La métropole de Bretagne - article ; n°1 ; vol.33, pg 155-169
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Annales de Bretagne - Année 1918 - Volume 33 - Numéro 1 - Pages 155-169
15 pages

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Publié le 01 janvier 1918
Nombre de lectures 29
Langue Français

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La métropole de Bretagne
In: Annales de Bretagne. Tome 33, numéro 1, 1918. pp. 155-169.
Citer ce document / Cite this document :
La métropole de Bretagne. In: Annales de Bretagne. Tome 33, numéro 1, 1918. pp. 155-169.
doi : 10.3406/abpo.1918.1481
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1918_num_33_1_1481LA MÉTROPOLE DE BRETAGNE
CHAPITRE II
Catalogue épiscopal
{suite)
35. Jean IV. — Dans un acte qui ne peut pas être postérieur
à 1163, puisqu'il mentionne la présence de Jean (de
la Grille), évêque de Saint-Malo, notre Jean, qui était
élu depuis peu de temps à l'archiépiscopat de l'Eglise
de Dol, paraît à un accord au sujet de dîmes entre les
moines de l'Abbaye sous Dol et ceux du Prieuré de
Combour'D. En 1170, Jean, Elu de Dol, confirma une
donation faite à la Vieuville <2). Après l'absolution
donnée à Henri II par les légats, les prélats tinrent
concile à Avranches, le 28 septembre 1172, et l'arch
evêque de Tours y réclama contre l'archevêque breton,
mais les clercs de Dol le contredirent avec cons
tance (3). Jean IV mourut sans doute en 1177, vers le
mois d'octobre, à en juger par la date d'élection de son
successeur <4).
(1) La Borderie, Recueil d'actes inédits des ducs de Bretagne, Rennes,
Catel, 1888; p. 49, 50. — Je dis V Abbaye-sous-Dol, parce que c'est l'expres
sion courante, qui subsiste encore aujourd'hui; mais il faudrait dire
exactement le Prieuré de Saint-Florent sous Dol. Cependant, dès le Moyen
Age, on disait simplement l'Abbaye.
(2) Mortce, Preuves, I, col. 666.
(3) Chronica Rogeri de Hoveden (Edit. Stubbs, t. II, 1869, p. 40). —
L'archevêque de Tours se consola des rebuffades doloises, en venant tenir
un concile à Rennes, en 1175, avec les évêques de Bretagne. Il est fâcheux
que Robert de Torigni, à qui nous sommes redevable de ce renseignement
(édit. Drt.isle, II, p. 60\ ne ait pas dit le chiffre exact d'évêques
bretons qui furent présents à Rennes, dans cette circonstance.
(4) Au temps de Jean IV, le pape Alexandre III confirma les possessions
du chapitre (Hist. de Dol, p. 253). ■
'Jfrfi LA M^TEOPOLE DE BRETAGNE.
36. Rolland III. — Le 11 novembre 1177, le chapitre de Dol
élut Rolland, doyen d'Avranches, religieux et lettré, en
présence de Robert de Torigni, abbé du Mont Saint-
Michel, et des évoques de Bayeux et d'Avranches W.
L'Elu, qui était originaire de Pise, se rendit à Rome,
et sollicita sans doute l'observation du concordat de
S. Bernard, car nous voyons le pape demander à Tours
d'en venir aux accommodements, ou d'apporter des
explications au Siège Apostolique "®. Les démarches
de Rolland furent habiles et persévérantes ; la suite
nous montrera qu'il ne perdit pas son temps. Mais,
dès le début des négociations, la Cour de France prit
parti violemment contre Dol, dont le succès possible
lui apparaissait comme un triomphe de Henri II d'Ang
leterre.
Louis VII fit savoir à l'archevêque de Reims, qui
était parti pour le concile de Lateran (mars 1179), qu'il
fallait veiller aux intérêts de Tours, et que tout adver
saire de cette église serait considéré comme un
ennemi du roi '3l En outre, Louis VII déclara au pape
que léser la métropole tourangelle serait le toucher à
la pupille de l'œil. Le roi était « dolent des dois des
Dolois ! » W. — Est-ce que l'Eglise de Dol, répondit
Alexandre III, n'est pas une fondation d'un ancien roi
des Français, Ghildebert, d'illustre mémoire, qui dota
cette même fondation de grandes possessions et de
grands privilèges ? Or, cette Eglise souffre. Regarde
donc d'un œil plus clément la désolation qui atteint
son autorité spirituelle et ses avantages temporels. Au
(1) Delisle, Chroniq. de R. de Torigni, II, p. 72. Peu après son élection,
il servit de témoin, avec l'évêque d'Avranches, pour une charte d'André
de Vitré (Round, Calendar of doc. près, in Fr., vol. I, 1899, p. 537-8).
(2) Martène, Thés., III, col. 904, lettre sicut (elicis.
(3) Lettre de l'abbé Etienne, au nom du roi. Epist., 1. II, ep. 39 (Migne,
P. L., t. 211, col. 339).
(4) Lettre de l'abbé Etienne au pape. Epist., 1. II, ep. 40 (Migne, P. L..
t. 211, col. 341). Qui iaeserit Turonensem ecclesiam pupillam oculi eius
laedet... Dolet admodum de Dolensium dolis... Parcite, Pater, obsecro,
filio vestro régi sancto, parcite paci eius et quieti... LA MÉTROPOLE DE BRETAGNE. 'U>7
nom de l'Amour Divin, au nom des saints de cette
église qui reposent en France, Samson à Orléans,
Magloire à Paris, Turiau à Saint-Germain-des-Prés,
amène plutôt une entente entre Dol et Tours 'D. — A
cause du roi, le pape accordait de nouveaux délais à
la métropole tourangelle /2>. Mais, en attendant,
Rolland devenait sous-diacre de l'Eglise Romaine,
avait assez de faveur pour défendre utilement ses
amis, et, dans une pièce du 4 janvier 1181, le pape
affirma qu'il mettait sa confiance dans l'Elu de Dol
pour les plus importantes affaires3'. Alexandre III
mourut le 30 août 1181, et son successeur Luce III
ne témoigna pas moins de faveur à Rolland. Le nou
veau pape l'envoya en Ecosse pour établir un accord
entre le roi de ce pays et l'évêque de Saint-Andrews.
C'est à cette occasion que, vers le milieu de l'année
1182, « Rolland, par la grâce de Dieu, Elu de Dol >>
écrivit, pour rendre compte de sa mission, « au révé
rend père et seigneur Luce, par la grâce de Dieu,
souverain et universel pontife » '4>. Il est assez probable
qu'avant de passer la mer, il s'arrêta à Dol et s'occupa
de l'enquête, qu'on fit en octobre 1181, pour le recou
vrement des biens de l'archevêché breton (5). Nous
savons d'ailleurs qu'il ne négligeait ni les intérêts de
son diocèse, ni ceux du Mont Saint-Michel f6). Le
15 février 1184 (a. s.), Luce III nomma plusieurs car
dinaux, parmi lesquels notre Rolland '^.
(1) Martèxe, Thés., III. col. 906. Lettre regiae magnitudini. — Dans
l'allusion à Ghildebert, remarquer l'adroite utilisation de la V/a vita Sam-
sonis.
(2) Martène, l. c, 905. Lettre non sumus oblili.
(3) Ex testimonio dilecti filn nostri R. Dolensis Eleeti, cui {idem in majo-
ribus adhibemus (Approbation par Alexandre III de mesures prises par
Robert de Torigni. Delisle, Chroniq. de R. de T., II, p. 312).
(i) Chronica Rogeri de Hovedene (édit. W. Stvbbs, vol. II, p. 270-272).
(5) Morice, Pr. I, col. 682-687. — Des vidimus nous apprennent que les
résultats de l'enquête furent confirmés par une bulle de Luce III.
(0) Morice, Pr., I, col. 702, 774.
(7) Delisle, Chroniq. de R. de T., Il, 127
1 .
158 LA MÉTROPOLE DE BRETAGNE.
Pendant ce temps, le procès de la métropole était
toujours agité (il Philippe-Auguste comprit qu'il était
nécessaire de peser de tout son poids dans la balance
romaine. Il adressa au pape une lettre, dont voici
l'exact abrégé : « L'évêque qui préside à l'Eglise de
» Tours fut, à toutes les époques, le métropolitain de
» la Petite-Bretagne, et, avec lui, notre royaume a
» l'Océan pour limites. Cependant, les clercs de Dol
» s'apprêtent à briser sur notre jeune tête l'antique
» couronne de France. A la suggestion des uns, et par
» la faveur d'un autre, à ce qu'on dit, vous mandez
» notre cher archevêque de Tours pour une question
» qui est beaucoup plus la nôtre que la sienne. Nous
» prions donc Votre Sainteté, pour Dieu et pour la
» paix de la France, de se désister de ce litige. Si vous
» demeurez inexorable, accordez au moins un délai à
» l'archevêque de Tours, jusqu'à ce qu'il puisse s'ab-
» senter sans inconvénient pour le royaume. Nous avons
» en ce moment la guerre avec le comte de Flandre; nous
» avons aussi des mouvements en Bretagne entre les
» princes de cette province et les fils du roi des Anglais. . .
» Au reste, pour notre assemblée du commencement de
» la quadragésime, nous arrêtons les voyages des arche-
» vêques, évêques, et barons » W. Le pape refusa
d'accepter cette nouvelle demande de délais, qu'on
voulait lu

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