La peinture murale minoenne, I. La palette du peintre égéen et égyptien à l Age du Bronze. Nouvelles données analytiques - article ; n°1 ; vol.123, pg 1-41
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La peinture murale minoenne, I. La palette du peintre égéen et égyptien à l'Age du Bronze. Nouvelles données analytiques - article ; n°1 ; vol.123, pg 1-41

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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1999 - Volume 123 - Numéro 1 - Pages 1-41
L'analyse physico-chimique des matières colorantes de dix-huit fragments d'enduits peints provenant de différents sites minoens de la Crète de l'Age du Bronze (Amnissos, Cnossos, Haghia Triada, La Canée et Malia) a permis d'identifier de nouveaux pigments qui n'étaient jusqu'alors connus que dans la peinture égyptienne de cette époque. Ce travail est donc l'occasion, plus de vingt ans après la dernière étude technique d'importance consacrée à la peinture murale minoenne, de dresser une liste raisonnée des pigments et des colorants utilisés dans la peinture égéenne et égyptienne. Cela permet notamment d'établir avec quelque certitude la provenance de plusieurs d'entre eux.
Η φυσικοχημική ανάλυση των χρωστικών υλών δεκαοκτώ σπαραγμάτων έγχρωμων κονιαμάτων, που προέρχονται από διαφορετικούς μινωικούς χώρους της Κρήτης της εποχής του Χαλκού (Αμνισός, Κνωσός, Αγία Τριάδα, Χανιά και Μάλια), επέτρεψε την ταύτιση νέων χρωστικών υλών που δεν ήταν έως σήμερα γνωστές παρά μόνο από την αιγυπτιακή ζωγραφική της ίδιας περιόδου. Η παρούσα εργασία, που δημοσιεύεται είκοσι και πλέον έτη μετά την τελευταία σημαντική μελέτη της τεχνικής των μινωικών τοιχογραφιών, προσφέρει την ευκαιρία να συνταχθεί ένας κριτικός κατάλογος χρωστικών υλών και χρωμάτων που χρησιμοποιούνταν στην αιγαιακή και την αιγυπτιακή ζωγραφική. Αυτό επιτρέπει κυρίως να καθοριστεί με κάποια βεβαιότητα η προέλευση πολλών από αυτά.
The physico-chemical analysis of the colouring materials from eighteen painted plaster fragments at different Minoan sites in Bronze Age Crete (Amnissos, Knossos, Ayia Triada, Hania and Malia) has enabled the identification of new pigments, which have hitherto only been known in the Egyptian painting of this period. This study, coming over twenty years after the last important technical study dedicated to Minoan wall painting, is thus the occasion for compiling an analytical list of the pigments and colour agents used in Aegean and Egyptian painting. In particular it will establish with some certainty the provenance of some of them.
41 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1999
Nombre de lectures 38
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Alain Dandrau
La peinture murale minoenne, I. La palette du peintre égéen et
égyptien à l'Age du Bronze. Nouvelles données analytiques
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 123, livraison 1, 1999. pp. 1-41.
Citer ce document / Cite this document :
Dandrau Alain. La peinture murale minoenne, I. La palette du peintre égéen et égyptien à l'Age du Bronze. Nouvelles données
analytiques. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 123, livraison 1, 1999. pp. 1-41.
doi : 10.3406/bch.1999.7209
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1999_num_123_1_7209Résumé
L'analyse physico-chimique des matières colorantes de dix-huit fragments d'enduits peints provenant de
différents sites minoens de la Crète de l'Age du Bronze (Amnissos, Cnossos, Haghia Triada, La Canée
et Malia) a permis d'identifier de nouveaux pigments qui n'étaient jusqu'alors connus que dans la
peinture égyptienne de cette époque. Ce travail est donc l'occasion, plus de vingt ans après la dernière
étude technique d'importance consacrée à la peinture murale minoenne, de dresser une liste raisonnée
des pigments et des colorants utilisés dans la égéenne et égyptienne. Cela permet notamment
d'établir avec quelque certitude la provenance de plusieurs d'entre eux.
περίληψη
Η φυσικοχημική ανάλυση των χρωστικών υλών δεκαοκτώ σπαραγμάτων έγχρωμων κονιαμάτων, που
προέρχονται από διαφορετικούς μινωικούς χώρους της Κρήτης της εποχής του Χαλκού (Αμνισός,
Κνωσός, Αγία Τριάδα, Χανιά και Μάλια), επέτρεψε την ταύτιση νέων χρωστικών υλών που δεν ήταν έως
σήμερα γνωστές παρά μόνο από την αιγυπτιακή ζωγραφική της ίδιας περιόδου. Η παρούσα εργασία,
που δημοσιεύεται είκοσι και πλέον έτη μετά την τελευταία σημαντική μελέτη της τεχνικής των μινωικών
τοιχογραφιών, προσφέρει την ευκαιρία να συνταχθεί ένας κριτικός κατάλογος χρωστικών υλών και
χρωμάτων που χρησιμοποιούνταν στην αιγαιακή και την αιγυπτιακή ζωγραφική. Αυτό επιτρέπει κυρίως
να καθοριστεί με κάποια βεβαιότητα η προέλευση πολλών από αυτά.
Abstract
The physico-chemical analysis of the colouring materials from eighteen painted plaster fragments at
different Minoan sites in Bronze Age Crete (Amnissos, Knossos, Ayia Triada, Hania and Malia) has
enabled the identification of new pigments, which have hitherto only been known in the Egyptian
painting of this period. This study, coming over twenty years after the last important technical study
dedicated to Minoan wall painting, is thus the occasion for compiling an analytical list of the pigments
and colour agents used in Aegean and Egyptian painting. In particular it will establish with some
certainty the provenance of some of them.La peinture murale minoenne,
I. La palette du peintre égéen et égyptien
à l'Age du Bronze.
Nouvelles données analytiques*
par Alain Dandrau
À la mémoire d'Olivier Ronchon (1967-1997)
Si c'est à A. Evans que revient le mérite d'avoir révélé la civilisation minoenne au travers
des fouilles qu'il dirigea à Cnossos dès 19001, c'est son assistant, N. Heaton, qui, le premier, en
étudia les peintures murales. Depuis, de nombreux travaux ont été menés sur les peintures de
l'Âge du Bronze égéen. Concernant uniquement les matières colorantes, une trentaine ont pu
être déterminées grâce aux analyses2. Parmi elles et jusqu'à ce jour, vingt-cinq l'avaient été dans
les œuvres purement minoennes3. Il était tentant, plus de vingt ans après le dernier travail
d'importance sur la question, de confronter cette liste aux résultats de nouvelles analyses que
j'ai pu effectuer sur dix-huit enduits peints minoens. Cet échantillonnage, représentant une tren
taine de couleurs, est constitué de fragments provenant de La Canée, Cnossos, Amnissos, Haghia
Triada et Malia (cf. tableau 1, p. 3)4. Le présent article a donc pour but de dresser une liste rai-
* Cet article est le premier volet d'une étude traitant des maté- 3 En plus d'une appartenance à l'Âge du Bronze égéen, je n'ac-
riaux et des techniques de la peinture minoenne ; la seconde corde au mot « minoen » qu'une simple valeur d'origine, en l'oc-
partie sera consacrée aux techniques, tandis que la troisième currence la Crète. En effet, en raison de problèmes de data-
parachèvera l'étude en proposant une typologie des enduits tion de la plupart de ces peintures murales, il n'entre pas dans
minoens en fonction de la chronologie ainsi que des maté- mon propos de distinguer les œuvres purement «minoennes»
riaux et des techniques mis en œuvre. — c'est-à-dire celles produites avant le MR II — de celles rele-
Je tiens tout particulièrement à remercier P. Darcque, vant de l'art « créto-mycénien » (à partir du MR II).
A. Farnoux, J.-CI. Poursat et R. Treuil, qui ont accepté de relire 4 L'analyse des matières colorantes des enduits peints trou-
ce texte et de me faire bénéficier de leurs conseils toujours vés à La Canée représente une partie de mon travail de maî-
éclairés. trise de l'Université Michel de Montaigne-Bordeaux III (inédit,
1 A. Evans, The Palace of Minos at Knossos (1921-1935). juin 1991) effectué au laboratoire du Centre de Recherche
Dorénavant cité : PM I à IV. Interdisciplinaire en Archéologie Analytique (CRIAA), alors dirigé
2 Les principales publications faisant état d'analyses de par le Pr. M. Schvoerer. L'étude de tous les autres fragments
matières colorantes sont regroupées, avec leurs abréviations, constitue mon travail de DEA (inédit, juin 1992) effectué au
en annexe de cet article (infra, p. 40-41). sein du même laboratoire (aujourd'hui Centre de Recherche
BCH123 (1999) ALAIN DANDRAU
sonnée, la plus complète possible, des principaux composants des couleurs de la palette du peintre
crétois, des origines à la fin de l'Âge du Bronze Récent (XIe s. av. J.-C), tout en comparant cette
dernière à celle des artistes ayant travaillé aux mêmes époques dans les Cyclades, sur le conti
nent grec ou en Egypte (cf. tableau 3, p. 38-39).
Pigments et cohrants: une question de définition
Le mot pigment vient du latin pigmentum qui signifie matière pour peindre. D'un point
de vue strictement étymologique, ce terme recouvre donc toute matière colorée conférant une
couleur au milieu auquel elle est incorporée. À l'usage, on se rend bien compte que le mot est
employé pour désigner des substances, certes colorées, mais au comportement physico-chimique
des plus variables. C'est ainsi que dans certains domaines, et notamment celui de la peinture,
on est amené à faire une distinction entre pigments et colorants, les deux constituant ce qu'il
est convenu d'appeler les matières colorantes.
On considère que « les pigments sont des matériaux colorés dont l'indice de réfraction est
différent de celui du milieu, qui sont insolubles dans ce milieu et qui n'ont aucune affinité ch
imique pour les autres constituants de la couche picturale »5. En d'autres termes, un pigment est
une substance que l'on peut disperser sous forme de petites particules solides dans un liant (phase
solide continue) dans lequel il n'est pas soluble. Dans la très grande majorité des cas, les pig
ments sont plutôt d'origine minérale ; leur identification relève donc généralement de la pétro-
logie. Il est possible de les employer tels quels (terres, ocres, etc.) ou après traitement (purifica
tion, chauffage, etc.). Ils peuvent également avoir été l'objet d'un processus plus ou moins
complexe de synthèse (bleu égyptien, résidus de métallurgie, etc.).
Les colorants, quant à eux, « sont des substances colorées solubles dans le milieu d'emploi-
, et qui ont une affinité chimique pour un des constituants de la couche picturale lui servant de sup
port»6. Autrement dit, il s'agit de substances relevant de la seule chimie organique et que l'on peut
très facilement disperser à l'état de molécules dans un milieu quelconque auquel elles vont confé
rer une coloration. Au contraire des pigments, les colorants ne peuvent être employés qu'en solu
tion, au sein d'un liant vis-à-vis duquel ils ne sont pas inertes. Ils peuvent être d'origine végétale
(bleu d'indigo, rouge de garance, etc.) ou animale (pourpre de murex, rouge de cochenille, etc.)7.
en Physique Appliquée à l'Archéologie [CRPAA]). Les enduits β Ibid, p. 175.
peints provenant de La Canée ont été exhumés par M"* V. N. Kir- 7 Ils peuvent aussi résulter du génie chim

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