La jeunesse de Chateaubriand à Fougères et à Paris (1786-1791) - article ; n°4 ; vol.34, pg 434-459
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La jeunesse de Chateaubriand à Fougères et à Paris (1786-1791) - article ; n°4 ; vol.34, pg 434-459

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Description

Annales de Bretagne - Année 1919 - Volume 34 - Numéro 4 - Pages 434-459
26 pages

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Publié le 01 janvier 1919
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Georges Collas
La jeunesse de Chateaubriand à Fougères et à Paris (1786-
1791)
In: Annales de Bretagne. Tome 34, numéro 4, 1919. pp. 434-459.
Citer ce document / Cite this document :
Collas Georges. La jeunesse de Chateaubriand à Fougères et à Paris (1786-1791). In: Annales de Bretagne. Tome 34, numéro
4, 1919. pp. 434-459.
doi : 10.3406/abpo.1919.1535
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1919_num_34_4_1535GEOKGES COLLAS
La Jeunesse de Chateaubriand à Fougères et à Paris
(1786-1791)
Notes pour les livres IV et V des Mémoires d'Outre-Tombe
Les livres IV et V des Mémoires cVOulre-Tombe racontent
la vie de Chateaubriand depuis la mort de son père (6 sept.
1786) jusqu'à son départ pour l'Amérique (8 avril 1791). Ces
pages sont, comme malheureusement beaucoup d'autres des
Mémoires, d'une chronologie confuse et parfois hasardeuse.
Comme beaucoup d'autres, et plus encore peut-être, elles ont
besoin d'être contrôlées sévèrement, si, au lieu de se laisser
aller au charme du « splendide roman », on veut, nous ne
dirons pas pénétrer cette finie mystérieuse, mais savoir aussi
exactement qu'il se peut ce qu'a été et ce qu'a fait « René »
de 18 à 22 ans.
Nous avons essayé, à l'aide de documents dont quelques-
uns sont inédits, d'autres peu connus, d'y apporter, après
MM. des Granges de Surgères, Anatole Le Braz et Victor
Giraud, quelques clartés nouvelles.
Il y avait environ trois mois que Chateaubriand était sous-
lieutenant au régiment de Navarre, à Cambrai, quand, le
G septembre 1786, vers les huit heures du soir, son père
mourut d'une attaque d'apoplexie, loin de tous les siens. La
comtesse, accompagnée de Lucile, était depuis plusieurs jours
à Saint-lVlalo, « pour s'y faire traiter de la fièvre et faire les
provisions de son hùtel », dit un acte notarié d), et aussi pour
(1) II fait partie d'un ensemble de pièces intéressant le château de
Gombourg, que nous avons trouvées dans les Archives du Parlement de
Bretagne et que espérons publier prochainement. A FOUGÈRES ET A PARIS. 435
loucher par la même occasion quelques lettres de change au
nom de son mari. Deux jours après (8 septembre), l'ènterre-
ment dans l'enfeu seigneurial de Combourg n'eut pour
témoins, avec le recteur de Combourg et le doyen de Dingé,
que des étrangers, hobereaux du voisinage et hommes de loi
des juridictions locales (l). Lorsque, le 12 septembre, Piaphaël-
François Labbé, « notaire royal et héréditaire de la Séné
chaussée et Siège Presidial de Rennes résidant à Combourg »,
se présenta, sur réquisitoire du procureur du roi audit siège,
pour apposer les scellés au château, il n'y trouva que le beau-
frère du défunt, le comte de Bédée, et trois domestiques, dont
une femme de charge. Encore les domestiques avaient-ils
ordre de se retirer près de leur maîtresse, malade, et de laisser
le château sans gardien. Le 23 septembre, nous retrouvons le
notaire Labbé à Saint-Malo, rue des Grands-Degrés, invento
riant le mobilier de la maison de ville, en présence de la
veuve et du fils aîné. Il n'est pas question de François-René,
« le Chevalier », ni de ses sœurs. Mais cela ne prouve pas
que, prévenu par Lucile et parti en hâte de Cambrai, sans
même s'arrêter un quart d'heure à Paris (2>, François-René ne
fût pas déjà arrivé auprès de sa mère. Son frère aîné n'inter
vient en effet, dans l'acte de Labbé, que pour défendre ses
intérêts personnels en conflit avec ceux de sa mère.
Chateaubriand raconte avec quel bunheur il « revit les
landes de sa Bretagne ». Il ne dit pas où il s'installa. Sûrement
pas à Combourg, dont toutes les portes étaient fermées et
scellées, sauf la grande salle, rouverte et inventoriée pour
l'établissement d'une gardienne, le 17 octobre 1786, en pré
sence de la comtesse et du représentant de Jean-Baptiste. Il
est vraisemblable que sa première visite fut pour sa mère à
Saiht-Malo. Si nous l'en croyons, la famille se serait presque
aussitôt réunie à Combourg pour régler les partages; puis
on se serait dispersé « comme des oiseaux s'envolent du nid
(1) Mém. 0. T., édit, Biré, t. I, p. 188. — Guillotin de Courson, art.
Combour, dans Bull, de la Soc. Arch. d'Ille-et-Vilaine, 1899.
(2) Mém.. I, p. 188. 436 LA JEUNESSE DE CHATEAU BKIAND
paternel M ». — « Mon frère, ajoute-t-il, arrivé de Paris, y
retourna; ma mère se fixa à Saint-Malo; Lucile suivit Julie (2>,
je passai une partie de mon temps chez Mmes de Marigny (3>,
de Châteaubourg W et de Farcy. Marigny, château de ma
sœur aînée, à trois lieues de Fougères, était agréablement
situé entre deux étangs, parmi des bois, des rochers et des
prairies. J'y demeurai quelques mois tranquille; une lettre
de Paris vint troubler mon repos ». Son frère l'appelait pour
sa présentation à la Cour. On sait quelles auraient été ses
hésitations, vaincues moins encore par les objurgations indi
gnées de Mme de Marigny que par les moqueries de Mme de
Farcy, appelée à la rescousse. La scène se passait donc à
Fougères ou à Marigny.
Il y a là plusieurs inexactitudes. Les inventaires de tard,'
Combourg n'eurent lieu que quelques mois plus les 3,
5, 6, 7, 8 et 13 mars 1787. Or, c'est le 19 février que Chateau
briand « qui avait eu précédemment l'honneur d'être pré
senté au roi, eut celui de monter dans les voitures de S. M.
et de la suivre à la Chasse (5> ». 11 faut donc admettre que
Chateaubriand a confondu deux séjours chez sa sœur : un
qui suivit la mort de son père, l'autre sa présentation à la
Cour. Il n'aurait, si le premier séjour à Marigny a duré,
comme il le dit, « plusieurs mois », fait qu'une très brève
apparition à Paris au moment de sa présentation. Mais alors
surgit une autre difficulté. Ce serait en effet pendant ce second
séjour à Paris -,(il s'y était arrêté une première fois en se
rendant à son régiment), en attendant la cérémonie qu'il
redoutait et dont les retardements n'étaient pas pour lui
(1) Ibid. Fr. René avait alors 18 ans; son frère Jean-Baptiste 27; ses sœurs,
Marie- Anne-Françoise (Mme de Marigny) 26, Bénigne-Jeanne (Mmo de
Châtcaubourg) 25", Julie (Mm° de Farcy) 23, Lucile 22.
(2) A Fougères.
(3) A Fougères, ou à Marigny, paroisse de Saint-Gorniain-enrCoglès.
{4) M»16 de Châteaubourg avait doux maisons de campagne : Lasoardais,
ou mieux La Socardais, paroisse de Mézièrcs, sur la route de Saint-Aubin-
du-Cormier à Sens-de-Bretagne, et le Plessis-Pillet, en Dourdain, entre
Vitré et SainL-Aubin-du-Cormier.
(5) Gazette de France du 27 lév. 1787 (cité par E. Biré, I, 207). — Cf.
Des Granges de Surgères, Répertoire de la Gazette de France, t. I, p. 762. FOUGÈRES ET A PARIS. 437 A
déplaire, qu'il se serait remis avec rage à l'étude du grec et
de l'histoire (*), qu'il aurait fréquenté les théâtres et beaucoup
flâné dans Paris. Il fixe même la saison de son arrivée :
« L'automne commençait. » Du commencement de l'automne
au 19 février, cela ferait bien près de cinq mois à Paris. Il
faudrait qu'après une rapide visite à sa mère à Saint-Malo,
où il est tout naturel qu'il ait retrouvé ses sœurs et son frère
(qui y était fin septembre) et qu'il aura confondue par la
suite avec la réunion de mars à Combourg pour les invent
aires, il fût revenu presque aussitôt à Paris. Mais alors, où
placer les mois de tranquillité à Marigny? et que devient la
scène de ses hésitations, des objurgations et des moqueries
de ses sœurs ? Il semble plus probable qu'il n'est venu à Pnris
que beaucoup plus lard, en janvier, peut-être même en février
1787, et que la confusion s'est faite entre l'automne de 1786
(mort de son père et séjour à Fougères) et celui de 1787
(séjour et études à Paris). Ce n'est pas la seule confusion de
ce g

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