l'année 1980 [7].
Cette absence d'analyse des erreurs de prévision est souvent considérée
par les utilisateurs des prévisions macroéconomiques comme un oubli
volontaire. Ceux-ci ont le sentiment qu'on veut leur vendre un produit
sans en contrôler la qualité et, de ce fait, ils sont parfois tentés de le rejeter
a priori. Une analyse de la fiabilité des prévisions est par conséquent au
moins aussi importante que les prévisions elles-mêmes.
En étudiant les erreurs de faites par les différents instituts
français depuis le début des années 1970, nous espérons répondre 

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