La gestion du numéraire dans les monastères byzantins - article ; n°153 ; vol.6, pg 187-215
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Description

Revue numismatique - Année 1998 - Volume 6 - Numéro 153 - Pages 187-215
Résumé. - Les règlements monastiques byzantins suggèrent une évolution dans la gestion du numéraire à partir du XIe siècle. Elle est marquée par la distinction entre plusieurs caisses ayant chacune une fonction propre et par un développement des écritures comptables.
Summary. - On the basis of Byzantine monastic regulations, an evolution can be observed in the management of currency from the 11th century on. This evolution is marked by two features : a new distinction between several tills with specific purposes ; and the development of record-keeping.
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jacques Lefort
Konstantinos Smyrlis
La gestion du numéraire dans les monastères byzantins
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 153, année 1998 pp. 187-215.
Résumé
Résumé. - Les règlements monastiques byzantins suggèrent une évolution dans la gestion du numéraire à partir du XIe siècle.
Elle est marquée par la distinction entre plusieurs caisses ayant chacune une fonction propre et par un développement des
écritures comptables.
Abstract
Summary. - On the basis of Byzantine monastic regulations, an evolution can be observed in the management of currency from
the 11th century on. This evolution is marked by two features : a new distinction between several tills with specific purposes ; and
the development of record-keeping.
Citer ce document / Cite this document :
Lefort Jacques, Smyrlis Konstantinos. La gestion du numéraire dans les monastères byzantins. In: Revue numismatique, 6e
série - Tome 153, année 1998 pp. 187-215.
doi : 10.3406/numi.1998.2197
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1998_num_6_153_2197LEFORT* et KÔNSTANTINOS SMYRLIS**1 JACQUES
LA GESTION DU NUMÉRAIRE
DANS LES MONASTÈRES BYZANTINS
Résumé. - Les règlements monastiques byzantins suggèrent une évolution dans la ges
tion du numéraire à partir du XIe siècle. Elle est marquée par la distinction entre plusieurs
caisses ayant chacune une fonction propre et par un développement des écritures compt
ables.
Summary. - On the basis of Byzantine monastic regulations, an evolution can be ob
served in the management of currency from the 11th century on. This is marked
by two features : a new distinction between several tills with specific purposes ; and the
development of record-keeping.
On n'a guère étudié la façon dont les puissants byzantins, parmi les
quels les monastères, géraient le numéraire qu'ils détenaient, ni à quels
écrits comptables cette gestion donnait lieu. Certains règlements, ou ty-
pika, rédigés par ou pour les fondateurs d'établissements monastiques,
constituent à cet égard la source la plus riche, bien qu'ils soient d'inter
prétation difficile en raison de leur caractère normatif et souvent répétit
if. Les principes de gestion auxquels ces textes font allusion étant assez
simples, on peut penser qu'ils étaient communément admis. On devine
que les pratiques qu'ils décrivent, qu'elles aient été parfois inspirées par
le modèle qu'offrait l'État, ce qui est possible, ou qu'elles aient reflété les
habitudes des personnes privées, n'étaient pas toutes spécifiquement mon
astiques. Certaines d'entre elles pouvaient être courantes dans l'aristo
cratie, à laquelle appartenaient, de près ou de loin, les rédacteurs de ces
textes.
L'objet des typika est de définir un mode de vie, de prescrire une litur
gie et d'organiser une communauté de moines. La gestion du numéraire
n'y tient donc au mieux qu'une place minime. Nombre d'entre eux ne nous
1* Directeur d'études, E.P.H.E., IVe section, U.M.R. 7572 (Centre d'histoire et civilisation de
Byzance), 52, rue du Cardinal Lemoine, 75005 Paris.
** Membre associé de 1TJ.M.R. 7572 (Centre d'histoire et civilisation de Byzance), 52, rue du
Cardinal Lemoine, 75005 Paris.
Revue numismatique, 1998, p. 187-215 JACQUES LEFORT ET KÔNSTANTINOS SMYRLIS 188
apprennent rien sur cette question, sans doute parce que, la morale mo
nastique prônant le dénuement, on l'éludait, peut-être même sans y pens
er2. Souvent les fondateurs ne font allusion au numéraire que pour en
condamner la possession par les moines, sa thésaurisation par le monast
ère (au Stoudios, av. 826) 3 ou, conformément aux prescriptions de saint
Basile, pour interdire aux frères de demander des comptes à l'higoumène
sur les revenus et les dépenses de l'établissement4. Cette tradition de méf
iance ou seulement de discrétion à l'égard de l'argent5 se perpétue dans
ce type de texte jusqu'au XVe siècle.
À contre-courant, à partir du XIe siècle, certains typika contiennent des
stipulations sur la gestion du numéraire. Ils le font parfois de façon dé
taillée, pour des raisons qu'expliquent en partie seulement la culture, la
position sociale du fondateur, l'importance ou le but de la fondation et la
longueur du texte ; en effet, le typikon de l'empereur Jean II Comnène
pour l'hôpital-monastère du Pantocrator à Constantinople (1136)
n'évoque pas directement la gestion financière de cet établissement, bien
qu'il règle en détail certains aspects de son administration. Quoi qu'il en
soit, la place légitime qui est alors reconnue au discours sur le numéraire
dans certains typika tranche avec la tradition et on peut remarquer qu'elle
accompagne, avec quelque retard assurément, l'essor des grands monast
ères, leur rôle croissant dans l'économie rurale et la plus grande monéta-
risation de l'économie6. Mais il est vrai que la gestion du numéraire dans
les grands monastères n'était pas nécessairement différente avant le XIe
siècle, époque pour laquelle très peu de typika sont conservés.
Certains rédacteurs de typika suivaient souvent les prescriptions conte
nues dans des règles édictées pour des établissements célèbres7, sans tou-
2. Une quarantaine de textes byzantins qu'on peut définir comme typika nous sont parvenus ; cf.
une liste des typika grecs conservés dans С Galatariotou, Byzantine ktetorika typika : a comp
arative study, REB, 45, 1987, p. 77-138 (p. 137-138). Seuls dix-sept d'entre eux font allusion à la
gestion du numéraire ; voir ci-dessous, tableau p. 191, et, p. 214-215, les typika cités en abrégé.
3. Stoudios, с 1821,1 14-17.
4. Saint Basile, PG 31, с 1037, 1. 7-30. Èvergétis, p. 61, L 818-825 ; voir aussi le règlement
(après 1 1 12) du monastère du Prodrome sur la côte asiatique du Bosphore dans A. Papadopoulos-
Kerameus, Hypotypôsis pour le monastère du Prodromos au mont Monacheion, Nodes
Petropolitanae, Saint-Pétersbourg, 1913 (réimp. Leipzig, 1976), p. 56, 1. 6-13 ; Saint-Mamas,
p. 294, 1. 27-p. 295, 1. 12.
5. Sur l'idéologie et les pratiques byzantines relatives à l'argent, voir A. Laiou, God and
Mammon : Credit, Trade, Profit and the Canonists, Byzantium in the 12 '* Century, éd.
N. Oikonomidès, Athènes, 1991, p. 261-300 ; Ead., The Church, Economic Thought and
Economic Practice, The Christian East, its Institutions & its Thought, A Critical Reflexion, éd.
R. F. Taft (Orientalia Christiana Analecta 251), Rome, 1996, p. 435-464.
6. Voir sur ce dernier point С. Morrisson, Monnaie et finances dans l'empire byzantin, X^XTv4
siècles, Hommes et richesses dans l'empire byzantin, II, VIIP-XVe siècles, éd. V. Kravaři,
J. Lefort et С Morrisson, Paris, 1991, p. 291-315 ; Ead., Byzantine money, dans The Economie
History of Byzantium, éd. A. Laiou, sous presse.
7. Le typikon d'Athanase pour Lavra (p. 113, 1. 23-29) reprend mot à mot une partie des stipu
lations contenues dans celui du Stoudios sur la gestion du numéraire (c. 1821, 1. 14-26). Celui de
l'Évergétis a influencé toute une série de typika ; voir R. Jordan, The monastery of the Theotokos
Evergétis, its children and grandchildren, dans The Theotokos Evergétis (ci-dessous, bibliogra-
ЛЛП998, p. 187-215 LA GESTION DU NUMÉRAIRE DANS LES MONASTÈRES BYZANTINS 189
jours y introduire des changements significatifs : il en résulte que, parmi
les typika qui nous informent sur la gestion du numéraire (à partir, on l'a
vu, du XIe siècle), certains n'apportent pas ou peu de données nouvelles ;
mais ils attestent au moins que les monastères dont ils édictaient la règle
se conformaient en principe, au moment de leur rédaction, à l'un des
types de gestion que nous allons décrire.
La gestion du numéraire semble avoir été inspirée, en général, par la r
econnaissance de trois fonctions distinctes : recevoir des revenus, veiller
aux dépenses ordinaires et, parfois, constituer une réserve. Ces fonctions,
déduites d'un principe élémentaire (les revenus - les dépenses = le bénéf
ice) impliquent cependant, lorsqu'elles sont toutes trois attestées, que les
revenus, diminués des dépenses obligées (en particulier celles liées à l'en
tretien des moines et des bâtiments, et aux distributions), aient été consi
dérés

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