La municipalité de Brest de 1750 à 1790 (suite) - article ; n°3 ; vol.31, pg 359-407
50 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La municipalité de Brest de 1750 à 1790 (suite) - article ; n°3 ; vol.31, pg 359-407

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
50 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Annales de Bretagne - Année 1916 - Volume 31 - Numéro 3 - Pages 359-407
49 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1916
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Maurice Bernard
La municipalité de Brest de 1750 à 1790 (suite)
In: Annales de Bretagne. Tome 31, numéro 3, 1916. pp. 359-407.
Citer ce document / Cite this document :
Bernard Maurice. La municipalité de Brest de 1750 à 1790 (suite). In: Annales de Bretagne. Tome 31, numéro 3, 1916. pp. 359-
407.
doi : 10.3406/abpo.1916.1436
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1916_num_31_3_1436MAURICE BERNARD
LA MUNICIPALITÉ DE BREST
De 1750 à 1790
(suite)
IV
Histoire politique de la Communauté
1. Manifestations en l'honneur du Parlement en 1769 et 1774.
2. La communauté et les Etats de Bretagne. — Le maire représente la
ville aux Etats. Il reçoit des instructions de la municipalité, et lui
rend compte de ses actes. — Demandes de suppression du droit de
franc-fief (1756-1788). — Demandes réitérées de secours pécuniaires. —
Requête contre la ferme des devoirs. — Capitation des employés de
la marine. — La s>tatue de Louis XVI (1785-1789). — Tentative de
réorganisation de la communauté (1784-1788). — Analyse du projet
de lettres patentes de 1786.
3. Les événements de 1788-1789. — Rétablissement du Parlement après la
réforme de Lamoignon. — Convocation des représentants du Tiers à
Rennes. — Délibération de la communauté, 13 décembre 1788. — Les
Etats provinciaux de 178S-1789.
Convocation des Etats généraux. — Analyse des cahiers de doléances
des corps de métiers et de la communauté. — Assemblée générale
du 6 avril; rédaction du cahier de la ville et de celui de la séné-
chaussôe. — Election des députés du Tiers.
Election du maire en juin 1789. — Protestations contre cetle élection.
— Formation du Conseil général révolutionnaire (21 juillet 1789). —
Derniers jours de la communauté. — Election d'une municipalité,
conformément aux décrets de la Constituante. — Son installation
(21 mars 1790).
4. Tableau : Officiers municipaux élus* en 1790.
Nous connaissons maintenant l'organisation de la munic
ipalité de Brest, et nous avons étudié les luttes qu'elle eut
à soutenir, dans la ville même, contre les juges royaux, le
principal corps constitué, formé comme elle de riches bourg
eois, et, par cela même, tout naturellement disposé à lui
disputer la première place dans la cité.
Jusqu'ici nous avons vu la municipalité s'agiter dans un
cadre restreint, et presque toujours pour la défense quelque 360 HISTOIRE POLITIQUE.
peu égoïste de ses intérêts ou de ses prérogatives ; nous
croyons utile de la montrer s'éveillant peu à peu à la vie
provinciale, puis à la vie nationale. C'est ce que nous nous
proposons de faire en étudiant d'abord les relations de la
communauté avec les deux organismes provinciaux : le
Parlement et les Etats de Bretagne, puis en examinant quelle
répercussion eurent sur cette communauté les grands év
énements nationaux qui marquent la convocation des Etats
généraux de 1789 et le début de la Révolution. Nous aurons
ainsi un tableau de la vie politique de la communauté de
Brest jusqu'à sa disparition, qui eut lieu le 21 mars 1790.
Nous avons appris, au cours de notre étude sur les luttes
entre la communauté et les juges royaux, que souvent les
membres du corps municipal faisaient appel à l'esprit
d'équité du Parlement de Bretagne. Ils trouvaient dans les
juges de cette Cour souveraine, nous l'avons vu à propos de
l'affaire Bergevin, des défenseurs de leurs droits. Aussi
voyons-nous sans étonnement la communauté de Brest
s'associer à la joie générale qui accueille la rentrée du Par
lement en 1769. Antérieurement à cette date, nous la trouvons
déjà soucieuse de s'assurer les bonnes grâces des parlement
aires : le 26 août 1767, elle félicite Le Prestre de Châteaugiron
qui vient d'être nommé vice-procureur général au Parle
ment d). Quelques semaines plus tard, le 26 septembre, elle
envoie le maire Raby et trois autres officiers municipaux à
Quimper pour y saluer MM. Le Prestre de Châteaugiron et
de Ville-Blanche (ce dernier conseiller au Parlement), qui
leur promettent de venir le lendemain dîner avec la com
munauté, à l'hôtel de ville (»). Mais, en 1769, nous voyons
se manifester bien plus vivement la sympathie de la commun
auté pour le Parlement. Elle vient d'apprendre sa rentrée (3).
« La joie que toute la province ressent en cette heureuse
nouvelle est trop juste pour que la communauté ne lui
témoigne en particulier la sienne. » Comme le temps manque,
(1) Arch. mun. de Brest BB. 21, fol. 148.
(2)de Brest, BB. 21, fol. 150.
(3) Cf. Le Moy, Le Parlement de Bretagne et le pouvoir royal au
siècle, p. 393. RENTRÉE DU PARLEMENT. 361
on se passe de l'autorisation de l'intendant W, et on députe
à Rennes le maire, le premier échevin, le procureur-syndic
et un conseiller, « pour aller, au nom de la communauté,
rendre ses très humbles hommages à la Cour et la féliciter
de son retour ». On signe la délibération... et on s'aperçoit
ensuite qu'il sera bon de profiter du voyage pour aller saluer
le duc de Duras et « le remercier des bons offices qu'il a
rendus à la province » (16 juillet 1769) <2).
Quinze jours plus tard, le 31 juillet, le maire rend compte
de sa députation : les quatre envoyés sont allés à Rennes,
escortés de deux archers ; ils se sont présentés au Parlement
et l'ont complimenté ; « la députation a paru très agréable
à Nosseigneurs du Parlement. » Le maire lit à la communauté
le discours qu'il a prononcé à Rennes, et la joie devient si
grande qu'on décide de faire chanter à l'église Saint-Louis,
le dimanche 6 août, une messe solennelle suivie d'un Te
Deum auquel tous les corps seront invités. On fera ensuite
sur la place Saint-Louis un feu de joie en présence de la
milice assemblée ; le commandant du Château sera invité à
mettre le feu au bûcher, toute la ville sera illuminée, on
distribuera mille pains de trois livres aux pauvres, deux
barriques de vin couleront, au son de la musique, à la porte
de l'hôtel de ville (3). Le 3 août, pour ajouter à la cérémonie
une pompe inusitée, la communauté décide que ses membres
y « assisteront tous en robe, une branche d'oranger à la
main... et que le bûcher sera décoré de fleurs et de feuillages,
pour marquer de la joie publique ». Ensuite ils « termineront
les actes par boire ensemble le vin de ville à la santé du roi,
du Parlement, de M. le duc de Duras et de MM. nos Com
mandants, au bruit répété de trois décharges de boîtes qui
auront déjà tiré pendant la messe, le Te Deum, et en allumant
le bûcher. » La communauté conserve tout juste assez de
(1) II semble que la craigne de ne pas obtenir cette auto
risation, et accentue en quelque sorte le sens de sa manifestation en déci
dant de s'en passer.
(2) Arch. mun. de Brest, BB. 22, fol. 43.
(3)de BB. 22, fol. 44. 362 HISTOIRE POLITIQUE.
raison pour refuser au maire le bal qu'il voudrait offrir à la
belle société d). La note à payer après cette grandiose
réjouissance se montait à 5.381 livres <2).
La seconde rentrée du Parlement, en 1774, devait être
encore accueillie avec joie par toute la province <3). La
communauté de Brest commence par adresser ses compli
ments à la Cour, et particulièrement à La Ghalotais <4). Peu
après, elle est invitée par les juges royaux de la sénéchaussée
et de l'amirauté à la messe d'actions de grâces du 10 janvier
1775. Malgré sa joie, elle ne peut oublier tout à fait ses di
ssentiments avec les juges : « II est notoire que les invitants »
préparent un feu de joie sans avoir prévenu la municipalité,
chargée de la police. C'est un attentat dirigé contre son
autorité, un exemple d'autant plus dangereux qu'il part de
plus haut. Pour ne pas troubler un jour aussi beau, elle
« permet » le feu de joie, mais elle n'assistera pas en corps
à la cérémonie : « chaque membre, pénétré de reconnaissance
envers Dieu de l'heureux événement qu'on célèbre en ce jour,
assistera à la messe. » De plus

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents