La garde Nationale ; création et évolution (1789-août 1792) - article ; n°1 ; vol.283, pg 49-66
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Annales historiques de la Révolution française - Année 1990 - Volume 283 - Numéro 1 - Pages 49-66
Florence Devenne, «La Garde nationale», creation and evolution (1789-1792).
The national Guard is certainly one of the least well-known revolutionary institutions. This article aims at destroying a few preconceived ideas about the so- called non-existence of a rural National Guard. The author establishes a certain number of milestones in their development through the study of administrative and statutory texts and through the analysis of the débats of the Constituante and the Legislative assemblies. The article also uses the indications furnished by Anatoli Ado's yet unpublished thesis concerning the activity of the National Guard in the provinces. This makes it possible to follow the institutionalization of the National Guard between August 1789 and December 1791, then its development into an army of the communes between January and August 1792. The ambiguity of its double role both as a repressive force and as revolutionary one is emphasized in its development throughout the period.
Florence Devenne : La Garde Nationale : création et évolution (1789-1792).
La Garde Nationale est certainement d'une des institutions révolutionnaires les plus mal connues. Cet article vise à détruire quelques idées reçues — notamment sur l'inexistence des gardes Nationales rurales — et à poser un certain nombre de jalons, à partir de l'étude des textes institutionnels et réglementaires, de l'analyse des débats à la Constituante et à la Législation. Il s'appuie également sur les indications que fournit la thèse encore inédite d'Anatoli Ado sur l'activité des gardes Nationales en province. Ce qui permet de suivre le processus d'institutionnalisation de la Garde Nationale entre août 1789 et décembre 1791, puis son évolution vers une armée des sections communales entre janvier et août 1792. L'ambiguïté de son double rôle de force répressive et de force révolutionnaire y est mise en évidence, dans son évolution au cours de la période.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 47
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Florence Devenne
La garde Nationale ; création et évolution (1789-août 1792)
In: Annales historiques de la Révolution française. N°283, 1990. pp. 49-66.
Abstract
Florence Devenne, «La Garde nationale», creation and evolution (1789-1792).
The national Guard is certainly one of the least well-known revolutionary institutions. This article aims at destroying a few
preconceived ideas about the so- called non-existence of a rural National Guard. The author establishes a certain number of
milestones in their development through the study of administrative and statutory texts and through the analysis of the débats of
the Constituante and the Legislative assemblies. The article also uses the indications furnished by Anatoli Ado's yet unpublished
thesis concerning the activity of the National Guard in the provinces. This makes it possible to follow the institutionalization of the
National Guard between August 1789 and December 1791, then its development into an army of the communes between
January and August 1792. The ambiguity of its double role both as a repressive force and as revolutionary one is emphasized in
its development throughout the period.
Résumé
Florence Devenne : La Garde Nationale : création et évolution (1789-1792).
La Garde Nationale est certainement d'une des institutions révolutionnaires les plus mal connues. Cet article vise à détruire
quelques idées reçues — notamment sur l'inexistence des gardes Nationales rurales — et à poser un certain nombre de jalons, à
partir de l'étude des textes institutionnels et réglementaires, de l'analyse des débats à la Constituante et à la Législation. Il
s'appuie également sur les indications que fournit la thèse encore inédite d'Anatoli Ado sur l'activité des gardes Nationales en
province. Ce qui permet de suivre le processus d'institutionnalisation de la Garde Nationale entre août 1789 et décembre 1791,
puis son évolution vers une armée des sections communales entre janvier et août 1792. L'ambiguïté de son double rôle de force
répressive et de force révolutionnaire y est mise en évidence, dans son évolution au cours de la période.
Citer ce document / Cite this document :
Devenne Florence. La garde Nationale ; création et évolution (1789-août 1792). In: Annales historiques de la Révolution
française. N°283, 1990. pp. 49-66.
doi : 10.3406/ahrf.1990.1411
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahrf_0003-4436_1990_num_283_1_1411LA GARDE NATIONALE;
CRÉATION ET ÉVOLUTION,
1789 -AOÛT 1792*
La garde nationale occupe une place très faible dans l'historiographie
de la Révolution française. Les grands historiens de la Révolution y font
référence, de manière succincte et rapide lors de quelques événements
importants tels que la prise de la Bastille, la Fédération nationale, ou le
10 août 1792, sans aller plus loin dans son étude.
Pourtant, exécutrice des décrets de l'Assemblée Nationale, la garde
nationale constituait une institution civile et politique clef de la Révolution.
Elle intervenait quotidiennement dans les problèmes économiques, politi
ques, religieux et militaires de l'époque.
Elle est généralement — pour ne pas dire toujours — considérée
comme une force bourgeoise, mise en place lors de la Révolution de juillet
1789, pour faire face au complot aristocratique et aux émeutes populaires.
Institution urbaine, la garde nationale se devait d'être encadrée par «la
bourgeoisie » dont elle servait les intérêts. Ainsi les historiens ont occulté sa
participation active au mouvement populaire. De même l'existence de
gardes nationales dans les campagnes apparaissait comme un phénomène
éphémère.
C'est à travers les études du mouvement populaire que nous avons pu
étudier et mettre en valeur l'engagement révolutionnaire des gardes
nationales ainsi que paradoxalement, leur rôle répressif. Nous nous
sommes plus particulièrement appuyée sur les travaux d'A. Ado (1) qui
démontrent l'existence des gardes nationales rurales et, leur participation
active aux jacqueries paysannes qui s'insérèrent dans le mouvement
populaire qu'A. Ado a défini comme autonome et égalitaire.
(*) Cet article est tiré de notre mémoire de maîtrise : La garde nationale sous la Révolution
française (1789-août 1792), soutenu à l'Université Paris VII.
(1) A. Ado, Le mouvement paysan pendant la Révolution française, Éd. de l'Université de
Moscou, en russe, tr. fr. non publiée, 1791.
Annales Historiques de la Révolution Française — 1991 — N" 1 50 FLORENCE DEVENNE
De novembre 1790 à septembre 1791, l'Assemblée nationale aborda la
question de l'organisation des gardes nationales. Celle-ci prit en compte
tant la définition de la garde nationale vis-à-vis des autres forces armées, sa
subordination aux pouvoirs gouvernementaux que son recrutement. A
travers les débats à l'Assemblée, apparurent les divergences entre les
députés, relevant de conceptions différentes de la garde nationale et de
l'État.
I. La garde nationale, force répressive/force révolutionnaire.
1789- Juillet 1792
La création des gardes nationales
Dès le début de l'année 1789, des formations armées s'organisèrent
dans quelques villes et bourgs pour faire face aux révoltes populaires et se
prévenir des complots aristocratiques. Le mouvement ainsi amorcé,
s'amplifia avec les journées parisiennes de la mi-juillet. La concentration
des troupes royales autour de la capitale, le renvoi de Necker, aboutirent à
la création de la garde nationale parisienne (2) le 14 juillet 1789.
De plus la Grande Peur (3), liée à la crainte des brigands qui selon la
rumeur publique étaient expulsés des murs des grandes villes, débuta le
20 juillet 1789. Elle provoqua l'armement spontané et défensif de la
population, et généralisa les gardes nationales dans l'ensemble de la France.
Les paysans armés se retournèrent contre les seigneurs accusés de
complicité avec les brigands. Avec la Grande Peur s'ouvrait la première
jacquerie contre le régime seigneurial qui prit la forme de «guerre aux
châteaux » et de « guerre des titres ». L'organisation de gardes nationales
constituait une mesure de protection face au complot aristocratique,
associé dans l'esprit populaire aux brigands.
La révolution municipale (4) aida et favorisa la création de gardes
nationales qui représentaient tant une force de l'ordre, qu'un appui
politique pour les comités permanents. Les liens entre ces formations
armées et les municipalités dataient des milices bourgeoises, nées du
mouvement de franchise des villes et bourgs au Moyen Âge. Les gardes
nationales furent soumises à la tutelle des municipalités. Cette subordinat
ion fut légalisée le 10 août 1789 (5), puis rappelée par le décret du
14 décembre 1789 (6). Les municipalités chargées du maintien de l'ordre,
(2) G. Garrot, Une institution de la nation, la garde nationale (1789-1871), Paris, 1978, p. 5 et
sq. G. Rude, La foule dans la Révolution française, Paris, Maspero, 1982, chap. II.
(3) G. Lefêbvre, La Grande Peur de 1789, A. Coun, 1932, rééd. 1970.
(4) D. Ligou, «A propos de la révolution municipale», Revue d'histoire économique et sociale,
1960, t. XXXVin, pp. 147-177.
(5) A. P., t. VIII, pp. 376 et s.
(6) J.-B. Duvergier, Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements et avis du
conseil d'État, Paris, 1824, t. 1, p. 78. ET ÉVOLUTION DE LA GARDE NATIONALE 51 CRÉATION
avaient pouvoir de requérir les gardes nationales, ainsi que la maréchaussée
— qui devint la gendarmerie nationale en 1791 — et les troupes de ligne. Le
décret du 22 décembre 1789 (7) permit également aux administrations de
département d'employer la garde nationale.
Mais les relations de subordination entre les gardes nationales et les
municipalités furent quelquefois difficiles. Nombre de conflits apparurent,
opposant selon les situations une partie de la garde nationale ou son
ensemble, à une municipalité trop modérée.
A Nancy, le comte de Lavalette (8) patriote et commandant de la
milice, s'efforçait de soustraire celle-ci à la municipalité. Il dut finalement
démissionner à la suite d'ordres illégaux qu'il avait donnés aux gardes
nationaux. A Saint Malo (9), les plaintes rép

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